© 1998 Jeanmarie Chaise
© 1998 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Le Livre d’Urantia et les enfants | Le Lien Urantien — Numéro 7 — Automne 1998 — Table des matières | Compte rendu des conférences IUA |
(Qu’est-ce que la fusion personnelle avec l’Ajusteur)
« Dans le temps, la pensée conduit à la sagesse et la sagesse mène à l’adoration. Dans l’éternité, l’adoration conduit à la sagesse aboutit à la finalité de la pensée. »
| Il nous est donné de penser que : si l’effort de la Personnalité pour fusionner avec l’Ajusteur ne peut s’accomplir que par l’action coordonnée de l’adoration et de la sagesse, cette action elle-même ne s’opérera réellement qu’avec le concours, oh combien efficace, de l’Ajusteur. La Personnalité et l’Ajusteur sont alliés dès que la Personnalité prend acte de la présence de l’Ajusteur.
Un parallèle doit donc être établi entre, d’une part, l’adoration et la sagesse, et d’autre part, la Personnalité et l’Ajusteur. D’une part, nous savons que l’adoration est la valeur sur laquelle la Personnalité doit tenter de porter toute son attention et tous nos efforts; d’autre part nous pressentons que la sagesse est la valeur sur laquelle toujours sont portés les efforts de l’Ajusteur. Ainsi, dès notre existence terrestre, si la Personnalité parvient à se rendre suffisamment sensible aux efforts de l’Ajusteur, elle doit devenir capable d’élever son niveau d’adoration au niveau de la sagesse dont elle se sent envahie lorsqu’elle est à l’écoute fervente de sa voix intérieure. C’est entre adoration et sagesse que se noue le lien entre Personnalité et Ajusteur ; et si ce lien se resserre, il devient finalement fusionnel. Dans ce sens, on peut dire que la part de la Personnalité s’accomplit par l’adoration, car par cette réalisation, elle se met en prise directe avec Dieu qui l’habite. De même on peut dire que la part de l’Ajusteur s’accomplit par la sagesse qui, par sa prégnante confidentialité, ouvre la voie aux aspirations les plus sincères de la Personnalité.
Car, « l’Ajusteur de Pensée est la fenêtre cosmique par laquelle une créature finie peut avoir, grâce à une sincère adoration et une loyale croyance en l’évangile du royaume, un aperçu sur les aspects certains et divins de la Déité illimitée, le Père Universel. » (LU 103:0.1)
Réfléchissons donc un instant à la place de l’adoration, donc à sa signification et à sa valeur, selon que nous la considérons avant ou après la fusion avec l’Ajusteur. En effet, un Messager Solitaire d’Orvonton nous décrit ces deux facettes de l’adoration, d’abord en tant que mode d’émergence puis en tant que mode de finalité. Il dit tout d’abord :
« Dans le temps, la pensée conduit à la sagesse, et la sagesse mène à l’adoration… » (LU 112:2.13)
C’est bien là, en effet, le processus que nous utilisons lorsque nous tendons nos efforts de pensée vers l’existence de l’Eternel. Il ne nous semble pas que nous puissions accéder à la Révélation du Père autrement que par une tension persistante vers la sagesse, et nous venons de voir que la sagesse semble être l’apanage de l’Ajusteur en nous. Nous venons de voir aussi qu’une fois entendue la voix de la sagesse, il nous devient beaucoup plus facile de nous livrer entièrement à l’adoration. Cette première proposition est donc bien acquise par la pensée. Dans ces conditions, qu’est-ce que l’adoration, sinon l’expression accomplie de nos mobiles sincères et de nos décisions, de nos déterminations et de nos suprêmes désirs orientés vers la volonté du Père et constituant la coopération réelle et efficace avec l’Ajusteur?
Le Messager Solitaire d’Orvonton dit ensuite :
« …Dans l’éternité, l’adoration conduit à la sagesse et la sagesse aboutit à la finalité de la pensée. » (LU 112:2.13)
Que signifie cette nouvelle assertion? Ne voit-on pas qu’il ne s’agit que de la première proposition dont les termes sont maintenant inversés? Si! Nous le voyons bien! Et ceci constitue une énigme comme il s’en rencontre ça et là dans le Livre d’Urantia, énigme destinée à aiguiser notre sens du divin en nous, notre sens des réalités futures, notre sens des réalités qui nous attendent dans l’éternité.
Selon cette double expression des rôles inversés de la pensée, de la sagesse et de l’adoration, comme dans un miroir, comme par réflectivité, il apparaît que la pensée et l’adoration sont toujours reliés par la sagesse, mais que l’une et l’autre, selon l’alternative, sont considérées, l’une comme émergente, l’autre comme la finalité poursuivie. Ainsi, dans la première proposition, qui s’exerce dans la temporalité, la pensée est émergente et tend à l’accomplir dans l’adoration par le moyen de la sagesse. Nous connaissons bien cette démarche, car elle est la nôtre présentement. Mais dans la grande proposition, les données sont inversées, c’est cette fois l’adoration qui, dans l’éternité, émerge de la matérialité et tend à s’accomplir dans la pensée par le truchement de la sagesse. Que signifie ce retournement?
C’est ici le moment de bien vouloir nous souvenir que grâce à l’exercice de la sagesse, l’Ajusteur s’éternise aux côtés de la personnalité adoratrice, et le but qu’ils poursuivent, c’est bien l’adoration d’un être considéré comme divin qui connaît désormais l’expérientalité du long voyage pour recouvrer la pensée de Dieu, qui le cherche et le trouve. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre sans doute, l’expression dès l’abord déconcertante: « La Personnalité est un niveau de réalité déifiée ».
La signification de l’adoration doit être comprise comme le but, comme la finalité de la vie préfusionnelle avec l’Ajusteur, tandis que sa valeur post-fusionnelle est une valeur d’émergence qui doit finalement mener la Personnalité jusqu’à l’état finalitaire au sein de la pensée de Dieu.
Jean-Marie Chaise
Le Livre d’Urantia et les enfants | Le Lien Urantien — Numéro 7 — Automne 1998 — Table des matières | Compte rendu des conférences IUA |