© 2000 Seppo Kanerva
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Position des Ajusteurs par rapport aux créatures de l'univers | Journal — Septembre 2000 — Table des matières | Partageons notre vie spirituelle |
Seppo Kanerva, Finland
La vie terrestre de Jésus fut consacrée à un seul grand dessein — faire la volonté du Père, vivre la vie humaine religieusement et par la foi. [LU 196:0.14] Ne perdez jamais de vue le fait que le but spirituel Suprême de l’effusion de Micaël fut de rehausser la révélation de Dieu. [LU 120:4.4]
Jésus, le Christ Micaël incarné, est un Fils Paradisiaque de l’ordre des Micaëls, un Fils Créateur, et nous sommes instruits que chaque Fils Créateur doit gagner et mériter l’autorité incontestée pour diriger son univers local, un agrégat de dix millions de mondes habités, des milliers de sphères architecturales et des trillions d’êtres mortels et célestes. La dernière phase pour un Fils Créateur en vue d’acquérir la pleine souveraineté sur sa création est la septième effusion, une incarnation qui n’arrive qu’une seule fois pendant sa carrière et toujours dans la similitude d’un être humain, l’ordre le plus bas des créatures ayant un potentiel et une capacité de survie.
Au cours des six précédentes effusions, Micaël avait fait la volonté du Fils Eternel, de l’Esprit Infini et celle de toutes les combinaisons possibles des membres de la Trinité du Paradis. Pendant la septième et dernière effusion, il devait faire et vivre exclusivement la volonté du Père du Paradis, le Père de tous.
La vie de Christ Micaël, le Fils de l’Homme et le Fils de Dieu, était une manifestation de Dieu. A travers et au cours de toute cette expérience extraordinaire, Dieu le Père choisit de se manifester comme il le fait toujours — de la manière habituelle — selon les procédés normaux, naturels et dignes de confiance de l’action divine. [LU 120:4.6]. Du point de vue philosophique, il est bon de noter que la vie et les enseignements de Jésus ne constituaient pas une manifestation absolue de la volonté du Père, mais plutôt une manifestation finie. L’aspect fini de Dieu est appelé Dieu le Suprême, et Dieu le Suprême est le maximum qu’un être humain puisse comprendre de Dieu et de la Déité. Nous sommes instruits que Jésus était engagé sur le programme de révélation du Suprême. (LU 120:0.7).
La volonté du Père est que tout homme mortel devienne parfait comme le Père lui-même est parfait. Eu égard aux humains, cette exhortation concerne la perfection finie. Jésus, le Fils de l’Homme, était pleinement dédié à cette expression de la volonté du Père ; Jésus-homme accomplit la perfection finie pendant sa courte vie mortelle d’à peine 36 ans. Et il la fit en tant qu’humain, sans avoir recours à ses prérogatives divines : il réalisa cette perfection avec l’assistance d’un Ajusteur de Pensée, et en communion permanente avec son Père Paradisiaque ; et chaque être humain peut potentiellement accomplir la même chose. Ce faisant, il démontra à tous les humains de cette planète et aux dix millions de planètes de son univers qu’il est possible d’être loyal à ce mandat du Père ; il est possible de devenir parfait comme le Père est parfait. (LU 142:7.15, LU 196:2.2, LU 196:2.4).
Jésus dit : «Je connais à la perfection la totalité des relations d’un fils avec le Père, car j’ai déjà atteint maintenant, dans le domaine de la filiation, tout ce que vous devrez atteindre dans l’éternel futur. Le Fils de l’Homme est prêt pour son ascension à la droite du Père, de sorte qu’en moi le chemin est encore plus largement ouvert à chacun de vous pour voir Dieu et, avant que vous ayez achevé la glorieuse progression, pour devenir parfaits comme votre Père qui est aux cieux est parfait. » [LU 142:7.13]
Le Père de tous a décrété que le perfectionnement des créations du temps et de l’espace se produira lentement mais sûrement, par le long et ardu processus évolutionnaire avec une assistance et un ministère abondant, fourni par ses subordonnés, les êtres célestes, mais sans intervention ni interférence divine directe. Jésus, le Fils de l’Homme, fut toujours fidèle à cette expression de volonté divine. Il fit l’expérience des mêmes épreuves évolutionnaires, des soucis et des déceptions comme chaque être humain doit en faire l’expérience, les combattre et les surmonter triomphalement. Le Fils de l’Homme fut à un certain moment conscient de sa divine origine, de sa véritable nature, mais il se refusa à faire appel aux démonstrations de ses pouvoirs divins, aux miracles, à l’assistance des «douze légions d’anges » ou à d’autres forces suprahumaines. Non, il accomplit tout de la manière usuelle, normale et sûre (LU 129:4.3-7). Jésus n’avait pas à intervenir dans la constitution biologique de l’humanité, c’est ainsi qu’il ne laissa aucune descendance sur cette planète. Jésus respecta le processus évolutionnaire normal de ce monde, même si certains privilèges lui furent accordés en tant que Fils de dispensation, relatifs à l’avancement du statut spirituel et religieux des peuples du monde. (LU 120:3.5).
