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Fascicule 101. La nature réelle de la religion |
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Fascicule 103. La réalité de l’expérience religieuse |
102:0.1 POUR LE matérialiste incroyant, l’homme est simplement un accident évolutionnaire. Ses espoirs de survivance sont liés à une fiction de son imagination de mortel ; ses frayeurs, ses amours, ses désirs et ses croyances ne sont que les réactions de la juxtaposition accidentelle de certains atomes de matière dépourvus de vie. Nul déploiement d’énergie, nulle expression de confiance ne peuvent le transporter au-delà du tombeau. Les œuvres de dévotion et le génie inspirant les meilleurs hommes sont condamnés à l’annihilation par la mort, à la longue nuit solitaire de l’éternel oubli et de l’anéantissement de l’âme. Un désespoir sans nom est la seule récompense de l’homme pour avoir vécu et travaillé sous le soleil temporel de l’existence mortelle. Chaque jour de la vie resserre lentement et surement l’emprise d’un destin impitoyable qu’un univers de matière, hostile et implacable, a décrété comme insulte suprême à tout ce qui est beau, noble, élevé et bon dans les désirs humains[1].[1][2][3][4][5][1][2][3][4]
102:0.2 Telle n’est pas la fin et la destinée éternelle de l’homme. Cette vision n’est que le cri de désespoir poussé par une âme errante qui s’est perdue dans les ténèbres spirituelles, qui lutte bravement en face des sophismes mécanistes d’une philosophie matérialiste, et qui est aveuglée par le désordre et la déformation d’une érudition complexe[2]. Toute cette condamnation aux ténèbres et toute cette destinée de désespoir sont dissipées pour toujours par un seul courageux déploiement de foi du plus humble et du plus ignorant enfant de Dieu sur terre.[1][5]
102:0.3 Cette foi qui sauve prend naissance dans le cœur humain quand la conscience morale de l’homme se rend compte qu’au cours de l’expérience mortelle, les valeurs humaines peuvent être transposées du matériel au spirituel, de l’humain au divin, du temps à l’éternité.[6][1]
102:1.1 Le travail de l’Ajusteur de Pensée est par lui-même l’explication de la manière dont le sens primitif et évolutionnaire du devoir est transmué en une foi supérieure et plus certaine dans les éternelles réalités de la révélation. Il faut que le cœur de l’homme soit avide de perfection pour lui assurer la capacité de comprendre les sentiers de la foi menant à l’aboutissement suprême. Quiconque choisit de faire la volonté divine connaitra le chemin de la vérité. Il est littéralement vrai « qu’il faut connaitre les choses humaines pour les aimer, mais qu’il faut aimer les choses divines pour les connaitre[3]. » Mais les doutes honnêtes et les interrogations sincères ne sont pas des péchés ; ces attitudes sont simplement une cause de retard dans le cheminement progressif d’accession à la perfection. Une confiance d’enfant assure l’entrée de l’homme dans le royaume de l’ascension du ciel, mais le progrès dépend entièrement de l’exercice vigoureux de la foi robuste et confiante de l’homme accompli[4].[7][8][9][10][11][12][13][14][15][16][17][18][19][20][1]
102:1.2 La raison de la science est fondée sur les faits observables du temps. La foi religieuse tire argument du programme spirituel de l’éternité. Ce que le savoir et la raison ne peuvent faire pour nous, la vraie sagesse nous exhorte à permettre à la foi de l’accomplir par clairvoyance religieuse et transformation spirituelle.[21][22][1]
102:1.3 Par suite de l’isolement dû à la rébellion, la révélation de la vérité sur Urantia a été trop souvent mêlée aux affirmations de cosmologies partielles et transitoires. La vérité reste invariante de génération en génération, mais les enseignements associés concernant le monde physique varient de jour en jour et d’année en année. La vérité éternelle ne devrait pas être dédaignée parce qu’on la rencontre par hasard en compagnie d’idées périmées sur le monde matériel. Plus vous êtes docte en science, moins vous êtes sûr de vous ; plus vous avez de religion, plus vous êtes pénétré de certitude.[23][24][25][6]
102:1.4 Les certitudes de la science proviennent entièrement de l’intellect ; les certitudes de la religion jaillissent des fondements mêmes de la personnalité tout entière. La science fait appel à la compréhension du mental ; la religion fait appel à la fidélité et au dévouement du corps, du mental et de l’esprit, en fait à toute la personnalité.[26][7]
102:1.5 Dieu est si complètement réel et absolu que l’on ne peut offrir, en témoignage de sa réalité, aucun signe matériel de preuve, aucune démonstration de prétendus miracles. C’est toujours notre confiance en lui qui nous le fera connaitre, et notre croyance en lui est entièrement basée sur notre participation personnelle aux manifestations divines de sa réalité infinie.[9][27][28][8]
