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Fascicule 192. Apparitions en Galilée |
Table des matières
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Fascicule 194. L’effusion de l’Esprit de Vérité |
193:0.1 LA seizième manifestation morontielle de Jésus eut lieu le vendredi 5 mai, vers neuf heures du soir dans la cour de Nicodème. Ce soir-là, les croyants de Jérusalem avaient fait leur première tentative depuis la résurrection pour se réunir. À ce moment se trouvaient rassemblés les onze apôtres, le groupe des femmes disciples et de leurs associées, et une cinquantaine des autres éminents disciples du Maitre, comprenant un certain nombre de Grecs. Ces croyants avaient échangé des conversations amicales depuis plus d’une demi-heure lorsque le Maitre morontiel apparut soudainement, pleinement visible à tous, et commença immédiatement à les instruire. Jésus dit :[1][1]
193:0.2 « Que la paix soit sur vous. Voici le groupe de croyants le plus représentatif — apôtres et disciples, hommes et femmes — auquel je sois apparu depuis le moment où j’ai été délivré de la chair[1]. Je vous appelle maintenant à témoigner que je vous avais prévenus qu’il fallait que mon séjour parmi vous prenne fin ; je vous ai dit que je devais bientôt retourner auprès du Père. Ensuite, je vous avais clairement exposé comment les chefs des prêtres et les dirigeants des Juifs me livreraient pour être mis à mort, et que je ressusciterais[2]. Alors, pourquoi vous êtes-vous tellement laissé déconcerter par toutes ces choses quand elles sont advenues ? Et pourquoi avez-vous été aussi surpris quand je suis ressuscité au troisième jour ? Vous n’avez pas réussi à me croire, parce que vous entendiez mes paroles sans comprendre leur signification[3].
193:0.3 « Et maintenant, vous devriez prêter l’oreille à ce que je dis, de crainte de renouveler la faute d’entendre mon enseignement avec votre mental sans en comprendre le sens dans votre cœur. Depuis le commencement de mon séjour parmi vous comme l’un de vos semblables, je vous ai enseigné que mon unique but était de révéler mon Père qui est aux cieux à ses enfants terrestres[4]. J’ai vécu l’effusion révélatrice de Dieu afin que vous puissiez faire l’expérience de la carrière de la connaissance de Dieu. Je vous ai révélé Dieu comme votre Père qui est aux cieux, et je vous ai révélés comme les fils de Dieu sur terre[5]. Dieu vous aime, vous ses fils ; c’est un fait. Par la foi en mes paroles, ce fait devient une vérité éternellement vivante dans votre cœur. Quand, par votre foi vivante, vous devenez divinement conscients de Dieu, alors vous êtes nés d’esprit en tant qu’enfants de lumière et de vie, de cette vie éternelle grâce à laquelle vous ferez l’ascension de l’univers des univers et l’expérience de trouver Dieu le Père au Paradis[6][7].[2][3][4][5][2][3]
193:0.4 « Je vous exhorte à vous rappeler toujours que votre mission parmi les hommes consiste à proclamer l’évangile du royaume — la réalité que Dieu est le Père des hommes et la vérité qu’ils sont ses fils. Proclamez la vérité entière de la bonne nouvelle, et non pas seulement une partie de l’évangile sauveur. Votre message n’est pas modifié par l’expérience de ma résurrection. La filiation avec Dieu, par la foi, reste la vérité salvatrice de l’évangile du royaume. Vous irez prêcher l’amour de Dieu et le service des hommes[8]. Ce que le monde a le plus besoin de savoir, c’est que les hommes sont les fils de Dieu et que, par la foi, ils peuvent effectivement réaliser cette vérité ennoblissante et en faire l’expérience quotidienne. Mon effusion devrait aider tous les hommes à savoir qu’ils sont les enfants de Dieu, mais cette connaissance sera insuffisante s’ils n’arrivent pas à saisir personnellement par la foi la vérité salvatrice qu’ils sont les vivants fils spirituels du Père éternel. L’évangile du royaume concerne l’amour du Père et le service de ses enfants sur terre[9].[6][7][8][9][10][11][12][13][14][15][16][17][18][19][3][4][5]
