© 1992 Meredith Sprunger
© 1992 La Communauté Chrétienne des Étudiants du Le Livre d'Urantia
Livres importants : « La vérité dans la religion » par Mortimer Adler | Printemps 1992 — Table des matières | Une réaction principale à l'apocalyptisme |
Presses de l’Université d’État de New York, 1989, 175 pages.
Il existe un sentiment croissant selon lequel l’humanité peut et doit aller au-delà de la vision scientifique moderne du monde. Le Dr Griffin parle d’un postmodernisme constructif ou révisionniste qui implique une nouvelle unité de pensée scientifique, philosophique et religieuse qui envisage une nouvelle conceptualisation de la réalité. Selon Griffin, la poursuite de la modernité menace la survie même de la vie sur notre planète.
À l’ère postmoderne, Griffin préconise de ramener la théologie dans le domaine public. La théologie postmoderne doit aller au-delà de la théologie conservatrice basée sur la révélation surnaturelle et de la théologie libérale qui n’est guère plus qu’un humanisme éthique. La théologie postmoderne doit être marquée par sa cohérence interne, sa confirmation par l’expérience et son pouvoir d’éclairage spirituel. Il devrait articuler une vision religieuse de l’univers basée sur un théisme naturaliste qui soutient une doctrine de la création compatible avec l’évolution. La primauté de la perception non sensorielle constitue le fondement épistémologique de la théologie postmoderne. Chaque personne a une dimension de perception, une intuition de « l’Au-delà », qui n’est pas le produit de notre expérience culturelle. Le théisme naturaliste devrait développer des individus plus créatifs et « spirituellement spontanés » que le surnaturalisme ou le matérialisme.
L’histoire de l’univers acceptée par une culture détermine la préoccupation ultime pour l’individu et la société en montrant ce qui a la plus haute valeur dans la nature de la réalité. La vision médiévale du monde mettait l’accent sur l’importance des qualités personnelles, considérait l’humanité comme le couronnement de la création et croyait à la continuité de la vie après la mort. Dans la vision moderne du monde, ces vérités ont été niées. Le scientisme a souligné les aspects matériels et impersonnels de la vie : les êtres humains ne sont que des collocations accidentelles d’atomes. L’existentialisme humaniste a déclaré qu’il n’y a pas de sens inhérent à la vie, pas de but divin, pas de hiérarchie de valeurs. Être devenu plus important qu’être.
La vision postmoderne de Griffin accepte le fait de la révélation mais rejette l’autoritarisme comme arbitre de la vérité. Les vérités de la révélation doivent être jugées sur leur caractère intrinsèquement convaincant et vérifiées par l’expérience. Nous croyons à la paternité de Dieu et à la fraternité de tous les hommes parce qu’elles sont confirmées par l’expérience. Suivant l’épistémologie de Whitehead, Griffin considère toutes les entités, vues de l’intérieur, comme ayant une expérience, car toutes choses incarnent l’énergie, l’expérience et la créativité. Grâce à cette expérience, tout a une valeur ou une importance en soi et pour lui-même. La qualité de l’expérience est primordiale dans la nature des choses.
Griffin croit que le Dieu postmoderne ne sera pas le Dieu arbitraire du Moyen Âge qui contrôle toutes choses à la manière d’une marionnette. Ce Dieu agit plutôt dans et à travers les processus naturels. Dieu ne contraint pas mais persuade. Le Créateur travaille avec la créature et l’inspire à se créer et à se recréer. L’évolution est le modus operandi de l’univers à travers lequel Dieu réalise le dessein éternel. L’évolutionnisme théiste considère {l’expérience de} Dieu comme un aspect naturel de notre existence totale. Avoir le courage de vivre et de se laisser guider par cette seule persuasion divine intérieure est la caractéristique déterminante de l’ère postmoderne.
Une spiritualité postmoderne de créativité devrait avoir un plus grand potentiel de croissance que la spiritualité médiévale d’obéissance. Depuis Heisenberg, nous parlons désormais d’une indétermination inhérente à l’univers. L’évolution est un processus ouvert et créatif. Dans une certaine mesure, le monde peut être considéré comme radicalement auto-créateur et ouvert à une relation co-créatrice avec Dieu. Il existe un aspect évolutif de la divinité que Whitehead a appelé « la nature conséquente de Dieu » qui exerce une influence créatrice sur toutes les entités finies. Puisque la créativité et l’inspiration divine sont universelles, nous pouvons nous attendre et comprendre à la fois la diversité et les points communs trouvés dans les idées de vérité, de beauté et de bonté.
Le théisme surnaturaliste a tendance à considérer Dieu agissant unilatéralement, en dehors du monde, et à soutenir diverses formes d’impérialisme puisque la coercition et la force extérieures sont considérées comme la manière divine de faire les choses. La théologie postmoderne devrait rejeter à la fois ce théisme arbitraire et ce naturalisme athée. Il devrait rejeter le volontarisme extrême et la séparation de Dieu du monde dans le théisme préscientifique, et le remplacer par une forme naturaliste de théisme. Cette théologie postmoderne soutient une croyance en Dieu et une foi vivante, sur la base de l’expérience personnelle et dans le contexte des faits scientifiques et de la cohérence de la raison.
« Enfin, cette vision du monde renforce notre sentiment de parenté les uns avec les autres, nous décrivant tous comme ayant une source divine commune, vivant au milieu d’une réalité divine commune et ayant un objectif divin commun. Cette réalité divine de l’univers habite en nous, et nous y habitons, et nos vies y ont une signification immortelle. (p. 67) Le Dr Griffin donne une analyse pénétrante des limites de la théologie traditionnelle et du modernisme séculier. Il utilise ensuite les connaissances de la théologie des processus pour développer une vision théiste postmoderne du monde. C’est un excellent livre pour se tenir au courant de certaines des pensées les plus perspicaces de la théologie contemporaine.
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