102:1.6 L’Ajusteur de Pensée intérieur éveille infailliblement, dans l’âme humaine, une véritable soif avide de perfection ainsi qu’une vaste curiosité, lesquelles ne peuvent être convenablement apaisées que par communion avec Dieu, source divine de cet Ajusteur. L’âme assoiffée de l’homme refuse d’être satisfaite tant qu’elle n’est pas parvenue à la réalisation personnelle du Dieu vivant. Quoi que Dieu puisse être de plus qu’une personnalité morale supérieure et parfaite, dans notre concept avide mais fini, il ne peut rien être de moins.[29][30][9]
102:2.1 Un mental observateur et une âme capable de discernement reconnaissent la religion quand ils la rencontrent dans la vie de leurs compagnons. La religion n’a besoin d’aucune définition ; nous connaissons tous ses fruits sociaux, moraux, intellectuels et spirituels. Et tout ceci provient du fait que la religion est la propriété de la race humaine ; elle n’est pas engendrée par la culture. Il est vrai que la perception de la religion est encore humaine, et par conséquent sujette à la servitude de l’ignorance, à l’esclavage des superstitions, aux duperies des sophismes et aux illusions d’une fausse philosophie.[19][31][10]
102:2.2 L’une des particularités caractéristiques de l’assurance religieuse authentique est que, malgré le caractère absolu de ses affirmations et la fermeté de son attitude, l’esprit de son expression est assez équilibré et tempéré pour ne jamais donner la plus petite impression d’affirmation de soi ou d’exaltation de l’égo. La sagesse de l’expérience religieuse est quelque peu paradoxale, en ce sens qu’elle est, à la fois, d’origine humaine et dérivée de l’Ajusteur. La force religieuse n’est pas le produit des prérogatives personnelles de l’individu, mais plutôt la mise en œuvre de l’association sublime entre l’homme et la source perpétuelle de toute sagesse. C’est ainsi que les paroles et les actes de la religion vraie, dans sa pureté originale, acquièrent une autorité irrésistible pour tous les mortels éclairés.[8][28][4]
102:2.3 Il est difficile d’identifier et d’analyser les facteurs d’une expérience religieuse, mais il est facile d’observer que les pratiquants religieux vivent et persévèrent comme s’ils étaient déjà en présence de l’Éternel. Les croyants réagissent à la vie temporelle comme si l’immortalité était déjà à portée de leur main. Dans la vie de ces mortels, on trouve une originalité valable et une spontanéité d’expression qui les classent définitivement à part de leurs compagnons n’ayant absorbé que la sagesse du monde. Les religionistes paraissent vivre effectivement émancipés du harcèlement de la hâte et de la tension douloureuse des vicissitudes inhérentes aux courants séculiers du temps. Ils font montre d’une stabilité de personnalité et d’une sérénité de caractère que les lois de la physiologie, de la psychologie et de la sociologie n’expliquent pas.[26][32][33][2][4][7][10]
102:2.4 Le temps est un élément invariable pour atteindre la connaissance ; la religion rend ses dons immédiatement accessibles, bien que subsiste le facteur important de la croissance en grâce, un progrès caractérisé dans toutes les phases de l’expérience religieuse. La connaissance est une quête éternelle ; vous apprenez toujours, mais vous n’êtes jamais capable d’arriver à la connaissance complète de la vérité absolue. La connaissance seule ne donne jamais une certitude absolue, mais seulement une probabilité approximative croissante[5]. Par contre, l’âme religieuse spirituellement illuminée sait, et elle sait maintenant. Cette certitude profonde et positive ne conduit cependant pas ce religioniste mentalement sain à prendre moins d’intérêt aux avances et aux reculs du progrès de la sagesse humaine, liée dans le domaine matériel aux lents développements de la science.[24][34][35][36][2][4][11][12]
102:2.5 Même les découvertes de la science ne sont pas vraiment réelles dans la conscience de l’expérience humaine avant d’être éclaircies et mises en corrélation, avant que leurs faits pertinents ne prennent effectivement une signification par leur mise en circuit dans les courants de pensée du mental. L’homme mortel considère même son entourage physique, depuis le niveau mental, selon la perspective de son enregistrement psychologique. Il n’est donc pas étonnant que l’homme interprète l’univers d’une façon hautement unifiée, et cherche ensuite à identifier l’unité énergétique de sa science avec l’unité spirituelle de son expérience religieuse. Le mental est unité ; la conscience mortelle vit sur le niveau mental et perçoit les réalités universelles par les yeux de sa dotation mentale. La perspective mentale ne révèle pas l’unité existentielle de la source de la réalité, la Source-Centre Première, mais elle peut présenter et présente parfois à l’homme la synthèse expérientielle de l’énergie, du mental et de l’esprit dans l’Être Suprême et en tant qu’Être Suprême. Toutefois, le mental ne peut jamais réussir dans cette unification de la diversité de la réalité, à moins que ce mental ne soit solidement conscient des choses matérielles, des significations intellectuelles et des valeurs spirituelles. Il n’y a unité que dans l’harmonie de la triunité de la réalité fonctionnelle, et c’est seulement dans l’unité que la personnalité se satisfait dans la réalisation de la constance et de la cohérence cosmiques.[37][38]
