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| Éditorial | Le Lien Urantien — Numéro 97 — Mars 2022 — Table des matières | Comment Faire La Volonté Du Pére |
Et si le temps était directement relié au mouvement et à notre capacité mentale de l’appréhender ! Voilà la réflexion qui s’immisce dans ma pensée actuellement!
¶ LA CONCEPTION HUMAINE DU TEMPS
Nous savons tous que notre mental matériel en tant qu’être humain est limité. En fonction de notre héritage biologique, certains sont plus équipés que d’autres pour exploiter ce phénomène qu’est le mental. Bien qu’il soit possible de pousser plus loin ses capacités mentales par la pratique comme nous augmentons la capacité des muscles avec l’exercice, il reste des limites que le mental humain ne peut franchir à moins d’acquérir les facultés mentales supérieures de l’âme. C’est cette limite cognitive du mental humain associée au mouvement qui nous rend conscients du temps.
Finalement, le temps est tout à fait relatif selon plusieurs facteurs affectant le moment présent pour chaque personne. Si je suis triste et malheureux, le temps me parait une éternité. Même constat si je suis en attente de quelque chose ou de quelqu’un. Par contre, si je suis dans l’allégresse d’une activité joyeuse partagée avec des amis, le temps file à toute allure.
Les révélateurs nous informent au sujet de la personnalité qu’elle a une conscience unique du temps, quelque chose d’autre que la perception du temps par le mental ou l’esprit (LU 112:0.16). L’absolu du temps est l’éternité (LU 12:5.2), mais pour concevoir cet absolu du temps, il faut être doté d’une conscience absolue, ce qui n’est évidemment pas notre cas! Selon les révélateurs, il y a trois niveaux de connaissance du temps : premièrement, le temps perçu par le mental — la conscience de la séquence, le mouvement et un sens de durée ; deuxièmement, le temps perçu par l’esprit la perception du mouvement vers Dieu et la conscience du mouvement ascensionnel vers des niveaux de divinité croissante et troisièmement, comme je l’indiquais plus avant, la personnalité crée un sens unique du temps par sa pénétration de la réalité, plus une conscience de présence et une perception de durée (LU 12:5.6-9). À noter que le mot « crée » dans la description précédente est en italique, ce qui signifie toute l’importance de bien saisir ce qu’ils veulent nous démonter.
Par notre capacité de perception mentale et étant habité par l’esprit, nous les humains nous sommes capables d’imaginer le passé, d’agir dans le présent et par clairvoyance de prévoir le futur. Nous avons la possibilité d’être une cause cosmique de ces évènements (LU 12:5.11). Plus je m’imprègne de la conscience cosmique, plus mes décisions-actions sont réelles et conformes à la volonté du Père, plus ma réalité s’affirme dans le cosmos et plus ma perception du temps se modifie pour s’approcher de la vision globale et unifiée de mon Créateur.
¶ LA VISION DU PLAN CRÉATIF DU PÈRE
À l’opposé de la vision de l’homme, voyons ensemble un faible aperçu de la vision de Dieu. Il est absolu, infini et éternel. Dans sa vision d’éternité absolue, seul le moment présent existe.
La perfection de la réalité divine est immuable, c’est sans doute la raison de l’absence de mouvement, et l’explication du niveau statique de la réalité parfaite et inclusive de tout. Pour le Père, il n’y a ni commencement ni fin, il n’y a que la perfection existentielle de son plan universel d’expression divine.
Cette expression s’est manifestée dans l’existence du Fils Éternel, de l’lle du Paradis, de l’Esprit Infini, de la Trinité Paradisiaque, des trois Absolus (Déité, Non Qualifié et Universel) et de l’univers central de Havona habité par des êtres parfaits. Sauf pour Havona et ses habitants, les huit autres (en incluant le Père) sont des actualités absolues et existentielles. Havona et ses indigènes sont éternels. Cet univers est dans une classe autre que je traiterai plus loin.
Il est dit que les citoyens du Paradis sont pleinement conscients de la séquence intemporelle des évènements (LU 11:2.11). Cet état de fait est tout à fait conforme avec leur nature d’êtres existentiels divins quasiment absolus, situation causée par leur statut de créatures. Ils bénéficient de presque la même vision des Déités Paradisiaques. C’est la raison qu’ils soient conscients des séquences des évènements, mais non conscients du temps, car ils habitent le Paradis en dehors du temps et de l’espace.
Dans la vision du Père Universel, nous sommes tous des finalitaires, mais aux yeux de sa manifestation dans l’Être Suprême, nous sommes des humains en progression pour devenir des finalitaires.