La mission de la septième effusion de Micaël en tant que Jésus de Nazareth est révélée d’une manière concise dans les instructions données par Emmanuel, avant l’incarnation de Micaël en tant que Jésus ; quelques-uns unes de ces instructions furent transmises en consultation avec Gabriel (LU 120:1.1-LU 120:3.11). Ces instructions comprenaient les missions et sujets suivants qui doivent être l’expression de la volonté de son Père Paradisiaque. Sa volonté en tant que créature finie devait devenir une avec la volonté du Créateur Infini. (LU 120:2.6). Il devait révéler Dieu à l’homme, et l’homme à Dieu. (LU 120:2.8). Il devait apporter une contribution à la souveraineté du Suprême (LU 120:2.6). Il devait être en communion permanente avec son Père Paradisiaque (LU 120:1.4). Il n’était pas destiné à devenir un exemple pour que ses sujets humains l’imitent ou le suivent dans tous les détails, mais plutôt qu’il devienne une inspiration (LU 120:2.7). Il devait assumer le rôle d’un éducateur, et non pas celui d’un roi, d’un dirigeant temporel, d’un prêtre, d’un prêcheur ou de fondateur d’un nouveau culte ou d’une religion cristallisée (LU 120:2.5; LU 120:3.6). Il ne devait pas devenir le sujet d’une vénération idolâtre (LU 120:3.7). Il devait rendre la liberté spirituelle à l’homme (LU 120:2.6), Il devait limiter ses efforts à la régénération spirituelle et à l’émancipation intellectuelle (LU 120:3.4). Il ne devait pas devenir un dirigeant politique ou se trouver mêlé à la structure économique du monde (LU 120:3.4). Il devait libérer le mental des hommes des terreurs séculaires (LU 120:2.5). Il devait vivre une vie religieuse idéale (LU 120:3.4). Il devait apporter ses soins au bien-être physique et au confort matériel de ses contemporains ; il devait accorder «quelque attention à la réalisation et à la valeur d’exemple de certaines choses pratiques immédiatement utiles »à ses compagnons humains (LU 120:2.5; LU 120:3.2). Jésus devait mettre fin à la rébellion de Lucifer dans le système de Satania et tout ceci en tant que Fils de l’Homme, donc en tant qu’être humain (LU 120:2.2); il est à remarquer que Jésus devait mettre fin à la rébellion, et dans sa faiblesse rendu fort par sa soumission à la volonté du Père. Il devait terminer son effusion par le prononcé d’un jugement dispensationnel la fin d’un âge post-adamique, par la résurrection concomitante des survivants mortels et la déclaration d’une nouvelle dispensation, celle de l’Esprit de Vérité (LU 120:2.4). Jésus de Nazareth devait effuser l’Esprit de Vérité, et ainsi entre autres choses, rendre possible l’effusion universelle des Ajusteurs de Pensée (LU 120:2.6).
En dehors de ce qu’Emmanuel avait décrit à Micaël de Nébadon comme le plan à mettre en œuvre en tant que Jésus, Joshua ben Joseph, il est dit que chaque être humain doit faire l’expérience d’élever des enfants, ici sur terre ou sur les mondes morontiels. (LU 47:1.6).
Jésus accomplit, mit en œuvre et réalisa tout ce qui est décrit ci-dessus. Ce fut son mandat, sa mission. C’était la volonté du Père en regard de sa septième effusion.