102:2.6 Dans l’expérience humaine, c’est par la philosophie que l’on trouve le plus facilement l’unité. Bien que le corps de doctrine philosophique doive toujours être fondé sur des faits matériels, la clairvoyance spirituelle du mortel est l’âme et l’énergie du vrai dynamisme philosophique.[39]
102:2.7 L’homme évolutionnaire n’a pas de gout naturel pour les travaux pénibles. Dans la vie expérientielle, pour marcher de pair avec les exigences harcelantes et les besoins pressants d’une expérience religieuse grandissante, il faut une incessante activité dans la croissance spirituelle, l’expansion intellectuelle, le développement factuel et le service social. Il n’y a pas de véritable religion sans une personnalité très active ; c’est pourquoi les hommes les plus indolents cherchent souvent à échapper aux rigueurs des activités vraiment religieuses en se dupant ingénieusement eux-mêmes, en se retirant dans le faux abri de doctrines et de dogmes religieux stéréotypés. Mais la vraie religion est vivante. La cristallisation intellectuelle de concepts religieux équivaut à la mort spirituelle. Vous ne pouvez concevoir une religion sans idées, mais, une fois que la religion se trouve réduite simplement à une idée, elle cesse d’être une religion, elle est devenue simplement une espèce de philosophie humaine.[8][19][40][41][42][43][44][45][46]
102:2.8 Par ailleurs, d’autres types d’âmes instables et peu disciplinées cherchent à employer les idées sentimentales de la religion pour échapper aux exigences irritantes de la vie. Quand certains mortels vacillants et timides cherchent à échapper à la pression incessante de la vie évolutionnaire, la religion telle qu’ils la conçoivent semble leur offrir le refuge le plus proche, la meilleure échappatoire. Mais la mission de la religion consiste à préparer l’homme à faire face courageusement, et même héroïquement, aux vicissitudes de la vie. La religion est le don suprême de l’homme évolutionnaire, la seule chose qui lui permette de persévérer et « de souffrir avec patience comme s’il voyait Celui qui est invisible »[6]. Cependant, le mysticisme est souvent empreint d’une tendance à se retirer de la vie ; il est embrassé par les humains qui n’apprécient pas les activités plus rudes d’une vie religieuse vécue dans les arènes ouvertes de la société et du commerce humains. La vraie religion se doit d’agir. La conduite résulte de la religion quand l’homme en a effectivement une, ou plutôt quand l’homme permet à la religion de le posséder vraiment. La religion ne se satisfera jamais de pensées velléitaires, ni de sentiments passifs.[8][19][28][40][44][45][47][48][49][50][2][4][13][14]
102:2.9 Nous sommes bien conscients du fait que la religion agit souvent d’une manière peu sage et même irreligieuse, mais elle agit. Des convictions religieuses aberrantes ont conduit à de sanglantes persécutions, mais la religion fait toujours quelque chose ; elle est dynamique ![2][4]
102:3.1 Les carences intellectuelles et les insuffisances dans l’éducation handicapent inévitablement l’accès aux niveaux religieux supérieurs, car un environnement de la nature spirituelle aussi appauvri dérobe à la religion son principal canal de contact philosophique avec le monde des connaissances scientifiques. Les facteurs intellectuels de la religion sont importants, mais il arrive aussi parfois que leur hypertrophie soit très gênante et embarrassante. La religion doit constamment travailler sous la pression d’une nécessité paradoxale ; la nécessité d’employer efficacement la pensée, tout en faisant peu de cas de l’utilité spirituelle de toute pensée.[10][52]
102:3.2 Les spéculations religieuses sont inévitables, mais toujours nuisibles. La spéculation dénature invariablement son objet. La spéculation tend à faire passer la religion pour quelque chose de matériel ou d’humaniste, et ainsi, interférant alors directement avec la clarté de la pensée logique, elle fait indirectement apparaitre la religion comme une fonction du monde temporel, le monde même avec lequel elle devrait éternellement former contraste. La religion sera donc toujours caractérisée par des paradoxes, les paradoxes résultant de l’absence du lien expérientiel entre les niveaux matériels et spirituels de l’univers — de la mota morontielle, la sensibilité supraphilosophique permettant de discerner la vérité et de percevoir l’unité.[19][53][54][55][56][57]
102:3.3 Les sentiments matériels, les émotions humaines, conduisent directement à des actions matérielles, à des actes égoïstes. Les points de vue religieux, les motivations spirituelles, conduisent directement à des actions religieuses, à des actes désintéressés de service social et de bienveillance altruiste.