¶ L’EXISTENCE DES ABSONITES
Comme le mental sous toutes ses formes est à mi-chemin entre la conscience matérielle et la conscience d’esprit ; comme le niveau morontiel se situe entre le niveau matériel et le niveau spirituel ; comme l’âme existe entre l’existence humaine et la divinité de l’Ajusteur, le niveau absonite est une réalité entre le niveau du fini et le niveau de l’absolu. Ce qui caractérise ces trois niveaux, c’est l’expérience de l’atteinte de la perfection. Les êtres absonites n’ont ni commencement ni fin, tout en tenant compte du temps et de l’espace, ils les transcendent. Ce ne sont pas des êtres créés comme nous, mais des êtres extériorisés ( LU 0:1.12 ). Qu’estce que cela signifie ? Je pense que dans le mental de Dieu, ces êtres sont existentiels et lorsque le temps de leur intervention est actuel, ils sont. C’est pourquoi il existe depuis un passé éternel des êtres absonites au Paradis et dans Havona et qu’il en existera dans un futur lointain sur les quatre niveaux d’espace extérieurs.
¶ Le temps… ce sous-produit de l’lle du Paradis
Il est écrit en LU 11:2.11, il semble que l’espace prenne son origine juste au-dessous du Bas Paradis et le temps juste au-dessus du Haut Paradis. Pourquoi les révélateurs ne nous affirment-ils pas que l’origine du temps et de l’espace c’est le Paradis plutôt que de nous dire « il semble » ? La raison en est probablement celle-ci : la réalité absolue et infinie de la Déité éternelle n’inclut ni l’un ni l’autre. Il ne faut pas l’oublier, l’lle du Paradis n’est pas située dans l’espace, elle est une réalité intemporelle ! Tout ce qui est absolu n’est pas concerné par le temps et l’espace. Tout ce qui est subabsolu est concerné par le temps et l’espace, qu’il soit du domaine fini, absonite ou de l’absolu expérientiel (suprême-ultime). Donc, le temps et l’espace sont des conséquences de la réalité de l’lle du Paradis. Des « dommages collatéraux » comme le diraient nos militaires! Ce qui vient du Paradis, c’est la puissance d’espace qui fut émise en une seule fois à l’aurore de l’éternité ( LU 42:2.3 ).
Comme les Ajusteurs sont de Dieu et en fait, ils sont Dieu, il est normal qu’ils ne soient pas conscients du temps puisque pour le Dieu existentiel, le temps n’a pas de réalité. C’est pourquoi l’eau changée en vin aux noces de Cana pouvait s’accomplir sans faire appel au temps. En fait, toutes actions des Déités Paradisiaques seront toujours un fiat divin, une création instantanée et parfaite. Seul ce qui provient des personnalités subinfinies peut s’actualiser dans le temps et l’espace. Ce n’est pas pour rien que le Père-Fils engendre des Fils Créateurs pour la création des univers du temps et de l’espace !
Tout comme certaines personnalités issues de l’Esprit Infini peuvent annuler la gravi- té linéaire, l’antigravité, certaines autres personnalités issues de la même origine peuvent manipuler le temps. L’exemple de la dissolution du corps de Jésus en un instant en est une démonstration éloquente.
¶ Conclusion
Il me semble qu’étant au Paradis, après mon dernier sommeil du temps et de l’espace, munie à ce moment-là d’une conscience cosmique embrassant le concept universel du plan divin, j’aurai une vision semblable à celle de mon Père, un éternel instant où le passé-présent-futur ne seront plus qu’une seule réalité existentielle dotée d’un potentiel infini d’expérience sans fin! Je serai semblable aux êtres peuplant l’lle du Paradis, mais en possession d’une expérience inestimable du temps et de l’espace. L’expérience de mon autocréation et de celle d’une nouvelle Dété !
Claude Flibotte
Sainte-Julie (Québec) Canada
L’expérience, la sagesse et le jugement coïncident avec l’allongement de l’unité de temps dans l’expérience des mortels. Quand le mental humain remonte dans le passé, il évalue l’expérience antérieure avec le dessein d’influencer une situation présente. Quand le mental sétend dans lavenir, il essaye dévaluer la signification future d’une action possible. Ayant ainsi tenu compte à la fois de lexpérience et de la sagesse, la volonté humaine prend une décision-jugement dans le présent, et le plan d’action ainsi né du passé et du futur vient à l’existence.
Dans la maturité du moi qui se développe, le passé et lavenir sont réunis pour éclairer la vraie signification du présent. À mesure que le moi murit, il recourt pour son expérience à un passé de plus en plus lointain, tandis que ses prévisions de sagesse cherchent à pénétrer de plus en plus profondément dans lavenir inconnu. Et, à mesure que le moi qui conçoit étend davantage sa portée dans le passé et le futur, son jugement dépend de moins en moins du présent momentané. La décision-action commence ainsi à échapper aux liens du présent en mouvement, tandis queelle revêt progressivement les aspects de la signification passé-futur.
La patience est pratiquée par les mortels dont les unités de temps sont courtes. La vraie maturité transcende la patience par une longanimité née d’une réelle compréhension. LU 118:1.4
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