© 1998 Ken Glasziou
© 1998 La Bibliothèque de la Confrérie des Hommes
Pardon, réconciliation et réparation : le dilemme ? | Volume 5 - No. 2 — Table des matières | Sur la pression des groupes de pairs |
Bien sûr, cela comptera toujours pour certains, surtout lorsqu’ils sont de nouveaux lecteurs. Mais une petite enquête montre que plus un individu lit ce livre depuis longtemps, plus son besoin intellectuel d’une déclaration autoritaire sur ce qu’il devrait ou ne devrait pas croire diminue.
Il semble probable que ces lecteurs commencent inconsciemment à prendre pour acquis un commentaire fait dans le livre selon lequel leur Ajusteur participera toujours à les aider à savoir ce qui est vraiment bien ou vraiment mal, et pas seulement ce qu’ils pensent être bien ou mal. Le livre lui-même confirme que cette activité de l’Ajusteur se poursuit même lorsque le partenaire humain n’en est pas conscient. (LU 108:5.9)
Et si des preuves tangibles apparaissaient que le Dr Sadler avait conspiré avec d’autres pour écrire et présenter les Fascicules d’Urantia comme s’il s’agissait d’une révélation émanant d’êtres célestes ? Les vérités découvertes dans les fascicules seraient-elles moins vraies ? Ou moins autoritaire ?
Pour beaucoup, la réponse est non. La vérité contenue dans le Livre d’Urantia et la vérité provenant de toute autre source restent vraies quelle que soit la source. L’Évangile de Jean a révélé à nous, mortels, que l’Esprit de Vérité viendrait après le « départ » de Jésus. Son but serait de guider nos vies et de nous conduire vers toute la vérité.
L’Esprit de Vérité a été « répandu » à la Pentecôte. Elle fut si efficace que les apôtres firent plus de progrès spirituels en un mois après son attribution qu’en quatre années de contact personnel et quotidien avec Jésus. Cela s’est produit malgré le fait qu’ils n’avaient pas de guide écrit. (LU 194:2.9)
Le besoin d’une révélation divine et autoritaire semble proportionnel à l’incertitude et à l’insécurité actuelles de l’individu. Il faut peut-être s’y attendre. Nous devons tous commencer quelque part.
Cependant, lorsque l’incertitude et l’insécurité se transforment en un besoin pathologique d’un guide « infaillible » de la vérité – que ce soit la Bible, le Coran, le Livre d’Urantia ou tout autre document – plutôt que de démontrer leur possession d’une foi inébranlable comme beaucoup l’affirment, cela reflète vraiment un manque de foi.
« La foi doit être déraisonnable. Si nous avons des raisons de croire, ce n’est pas la foi, c’est la logique. La foi doit simplement être déraisonnable. (B. Appleyard) Jésus nous a enseigné : « La foi est la porte ouverte pour entrer dans l’amour présent, parfait et éternel de Dieu. » Le livre enseigne :
« Mais, longtemps avant d’arriver à Havona, ces enfants ascendants du temps ont appris à se délecter d’incertitudes, à se nourrir de désappointements, à s’enthousiasmer sur des défaites apparentes, à se fortifier en présence de difficultés, à faire preuve d’un courage indomptable en face de l’immensité et à exercer une foi invincible quand ils font face au défi de l’inexplicable. Il y a longtemps que le cri de guerre de ces pèlerins est devenu : « En liaison avec Dieu, rien — absolument rien — n’est impossible. » » (LU 26:5.3)
Une lecture attentive du Livre d’Urantia montre qu’aucun de ses auteurs, pas même les Conseillers Divins, n’a réellement un statut divin. Le livre dit également que seuls ceux qui ont le statut de Créateur divin peuvent connaître la vérité absolue.
Les auteurs des Cahiers d’Urantia ne prétendent pas que leur travail porte une autorité divine ou même une sanction divine. Le chemin vers la vérité est évolutif et progressif. Il faudra donc peut-être procéder par une série d’approximations. La révélation peut toujours être une révélation, sans pour autant être la vérité.
Les fondamentalistes bibliques ont suscité beaucoup de dérision contre eux-mêmes et contre la religion chrétienne. Ces dernières années, le mot « révélation » a été contaminé. Pour cette raison, toute tentative d’attacher un statut de révélation divine, donc une autorité divine, aux Cahiers d’Urantia (quelque chose à quoi les auteurs ne font aucune prétention) ne peut que retarder la progression de son message magnifique et désespérément nécessaire.
Dieu ne se soucie pas de ce que vous étiez hier, mais seulement de ce que vous devenez, jour après jour.
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