Jésus était un homme et un Dieu. Il est cette association qui est incompréhensible pour un être humain et aussi pour la plupart des êtres célestes. Cette association est un secret de Sonarington, et restera à jamais au-delà de la compréhension d’êtres autres que celle de l’ordre des Micaëls.
Pourtant il naquit, vécut et mourut sur ce monde comme n’importe quel humain, il était un homme parmi les hommes. Il fit l’expérience de la même croissance physique, mentale et spirituelle ; des même luttes, doutes, incertitudes et efforts pour découvrir et connaître la volonté du Père comme n’importe quel être humain. Il fit l’expérience des même triomphes, convictions et certitudes comme chaque humain peut en faire l’expérience; et il fit tout cela en communion permanente avec son Père céleste. Son développement spirituel se fit graduellement, assisté par le fragment du Père (LU 129:4.2).
L’enfant Jésus qui naquit le 21 août de l’an 7 avant J.C. passa les cinq premières années de sa vie à Bethlehem, Alexandrie et finalement Nazareth tout comme n’importe quel garçon de son temps et de son âge. Le 11 février de l’an 2 avant J.C. il prit de tout cœur sa première décision morale, et un Ajusteur de Pensée vint habiter son mental, tout comme cela arrive à chaque enfant à peu près au même âge. L’Ajusteur de Pensée de Jésus était très expérimenté, du fait qu’il avait servi Machiventa Melchizedek presque 2000 ans avant cette date mémorable. De même comme avec tous les enfants de tous les temps, Jésus ne se rendit pas compte de l’arrivée de son Ajusteur de Pensée.
Tôt dans sa vie, Jésus franchit le développement évolutionnaire normal de n’importe quel enfant, comprenant une religion primitive personnelle basée sur des notions traditionnelles mais incorrectes, de la nature de Dieu. Il fut élevé par ses parents, Joseph et Marie, comme un Juif et fut éduqué dans les doctrines et les dogmes de la religion traditionnelle hébraïque. Quoi qu’il en soit, très tôt dans sa vie il commença à mettre en question ces dogmes, et chercha les réponses à ses incessantes questions chez ses parents et finalement aussi chez le chazan de la synagogue de Nazareth, le professeur de son école. Le jeune Jésus manifestait un profond intérêt dans tout ce qu’il observait autour de lui, mais plus particulièrement envers les choses invisibles. De la même manière il contesta certaines habitudes et pratiques dénuées de sens, de la religion juive, comme celle de toucher un parchemin attaché au montant de la porte.
Il avait l’habitude de dire ses prières traditionnelles comme ses parents lui avaient appris à le faire, mais cela ne le satisfaisait pas complètement. Après avoir dit ses prières, il avait l’habitude d’avoir «juste une petite conversation avec mon Père qui est aux cieux ». Ceci fut le commencement de sa communion ininterrompue avec son Père. Nous pouvons en tirer un bénéfice significatif si nous faisons attention à ce qui est dit à propos de ses conversations et communions de jeunesse avec son Père céleste : «il avait finalement décidé de parler à son Père qui est aux cieux» et bien qu’il ne fut pas parfaitement sûr de la réponse, il sentait plutôt … LU 123:6.9.
Si nous humains de notre époque, ne sommes pas toujours sûrs de la réponse, il ne faut pas s’en soucier. Mais nous agissons sagement si, dans une telle situation, nous nous abstenons d’invoquer nos propres pensées comme des réponses divines et n’agissons pas comme si nous faisions la volonté du Père. Au cours des années, j’ai observé que beaucoup d’individus, également lecteurs du Livre d’Urantia, agissent d’une façon peu judicieuse dans de telles situations. Beaucoup des difficultés (et peut-être toutes) que notre jeune communauté de lecteurs du Livre d’Urantia a rencontré, ont leur cause première dans cette tendance humaine à proclamer ses propres pensées, idées, interprétations, notions et désirs comme étant des mandats divins absolus, des commandements de Dieu. Cela conduit à l’apparition du fanatisme et aux actes impitoyables de ces notions et idées purement humaines, même si elles sont en violation flagrante ou en contradiction avec les mandats et instructions, qui peuvent au-delà de tout doute raisonnable, être considérés comme ayant été émis par nos amis suprahumains.