102:3.4 Le désir religieux est une quête avide de la réalité divine. L’expérience religieuse est la réalisation de la conscience d’avoir trouvé Dieu. Et, quand un être humain trouve Dieu, le triomphe de sa découverte fait éprouver à son âme une effervescence tellement indescriptible qu’il est poussé à rechercher un affectueux contact de service avec ses compagnons moins éclairés, non pour révéler qu’il a trouvé Dieu, mais plutôt pour permettre au débordement de la bonté éternelle qui surgit dans son âme de réconforter et ennoblir ses compagnons. La religion réelle mène à un service social accru.[9][44][58][59][60][61][62][63][2][4][10][15][16]
102:3.5 La science, la connaissance, conduit à la conscience des faits ; la religion, l’expérience, conduit à la conscience des valeurs ; la philosophie, la sagesse, conduit à coordonner la conscience. La révélation (le substitut de la mota morontielle) conduit à la conscience de la vraie réalité ; tandis que la coordination de la conscience des faits, des valeurs et de la vraie réalité constitue la perception consciente de la réalité de la personnalité, le maximum d’être, en même temps que de la croyance à la possibilité de survie de cette même personnalité.[19][28][53][64][65]
102:3.6 La connaissance amène à donner un rang aux hommes, à faire naitre des couches sociales et des castes. La religion conduit à servir les hommes et à créer ainsi l’éthique et l’altruisme. La sagesse conduit à une meilleure et plus haute communauté dans nos idées et avec nos semblables. La révélation affranchit les hommes et les lance dans l’aventure éternelle.[19][66][2][4][12][14]
102:3.7 La science sélectionne les hommes ; la religion aime les hommes, jusqu’à les aimer comme vous-mêmes ; la sagesse fait justice à la différence entre les hommes ; mais la révélation glorifie l’homme et révèle sa capacité d’association avec Dieu.[19][28][67][68][69]
102:3.8 La science s’efforce vainement de créer la fraternité de la culture. La religion amène à l’existence la fraternité de l’esprit. La philosophie recherche la fraternité de sagesse ; la révélation dépeint la fraternité éternelle, le Corps Paradisiaque de la Finalité.[19][28]
102:3.9 La connaissance fait naitre de l’orgueil dans le fait de la personnalité ; la sagesse est la conscience de la signification de la personnalité ; la religion est l’expérience de la connaissance de la valeur de la personnalité ; la révélation est l’assurance de la survie de la personnalité.[19][26][28][70][7][17]
102:3.10 La science cherche à identifier, à analyser et à classifier les parties fractionnées du cosmos illimité. La religion saisit l’idée-du-tout, l’ensemble du cosmos. La philosophie essaye d’identifier les segments matériels de la science avec le concept de clairvoyance spirituelle du tout. Sur les points où la philosophie échoue dans cette tentative, la révélation réussit en affirmant que le cercle cosmique est universel, éternel, absolu et infini. Ce cosmos de l’Infini JE SUIS est donc sans fin, sans bornes et incluant tout — il est sans temps, sans espace et non qualifié[7]. Et nous rendons témoignage que l’Infini JE SUIS est aussi le Père de Micaël de Nébadon et le Dieu du salut humain.[28][18]
102:3.11 La science montre la Déité comme un fait ; la philosophie présente l’idée d’un Absolu ; la religion envisage Dieu comme une personnalité spirituelle aimante. La révélation affirme qu’il y a unité entre le fait de la Déité, l’idée de l’Absolu et la personnalité spirituelle de Dieu ; de plus, elle présente ce concept comme étant notre Père — le fait universel de l’existence, l’idée éternelle du mental et l’esprit infini de la vie.[19][28]
102:3.12 La poursuite de la connaissance constitue la science ; la recherche de la sagesse est la philosophie ; l’amour pour Dieu est la religion ; la soif de vérité est une révélation ; mais c’est l’Ajusteur de Pensée intérieur qui attache le sentiment de réalité à la clairvoyance spirituelle de l’homme par rapport au cosmos.[28][9]
102:3.13 En science, l’idée précède l’expression de sa réalisation ; en religion, l’expérience de la réalisation précède l’expression de l’idée. Il y a une immense différence entre d’une part la volonté-de-croire évolutionnaire, et d’autre part le produit de la raison éclairée, de la clairvoyance religieuse et de la révélation — la volonté qui croit.[22][28][1][2][4]
102:3.14 Dans l’évolution, la religion amène souvent l’homme à créer ses concepts de Dieu. La révélation montre le phénomène de Dieu faisant évoluer l’homme lui-même, tandis que, dans la vie terrestre de Christ Micaël, nous voyons le phénomène de Dieu se révélant lui-même à l’homme. L’évolution tend à faire ressembler Dieu à l’homme ; la révélation tend à faire ressembler l’homme à Dieu.[19][28][70]
102:3.15 La science n’est satisfaite que par les causes premières, la religion, par la personnalité suprême et la philosophie, par l’unité. La révélation affirme que les trois sont un et que toutes sont bonnes. L’éternel réel est le bien de l’univers, et non les illusions temporelles du mal spatial. Dans l’expérience spirituelle de toutes les personnalités, il est toujours vrai que le réel est le bien et que le bien est le réel.[71]
102:4.1 En raison de la présence de l’Ajusteur de Pensée dans votre mental, il n’est pas plus mystérieux pour vous de connaitre le mental de Dieu que d’être sûr que vous êtes conscient de connaitre tout autre mental, humain ou suprahumain. La religion et la conscience sociale ont ceci de commun ; elles sont toutes deux fondées sur la conscience de l’altérité. La technique par laquelle vous pouvez accepter comme vôtre l’idée d’un autre est la même qui vous permet de « laisser le mental qui était en Christ être aussi en vous »[8].[72][73][74][75][9]