193:0.5 « Ici, vous partagez ensemble la connaissance de ma résurrection d’entre les morts, mais elle n’a rien d’étrange. J’ai le pouvoir d’abandonner ma vie et de la reprendre ; le Père donne un tel pouvoir à ses Fils du Paradis[10]. Vous devriez plutôt avoir le cœur ému de savoir que les morts d’un âge ont entrepris l’ascension éternelle peu après que j’eus quitté le tombeau neuf de Joseph d’Arimathie[11]. J’ai vécu ma vie dans la chair pour vous montrer comment, par un service aimant, vous pouvez révéler Dieu à vos semblables, de même qu’en vous aimant et en vous servant, je suis devenu une révélation de Dieu pour vous[12]. J’ai vécu parmi vous en tant que Fils de l’Homme pour que vous, et tous les autres hommes, puissiez savoir que vous êtes en vérité les fils de Dieu[13]. Donc, allez maintenant dans le monde entier prêcher à tous les hommes cet évangile du royaume des cieux[14]. Aimez tous les hommes comme je vous ai aimés ; servez vos compagnons mortels comme je vous ai servis. Vous avez reçu libéralement, donnez libéralement[15]. Restez à Jérusalem seulement pendant que je vais auprès du Père et jusqu’à ce que je vous envoie l’Esprit de Vérité[16]. Il vous conduira dans un plus vaste domaine de vérité, et je vous accompagnerai dans le monde entier. Je suis avec vous toujours, et je vous laisse ma paix[17]. »[17][20][21][22][23][24]
193:0.6 Après que le Maitre leur eut parlé, il disparut de leur vue. Les croyants restèrent ensemble toute la nuit, discutant sérieusement les avertissements du Maitre et méditant sur tout ce qui leur était arrivé ; ils ne se dispersèrent qu’à l’approche de l’aube. Jacques Zébédée et d’autres apôtres leur racontèrent aussi leurs expériences avec le Maitre morontiel en Galilée et leur exposèrent en détail comment il leur était apparu trois fois.
193:1.1 L’après-midi du sabbat, le 13 mai vers quatre heures, le Maitre apparut à Nalda et à environ soixante-quinze croyants samaritains près du puits de Jacob à Sychar. Les croyants avaient l’habitude de se réunir à cet endroit près duquel Jésus avait parlé à Nalda de l’eau vivante. Ce jour-là, juste au moment où ils avaient fini de discuter les nouvelles de la résurrection, Jésus apparut soudain devant eux et dit :[1][1]
193:1.2 « Que la paix soit sur vous. Vous vous réjouissez de savoir que je suis la résurrection et la vie, mais cela ne vous servira de rien si vous n’êtes pas d’abord nés de l’esprit éternel, ce qui vous amène à posséder, par la foi, le don de la vie éternelle[18][19][20]. Si vous êtes les fils de mon Père par la foi, vous ne mourrez jamais ; vous ne périrez pas[21][22]. L’évangile du royaume vous a appris que tous les hommes sont les fils de Dieu. Il faut que cette bonne nouvelle concernant l’amour du Père céleste pour ses enfants terrestres soit apportée au monde entier[23]. L’heure est venue de ne plus adorer Dieu sur le mont Garizim ou à Jérusalem, mais en esprit et en vérité, là où vous êtes, tels que vous êtes[24]. C’est votre foi qui sauve votre âme. Le salut est le don de Dieu à tous ceux qui croient être ses fils. Mais ne vous y trompez pas ; bien que le salut soit le don gratuit de Dieu et soit offert à tous ceux qui l’acceptent par la foi, il est suivi par l’expérience de porter les fruits de cette vie de l’esprit telle qu’elle est vécue dans la