A tout moment, ses parents trouvaient Jésus «assis seul, la tête dans les mains, en profonde méditation». Jésus était un penseur, un penseur profond et un organisateur. Il découvrit la volonté du Père en pensant — en comparant ses propres pensées avec des pensées qu’il trouvait vraies, belles bonnes et pleines d’amour, et supposait qu’elles étaient celles de son Père céleste.
Le premier événement surnaturel dans la vie de Jésus se passa dans la soirée du 8 avril A.D. 7 pendant sa première visite à Jérusalem pour la Pâque, quand un torrent d’illumination spirituelle traversa le mental mortel de Jésus … et durant cette nuit, pour la première fois dans sa carrière terrestre, un messager spécial de Salvington commissionné par Emmanuel, lui apparut et dit : «L’beure est venue. Il est temps que tu commences à t’occuper des affaires de ton Père. » [LU 124:6.15]
En dehors de cette visite du messager de Salvington qui exprimait ultimement la volonté du Père, Jésus luimême était toujours incertain à propos des origines des pensées de son mental ; mais il pensait par exemple que le massacre et le sacrifice de milliers d’animaux dans le temple de Jérusalem n’était pas ce que son Père céleste réclamait et ne le satisfaisait pas. Cependant, Jésus devenait jour après jour plus conscient de ce qui était en accord avec la volonté de son Père et ce qui ne l’était pas. Même si Jésus ne goûtait pas encore la joie de communiquer directement avec son Ajusteur, il connaissait la volonté du Père, dont les pensées devenaient de plus en plus claires pour lui.
Jésus, un garçon de 12 ans, un «fils de la loi» et un membre de la communauté d’Israël, sentit qu’après sa première Pâque à Jérusalem, il devait s’attarder un peu plus dans la maison de son Père, le temple de Jérusalem, et curieusement il devint oublieux de ses parents à ce moment là. Pendant plusieurs jours il participa aux discussions du temple, déconcertant les rabbins érudits avec ses questions et commentaires pénétrants. Et pourtant, quelques années plus tard, il sentit que tout ceci était puéril, et ne voulut plus jamais être impliqué dans ces discussions.
Ceci nous montre bien que quelques fois nous sommes passionnés à propos de certains sujets qui un peu plus tard semblent avoir perdu beaucoup ou toute importance. Ceci n’est qu’une indication de la croissance ; il n’y a aucune inquiétude à en avoir.
Néanmoins, cet incident du temple, reflète aussi la lutte de Jésus pour trouver une solution à son dilemme entre sa loyauté et ses allégeances : ou bien être au service des affaires de son Père ou être un fils obéissant à ses parents terrestres. Sa décision avouée fut: «Bien que je doive faire la volonté de mon Père céleste, j’obéirais aussi à mon père terrestre. » [LU 125:6.11] A partir de ce moment, il fut constamment confronté au besoin de décider entre ses propres rapports avec les affaires de ce monde et les méditations sur ses propres rapports avec les affaires de son Père [LU 126:0.2]. Peu après, Jésus eut à choisir entre être ou non impliqué dans le mouvement patriotique, et à ce sujet frustrer la volonté et décevoir les désirs de sa mère et de ses proches. Il dut faire face à une situation similaire lorsqu’il eut à déterminer s’il devait ou non se joindre aux académies rabbiniques ou devenir lui-même un rabbin de la très puissante synagogue d’Alexandrie. Dans ce cas précis, ces deux options d’implication politique et d’éducation rabbinique allaient à l’encontre des instructions que lui avait donné Emmanuel — mais que Jésus, à cette époque de sa vie ignorait — donc ses choix étaient sans conteste les siens propres.
Chaque fois qu’il devait déterminer son attitude d’après les institutions de la société et des usages de la religion traditionnelle juive, il utilisa ce critère. Quelle est sa conséquence pour l’âme humaine ? Cela rapproche-til Dieu de l’homme ? Cela rapproche-t-il l’homme de Dieu ? (LU 126:2.5). Nous, Urantiens actuels sommes souvent confrontés aux même dilemmes ; mais dans notre cas, le bon choix n’est pas forcément celui de Jésus, néanmoins, nous pouvons appliquer le même critère.