102:4.2 Qu’est-ce que l’expérience humaine ? C’est simplement l’effet réciproque entre un moi actif et interrogateur, et toute autre réalité active et extérieure. La masse de l’expérience est déterminée par la profondeur de concept, plus le total de la reconnaissance de la réalité de ce qui est extérieur. Le mouvement de l’expérience est égal à la force de l’imagination en expectative, plus l’acuité de la découverte sensorielle des qualités externes de la réalité contactée. Le fait de l’expérience se trouve dans la conscience de soi et de l’existence des autres — des choses autres, des mentalités autres, des spiritualités autres.[76][77][16]
102:4.3 L’homme devient très tôt conscient qu’il n’est seul ni dans le monde ni dans l’univers. Il se développe une prise de conscience naturelle et spontanée de mentalités autres dans l’entourage de l’individu. La foi transforme cette expérience naturelle en religion, en récognition de Dieu comme réalité — source, nature et destinée — du mental de l’autre, mais cette connaissance de Dieu est toujours une réalité de l’expérience personnelle. Si Dieu n’était pas une personnalité, il ne pourrait devenir une partie vivante de l’expérience religieuse réelle d’une personnalité humaine.[19]
102:4.4 L’élément d’erreur présent dans l’expérience religieuse humaine est directement proportionnel au contenu de matérialisme qui souille le concept spirituel du Père Universel. La progression de l’homme dans l’univers, avant d’atteindre le statut d’esprit, consiste à se débarrasser de ces idées erronées sur la nature de Dieu et sur la réalité du pur et véritable esprit. La Déité est plus que l’esprit, mais l’approche spirituelle est la seule possible pour l’ascendeur humain.[58][20]
102:4.5 La prière fait assurément partie de l’expérience religieuse, mais les religions modernes ont mis à tort l’accent sur elle, au détriment de la communion d’adoration qui est plus essentielle. Les pouvoirs réflexifs du mental s’approfondissent et s’élargissent par l’adoration. La prière peut enrichir la vie, mais l’adoration illumine la destinée.[1][8][10][78][79][80][81][82][83][84][21][22][23]
102:4.6 La religion révélée est l’élément unifiant de l’existence humaine. La révélation unifie l’histoire, coordonne la géologie, l’astronomie, la physique, la chimie, la biologie, la sociologie et la psychologie. L’expérience spirituelle est l’âme réelle du cosmos de l’homme.[4][19][28][47][70][14]
102:5.1 Bien que l’établissement du fait de la croyance n’équivaille pas à établir le fait de ce qui est cru, la progression évolutionnaire de la vie simple jusqu’au statut de personnalité démontre bien néanmoins l’existence, au départ, du potentiel de personnalité. Dans les univers du temps, le potentiel a toujours la suprématie sur l’actuel. Dans le cosmos en évolution, le potentiel représente ce qui va être, et ce qui va être est le développement des décisions intentionnelles de la Déité.[85][86]
102:5.2 Cette même suprématie des intentions apparait dans l’évolution de l’idéation mentale quand la peur animale primitive se transmue en une vénération constamment plus profonde de Dieu et en une crainte croissante devant l’univers. L’homme primitif avait plus de peur religieuse que de foi. La suprématie des potentiels spirituels sur les réalités mentales est démontrée quand cette lâche frayeur se transforme en foi vivante dans les réalités spirituelles.[1]
102:5.3 On peut faire l’analyse psychologique de la religion évolutionnaire, mais non celle de la religion d’origine spirituelle vécue personnellement. La morale humaine peut reconnaitre des valeurs, mais seule la religion peut les conserver, les exalter et les spiritualiser. Malgré cela, la religion est quelque chose de plus qu’une moralité à caractère émotionnel. La religion est à la moralité ce que l’amour est au devoir, ce que la filiation est à la servitude, ce que l’essence est à la substance. La moralité révèle un Contrôleur tout-puissant, une Déité à servir ; la religion révèle un Père tout-aimant, un Dieu à adorer et à aimer. Et de nouveau cela tient à ce que le potentiel spirituel de la religion domine l’actualité des devoirs de la moralité évolutionnaire.[54][86][87][88]
102:6.1 L’élimination de la crainte religieuse par la philosophie et les progrès continus de la science contribuent sérieusement à la mortalité des faux dieux. Même si la disparition de ces déités, créées par les hommes, peut obscurcir momentanément la vision spirituelle, elle détruit, en fin de compte, l’ignorance et la superstition qui ont si longtemps voilé le Dieu vivant, le Dieu d’amour éternel. La relation entre la créature et le Créateur est une expérience vivante, une foi religieuse dynamique, qui n’est pas sujette à une définition précise. Isoler une partie de la vie et l’appeler religion, c’est désintégrer la vie et défigurer la religion. C’est justement pourquoi le Dieu d’adoration réclame une fidélité totale, ou n’en demande aucune.[24][28][89][90][91][92][93][94][95][96][97][98][1][14][24]
102:6.2 Les dieux des hommes primitifs n’ont peut-être pas été plus que les ombres de ces hommes. Le Dieu vivant est la lumière divine dont les interruptions constituent les ombres de création de tout l’espace.