chair[25][26]. L’acceptation de la doctrine de la paternité de Dieu implique que vous acceptiez aussi librement cette vérité corolaire de la fraternité des hommes. Or, si un homme est votre frère, il est plus encore que votre prochain, que le Père vous demande d’aimer comme vous-même. Puisque votre frère appartient à votre propre famille, non seulement vous l’aimerez d’une affection familiale, mais aussi vous le servirez comme vous vous serviriez vous-même. Et vous aimerez et servirez ainsi votre frère parce que, étant mes frères, vous avez été aimés et servis par moi de cette façon. Donc, allez dans le monde entier proclamer cette bonne nouvelle à toutes les créatures de chaque race, de chaque tribu et de chaque nation[27]. Mon esprit vous précèdera, et je serai avec vous toujours[28]. »[9][15][25][26][27][6][7]
193:1.3 Ces Samaritains furent stupéfaits de cette apparition du Maitre et partirent en hâte vers les villes et villages voisins, où ils répandirent la nouvelle qu’ils avaient vu Jésus et que celui-ci leur avait parlé. Ce fut la dix-septième apparition morontielle du Maitre.
193:2.1 La dix-huitième apparition morontielle du Maitre eut lieu à Tyr, le mardi 16 mai, un peu avant neuf heures du soir et, de nouveau, à la clôture d’une réunion de croyants. Au moment où ils étaient sur le point de se séparer, Jésus dit :[1][1]
193:2.2 « Que la paix soit sur vous. Vous vous réjouissez de savoir que le Fils de l’Homme est ressuscité d’entre les morts parce que vous savez par là même que vos frères et vous survivrez aussi au trépas humain. Mais, pour survivre, il faut que vous soyez préalablement nés de l’esprit qui recherche la vérité et trouve Dieu[29]. Le pain de vie et l’eau vivante sont donnés seulement à ceux qui ont faim de vérité et soif de droiture — de Dieu[30][31]. Le fait que les morts ressuscitent n’est pas l’évangile du royaume. Ces grandes vérités et ces faits universels sont tous reliés à l’évangile, parce qu’ils font partie du résultat obtenu par ceux qui croient la bonne nouvelle ; ils sont englobés dans l’expérience ultérieure de ceux qui, par la foi, deviennent, en fait et en vérité, les fils perpétuels du Dieu éternel. Mon Père m’a envoyé dans le monde pour proclamer à tous les hommes ce salut de la filiation[32]. De même, je vous envoie au loin pour prêcher ce salut de la filiation[33]. Le salut est un don gratuit de Dieu, mais ceux qui sont nés de l’esprit commencent immédiatement à montrer les fruits de l’esprit par leur service aimant auprès de leurs semblables[34]. Et voici les fruits de l’esprit divin produits dans la vie des mortels nés d’esprit et connaissant Dieu : service aimant, dévouement désintéressé, fidélité courageuse, équité sincère, honnêteté éclairée, espoir vivace, confiance sans soupçons, ministère miséricordieux, bonté inaltérable, tolérance indulgente et paix durable. Si de prétendus croyants ne portent pas ces fruits de l’esprit divin dans leur vie, ils sont morts ; l’Esprit de Vérité n’est pas en eux ; ils sont des sarments inutiles de la vigne vivante et seront bientôt retranchés[35]. Mon Père demande aux enfants de la foi de porter beaucoup de fruits de l’esprit[36]. Si donc vous êtes stériles, il creusera autour de vos racines et coupera vos sarments improductifs. À mesure que vous progresserez vers le ciel dans le royaume de Dieu, il faudra de plus en plus que vous produisiez des fruits de l’esprit. Vous pouvez entrer dans le royaume de Dieu comme un enfant, mais le Père exige que vous grandissiez, par la grâce, jusqu’à la pleine stature d’un adulte spirituel[37][38]. Quand vous irez au loin proclamer à toutes les nations la bonne nouvelle de cet évangile, je vous devancerai, et mon Esprit de Vérité demeurera dans votre cœur. Je vous laisse ma paix[39]. »[3][14][15][23][25][28][29][30][31][32][33][34][35][36][37][38][39][40][41][42][43][44][45][46][47][48][49][50][51][52][53][54][55][56][57][58][59][60][61][62][63][64][65][66][67][68][69][70][71][72][73][74][75][8]
