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Je ne peux pas dire que le texte ci-dessous soit mon préféré, car il y en a bien d’autres qui résonnent particulièrement avec mon humeur dans diverses circonstances. Mais une forte tendance à rationaliser, qui m’amène à passer au filtre de mon esprit tout ce qui me concerne particulièrement, révèle mes limites en matière de foi.
Généralement, notre vie traverse une première période au cours de laquelle ce que nous appelons la foi se limite à notre soumission à un ensemble de croyances périmées et de rituels dénués de sens que nous finissons par rejeter.
En cherchant des alternatives à ces formules obsolètes, certains d’entre nous sont tombés sur LE LIVRE D’URANTIA, qui satisfait notre soif des profonds mystères de l’existence. Son contenu, d’une grande cohérence intellectuelle et d’une beauté particulière, provoque un fort sentiment de sécurité (que l’on pourrait qualifier de naïf) chez de nombreux adeptes, provoquant une adhésion aveugle à ses déclarations.
Mais je ne pense pas que cela soit suffisant. Vouloir expliquer les questions éternelles de la philosophie par la raison nous empêche de les assimiler de manière « cordiale », c’est-à-dire par le cœur. Nous n’avons affaire à rien de moins qu’à qui Dieu est ou pourrait être, au but du cosmos et à notre place en son sein. Et de telles questions ne peuvent trouver de réponse satisfaisante en les réduisant au domaine des idées, sans céder la place à celui des sentiments.
L’homme est un être complexe, dans lequel ses composantes les plus précieuses sont celles qui ont vocation à la transcendance : son esprit et son esprit. Le premier a un lien particulier avec la Divinité, et en constitue même une partie substantielle ; Il est chargé d’insinuer à l’esprit (à la raison) le meilleur chemin à suivre à tout moment. De son côté, il reçoit vos recommandations ; Il les médite et se décide finalement. Le problème réside dans laquelle de ces deux phases a le plus de poids dans nos décisions habituelles. Et il arrive souvent que dans le « raisonnement » des gens, ce soit le dernier qui gagne.
Comment pallier cet inconvénient ? La solution a été indiquée par Jésus lui-même à Nicodème, l’influent pharisien membre du Sanhédrin, un honnête intellectuel attiré par les doctrines de Jésus, mais incapable d’abandonner sa situation sociale confortable et son attachement aux croyances laïques. Jésus lui demande de naître de nouveau ; Il a dû opérer un revirement complet dans sa vie. (LU 142:6.1 et suivants)
Nicodème reste perplexe : que signifie « né de nouveau » ?
L’explication serait que nous devons abandonner la prédominance de la raison comme seul argument pour établir nos croyances. Il faut le consolider avec les insinuations du sentiment, avec une attitude de confiance sereine et d’abandon total de la volonté envers ses suggestions. Permettez au cœur de prendre une part active à nos décisions, jusqu’à ce que nous soyons capables de « ressentir nos pensées et de penser nos sentiments ».
Cet abandon de volonté est l’attitude du petit enfant qui est en sécurité et heureux dans les bras du père et qui lui fait entièrement confiance.
C’est ainsi que la valeur vivifiante et libératrice de la foi est pleinement ressentie et que ce que souligne la citation suivante est assimilé. De manière précise et poétique, le texte met en évidence l’énorme différence entre les croyances communes, nées de l’étude (dans le meilleur des cas), ou de la coutume (routine) chez la plupart des croyants, et la foi née de ce retournement du cœur qui motive la vie.
La croyance a atteint le niveau de la foi quand elle motive la vie et façonne la manière de vivre. Le fait d’accepter un enseignement comme vrai n’est pas la foi, c’est une simple croyance. La certitude et la conviction ne sont pas non plus la foi. Une disposition mentale n’atteint les niveaux de la foi que si elle domine effectivement la manière de vivre. La foi est un attribut vivant de l’expérience religieuse personnelle authentique. On croit la vérité, on admire la beauté, on respecte la bonté, mais on ne les adore pas. Une telle attitude de foi salvatrice est centrée sur Dieu seul, qui personnifie la vérité, la beauté, la bonté et infiniment plus encore.
La croyance limite et enchaine toujours ; la foi se déploie et libère. La croyance attache, la foi affranchit. Mais la foi religieuse vivante représente plus qu’une association de nobles croyances, plus qu’un système exalté de philosophie ; elle est une expérience vivante s’intéressant aux significations spirituelles, aux idéaux divins et aux valeurs suprêmes ; elle connait Dieu et sert les hommes. Les croyances peuvent devenir la propriété d’un groupe, mais la foi doit être personnelle. On peut suggérer des croyances théologiques à un groupe, mais la foi ne peut surgir dans le cœur des personnes religieuses qu’individuellement. (LU 101:8.1-2)