© 2006 Jean Royer
© 2006 Olga López, pour la traduction
© 2006 Association Urantia d'Espagne
Là où la métaphysique échoue totalement et où la philosophie elle-même échoue partiellement, la révélation réussit ; en d’autres termes, elle affirme que la Cause Première de la science et le Dieu de salut de la religion ne sont qu’une seule et même Déité. (LU 101:2.7)
Nous avons tous lu cette formule, « là oü la métaphysique échoue totalement », mais combien se sont arrêtés pour savoir ce qu’elle signifiait ? En d’autres termes, que faut-il comprendre par métaphysique? (Le mot se trouve 22 fois en tant que nom.)
Métaphysique est un de ces termes polysémiques qu’il faut tenter d’analyser sous au moins deux angles, le point de vue humain et ce qu’en dit le Livre d’Urantia.
Le mot est formé de deux mots grecs, meta qui signifie au-delà et phusika la physique, c’est donc ce qui vient aprés l’étude de la nature et c’est le traité qui, chez Aristote, (bien que lui-même ignore le terme) suit celui de la physique. Aristote l’appelle « philosophie premiére ». C’est la recherche des principes et des causes premiéres ainsi que l’étude de l’être en tant qu’être. Bien entendu, le sens a varié dans le temps. Nous ne prendrons que quelques exemples :
Cependant, puisque le mot est une traduction de l’anglais il serait avisé de voir ce qu’en dit le Webster. Pour ce dictionnaire, au sens 1, c’est la branche de la philosophie qui traite des premiers principes et cherche à expliquer la nature de l’être et de la réalité (ontologie) ainsi que celle de l’origine et de la structure du monde (cosmologie) ; elle est étroitement associée à une théorie de la connaissance (épistémologie). Au sens 2 c’est la philosophie spéculative en général.
Il n’y a pas définition au sens strict du mot métaphysique dans le Livre d’Urantia. Toutefois, il y a une explication de la métaphysique telle qu’elle pratiquée sur le troisiême monde des maisons : C’est alors que les mortels survivants acquiêrent une clairvoyance pratique en vraie métaphysique. Cest la véritable introduction à la compréhension intelligente des significations cosmiques et des interrelations universelles. (LU 47:5.3).
En ce qui nous concerne sur cette planete il est dit :
Quand l’homme aborde l’étude et l’observation de son univers par l’extérieur, il donne naissance aux diverses sciences physiques. Quand il aborde la recherche de lui-même et de l’univers par l’intérieur, il donne origine à la théologie et à la métaphysique. (LU 103:6.2)
Ou encore : Ils [Les Grecs] cherchérent à consoler les âmes par la pensée profonde - la philosophie et la métaphysique. (LU 98:2.2). Mais il est clairement dit que la métaphysique est impuissante.
La métaphysique s’est révélée comme un échec ; quant à la mota, les hommes ne peuvent la percevoir. (LU 103:6.8)
…la métaphysique s’étant révélée incapable de jeter un pont sur l’abime morontiel entre le domaine physique et le domaine spirituel. (LU 103:6.12)
La métaphysique représente l’effort bien intentionné, mais futile, de l’homme pour compenser l’absence de mota morontielle. (LU 103:6.7)
La mota morontielle étant : la sensibilité supraphilosophique qui permet de discerner la vérité et de percevoir l’unité, ou une sensibilité à la réalité supramatérielle qui commence à compenser une croissance incomplète ; Il a pour substance la connaissance-raison et pour essence le discernement-foi. Le speck est une réconciliation super-philosophique de perceptions divergentes de la réalité (voir LU 102:3.2 et LU 103:6.7).
Pire encore, la métaphysique trouble la philosophie :
Quand la philosophie a le malheur de s’appuyer sur la métaphysique, elle devient inévitablement sceptique, embrouillée. (LU 103:6.14)
Pourquoi la métaphysique humaine échoue-t-elle ? La réponse semble relativement simple, tout simplement parce que son raisonnement est fondé soit sur des bases fausses ou insuffisantes, soit même sur une ignorance globale de la réalité. Ce qui ne peut être corrigé que par la révélation. :
La révélation clarifie avec autorité le fatras de la métaphysique développée par le raisonnement sur une planète évolutionnaire. (LU 103:6.8)
La philosophie la plus élevée que l’homme mortel puisse atteindre doit être logiquement basée sur la raison de la science, la foi de la religion et la clairvoyance de la vérité fournie par la révélation. Par cette union, l’homme peut compenser quelque peu son impuissance à développer une métaphysique adéquate et son inaptitude à comprendre la mota de la morontia. (LU 103:6.15)
En conclusion, compréhension intelligente des significations cosmiques et des interrelations universelles, recherche de lui- meme et de l’univers par l’intérieur, pensée profonde, nous retrouvons une bonne partie de la définition du Webster.
Publié dans le numéro 32 du bulletin d’information de l’AFFLU « Le Lien Urantien ». Traduction d’Olga López.