© 1995 Jacques Dupont
© 1995 Association Internationale Urantia (IUA)
Conférence d'étude de l'UIA 1995 | Journal — Septembre 1995 — Table des matières | Réflexions sur le concept du Suprême |
Par Jacques Dupont
Recloses, France
Que représente le Prince Charmant pour la jeune fille ? Que représente la fiancée idéale pour le jeune homme ?
D’où viennent ces merveilleuses aspirations ?
Si le besoin de s’accoupler est une pulsion organique, un instinct animal, le besoin d’aimer est d’une toute autre nature. C’est une impulsion de l’âme qui nous pousse à rechercher un amour authentique – fait de beauté, de vérité et de bonté – pour la personne qui nous attire.
Le jeune homme qui tombe amoureux ne projette-t-il pas ces valeurs sur la jeune femme qui l’a séduit, en se convainquant qu’elle est la plus belle, que tout ce qu’elle dit est vrai et qu’elle a un cœur en or… rêve d’amour si charmant et souvent si éphémère, mais qui indique néanmoins un pas dans la bonne direction.
Et il en va de même pour la jeune femme qui traverse ce processus avec des résultats similaires. Ce besoin de perfection est inné. C’est la réponse au mandat suprême du Père Universel : « Soyez parfait, comme je suis parfait ». Cette exhortation divine a été transmise même aux créatures humbles d’origine animale.
Ainsi, d’une part :
Il existe un don originel d’adaptation chez les êtres vivants. Dans chaque cellule végétale ou animale vivante, dans chaque organisme vivant — matériel ou spirituel — existe un désir insatiable d’atteindre une perfection toujours accrue d’ajustement au milieu ambiant, d’adaptation de l’organisme et de réalisation de vie accrue. Ces efforts interminables de toutes les créatures vivantes prouvent chez elles l’existence d’une recherche innée de la perfection. (LU 65:6.2)
D’un autre côté, Notre Père a envoyé un fragment de lui-même pour demeurer dans l’esprit humain en tant que professeur particulier. Cette « vraie lumière qui illumine tout homme qui vient au monde », également appelée « étincelle divine », « guide divin » est notre Ajusteur de Pensée.
Ces merveilleux désirs des adolescents ne sont-ils pas inspirés par cet esprit divin qui les habite ? Il est le seul à pouvoir satisfaire ces besoins, parce qu’il connaît tout de la personne qui l’habite ; il a été pleinement instruit sur les caractéristiques mentales et sur la manière la mieux adaptée de stimuler l’éducation spirituelle de ce mortel. Il aime divinement sa fiancée et son plus cher espoir est de fusionner avec cette personnalité pour l’éternité.
L’Ajusteur de Pensée est la réalisation du rêve amoureux de l’adolescence.
À deux reprises, à la télévision, j’ai été témoin de cet amour humain pour Dieu. Le 12 janvier 1994, sur la Deuxième chaîne de la télévision française, Gildas l’Ermite déclarait : « La plupart des humains ne vivent qu’à la périphérie d’eux-mêmes. La mort n’est pas une tragédie, la tragédie est que l’homme peut mourir sans aucune idée ni la moindre expérience de la valeur incroyable qui se trouve au plus profond de lui-même.
Le 17 mai 1994, Mireille Nègre déclarait : « J’aime quelqu’un, j’aime Dieu et je peux témoigner que Dieu a été présent dans ma chair. Je l’ai senti dans ma chair, dans mon corps tout entier. Dieu est vivant en moi. Il est vivant en toi. Il est vivant en chacun. Je Le vois, et ce n’est pas une abstraction.
Mais rappelons-nous que nous réaliserons tous notre rêve d’amour avec notre guide divin ; rarement au cours de cette vie, mais généralement dans l’au-delà. Alors nous serons pour toujours un avec Celui qui sait tout.
Il nous appartient donc, pour nous rapprocher de ce guide parfait, de cultiver la perfection dans toutes nos attitudes – donc pour nous rapprocher de ce guide divin, il nous appartient de rechercher la perfection à travers nos actions. Là, notre libre arbitre est confronté à ce choix : écouter, ou ne pas écouter, cette petite voix qui, à tout carrefour, nous dit : « C’est ainsi qu’il faut aller » ; — la voie de l’amour — qui fait mûrir les fruits spirituels qui sont : service aimant, dévouement désintéressé, fidélité courageuse, équité sincère, honnêteté éclairée, espoir vivace, confiance sans soupçons, ministère miséricordieux, bonté inaltérable, tolérance indulgente et paix durable. LU 193:2.2
« Le royaume de Dieu est en vous », a déclaré Jésus, et puisque Dieu est amour, il est évident que [L]'amour est la motivation la plus élevée que l’homme puisse utiliser dans son ascension vers l’univers. LU 196:3.29
« La véritable religion est une aventure vécue personnellement et difficile à transmettre par les mots. C’est l’histoire d’amour entre la créature et son Créateur… Finalement une religion n’est que l’esquisse du chemin parcouru par une âme vers sa vérité. (Citation d’un auteur inconnu.)
