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Par George Park, États-Unis
La manière dont le Père Universel séjourne chez les créatures du temps est le plus profond de tous les mystères de l’univers. La présence divine dans le mental de l’homme est le mystère des mystères. [LU 1:4.1]
La technique par laquelle l’Ajusteur de Pensée est capable de faire connaître sa présence éternelle au mental matériel est un mystère. La méthode par laquelle l’esprit enregistre la réalité de l’éternité dans le mental matériel comme une expérience du « présent éternel » est un miracle philosophique au-delà de notre compréhension. (LU 118:1.1) Cependant, la technique utilisée par le mental matériel pour atteindre le haut et l’intérieur pour l’expérience de la présence de Dieu, le comportement psychologique du mental humain pour favoriser sa propre spiritualisation, n’est pas complètement hors de notre portée.
Sans vouloir empiéter sur le domaine suprêmement personnel et sacré de l’expérience spirituelle, cet essai tentera de décrire l’évolution psychologique de l’expérience religieuse telle qu’elle se révèle dans le développement progressif de la prière et du culte, en accordant une attention particulière au rôle de l’imagination créatrice dans la spiritualisation de l’esprit humain. La discussion philosophique et la description de l’expérience spirituelle réduisent cette expérience vivante au niveau de la psychologie dans le but d’éclairer la pensée et avec l’espoir que cet éclaircissement contribuera à la croissance ultérieure du caractère spirituel.
Bien que le mental ne soit pas le siège de la nature spirituelle, il est, en vérité, la porte qui y conduit. (LU 155:6.13)
¶ Le concept d’alter ego
Quand les enfants apprennent pour la première fois à se servir du langage, ils sont enclins à penser tout haut, à exprimer leurs pensées en paroles, même si personne n’est là pour les entendre. À l’aurore de leur imagination créative, ils montrent une tendance à converser avec des compagnons imaginaires. De cette manière, un égo qui commence à éclore cherche à se maintenir en communion avec un alter ego fictif. Par cette technique, l’enfant apprend de bonne heure à convertir ses monologues en pseudodialogues où cet alter ego fait des réponses à ses pensées exprimées à haute voix et à l’expression de ses souhaits. Une très grande partie des réflexions des adultes se poursuit mentalement sous forme de conversations.
Avec le temps, le concept de l’alter ego est haussé à un statut supérieur de dignité divine, et la prière en tant qu’acte religieux a fait son apparition. (LU 91:3.1-2)
…Quand un homme prie, il est tout à fait juste qu’il s’efforce de saisir le concept du Père Universel au Paradis ; mais, pour la plupart des buts pratiques, une technique plus efficace consistera à revenir au concept d’un proche alter égo, exactement comme le mental primitif avait l’habitude de le faire, et on reconnaitra ensuite que l’idée de cet alter égo était tout d’abord une simple fiction devenue ensuite, par évolution, la vérité que Dieu habite l’homme mortel par la présence de fait de l’Ajusteur ; … (LU 91:3.7)
La forme conversationnelle du langage est la forme dominante de la pensée : penser de manière réflexive signifie généralement penser sous des formes verbales de conversation. Avec l’aube de l’imagination créatrice, l’enfant commence alors à converser avec un alter ego. Et cet alter ego, le fils de l’imagination créatrice, peut évoluer vers un statut de dignité divine, devenant finalement le fait expérimental de la présence éternelle de Dieu dans l’esprit temporel de l’homme. Le destin divinement ordonné (mais pas nécessairement inévitable) de l’alter ego depuis sa conception ne peut signifier que l’intervention directe d’influences, de circuits et d’entités spirituelles dans l’imagination créatrice et sur le concept de l’alter ego.
¶ Communication de l’Ajusteur à travers l’imagination créatrice
C’est l’action de ces forces spirituelles dans l’imagination créatrice qui est en partie responsable du pouvoir mystérieux, vital et dynamique de l’imagination créatrice. Les psychologues ont généralement tendance à déclarer que les niveaux et les phases inconscients de l’esprit trouvent leur expression dans l’esprit conscient de soi à travers l’imagination. C’est l’explication moderne des rêves, des comportements compulsifs et d’autres comportements psychologiques. Nos maîtres spirituels confirment cette conclusion, dans la mesure où elle va, mais font quelques commentaires supplémentaires concernant l’imagination créatrice.