102:6.3 Le religioniste, qualifié en philosophie, a foi en un Dieu personnel de salut personnel, en quelque chose de plus qu’une réalité, une valeur, un niveau d’accomplissement, un processus supérieur, une transmutation, l’ultime de l’espace-temps, une idéalisation, la personnalisation de l’énergie, l’entité de la gravitation, une projection humaine, l’idéalisation du moi, la poussée élévatrice de la nature, le penchant à la bonté, l’impulsion en avant de l’évolution ou une hypothèse sublime. Le religioniste a foi en un Dieu d’amour[9]. L’amour est l’essence de la religion et la source vive des civilisations supérieures.[115][1][10][25]
102:6.4 Dans l’expérience religieuse personnelle, la foi transforme le Dieu de la probabilité philosophique en un Dieu de salut certain. Le scepticisme peut défier les théories de la théologie, mais la conviction que l’on peut se fier à l’expérience personnelle affirme la vérité des croyances qui ont grandi jusqu’à la foi.[1][2][4]
102:6.5 On peut arriver à des convictions sur Dieu par de sages raisonnements, mais on n’apprend individuellement à connaitre Dieu que par la foi, par l’expérience personnelle. Dans beaucoup de choses qui ont trait à la vie, il faut tenir compte des probabilités, mais, dans le contact avec la réalité cosmique, on peut éprouver des certitudes quand on aborde leurs significations et leurs valeurs à l’aide d’une foi vivante. Une âme qui connait Dieu ose dire « je sais », même quand sa connaissance de Dieu est contestée par l’incroyant qui nie cette certitude parce qu’elle n’est pas entièrement étayée par la logique intellectuelle. Le croyant se borne à répliquer à un tel incroyant ; « Comment savez-vous que je ne sais pas ? »[10][99][100][101][102][1][2][4]
102:6.6 Bien que la raison puisse toujours mettre la foi en doute, la foi peut toujours compléter aussi bien la raison que la logique. La raison crée la probabilité que la foi peut transformer en certitude morale, et même en expérience spirituelle. Dieu est la première vérité et le dernier fait, et c’est pourquoi toute vérité prend origine en lui, tandis que tous les faits existent relativement à lui. Dieu est la vérité absolue. On peut connaitre Dieu en tant que vérité, mais pour comprendre Dieu — pour l’expliquer — il faut explorer le fait de l’univers des univers. L’immense abime entre l’expérience de la vérité de Dieu et l’ignorance du fait de Dieu ne peut être comblé que par la foi vivante. La raison seule ne peut établir l’harmonie entre la vérité infinie et le fait universel.[103][104][105][106][107][108][109][1][8]
102:6.7 La croyance peut se révéler incapable de résister au doute et de supporter la peur, mais la foi triomphe toujours du doute, car elle est à la fois positive et vivante. Le positif a toujours l’avantage sur le négatif, la vérité sur l’erreur, l’expérience sur la théorie, les réalités spirituelles sur les faits isolés de l’espace et du temps. La preuve convaincante de cette certitude spirituelle réside dans les fruits sociaux de l’esprit que les croyants, hommes de foi, produisent à la suite de leur expérience spirituelle authentique. Jésus a dit ; « Si vous aimez votre prochain comme je vous ai aimés, alors tous les hommes sauront que vous êtes mes disciples[10]. »[11][85][110][111][1]
102:6.8 Pour la science, Dieu est une possibilité ; pour la psychologie, il est désirable ; pour la philosophie, il est une probabilité ; pour la religion, il est une certitude, une actualité de l’expérience religieuse. La raison exige qu’une philosophie incapable de trouver le Dieu de la probabilité soit très respectueuse de la foi religieuse qui peut trouver le Dieu de la certitude et y parvient. La science ne devrait pas non plus dédaigner l’expérience religieuse en invoquant la crédulité, au moins tant que la science persiste à supposer que les dons intellectuels et philosophiques de l’homme sont issus d’intelligences d’autant moindres que l’on s’éloigne davantage dans le passé, et finalement que ces dons ont pris origine dans la vie primitive qui était totalement dépourvue de pensée et de sentiment.[28][112][113][1][2][4][8]
102:6.9 Il ne faut pas dresser les faits de l’évolution contre la vérité que l’expérience spirituelle de la vie religieuse d’un mortel connaissant Dieu est une réalité et une certitude. Les hommes intelligents devraient cesser de raisonner comme des enfants et essayer d’employer la logique cohérente des adultes, logique qui tolère le concept de vérité en même temps que l’observation des faits. Le matérialisme scientifique fait faillite quand il persiste, en face de chaque phénomène universel récurrent, à réfuter les objections courantes en rattachant ce qui est reconnu comme supérieur à ce qui est reconnu comme inférieur. La logique exige que l’on reconnaisse les activités d’un Créateur ayant un dessein.[113]
