© 2008 Guy de Viron
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L’amour, cela sert à quoi ?
L’Amour lui-même ne saurait se définir. Par le mélange de toutes les qualités, les hommes peuvent produire la vertu : ils ne sauraient produire l’Amour. Tous les efforts ne sauraient faire pénétrer l’Amour dans notre nature. Car l’Amour est l’effet d’une cause précise et l’effet n’est obtenu que lorsque la condition est remplie. « Nous aimons parce qu’ll nous a aimés en premier ». Le mot « parce que » est important : il introduit la cause que nous cherchons. Ainsi, peu à peu notre cœur change.
Fixons notre regard sur l’amour du Christ et nous aimerons à notre tour. Contemplons ce miroir, portons sur nous le reflet de la personnalité du Christ et nous serons transformé en son image, de tendresse en tendresse. Nous ne pouvons aimer sur commande. Le seul moyen est d’avoir le regard fixé sur le modèle de tout amour, de nous laisser prendre par l’amour pour lui et de devenir semblable à lui. Inévitablement, nous lui ressemblerons. L’amour engendre l’amour. C’est un phénomène d’induction qui aura pour effet de créer une réelle force d’attraction. Les hommes seront- attirés à nous comme nous serons attirés à eux. C’est là l’effet invariable de l’amour.
Quiconque met sa confiance en l’Éternel possède la vie éternelle, car la confiance est la route qui mène à l’amour. N’offrons jamais aux hommes une mesquine portion de l’Évangile. Sachons leur dire que le Christ est venu donner aux hommes une vie plus abondante que la leur, abondante en salut pour eux-mêmes, abondante en puissance pour alléger les souffrances du monde et travailler à sa rédemption. Alors, l’Évangile pourra saisir l’homme tout entier, corps, âme et esprit, et donner à chacun des éléments de sa personne son épanouissement et sa récompense. Plutôt que d’offrir la paix, offrons la vie. Plutôt que d’offrir la foi offrons l’amour. En place de la justification, la régénération. Que notre religion nous plonge dans un vrai courant plus profond et plus joyeux que la vie que nous avons vécu jusqu’à maintenant. Il est évident que seul un amour plus vaste et plus profond peut rivaliser avec l’amour du monde.
Aimer abondamment c’est vivre abondamment, et aimer toujours c’est vivre toujours. C’est pourquoi la vie éternelle est inséparablement unie à l’amour. La vie ne tarit jamais tant que l’amour est là. Au surplus, l’amour est un bien qui fait déjà partie de notre vie présente, et non un bien que nous devons attendre jusqu’à notre mort. L’homme sauvé est un homme qui aime et celui qui demeure dans l’amour demeure déjà en Dieu. Car Dieu est amour. On ne saurait répondre aux exigences de l’amour sans recourir a la prière et à la méditation, sans en prendre le temps et en l’appliquant quotidiennement !
Consacrons-nous à ce bien unique ; efforçons-nous à tout prix d’acquérir cette personnalité transcendante en échange de la nôtre. La religion d’un homme se définit en dernier ressort par l’amour et non par la religiosité, la manière dont il s’est acquitté des gestes de compassion et d’amour de la vie quotidienne. Lorsque notre mémoire sonde le passé, elle voit surgir, plus haut que les plaisirs passagers de la vie, les heures suprêmes où il nous a été donné, à l’insu de tous, d’exercer la bonté envers ceux qui nous entourent, d’accomplir pour eux des actions régénératrices. jette sur nous dans la mesure où nous reconnaissons que ce nous aimons est l’amour lui-même. Nous sommes tous une incarnation de l’amour et faits à son image. Toute situation est source d’amour pourvu que nous la regardions comme telle.
Aussi sûrement que le pouvoir de l’amour peut résoudre tous les problèmes qui lui sont posés, la critique peut les aggraver. Décrire le mal en décuple l’apparence! Décrire le bien décuple le bien! Si nous n’arrivons pas à attirer le bien que nous désirons dans notre vie, apprenons à répandre l’amour; devenons un centre rayonnant d’amour et nous découvrirons que l’amour, l’aimant divin à l’intérieur de nous, transformera entièrement notre monde. Si nous surmontons une épreuve avec amour, nous résolvons notre problème qui devient une initiation à l’amour.
Plus nous parlons de l’amour, plus il se renforce dans notre conscience. Si nous persistons à avoir des pensées d’amour et à prononcer des paroles d’amour, nous pouvons être sûrs que nos vies se rempliront de cet immense sentiment d’amour, celui d’un Père aimant. Avec confiance, nous constaterons qu’il n’y a rien qui résiste à son épreuve.
Guy De Viron
(dit le suisse)
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