193:2.3 Ensuite le Maitre disparut de leur vue. Le lendemain, partirent de Tyr des croyants qui témoignèrent de ces faits à Sidon et même à Antioche et à Damas. Jésus avait visité ces croyants durant sa vie dans la chair, et ils ne furent pas longs à le reconnaitre quand il commença à les enseigner. Bien que ses amis eussent de la peine à reconnaitre sa forme morontielle quand elle était rendue visible, ils ne tardaient jamais à identifier sa personnalité quand il leur parlait.[76]
193:3.1 De bonne heure le jeudi matin 18 mai, Jésus fit sa dernière apparition sur terre en tant que personnalité morontielle[40]. Tandis que les onze apôtres allaient s’assoir pour leur repas matinal dans la salle du haut de la maison de Marie Marc, Jésus leur apparut et dit :[1][77][78][79][80][81][1][9]
193:3.2 « Que la paix soit sur vous. Je vous ai demandé de rester ici, à Jérusalem, jusqu’à mon ascension auprès du Père, et même jusqu’à ce que je vous envoie l’Esprit de Vérité, qui sera bientôt répandu sur toute chair et vous confèrera un pouvoir d’en haut[41][42][43]. » Simon Zélotès interrompit Jésus en demandant : « Et alors, Maitre, rétabliras-tu le royaume et verrons-nous la gloire de Dieu manifestée sur terre ? » Après avoir écouté la question de Simon, Jésus répondit : « Simon, tu t’accroches encore à tes vieilles idées sur le Messie des Juifs et le royaume matériel, mais tu recevras un pouvoir spirituel quand l’esprit sera descendu sur toi, et tu iras bientôt dans le monde entier prêcher l’évangile du royaume. De même que le Père m’a envoyé dans le monde, de même je vous y envoie. Je souhaite que vous vous aimiez et que vous ayez confiance les uns dans les autres[44]. Judas n’est plus avec vous parce que son amour s’était refroidi et parce qu’il vous refusait sa confiance, à vous ses frères loyaux[45]. N’avez-vous pas lu le passage des Écritures où il est dit : ‘Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Nul ne vit pour lui-même’ ? Et aussi celui qui dit : ‘Quiconque veut avoir des amis doit se montrer amical’ ? Ne vous ai-je pas envoyés enseigner deux par deux afin que vous ne vous sentiez pas seuls, et que vous ne tombiez pas dans les ennuis et les malheurs de l’isolement ? Vous savez bien aussi que, lorsque j’étais dans la chair, je ne me suis jamais permis de rester longtemps seul[46]. Dès le commencement de notre association, j’ai constamment eu deux ou trois d’entre vous auprès de moi ou tout à fait à proximité, même quand je communiais avec le Père[47][48][49]. Donc, ayez confiance et confiez-vous les uns aux autres. C’est d’autant plus nécessaire qu’aujourd’hui je vais vous laisser seuls dans le monde. L’heure est venue, je suis sur le point d’aller auprès du Père. »[82][83]
193:3.3 Après leur avoir ainsi parlé, il leur fit signe de l’accompagner et les conduisit sur le mont des Oliviers, où il leur fit ses adieux préparatoires à son départ d’Urantia. Le trajet jusqu’à Olivet fut solennel. Aucun d’eux ne prononça un mot depuis le départ de la salle du haut jusqu’au moment où Jésus s’arrêta avec eux au mont des Oliviers.[76][79][84][9]
