© 1996 Jean Davier
© 1996 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Petite histoire à propos de la personnalité | Le Lien Urantien — Numéro 1 — Été 1996 — Table des matières | Reflexion : Ils nous disent... |
Nous avons lu et apprécié l’article de Jacques Tétrault au numéro 100 de « Réflectivité » et intitulé « priorité». Ce texte est fondamental, il se révèle plus qu’une étude ponctuelle sur un sujet souvent vite oublié ou devenu secondaire.
Jacques Tétrault révèle et résume une expérience vibrante de réalité s’étendant sur une longue période ; il sousentend beaucoup de travail, de lutte, d’efforts. Son texte laisse apparaître une maturité qui devient interrogation sur soi-même, sur nos méthodes, sur nos règles de vie. Il nous offre non un exutoire à nos désillusions mais une ouverture sur la vraie réalité humaine, celle qui est difficile combat pour atteindre par le dur chemin des réalités humaines : clairvoyance super émotionnelle, vision cosmique nous guidant vers la mota morontielle et l’esprit.
Il est écrit en LU 48:7.14 : « dans le cosmos, la plus grande affliction est de n’avoir jamais été affligé. Les mortels n’apprennent la sagesse qu’en subissant des tribulations ». Inutile d’illustrer de commentaires ce texte ; beaucoup parmi nous se trouvent paralysés pour toute sorte de raison : santé, famille, problèmes relationnels, travail, argent. « Ainsi sont les voies du Seigneur » selon le vieil adage.
Sommés par les circonstances de mettre un bémol à nos réunions de groupe et à la prestation du livre, nous avons décidé non de nous replier sur nous-mêmes mais de réfléchir sur nos actions antérieures faites d’erreurs et d’échecs, de n’accuser que nous-mêmes et de travailler désormais à réduire nos propres insuffisances avant d’envisager une action future moins infructueuse.
Une première réflexion s’est imposée à nous, elle emprunte beaucoup au LU 102:3.2: « la religion sera donc toujours caractérisée par des paradoxes résultant de l’absence de la connexion expérientielle entre les niveaux matériels et spirituels de l’univers », ainsi qu’au LU 112:1.12 « beaucoup de difficultés éprouvées par les mortels dans leur étude de la personnalité humaine pourraient être évitées si la créature finie voulait se rappeler que les niveaux dimensionnels et les niveaux spirituels ne sont pas coordonnés dans l’épanouissement expérientiel de la personnalité ».
Ne pouvant coordonner, synchroniser les deux paramètres mental et esprit, nous ne pouvons imposer notre propre « prêt à penser » même s’il nous semble supérieur. Ainsi que l’un d’entre nous l’exprimait : « il ne faut pas tuer l’expérience vivante des êtres ». Jésus nous a rendu notre liberté hors des errances doctrinaires et sectaires et il est écrit : la beauté est dans l’œil de celui qui la contemple », inutile d’essayer de voir à la place de l’autre. Résistons à la tentation de jeter une fragile passerelle sur l’abîme morontiel qui sépare le mental de l’esprit, peut être l’essayer en soi-même. Mais comment l’imposer aux autres : cela reviendrait à équiper une armée unie pour franchir cet abîme avec uniforme et hymne commun, bientôt l’hymne serait discordant et l’armée en proie aux luttes fratricides.
Sommes nous seuls, en état d’hypnose, destinés à rester seuls ?; faut-il se réjouir à la façon morbide des romantiques rêveurs victimes d’une nostalgie léthargique ?. Nous passons l’essentiel de nos heures à oublier que nous ne sommes pas seuls, qu’il existe en nous un fragment de l’essence absolue du Père, Source Infinie Eternelle saturée de l’Amour de Dieu, prisonnier de l’expérience spirituelle en notre pensée. « Il est là, je ne suis plus seul » s’exclamait il y a peu une amie lectrice après avoir lu et relu les chapitres relatifs à l’Ajusteur. Nous devons nous faire une idée nouvelle de ceux qui nous entourent ; nos frères ont désormais une valeur nouvelle, restaurée, qui déclenche en nous une admirative interrogation. Résumer les cinq chapitres relatifs aux Ajusteurs serait œuvre subjective, mieux vaut s’abreuver directement à la source, découvrir qu’ils sont réellement nos lumières spirituelles, qu’ils devraient faire partie de nos plus intimes expériences, cependant ils existent sur un niveau moniste hors de l’espace temps et antérieur à toute divergence énergétique et spirituelle.
Jésus a dit « la porte du salut est ouverte à celui qui frappe ». Quelques-uns d’entre nous réunis autour d’une table conviviale partageaient un repas, chacun lisait un passage tiré du livre en LU 179:5.1 et le commentait en éprouvant cette nostalgie du soir d’Emmaüs. Jusque-là nos prières semblaient résonner comme dans une caverne et les échos entendus n’étaient que les images de nos propres voix et pensées, mais ce jour-là nous avons compris « qu’en toutes ces occasions le maître est réellement présent » et « quand on devient conscient de l’esprit, le Fils est effectivement présent et son Esprit fraternise avec les fragments de son Père ».
Notre vie est alternative entre semailles et moisson ; travaillons intensément dans notre propre champ et aussi dans le champ du voisin pauvre et nécessiteux en esprit, et s’il le demande en tenant compte qu’une situation d’aide n’est valable que si elle est discutée et partagée entre partenaires, l’aidé ne devant pas être dans une situation de dépendance et l’aidant ne devant pas jouer le rôle de sauver et satisfaire son besoin de se mettre en valeur.*
* (Cette phrase est empruntée à une correspondance de MG Mayey dont nous apprécions beaucoup l’expérience psychologique).
J. Davier
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