Lorsque Jésus atteignit l’âge de 14 ans, son père mourut accidentellement et Jésus eut à assumer la responsabilité de sa mère et de ses sept frères et sœurs. Ce fut l’occasion pour lui d’acquérir une expérience approfondie de six années sur la façon d’élever les enfants, en incluant les soins d’un nouveau né, parce que la plus jeune de ses sœurs, Ruth, n’était pas née au moment de la mort de son père. La mort de son père terrestre Joseph détermina ainsi le cours de la vie de Jésus pendant de nombreuses années, puisqu’il devint le père effectif de ses frères et sœurs.
Pendant ces années de dur travail pour gagner le pain de sa famille en tant que charpentier constructeur de bateaux et finalement comme interprète et tuteur, il eut l’occasion d’apprendre pratiquement tous les aspects de la vie des humains et ainsi de devenir notre frère compréhensif et compatissant. Tout ceci arriva conformément à la volonté de son Père céleste. Son dessin d’un nouveau type de bateau alors utilisé pour naviguer sur la mer de Galilée servit d’exemple à l’exécution du mandat qu’il avait de réaliser quelque chose pour le confort de ses contemporains.
Le nouvel énoncé de la quatrième révélation d’époque donne un compte rendu de la carrière terrestre de Jésus et les rapports année par année, de ses efforts pour contrôler son mental, pour accomplir une unité entre son mental et le mental divin, pour se comprendre lui-même et sa vrai nature, ses doutes et ses sentiments d’incertitude au sujet de sa mission, s’il était le Messie juif ou pas. Le processus consistant à acquérir la pleine maîtrise de son mental et la totale communion avec son Ajusteur de Pensée continuera pendant de nombreuses années, jusqu’au moment de son baptême le 14 janvier A.D. 26 .
Pendant sa 14ème et sa 15ème année, il prit conscience de sa divinité et de sa destinée, avant de réussir à communiquer, dans une large mesure, avec son Ajusteur intérieur. [LU 126:0.1]. Pendant sa 16ème année Jésus atteignit sa pleine croissance humaine et acquit la pleine mesure son intellect humain. (LU 127:1.3). En ce qui concerne sa 17ème année, Jésus fit de grands progrès dans l’organisation de son mental. Graduellement il avait réuni ses natures divines et humaine; il accomplit cette organisation de son intellect par la force de ses propres déc cisions et seulement avec l’aide de son Moniteur. [LU 127:2.12]. Durant sa 20ème année, il apprend comment adapter ses idéaux de vie spirituelle aux demandes pratiques de l’existence terrestre…il acquiert progressivement l’art d’ajuster ses aspirations aux demandes extraordinaires des circonstances humaines. Il a presque entièrement maîtrisé la technique d’utiliser l’énergie de l’incitation spirituelle pour contourner le mécanisme de l’accomplissement matériel…il apprend comment transformer les difficultés temporelles en triomphes d’éternité [LU 127:6.12]. Pendant sa 21ème année il acquiert la connaissance et l’expérience qu’il transforme en sagesse, tout comme le font d’autres mortels du royaume. [LU 128:1.3]. Pendant sa 24ème année, A.D. 18, Jésus communia beaucoup avec son Père céleste et fit d’énormes progrès dans la maîtrise de son mental humain. [LU 128:5.6].
A environ 25 ans on nous apprend qu’il était engagé dans des périodes de profondes méditations et de contemplation à propos de ses futures activités (LU 128:6.10), et on nous laisse entendre que ces périodes de profondes méditation se passaient n’importe où et à n’importe quel moment, même quand il travaillait dans son atelier. En ce qui concerne sa 26ème année, nous apprenons qu’il était pleinement conscient de ses pouvoirs potentiels, mais qu’il décida de ne pas utiliser ces pouvoirs en tant que Fils de l’Homme. Sa détermination de faire la volonté du Père était remplie. (LU 128:7.1; LU 128:7.2). Pendant sa 27ème année, Jésus fit de grands progrès dans la maîtrise ascendante de son mental humain, et acquit des niveaux élevés et nouveaux de contact conscient avec son Ajusteur de Pensée intérieur. [LU 129:1.14]. Pendant ses 29ème et 30ème années, années de ses voyages en Méditerranée et en Caspienne A.D. 23 et 24, Jésus paracheva presque complètement son apprentissage éducatif avec les nombreux peuples du monde. (LU 129:3.7).
