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Récit d’un voyage à Dakar
Nous nous sommes toujours demandés comment le monde musulman recevrait le Livre d’Urantia et ses enseignements. Une partie de la réponse nous a été apportée lors de notre voyage à Dakar au Sénégal.
Voici un peu plus d’un an, nous avons été contactés par un groupe de lecteurs du Livre d’Urantia habitant Dakar. Quelle ne fut pas notre surprise en apprenant que ses membres lisaient le livre depuis plus de 25 ans pour certains ! Le bureau parisien de la Fondation URANTIA avait bien quelques adresses de lecteurs isolés et d’acheteurs ponctuels mais nous n’avions pas connaissance de groupe. Là, il s’agissait d’un groupe de plus de 50 lecteurs actifs et engagés dans l’étude et la dissémination des enseignements du Livre d’Urantia.
Nous décidâmes de leur rendre visite et nous partîmes le 15 mai 1999 pour un voyage de 5 jours. Nous fûmes accueillis à l’aéroport de Dakar par Moussa N’Diaye et son groupe et hébergés chez Moustapha, l’un des fils de Moussa. Nous passâmes 4 jours de bonheur fraternel et de relations spirituelles exceptionnelles. Nous participions à des groupes d’études, nous écoutions des témoignages poignants de renaissance spirituelle exposés par les intervenants et partagions avec eux des moments d’intense communion spirituelle.
L’histoire de ce groupe est assez exceptionnelle. En 1975, Moussa un authentique « chercheur de vérité » vient en France pour ses études et découvre le Livre d’Urantia. Il rentre au Sénégal et commence à le lire. Très rapidement il mesure son importance pour sa vie spirituelle et celle de ses concitoyens et décide de l’étudier. Tout en professant la psychologie sociale à l’université de Dakar, il décide de consacrer ses loisirs à former un groupe de recherche spirituelle avec ses fils et ses étudiants. Il étudie la méthode utilisée par Jésus pour enseigner, réfléchit sur la manière de présenter ces enseignements à l’âme sénégalaise, et met au point sa technique. Ainsi, de 1978 jusqu’à 1985 il se bornera à répondre aux questions et à la soif spirituelle de ses étudiants sans nommer ses sources. Un groupe conséquent finit par se former et une certaine renommée à s’en dégager. Moussa enseigne aussi d’autres universitaires, des religieux, des Imams, et des fonctionnaires de haut rang. (Il faut savoir que 80% de la population du Sénégal est de religion musulmane).
À partir de 1985 il commence à révéler ses sources et le Livre d’Urantia devient leur livre de chevet. N’ayant pas d’autre exemplaire, les étudiants du groupe copient des fascicules entiers et étudient les concepts en s’entraînant à répondre à des questions et en préparant des sujets qu’ils présentent devant le groupe. Un véritable travail de fond est effectué et chaque étudiant devient, à son tour, l’enseignant qui formera de nouveaux venus. Ainsi, plus de 500 personnes seront mises en contact étroit avec les enseignements du Livre d’Urantia.
Il faut souligner ici l’intelligence de la méthode. L’intellect de l’individu n’est pas préparé à recevoir des enseignements supérieurs tels que ceux du Livre d’Urantia. Nous voyons tous les jours combien il est difficile de présenter brutalement à quelqu’un, aussi bien intentionnés que nous le soyons, le Livre d’Urantia sans avoir au préalable « préparé le terrain », partagé des relations amicales, établi un climat de confiance fraternelle, eu des échanges en profondeur sur des sujets comme la spiritualité, la vie après la mort, et parlé des problèmes de la personne que nous avons en face de nous. Jésus savait assoiffer l’âme de son interlocuteur parce qu’il s’intéressait profondément à son bien-être spirituel. Par de simples questions il sondait l’âme de son interlocuteur, découvrait son niveau religieux et connaissait ainsi ses réels besoins spirituels. Seulement alors il commençait à enseigner.