Les Ajusteurs suprêmes et autonomes sont souvent en mesure d’apporter des facteurs spirituellement importants au mental humain quand il se laisse aller librement dans les canaux débloqués, mais contrôlés, de l’imagination créatrice. (LU 109:5.1)
Certaines présentations abruptes de pensées, certaines conclusions et certaines autres images mentales sont parfois l’œuvre directe ou indirecte de l’Ajusteur ; … (LU 110:4.3)
Sur certains mondes, les races ont une de ces glandes, sur d’autres, deux comme les Urantiens, tandis que sur d’autres sphères encore, les races ont trois de ces corps remarquables. L’imagination naturelle et la réceptivité spirituelle sont nettement influencées par cette dotation chimique différentielle. (LU 49:5.19)
L’Ajusteur volontaire est … intéressé par … la perception spirituelle. Les perspectives de développement révérencieux, la naissance et la croissance de la nature religieuse. Quel est le potentiel de l’âme, la capacité spirituelle probable de réceptivité ? (LU 108:1.3)
Nous constatons que les Ajusteurs les plus expérimentés habitent souvent le mental humain de type supérieur. Les facteurs héréditaires humains doivent donc jouer un rôle considérable dans la sélection et l’affectation des Ajusteurs. (LU 108:1.1)
La véritable adoration religieuse n’est pas un futile monologue où l’on se trompe soi-même. L’adoration est une communion personnelle avec ce qui est divinement réel, avec ce qui est la source même de la réalité. Par l’adoration, l’homme aspire à devenir meilleur et, par elle, il finit par atteindre le meilleur. (LU 196:3.22)
L’adoration est l’acte d’une fraction qui s’identifie avec le Tout ; le fini avec l’Infini ; le fils avec le Père ; le temps, dans l’action consistant à emboiter le pas à l’éternité. L’adoration est l’acte de communion personnelle du fils avec le Père divin, l’adoption, par l’âme-esprit de l’homme, de comportements reposants, créatifs, fraternels et romanesques. (LU 143:7.8)
Le Jésus humain voyait Dieu comme étant saint, juste et grand, aussi bien que vrai, beau et bon. Il focalisa dans son mental tous ces attributs de divinité en tant que « volonté du Père qui est aux cieux ». (LU 196:0.2)
L’Ajusteur de Pensée tente de communiquer, même de manière oblique ou subtile, avec le mental matériel par l’imagination créatrice. En fait, cela semble être le principal canal de communication avec le mental matériel, car l’un des attributs du mental qui intéresse beaucoup l’Ajusteur est la capacité de réceptivité spirituelle, qui est définitivement liée à l’imagination humaine et qui, à son tour, est directement influencée par la fonction chimique du patrimoine génétique. L’adoration n’est pas une illusion de l’imagination, mais une communion avec un alter ego divin qui est en réalité habité par l’esprit de Dieu, le don d’amour que le Père fait de lui-même au plus petit de ses enfants. Bien que cet esprit puisse être plus ou moins invisible sous la surface des diverses formes de cet alter ego divin, néanmoins, …la foi-saisie du mortel connaissant Dieu peut réaliser le miracle philosophique de la reconnaissance de l’Infini par le fini, le discernement du Dieu éternel. (LU 1:4.7)
¶ Techniques psychologiques et spirituelles combinées
Bien que nous ne comprenions pas la technique spirituelle qui dirige et ajuste la direction de la croissance de l’alter ego vers la réalité de la présence de Dieu, nous savons que cette croissance a lieu dans l’imagination créatrice en ce qui concerne l’expérience autoconsciente, et dans l’âme morontielle en ce qui concerne l’expérience supraconsciente.
La prière a toujours été et sera toujours une expérience humaine double : un processus psychologique associé à une technique spirituelle. Ces deux fonctions de la prière ne peuvent jamais être entièrement séparées. (LU 91:3.6)
La démarche psychologique est la focalisation intentionnelle de l’imagination créatrice sur la réalité de Dieu, que la foi identifie comme le concept/idéal de l’alter ego divin. La démarche spirituelle aboutit à l’exaltation graduelle et évolutive de cet alter ego idéal dans l’imagination créatrice vers des niveaux de perfection toujours plus élevés – jusqu’à la présence même de Dieu. Et ces deux fonctions ne peuvent jamais être complètement séparées, pas plus que l’eau ne peut être séparée des cellules d’un organisme vivant. La démarche psychologique et la démarche spirituelle sont unifiées dans l’imagination créatrice, dans la vie intérieure, dans le cœur de l’homme, dans une expérience vivante et croissante.
C’est pourquoi Jésus s’est toujours efforcé d’enseigner aux autres à prier avec le cœur plutôt qu’à réciter des prières établies. C’est seulement à contrecœur qu’il enseigna à ses apôtres des prières formelles. Les rituels peuvent stimuler l’imagination créatrice dans une direction religieuse au début, mais les formalisations religieuses stagnent inévitablement et perdent leur vitalité à moins que le religieux ne découvre la présence factuelle du Père dans l’expérience personnelle.
Il est moins important pour vous de connaitre le fait de l’existence de Dieu que d’acquérir une aptitude croissante à sentir la présence de Dieu. (LU 155:6.12)
Cette conversation/communion vivante et personnelle entre l’esprit de l’homme et l’esprit de Dieu par le canal de l’alter ego dans l’imagination créatrice dépend entièrement des choix de la volonté mortelle.Et quand un individu choisit d’introniser Dieu au centre de sa vie intérieure, cet individu choisit la volonté du Père.
En faisant la volonté de Dieu, une créature ne fait rien de plus ni de moins que de montrer son bon vouloir pour partager sa vie intérieure avec Dieu — le Dieu même qui a rendu possible la vie de cette créature, avec ses valeurs et ses significations intérieures. Partager, c’est être semblable à Dieu — divin. (LU 111:5.1)
Connaître l’idée de Dieu est une chose, adorer l’idéal de Dieu en est une autre, et partager la réalité temporelle, expérientielle et finie de Dieu avec l’Ajusteur de Pensée éternel, existentiel et absolu en est encore une autre.
¶ Références
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