Au cours de ce voyage Méditerranéen Jésus fit de grands progrès dans sa tache humaine de maîtriser le mental matériel et mortel et son Ajusteur intérieur fit de même dans la conquête ascensionnelle et spirituelle de ce même intellect humain. A la fin de ce tour, Jésus savait pratiquement — en toute certitude humaine — qu’il était un Fils de Dieu. [LU 129:3.9]
Pourtant, il était encore Fils de l’Homme. Il n’avait pas encore acquit la maîtrise totale de son mental humain et son Ajusteur intérieur n’avait pas encore pleinement maîtrisé et formé la contrepartie de l’identité mortelle. Il était encore un homme parmi les hommes. [LU 129:4.1]
L’expérience religieuse purement humaine — la croissance spirituelle personnelle du Fils de l’Homme atteignit presque l’apogée de l’accessible pendant cette année-là, l’année de ses 29 ans. [LU 129:4.2]
Durant toutes ces années, et sans paraître s’adonner à de nombreuses périodes de communion formelle avec son Père céleste, Jésus mit au point des méthodes de plus en plus efficaces pour communiquer personnellement avec la présence spirituelle intérieure du Père du Paradis. [LU 129:4.3]
Nous avons beaucoup à apprendre de ces exposés. Le processus pour atteindre une communion significative avec son Ajusteur de Pensée est long, il peut durer des décennies, mais Jésus le Fils de l’Homme démontra qu’il est possible de l’accomplir pendant la vie dans la chair. Néanmoins, je pense, que la plupart d’entre nous ont besoin d’attendre le séjour sur les mondes des maisons pour être capable d’un tel exploit. Une autre observation à faire et à prendre en compte est le fait que Jésus ne s’engageait pas dans des prières formelles ou des rituels pour s’accorder à la présence de Dieu; sa communion était plutôt constante, incessante, il agissait plutôt sur le fait que notre Père est présent toujours et partout, il nous voit tout le temps.
A la fin de sa 29éme année, Jésus de Nazareth avait virtuellement fini de viure la vie que l’on exige des mortels lorsqu’ils sont dans la chair. Il était presque devenu la perfection de l’homme attendant l’occasion de se manifester à Dieu. Et il fit tout ceci avant ses trente ans. [LU 129:4.8].
Concernant la trentième année de Jésus, nous apprenons que ce fut
l’une des plus exceptionnelles dans l’expérience intérieure du Fils de l’Homme ; il fit de grands progrès dans la réalisation d’une harmonie fonctionnelle entre son mental humain et son Ajusteur intérieur. L’Ajusteur avait été activement occupé à réorganiser les pensées de Jésus et à condi- tionner sa mentalité en vue des grands événements qui se situaient alors dans le proche avenir … Ce fut la période intermédiaire, le stade de transition entre l’être ayant commencé sa vie en tant que Dieu apparaissant comme un homme et qui s’apprêtait maintenant à réaliser sa carrière terrestre en tant qu’homme apparaissant comme Dieu. [LU 134:1.7]
Pendant sa 31ème année, A.D. 25 , son Ajusteur de Pensée guide Jésus vers les pentes du mont Hermon pour qu’il puisse terminer son travail consistant à maîtriser son mental humain et parachever sa consécration totale au reste de l’œuvre de sa vie sur terre. L’épisode du mont Hermon pendant les 3 dernières semaines d’août et les 3 premières semaines de septembre marquèrent la fin de la carrière purement humaine de Jésus. (LU 134:7.6-7; LU 134:8.4). Pendant ces six semaines d’isolation il termina sa tâche mortelle en atteignant les cercles de compréhension mentale et de contrôle de la personnalité. Il ne restait à la fin de cette période qu’à consommer la phase finale d’harmonisation de son mental avec son Ajusteur. (LU 134:8.4). Ce fut là et à ce moment là, pendant la dernière semaine de son séjour sur le mont Hermon, que Jésus le Fils de l’Homme, combattit victorieusement en esprit Caligastia et Satan, qui représentaient Lucifer. Cet épisode est décrit comme l’épreuve finale de loyalisme humain face aux exposés fallacieux de personnalités rebelles. [LU 134:8.6].
