© 2001 Jean Royer
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Le róle des émotions dans la recherche spirituelle | Le Lien Urantien — Numéro 18 — Été 2001 — Table des matières | Coin détente : Impressions d'avenir |
On peut avoir techniquement raison sur les faits et éternellement tort sur la vérité. LU 48:6.33
Prenons deux exemples : Pierre croit voir Jésus marcher sur les eaux, et lui dire de marcher sur les eaux lui aussi. Il finit par tomber à l’eau. Le récit se trouve dans Matthieu 14 : 22-32 ; Marc 6: 45-51; Jean 6: 16-21. Nous savons que ce n’est pas factuel. (cf. LU 152:4.1), mais pour Pierre c’est une vérité, il n’y a pas de fausseté. Rappelons ce qu’est la fausseté :
L’ombre d’un cheveu que l’on détourne en préméditant un dessein déloyal, la plus petite déformation ou perversion de ce qui forme un principe — voilà ce qui constitue la fausseté. LU 48:6.33
Deuxième exemple : la résurrection.
Les faits sont là, et pourtant les apôtres et les théologiens qui les ont suivis n’ont pu parvenir à la vérité de la résurrection. On ne peut vraiment leur en vouloir, mais pourtant, quelqu’un, s’est avisé de vouloir éliminer le doute dans le mental du lecteur des évangiles. La meilleure façon de convaincre c’est de jeter un défi, global, c’est à dire s’adressant à tous les apôtres chez Luc (Cf. Luc 24.39) et particulier, s’adressant à l’incrédule par définition (Thomas) chez Jean. (Cf. Jean 20.27). Jésus disant aux apôtres ou à Thomas de mettre le doigt sur ses blessures, c’est pour convaincre ceux qui doutent, et c’est de la fausseté.
Mais, qu’en est-il du Livre d’Urantia? Nous dit-il toujours la vérité? Certainement pas la vérité factuelle. Le Livre d’Urantia fait dire à Jésus — et aussi, par exemple, à Rodan — de nombreuses paroles qu’il n’a jamais prononcées. Ce sont tous les discours qui commencent par un avertissement du type : nous traduirons librement ses paroles dans la terminologie moderne [LU 130:1.4]. On peut résumer et reformuler comme suit, en langage moderne… [LU 144:4.1]. En tout, une quinzaine d’indications que ce que l’on va lire n’est pas ce qui s’est vraiment dit.
Alors ? Devons-nous en conclure que Le Livre d’Urantia pratique la fausseté ? Bien sûr que non. Il ne s’agit pas ici de tromper le lecteur, mais de lui faire comprendre ce qu’a dit Jésus en langage moderne. Il faut comprendre voilà les idées, voilà la signification générale, voilà les valeurs proposées, alors que dans l’évangile il s’agit d’ajouter une petite touche personnelle. La différence est capitale. Qui a ajouté ces détails ? Nous ne le savons pas. Mais gardons-nous de vouloir promouvoir Le Livre d’Urantia de manière semblable, c’est une tentation à laquelle il est trop facile de succomber.
Jean Royer
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