© 1999 Anne-Marie Ronfet
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Qui etait Jesus ? | Le Lien Urantien — Numéro 9 — Printemps 1999 — Table des matières | La trinitisation |
L’article suivant est inspiré de la lecture du « Centre de l’Etre » de K. G. DURCKHEIM [^1], psychothérapeute allemand ayant longtemps vécu au Japon. Disciple de Jung, il tenta de réconcilier la spiritualité occidentale et orientale et soigna uniquement les gens ayant des problèmes psychologiques dus à une recherche spirituelle. En fait, il s’intéressa à ce qui est commun à toutes les religions: une méthode pour aider l’homme à accéder à la « Transcendance ».
Mais sous des noms différents, nous pouvons retrouver les caractéristiques du mental cosmique décrites au fascicule 16.
Dürckheim: « Les trois grandes détresses de l’être humain sont :
L’homme fait l’expérience de trois forces négatives :
La première est l’expérience de la Mort, qui détruit. Autour de lui, les saisons passent, les amis parfois disparaissent, lui laissant le goût amer de la séparation. Il craint pour ceux qu’il aime et lui-même doit affronter l’idée de l’au-delà, du néant. Pourtant une Vie intense l’entoure, l’exalte. Il a la force de vivre, le goût d’exister. Il ressent parfois face à la vie, au monde qui l’entoure une sorte de Plénitude. Le Père vit au travers de tout ce qui existe et qu’il en soit ou non conscient, l’homme en ressent un sentiment d’apaisement.
La deuxième détresse humaine est la confrontation avec l’absurde. C’est une expérience affreuse car elle laisse un sentiment profond d’injustice et de désordre: une sensation de chaos. Ainsi le jeune homme qui part à la guerre contre son gré, l’innocent condamné à tort, la victime qui n’est pour rien dans ce qui lui arrive ressentent-ils un sentiment immense de l’absurdité de la vie. Et pourtant, au milieu du désespoir, s’ils acceptent l’inacceptable, ils peuvent retrouver au cœur du non-sens de l’existence un sens plus profond, plus essentiel. A ce moment là, l’être humain atteint une sagesse qui dépasse le savoir ordinaire. C’est la sérénité retrouvée. Au delà du désordre de la société qui l’entoure, un autre sens apparaît. Chaque chose aboutit à sa réalisation. Tout ce qui est vivant aboutit. L’être humain a besoin de cet ordre profond. S’il ne le trouve pas dans ce qui l’entoure, l’Ordre universel, peut l’apaiser.
Il peut aussi faire l’expérience de la solitude. Parfois très jeune. S’il est mal entouré, mal aimé, il deviendra un être triste. Car l’être humain a profondément besoin de contact. Il ne supporte pas l’isolement. Pourtant, même s’il se sent abandonné, trahi, il peut s’il arrive à dépasser son ego, ressentir un sentiment de communion, d’amour. Cela est possible. Car l’être humain vit dans un Tout qui l’englobe. Il fait partie du monde. Alors, il n’est plus seul. Le sentiment d’appartenir au monde le rassure. L’Unité le submerge et lui apporte une sécurité profonde.
On peut remarquer que ces trois grandes expériences sont subies par le sujet. Elles ne peuvent pas venir de lui. Elles le surprennent. Il doit y faire face. Ainsi va la vie… L’individu doit vivre sa destinée et en tirer les leçons avec courage. Michael n’a-t-il pas bu la coupe amère sur notre monde ? Absurdité — Désordre — Mort. L’homme doit alors dépasser son ego pour atteindre une plus grande conscience de son être, au delà des contingences humaines.
Heureusement, nous n’affrontons pas tous de telles épreuves et pourtant à moindre intensité, et agissant conjointement avec les grandes forces cosmiques qui imprègnent notre monde, ce sont les forces négatives de l’existence qui nous poussent en avant vers la lumière.
Dürckheim: « Les trois qualités qui se révèlent dans une expérience transcendante composent ce que j’appelle la trinité de l’Etre :
Pléniture — Ordre — Unité »
« Dans tout ce qui vit vous rencontrerez:
« La créature personnelle douée de mental cosmique et habitée par un Ajusteur possède la faculté innée de reconnaître et de réaliser la réalité de l’énergie, la réalité du mental et la réalité de l’Esprit. La créature volitive est équipée pour distinguer le fait de Dieu, la loi de Dieu et l’amour de Dieu. A part, ces trois éléments inaliénables de la conscience humaine, toute expérience humaine est vraiment subjective, excepté cette réalisation intuitive de validité attachée à l’unification de ces trois réactions de récognition cosmique de réalité d’univers. » LU 16:9.1
Pour finir :
Dürckheim : « Une objection courante est que la Transcendance est extérieure à l’homme. Cette objection est juste pour celui qui identifie l’homme à son seul ego. Dans ce cas, la transcendance est à une distance infinie de l’homme …Au Ciel ! Mais ce qui est transcendant pour l’ego peut être une réalité immanente pour l’homme envisagé dans sa totalité. Dans cette vision, la transcendance représente le noyau de la personne. »
Anne-Marie Ronfet
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