193:4.1 Ce fut dans la première partie de son message d’adieu à ses apôtres, que le Maitre fit allusion à la perte de Judas et fit ressortir le sort tragique de leur traitre compagnon comme un avertissement solennel contre les dangers de l’isolement social et fraternel. Il est peut-être utile, pour les croyants du présent âge et des âges futurs, de passer brièvement en revue les causes de la chute de Judas à la lumière des remarques du Maitre et en tenant compte des éclaircissements accumulés des siècles ultérieurs.[10]
193:4.2 En considérant rétrospectivement cette tragédie, nous concevons que, si Judas s’est fourvoyé, la cause première en était son caractère très marqué de personnalité solitaire, une personnalité fermée et coupée des contacts sociaux ordinaires. Il refusa avec persistance de se confier à ses compagnons apôtres ou de fraterniser franchement avec eux. Mais le fait qu’il était une personnalité du type solitaire n’aurait pas causé par lui-même un tel désastre pour Judas si, en même temps, un autre facteur n’était intervenu : Judas n’était pas parvenu à croitre en amour et en grâce spirituelle. Alors, comme pour aggraver encore une méchante affaire, il garda des rancunes persistantes et entretint des ennemis psychologiques, tels que la vengeance et le désir généralisé de « rendre la pareille » à quelqu’un pour toutes ses déceptions.[85]
193:4.3 Cette combinaison malheureuse de particularités individuelles et de tendances mentales concourut à détruire un homme bien intentionné qui n’avait pas réussi à juguler ces maux par l’amour, la foi et la confiance. Le fait qu’il n’était pas nécessaire que Judas se fourvoie est bien démontré par les cas de Thomas et Nathanael, qui étaient tous deux affligés de la même sorte de suspicion et hyperdéveloppés dans leur tendance individualiste. André et Matthieu eux-mêmes avaient de nombreux penchants dans ce sens, mais tous ces hommes éprouvaient, pour leurs compagnons et pour Jésus, un amour qui, avec le temps, allait en croissant et non en diminuant. Ils grandirent en grâce et en connaissance de la vérité[50]. Ils devinrent de plus en plus confiants envers leurs frères et développèrent lentement l’aptitude à se confier à leurs compagnons, alors que Judas refusa avec persistance de se confier à ses frères. Quand l’accumulation de ses conflits émotionnels l’obligeait à chercher un exutoire en s’exprimant, il allait invariablement demander l’avis — et recevoir les consolations malavisées — de ses proches parents non spiritualisés, ou bien encore il se confiait à des relations de hasard, qui étaient soit indifférentes, soit hostiles à l’intérêt et au progrès des réalités spirituelles du royaume céleste, dont il était sur terre l’un des douze ambassadeurs consacrés.
193:4.4 Judas rencontra la défaite dans sa lutte terrestre à cause des facteurs suivants concernant ses tendances personnelles et ses faiblesses de caractère :[76]
193:4.5 1. Il était un être humain du type solitaire. Il était hautement individualiste et choisit en grandissant de devenir une personne fortement repliée sur elle-même et insociable.
193:4.6 2. En tant qu’enfant, la vie lui avait été rendue trop facile. Il éprouvait une rancune amère d’être contrarié. Il s’attendait toujours à gagner ; il était mauvais perdant.
193:4.7 3. Il n’acquit jamais une technique philosophique pour affronter les déceptions. Au lieu d’accepter les désappointements comme un évènement régulier et courant de l’existence humaine, il recourait infailliblement à la pratique de blâmer quelqu’un en particulier, ou ses associés collectivement, pour toutes ses difficultés ou ses désappointements personnels.[86]
193:4.8 4. Il avait tendance à garder rancune, il nourrissait toujours l’idée de vengeance.
193:4.9 5. Il n’aimait pas faire franchement face aux faits ; il était malhonnête dans son attitude envers les situations de la vie.