Moussa le savait. Il savait que l’âme sénégalaise, de religion musulmane, avait soif de nouvelles vérités, comme toutes les âmes d’Urantia, mais il savait aussi que le mental du Sénégalais, sous l’emprise de la tradition musulmane, n’était pas prêt à recevoir brutalement des enseignements aussi élevés. Il entreprit donc la tâche d’élargir le champ de la vision intellectuelle et d’approfondir la compréhension de ce mental par une période préparatoire de questions/réponses. Puis, une fois qu’il jugeait l’individu prêt, il commençait à lui enseigner le fonctionnement des Esprits Mentaux Adjuvats dans son mental. Ensuite, il lui révélait l’habitation de son mental par une parcelle divine, l’Ajusteur de pensée, qui le libérait à tout jamais de l’emprise des prêtres et de la tradition. Il était en relation directe avec Dieu. Il devenait maitre de son destin, responsable de ses choix, et gagnait, par sa foi, la vie éternelle s’il le désirait.
Mettez-vous à la place d’une pieuse femme musulmane à qui l’on enseigne depuis sa plus tendre enfance que son mari, et lui seul, peut lui donner « le Paradis », qu’elle doit se conformer en tout point à sa volonté pour l’obtenir et qui apprend que c’est sa foi en Dieu, et sa foi seule, qui lui donne la vie éternelle, quel soulagement et quelle délivrance !
Jésus s’intéressait à l’individu et c’est à lui que s’adressait son enseignement. Un récent sondage, mené par la Fellowship, montre que plus de 70% des lecteurs ayant répondu ont dit avoir trouvé le Livre d’Urantia grâce à un ami ou un proche. Il est évident que le moyen le plus efficace pour présenter les enseignements du Livre d’Urantia est la méthode « de personne à personne ».
Le monde islamique représente 700 millions d’individus sur Urantia. Certains pays musulmans sont assez fermés et fondamentalistes mais les conditions, essentiellement politiques, peuvent changer rapidement et transformer l’intégrisme en une attitude plus conciliante. D’autres, comme le Sénégal, plus tolérants et progressistes représentent un chemin d’accès, une porte d’entrée aux enseignements du Livre d’Urantia dans le monde musulman pourvus que nous disposions d’une clef.
La technique de Moussa est universelle. C’est celle de Jésus. Elle peut être adaptée par chacun de nous, en fonction des circonstances, des réalités religieuses, culturelles et sociales mais elle comporte invariablement deux phases : premièrement la préparation intelligente, aimante et non invasive du mental humain à recevoir les vérités contenues dans ces enseignements et deuxièmement leur présentation subséquente. L’Ajusteur Intérieur, l’Esprit de vérité, et les anges associés feront le reste.
: « Mais nous savons qu’un fragment de Dieu habite dans le mental humain et que l’Esprit de Vérité séjourne avec l’âme humaine. De plus, nous savons que ces forces spirituelles conspirent pour rendre l’homme matériel apte à saisir la réalité des valeurs spirituelles et à comprendre la philosophie des significations de l’univers. Mais, avec plus de certitude encore, nous savons que ces esprits de la Présence Divine peuvent aider l’homme à s’approprier spirituellement toute la vérité contribuant à rehausser la réalité toujours progressante de l’expérience religieuse personnelle-la conscience de Dieu. » LU 0:12.13
La preuve nous est ainsi donnée qu’à condition d’être présentés intelligemment, avec respect et amour, les enseignements de ce livre peuvent être acceptés par n’importe quelle religion, dans n’importe quelle partie du globe, et libérer les âmes enténébrées, captives de l’esclavage des traditions et des croyances.
« Jésus insista beaucoup sur ce qu’il appelait les deux vérités de première importance dans les enseignements du royaume, à savoir : l’obtention du salut par la foi et la foi seule, associée à l’enseignement révolutionnaire de l’obtention de la liberté humaine par la récognition de la vérité. « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.» » LU 141:7.6
En demandant à Fatou, une étudiante de Moussa, ce que le Livre d’Urantia lui avait apporté elle nous répondit : « Je suis devenue une meilleure musulmane ».
Je vous invite à méditer cette réponse.
Georges Michelson-Dupont
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