Ni l’Ajusteur ni le mortel ne peuvent atteindre ce but unique sans la pleine coopération et la fidèle entraide de l’autre. Cette association extraordinaire est l’un des phénomènes cosmiques les plus passionnants et les plus stupéfiants du présent âge de l’univers. (LU 112:7.11)
Le besoin de participer et d’appartenance, qui est un besoin naturel, se poursuit tout au long de notre vie : on appartient d’abord à sa famille, puis à un conjoint, à un groupe social et à la société dans son ensemble. Mais même dans le meilleur des cas, le besoin d’appartenance n’est jamais pleinement satisfait. Nous ferions mieux de prendre conscience que nous appartenons exclusivement à Dieu seul. … en lui nous vivons, bougeons et avons tous notre être. [LU 1:5.16; LU 2:1.11; LU 105:2.11]
Notre rêve dans cette vie est néanmoins de réaliser ce rêve avec notre partenaire de vie, mais aucun partenaire humain ne pourra jamais rivaliser avec la présence divine intérieure, notre Ajusteur de Pensée, qui individualise pour toujours l’amour de notre Père : il est Dieu.
Les relations entre un individu et son Ajusteur sont difficilement comparables à l’association d’un mari et d’une femme. Dans l’association mari et femme, le fait d’aimer son partenaire avec tous ses sens et de se sentir aimé, dans lequel la joie d’appartenir s’accompagne parfois d’une peur de perdre son partenaire, ce qui serait considéré comme presque la fin. de la vie elle-même.
Il y a aussi des désaccords, des doutes, des compromis et des inquiétudes…
Dans l’association des Ajusteurs, le fait d’aimer Dieu et de se sentir aimé de Dieu n’est pas sensuel, il est spirituel : c’est l’âme qui ressent et aime. Tout ce que l’esprit peut faire, c’est découvrir, reconnaître, interpréter et choisir.
Tout véritable amour vient de Dieu, et l’homme reçoit l’affection divine dans la mesure où lui-même effuse cet amour sur ses compagnons. L’amour est dynamique. On ne peut jamais le capturer ; il est vivant, libre, passionnant et toujours en mouvement. L’homme ne peut jamais saisir l’amour du Père pour l’emprisonner dans son cœur. L’amour du Père ne peut devenir réel pour l’homme mortel qu’en passant par sa personnalité, alors qu’à son tour lui-même effuse cet amour sur ses compagnons. (LU 117:6.10)
Jésus répondit à Jean : Vous apprendrez à aimer davantage vos frères lorsque vous apprendrez d’abord à aimer davantage leur Père céleste…. LU 181:2.5
L’amour est un courant courant qui prend sa source dans le guide divin qui habite notre esprit, générant un sentiment vivant d’appartenance à Dieu – une confiance sans limites – une paix dans l’esprit et des fruits cœur-esprit tout au long de nos relations. Même la mort a perdu son aspect négatif.
En suivant la voie de Dieu, nous vivons une aventure en choisissant à chaque instant la vérité vivante dans l’amour de la justice. Nous développons un cœur paisible lorsque nous regardons nos vies. Nous nous sentons en sécurité.
Entre mari et femme, outre leurs échanges émotionnels, chacun se positionnerait par rapport à l’autre comme un coéquipier dans leur recherche respective de la présence divine intérieure ; alors leur amour mutuel deviendra plus fort et plus beau, parce qu’ils auront évité le danger d’une désillusion progressive pour avoir fait de leur conjoint Dieu. Aimer, ce n’est pas se regarder mais regarder tous deux dans la même direction.
Dans une telle relation, la gratification sexuelle atteint son point culminant car cette communion physique est le point culminant de la communion mentale et de la communion spirituelle antérieures.
Le mariage qui s’épanouit en un foyer est, en vérité, la plus sublime institution humaine, mais il est essentiellement humain ; on n’aurait jamais dû le qualifier de sacrement. LU 83:8.1. De telles croyances conduisent directement au concept de l’indissolubilité du lien conjugal sans souci des circonstances ou des désirs des parties contractantes. LU 83:8.4
Deux jeunes gens dorlotés et gâtés, élevés en comptant sur toutes les indulgences et sur la pleine satisfaction de leur égo et de leur vanité, ne peuvent guère espérer une grande réussite dans le mariage et l’édification d’un foyer — une association pour toute une vie d’abnégation, de compromis, de dévouement et de consécration généreuse à la culture des enfants. (LU 83:7.6)
Dans la mesure où le groupe social ne parvient pas à préparer les jeunes au mariage, il faut que le divorce fonctionne comme soupape de sureté sociale pour empêcher des situations encore pires au cours des âges de développement rapide des mœurs en évolution. (LU 83:7.8)
Le mariage, avec ses multiples relations, est le mieux conçu pour faire naitre les précieuses impulsions et les motifs supérieurs indispensables au développement d’un caractère fort. (LU 160:2.6)
Malheureusement, trop de personnes échouent dans cette tâche et doivent recourir à des croyances imaginaires et à des substituts.
… l’amour est la relation majeure dans le monde — dans l’univers — de même que la vérité est la plus grande proclamation de l’observance de ces relations divines. (LU 143:6.4)
C’est ainsi que …mon Père gouverne un univers d’univers par le pouvoir irrésistible de son amour. LU 143:1.4
C’est pourquoi le grand commandement nous invite à aimer Dieu d’abord de tout notre cœur, de toutes nos forces et de toute notre intelligence, et ensuite à aimer notre prochain comme nous-mêmes.
Je vous aime tous.
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