193:4.10 6. Il détestait discuter ses problèmes personnels avec ses associés immédiats. Il refusait de parler de ses difficultés avec ses vrais amis et avec ceux qui l’aimaient réellement. Au cours de toutes ses années d’association avec le Maitre, il n’alla pas une seule fois lui soumettre un problème purement personnel.
193:4.11 7. Il n’apprit jamais qu’après tout, les récompenses réelles d’une noble vie sont des prix spirituels, qui ne sont pas toujours distribués pendant cette seule courte vie dans la chair.[86]
193:4.12 À la suite de l’isolement persistant de sa personnalité, ses griefs se multiplièrent, ses chagrins s’accrurent, ses anxiétés augmentèrent et son désespoir atteignit une profondeur presque impossible à supporter.[86]
193:4.13 Bien que cet apôtre égocentrique et ultraindividualiste eût de nombreux troubles psychiques, émotifs et spirituels, ses principales difficultés étaient les suivantes : en tant que personnalité, il était isolé. Mentalement, il était soupçonneux et rancunier. Par tempérament, il était revêche et vindicatif. Émotionnellement, il était dénué d’amour et incapable de pardonner. Socialement, il ne se confiait pas et restait presque entièrement renfermé sur lui-même. En esprit, il devint arrogant et égoïstement ambitieux. Dans la vie, il ignorait ceux qui l’aimaient et, dans la mort, il n’eut pas d’amis.[86]
193:4.14 Tels sont donc les facteurs mentaux et les influences mauvaises qui, pris ensemble, expliquent la conduite d’un croyant en Jésus, qui fut jadis, par ailleurs, bien intentionné et sincère, mais qui, même après plusieurs années d’association intime avec cette personnalité transformatrice, abandonna ses compagnons, répudia une cause sacrée, renonça à sa sainte vocation et trahit son divin Maitre.
193:5.1 Il était presque sept heures et demie du matin, le jeudi 18 mai, quand Jésus arriva sur le versant ouest du mont Olivet avec ses onze apôtres silencieux et quelque peu désorientés. De cet endroit situé aux deux tiers de la montée jusqu’au sommet, ils pouvaient voir le panorama de Jérusalem avec Gethsémani à leurs pieds[51]. Jésus se prépara alors à leur faire ses derniers adieux avant de quitter Urantia. Tandis qu’il se tenait là, debout devant eux, ils s’agenouillèrent tous spontanément en cercle autour de lui, et le Maitre dit :[1][88][89][1]
193:5.2 « Je vous ai demandé de rester à Jérusalem jusqu’à ce qu’un pouvoir d’en haut vous soit donné[52]. Je suis maintenant sur le point de prendre congé de vous et de monter auprès de mon Père[53][54]. Bientôt, très bientôt, nous enverrons l’Esprit de Vérité dans ce monde où j’ai séjourné ; quand il sera venu, vous commencerez la nouvelle proclamation de l’évangile du royaume, d’abord à Jérusalem, et ensuite jusqu’aux confins du monde. Aimez les hommes avec l’amour dont je vous ai aimés, et servez vos compagnons mortels comme je vous ai servis. Par les fruits spirituels de votre vie, amenez les âmes à croire la vérité que l’homme est un fils de Dieu et que tous les hommes sont frères. Souvenez-vous de tout ce que je vous ai enseigné et de la vie que j’ai vécue parmi vous. Mon amour vous couvre de son ombre, mon esprit habitera en vous et ma paix demeurera sur vous[55]. Adieu. »[9][22][90]
193:5.3 Après avoir ainsi parlé, le Maitre morontiel disparut de leur vue[56]. Ce qu’on appelle l’ascension de Jésus ne différa en rien de ses autres disparitions de la vision humaine durant les quarante jours de sa carrière morontielle sur Urantia.[87][91]
193:5.4 Le Maitre passa par Jérusem pour se rendre sur Édentia, où les Très Hauts, sous le regard du Fils du Paradis, dégagèrent Jésus de Nazareth de l’état morontiel. Ensuite, par les chenaux spirituels d’ascension, ils le rétablirent dans le statut de filiation paradisiaque et de souveraineté suprême sur Salvington.[92]