102:6.10 L’évolution organique est un fait. L’évolution motivée ou progressive est une vérité qui rend cohérents les phénomènes, qui autrement seraient contradictoires, des accomplissements toujours ascendants de l’évolution. Plus un savant progresse dans la science qu’il a choisie, plus il abandonne les théories matérialistes du fait matériel en faveur de la vérité cosmique — la domination du Mental Suprême. Le matérialisme déprécie la vie humaine ; l’évangile de Jésus rehausse prodigieusement tous les mortels et les exalte divinement. Il faut se représenter l’existence humaine comme l’expérience mystérieuse et fascinante, où l’on réalise la rencontre entre l’humain tendant la main vers le haut et le divin lui tendant vers le bas la main secourable du salut.[114][115][6]
102:7.1 Dès lors que le Père Universel existe par lui-même, il s’explique aussi par lui-même ; il vit réellement chez tout mortel doué de raison. Mais vous ne pouvez avoir de certitude en ce qui concerne Dieu à moins de le connaitre ; la filiation est la seule expérience qui rende certaine la paternité. L’univers subit partout des modifications. Un univers changeant est un univers dépendant ; une telle création ne peut être ni finale ni absolue. Un univers fini dépend entièrement de l’Ultime et de l’Absolu. L’univers et Dieu ne sont pas identiques ; l’un est la cause et l’autre l’effet. La cause est absolue, infinie, éternelle et invariante. L’effet est spatiotemporel et transcendantal, mais toujours changeant, toujours croissant.[10][116][26][27][28]
102:7.2 Dieu est le seul et unique fait de l’univers qui soit causé par lui-même. Il est le secret de l’ordre, du plan et du dessein de toute la création des choses et des êtres. L’univers partout changeant est réglé et stabilisé par des lois absolument invariantes, les habitudes d’un Dieu invariant. Le fait de Dieu, la loi divine, ne change pas. La vérité de Dieu, sa relation avec l’univers, est une révélation relative toujours adaptable à l’univers en constante évolution.[115][117][118][26][28]
102:7.3 Ceux qui voudraient inventer une religion sans Dieu ressemblent à ceux qui voudraient récolter des fruits sans arbres ou avoir des enfants sans parents. On ne peut obtenir d’effets sans causes, et seul le JE SUIS est sans cause. Le fait de l’expérience religieuse implique Dieu, et un tel Dieu d’expérience personnelle doit être une Déité personnelle. On ne peut adresser une prière à une formule chimique, supplier une équation mathématique, adorer une hypothèse, se confier à un postulat, communier avec un processus, servir une abstraction ou entretenir une camaraderie affectueuse avec une loi.[119][4]
102:7.4 Il est vrai que beaucoup de traits apparemment religieux peuvent provenir de bases non religieuses. Un homme peut nier Dieu intellectuellement et, cependant, être moralement bon, loyal, filial, honnête et même idéaliste. L’homme peut greffer beaucoup de branches purement humanistes sur sa nature spirituelle fondamentale, et donner ainsi l’apparence de prouver ses affirmations au sujet d’une religion sans dieu, mais cette expérience est dépourvue de valeurs de survie, de connaissance de Dieu et d’ascension vers Dieu ; cette expérience de mortel ne produit que des fruits sociaux et non spirituels. La greffe détermine la nature du fruit, bien que la subsistance vivante soit tirée des racines de la divine dotation originelle de mental et d’esprit.
102:7.5 La marque intellectuelle particulière de la religion est la certitude ; sa caractéristique philosophique est la cohérence ; ses fruits sociaux sont l’amour et le service[11].[19][11]
102:7.6 L’individu qui connait Dieu n’est pas aveugle aux difficultés ni inattentif aux obstacles qui barrent la route pour trouver Dieu dans le dédale des superstitions, des traditions et des tendances matérialistes des temps modernes. Il a rencontré toutes ces menaces et en a triomphé, il les a surmontées par une foi vivante et a atteint, malgré elles, les hautes terres de l’expérience spirituelle. Il est vrai que beaucoup de personnes, intérieurement sures de l’existence de Dieu, ont peur d’affirmer ces sentiments de certitude, à cause de la multiplicité et de l’habileté de ceux qui assemblent des objections et grossissent les obstacles à la croyance en Dieu. Nul besoin d’une intelligence supérieure pour repérer des points faibles, poser des questions ou soulever des objections. Par contre, il faut un mental brillant pour répondre à ces questions et résoudre ces difficultés ; la certitude de la foi est la meilleure technique pour traiter toutes ces critiques superficielles.[1]
102:7.7 Si la science, la philosophie ou la sociologie osaient devenir dogmatiques en s’opposant aux prophètes de la vraie religion, alors les hommes connaissant Dieu devraient répliquer à ce dogmatisme injustifié par le dogmatisme à plus longue vue de la certitude provenant de l’expérience spirituelle personnelle ; « Je sais ce que j’ai expérimenté parce que je suis un fils du JE SUIS. » Si l’expérience personnelle d’une personne qui a foi dans le Père expérimentable devait être contestée par un dogme, ce fils né de la foi pourrait répondre par le dogme irrécusable affirmant sa filiation effective avec le Père Universel.[120][121][1][4]
102:7.8 Seule une réalité non qualifiée, un absolu, peut se permettre d’être dogmatique avec logique. Ceux qui affectent le dogmatisme, s’ils sont logiques, seront tôt ou tard jetés dans l’emprise de l’Absolu de l’énergie, de l’Universel de la vérité et de l’Infini de l’amour.
