© 2000 Christine Baussain
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Le mental animal | Le Lien Urantien — Numéro 15 — Automne 2000 — Table des matières | Suprêmes élucubrations |
Merci à tous de vos réponses au sujet d’une pratique commune sur la base du Livre d’Urantia. La réflexion couvait visiblement, elle s’est donc ouverte, même si elle a été un peu décalée, un peu « off », puisque pour ainsi dire tout s’est passé par téléphone.
Alors où en sommes-nous aujourd’hui ?
Il a d’abord fallu bien définir de quoi il était question, puisque le concept de « pratique » résonne différemment chez chacun : un élargissement un champ de conscience tel que celui apporté par le Livre entraîne presque inévitablement un changement d’attitude par rapport au monde, une autre façon de se comporter, une nouvelle base au pragmatisme lié à la vie sur terre. Insensiblement les enseignements du Livre imbibent notre être au monde et se revêtent, dans un mouvement centrifuge, à travers chacun et à la manière de chacun, du manteau de l’action. Dans la somme des solutions individuelles, la théorie s’incarne, devient « pratique », avec, envers, autour de, à l’intention de, etc.
Mais ce même mot de « pratique » désigne aussi le chemin ascendant, centripète, d’actions, exercices et autres manières concrètes, plus ou moins spontanées ou réglées, que tente l’homme pour se relier à Dieu et pour en faire l’expérience directe et consciente : prière, oraison, méditation, contemplation, exercices de purification psycho-physiques, etc. C’est ce qu’on appelle la pratique religieuse proprement dite, et c’était elle l’objet de mon intervention. (Mais puisque la foi suffit, diront certaines natures théoriciennes, quel est l’intérêt de tout ça ? Peut-être, il n’en demeure pas moins que l’adjuvat d’adoration aime bien s’exprimer lui aussi quand on le laisse faire, et qu’il le fait même parfois de façon suffisamment impérieuse pour que la nécessité de cette expérience devienne vitale. Ne fronçons donc pas le nez.).
Le côté personnel, voire intime, non partageable, de cette pratique, est évident — la force qu’on en retire aussi. Les religions évolutionnaires, soucieuses d’utiliser pour elles-mêmes ce potentiel, se sont donc toujours attachées à donner des formes collectives à cette pratique, de façon à augmenter le sentiment d’appartenance à la communauté, la force de cohésion, et finalement, la puissance d’impact et d’expansion du groupe. Les résultats tels que nous les présente le monde d’aujourd’hui ne sont pas toujours engageants, et les lecteurs du L.U. en particulier sont méfiants (d’où peutêtre d’ailleurs leurs difficultés à s’exprimer publiquement sur ce sujet ?)
Or, et le Livre le dit bien, il y a un trésor caché dans la pratique collective, un trésor pour chacun et pour tous: « La différence caractéristique entre une réunion sociale et un rassemblement religieux réside dans le fait qu’en contraste avec la première, le second est imprégné d’une atmosphère de communion. De cette manière, l’association humaine engendre un sentiment de communauté avec le divin, et c’est le commencement du culte en commun ». (LU 103:4.1) Il s’agit donc pour nous, qui nous donnons pour des lecteurs sincères et engagés, de mettre de côté nos peurs et nos tabous pour commencer doucement, avec souplesse et doigté, à penser dans cette direction — en tout cas ceux qui se sentent attirés par une telle démarche.
Et voilà, le premier résultat n’est pas si mal ! Voici, en désordre, en bouquet, les propositions contenues à ce jour dans la bouteille :
Sans oublier de commencer par bien soigner nos relations — intérêt les uns pour les autres, entraide, téléphones réguliers, cartes postales de vacances … (Rappelez-vous que, dans la mesure où vous vous aimerez les uns les autres, tous les hommes sauront que vous êtes mes disciples. LU 191:4.3) on pourrait aussi
De jolis sujets de réflexion, n’est-ce pas ? En attendant, si vous le voulez bien, que ce débat à peine ouvert se poursuive — sous le signe des deux derniers adjuvats, bien sûr ! — lisons et relisons le chapitre 7 du fascicule 87 , et il ne pourra rien nous arriver. À bientôt j’espère pour d’autres réflexions et/ou suggestions !
Christine Baussain
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