© 2002 Jean Royer
© 2002 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
La Personnalité | Le Lien Urantien — Numéro 24 — Hiver 2002 — Table des matières | La Providence de Dieu |
[Avertissement : Cette réflexion ne saurait être considérée comme une attaque de la Fondation, mais plutôt comme un regret historique allant dans le sens de la remarque faite en 1942 par la commission de révélation à la commission de contact qui disait : Vous n’en avez pas fait assez pour protéger votre nom…] Jean Royer
Ah ! Si seulement la Commission de Révélation et la Fondation qui vint ensuite avaient connu Zamenhof, ou au moins avaient lu son ‘Fundamento’, cela nous aurait peut-être évité bien des ennuis. Quel lien peut-on établir entre la base d’une langue artificielle et Le Livre d’Urantia? Sans doute plus qu’il n’y paraît a priori.
Avant le premier congrès espérantiste qui devait se tenir à Boulogne sur Mer en 1905 Zamenhof voulu faire don de la langue qu’il avait inventée aux futurs utilisateurs, un peu comme les médians ont fait don de la révélation aux humains. Cependant, il avait déjà pris conscience qu’un certain nombre de gens voudraient se distinguer en apportant ce qu’ils estimaient être des ‘améliorations’, un peu comme, dès avant la publication du livre bleu, un certain nombre de gens ont cherché à introduire certaines notions qui leur étaient chères et qu’ils estimaient rejetées par Bill Sadler. C’est pourquoi, sous réserve d’approbation par le Congrès, Zamenhof proposa son Fundamento (la base de la langue) avec une introduction de seulement 6 pages, dans lesquelles il écrivit « qu’aucune personne, aucune société n’avait le droit de faire arbitrairement le moindre changement. » « Le Fundamento doit rester rigoureusement intangible ». Cela ne vous rappelle -t-il pas le devoir de la Fondation de garder le texte du Livre d’Urantia « inviolé » ? Mais, là où Zamenhof a un coup de génie c’est qu’il ajoute : « même avec ses erreurs ».En effet, dès cette époque il a conscience que certaines des traductions qu’il a données, en cinq langues, sont erronées. C’est bien son propre travail, mais il refuse de modifier le texte original, déjà publié depuis quelques années, afin de ne pas ouvrir la porte à d’autres changements plus ou moins malvenus. Cela n’empêche nullement le développement et la progression de la langue, mais chacun peut à tout instant connaître la version originale. Si une telle précaution avait été prise par la Fondation nous aurions aujourd’hui la version originale du Livre d’Urantia, certes avec quelques imperfections mineures, mais surtout, personne ne pourrait tenter d’apporter le moindre changement à la version originale et certainement pas de publier, en anglais, un livre tronqué.
Mais on ne refait pas l’histoire, n’est-ce pas ?
Jean Royer
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