102:7.9 Si quelqu’un aborde de façon non religieuse la réalité cosmique en prétendant contester la certitude de la foi sous prétexte que son statut n’est pas prouvé, alors celui qui a l’expérience de l’esprit peut aussi avoir recours à la contestation dogmatique des faits de la science et des croyances de la philosophie en disant qu’ils ne sont pas non plus prouvés, qu’ils sont également des expériences dans la conscience du savant ou du philosophe.[4]
102:7.10 De ce Dieu qui est la plus inéluctable de toutes les présences, le plus réel de tous les faits, la plus vivante de toutes les vérités, le plus aimant de tous les amis, la plus divine de toutes les valeurs, nous avons le droit d’être certains comme de la plus certaine de toutes les expériences de l’univers.[10][122][123][124][125][126][127][128][129][130][131]
102:8.1 La meilleure preuve de la réalité et de l’efficacité de la religion consiste dans le fait de l’expérience humaine. Voici des hommes naturellement craintifs et soupçonneux, doués par naissance d’un fort instinct de conservation et ardemment désireux de survivre à la mort ; ils acceptent pleinement de confier les plus profonds intérêts de leur présent et de leur avenir à la garde et à la direction du pouvoir et de la personne que leur foi appelle Dieu. Telle est l’unique vérité centrale de toute religion. Quant à ce que ce pouvoir ou cette personne exige de l’homme en échange de cette garde et de ce salut final, il n’y a pas deux religions qui soient d’accord ; en fait, elles sont toutes plus ou moins en désaccord.[19][4]
102:8.2 Pour situer le statut d’une religion sur l’échelle évolutionnaire, le mieux est de l’estimer d’après ses jugements moraux et ses critères éthiques. Plus un type de religion est élevé, plus il encourage une moralité sociale et une culture éthique en constant progrès, et plus il est encouragé par elle. Nous ne pouvons juger une religion par le statut de la civilisation qui l’accompagne ; nous ferions mieux d’apprécier la vraie nature d’une civilisation d’après la pureté et la noblesse de sa religion. Beaucoup d’éducateurs religieux parmi les plus remarquables du monde furent pratiquement des illettrés. La sagesse du monde n’est pas nécessaire pour manifester une foi salvatrice dans les réalités éternelles.[132][133][1]
102:8.3 Les différences entre les religions des diverses époques dépendent entièrement de la manière variée dont les hommes comprennent la réalité et reconnaissent les valeurs morales, les relations éthiques et les réalités spirituelles.[134]
102:8.4 L’éthique est le miroir externe social ou racial qui reflète fidèlement les progrès, par ailleurs inobservables, des développements internes spirituels et religieux. L’homme a toujours pensé à Dieu dans les termes de ce qu’il connaissait de meilleur, de ses idées les plus profondes et de ses idéaux les plus élevés. Même la religion historique a toujours créé ses conceptions de Dieu en partant de ses plus hautes valeurs reconnues. Toute créature intelligente donne le nom de Dieu à ce qu’elle connait de meilleur et de plus élevé.[16]
102:8.5 La religion réduite au langage de la raison et à l’expression intellectuelle a toujours osé critiquer la civilisation et le progrès évolutionnaire en les jugeant d’après ses propres critères de culture éthique et de progrès moral.
102:8.6 Bien que la religion personnelle précède l’évolution de la morale humaine, on constate à regret que la religion institutionnelle est invariablement restée à la traine des mœurs, lentement changeantes, des races humaines. La religion organisée s’est montrée retardataire par conservatisme. Les prophètes ont généralement guidé les peuples dans le développement religieux ; les théologiens les ont généralement freinés. La religion, étant une affaire d’expérience intérieure ou personnelle, ne peut jamais anticiper beaucoup sur l’évolution intellectuelle des races.[5]
102:8.7 Mais la religion n’est jamais rehaussée par un appel à de prétendus miracles. La recherche des miracles est un recul vers les religions primitives de magie. La vraie religion n’a rien à faire avec de prétendus miracles, et la religion révélée ne fait jamais appel à des miracles comme preuve de son autorité. La religion est toujours enracinée et fondée sur l’expérience personnelle. Et votre religion la plus élevée, la vie de Jésus, fut précisément une telle expérience personnelle ; l’homme, le mortel, cherchant Dieu et le trouvant dans sa plénitude au cours d’une brève vie dans la chair, tandis que, dans cette même expérience humaine, se manifesta la présence de Dieu cherchant l’homme et le trouvant, à la pleine satisfaction de l’âme parfaite de suprématie infinie. Voilà la religion, la plus élevée qui ait été révélée jusqu’ici dans l’univers de Nébadon — la vie terrestre de Jésus de Nazareth.[27][135][136][4][14]
102:8.8 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
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