193:5.5 Il était environ sept heures quarante-cinq le matin où Jésus, sous forme morontielle, disparut du champ d’observation de ses onze apôtres pour commencer son ascension vers la droite du Père et y recevoir la confirmation officielle du parachèvement de sa souveraineté sur l’univers de Nébadon[57].[79][92]
193:6.1 Agissant selon les instructions de Pierre, Jean Marc et plusieurs autres personnes allèrent convoquer les disciples les plus éminents à une réunion chez Marie Marc[58]. Vers dix heures et demie du matin, cent-vingt des principaux disciples de Jésus vivant à Jérusalem s’étaient rassemblés pour écouter le compte rendu du message d’adieu du Maitre et pour entendre la nouvelle de son ascension. Marie, mère de Jésus, se trouvait dans ce groupe. Elle était retournée à Jérusalem avec Jean Zébédée au moment où les apôtres revenaient de leur récent séjour en Galilée. Peu après la Pentecôte, elle retourna chez Salomé à Bethsaïde. Jacques, frère de Jésus, était également présent à cette réunion, la première conférence de disciples convoquée après la fin de la carrière planétaire du Maitre.[93][11]
193:6.2 Simon Pierre prit sur lui de parler au nom de ses compagnons apôtres et fit un rapport passionnant sur la dernière réunion des onze avec leur Maitre. Il décrivit d’une manière vraiment touchante l’adieu final du Maitre et sa disparition pour l’ascension[59]. Jamais auparavant dans ce monde il n’y avait eu de réunion semblable ; cette première partie de la réunion dura un peu moins d’une heure. Pierre expliqua ensuite que les apôtres avaient décidé de choisir un successeur à Judas Iscariot, et qu’il y aurait une pause pour permettre aux apôtres de décider entre Matthias et Justus, les deux hommes dont la candidature à cette fonction avait été proposée.
193:6.3 Les onze apôtres descendirent alors au rez-de-chaussée où ils se mirent d’accord pour tirer au sort en vue de déterminer lequel de ces hommes deviendrait apôtre et servirait à la place de Judas. Le sort tomba sur Matthias, qui fut proclamé nouvel apôtre. Il fut dument installé dans sa charge, puis nommé trésorier. Mais Matthias ne joua qu’un rôle effacé dans les activités ultérieures des apôtres[60].
193:6.4 Peu après la Pentecôte, les jumeaux retournèrent chez eux en Galilée. Simon Zélotès se retira pendant quelque temps avant de repartir prêcher l’évangile. Thomas se fit du souci un peu moins longtemps, puis reprit son enseignement. Nathanael différa de plus en plus d’opinion avec Pierre qui tendait à prêcher à propos de Jésus au lieu de proclamer comme auparavant l’évangile du royaume. Vers le milieu du mois suivant, leur désaccord devint si aigu que Nathanael se retira et se rendit à Philadelphie pour rendre visite à Abner et Lazare. Après y être resté plus d’un an, il alla dans les pays situés au-delà de la Mésopotamie afin de prêcher l’évangile tel qu’il le comprenait.[94]
193:6.5 Cela ne laissa que six apôtres, sur les douze originels, pour opérer sur la scène de la proclamation initiale de l’évangile à Jérusalem : Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe et Matthieu.
193:6.6 Il était près de midi quand les apôtres remontèrent auprès de leurs compagnons dans la salle du haut et annoncèrent que Matthias avait été choisi comme nouvel apôtre. Ensuite, Pierre invita tous les croyants à se mettre en prière, et à prier en vue d’être prêts à recevoir le don de l’esprit que le Maitre avait promis d’envoyer.
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