C’est là, un après-midi de fin d’été, au milieu des arbres et du silence de la nature, que Micaël de Nébadon gagna la souveraineté indiscutée de son univers. Ce jour là, il paracheva la tâche imposée aux Fils Créateurs de viure pleinement une vie incarnée dans la similitude de la chair mortelle sur les mondes évolutionnaires du temps et de l’espace … la rébellion de Lucifer dans Satania et la sécession de Caligastia sur Urantia étaient pratiquement réglées. [LU 134:8.9].
L’annonce céleste de Jésus ayant accompli sa carrière en tant qu’homme parmi les hommes et ayant atteint la perfection d’une vie humaine, arriva le 14 janvier A.D. 26 , au moment où Jean le baptisait, quand une voie fut entendue annonçant: «Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir. » (LU 134:8.9, LU 135:8.6). Nous devons prendre note de l’information suivante concernant le baptême : Il est évident que Jésus ne reçu pas le baptême de Jean comme un rite de repentance ou de rémission des péchés. En acceptant le baptême des mains de Jean, Jésus ne faisait que suivre l’exemple de nombreux israélites pieux. [1511.0].
Lorsque Jésus fut baptisé, il était un mortel du royaume ayant atteint le pinacle de l’ascension humaine évolutionnaire pour tout ce qui concernait la conquête du mental et de l’identification de soi avec l’esprit. Il était maintenant un mortel parfait. Un parfait synchronisme et une pleine communication s’étaient établis entre le mental humain de Jésus et son Ajusteur esprit intérieur. (LU 136:2.2). Jésus aurait dû fusionner avec son Ajusteur, mais, comme ce mortel du royaume était aussi le Fils Créateur, au lieu de cela l’Ajusteur prit congé de l’âme parfaite de Joshua ben Joseph pour revenir quelques instants plus tard de Divinington en tant qu’Ajusteur Personnalisé qui annonça que Jésus était un Fils bien-aimé. (LU 136:2.3). Jésus était maintenant totalement conscient de son statut de Fils Créateur.
Après le baptême, Jésus se retira dans les collines de Pérée pendant 40 jours pour planifier la phase suivante de sa vie sur terre, la phase de la proclamation du royaume des Cieux.
Bien des aspects concernant la manière dont Jésus vivait la volonté de Dieu ont été brièvement discutés dans le chapitre précédent, qui avait pour but de montrer comment et par quels moyens il avait découvert cette volonté, je ne les répéterai pas dans cette section de présentation.
La déclaration ci-dessous nous donne un sommaire de la vie religieuse de Jésus : Le secret de son incomparable vie religieuse était cette conscience de la présence de Dieu; il l’atteignit par des prières intelligentes et une adoration sincère une communion ininterrompue avec Dieu — et non par des directives, des voix, des visions on des pratiques religieuses extraordinaires. [LU 196:0.10]
Jésus était une révélation finie de son Père Paradisiaque. Ceci signifie que sa vie parfaite était la révélation de la voie divine de vivre une vie humaine, et ses enseignements étaient une révélation finie des idées et pensées absolues de son Père Paradisiaque. Une des raisons pour laquelle son Père, et notre Père, pouvait si bien se manifester par Jésus était l’oubli de soi de celuici : Lorsque nous nous trouvons en face d’un aussi splendide oubli de soi, nous commencons à comprendre comment le Père Universel trouva possible de se manifester si pleinement à Jésus et de se révéler à travers lui aux mortels des royaumes. [LU 196:0.9]. Cette déclaration nous est aussi adressée, ses compagnons mortels. Ce que nous faisons pour le bien de nos compagnons est important et ouvre les voies à notre Père pour se manifester lui-même à eux, le moi n’est pas important.
Pendant sa courte vie sur terre, Jésus remplit chaque aspect des instructions données par Emmanuel et Gabriel avant de s’engager dans sa septième effusion. Sa volonté ne faisait qu’un avec la volonté du Créateur Infini. Il révéla Dieu à l’homme, et l’homme à Dieu. Il était en communion ininterrompue avec son Père Paradisiaque. Il ne devint pas un exemple pour les humains ; il devint une inspiration qui permit à ses disciples de retourner la terre sens dessus dessous même si cela arriva d’une manière qui n’était plus sous son contrôle. La partie publique de sa vie fut celle d’un instructeur. Il fit tout ce qu’il put pendant sa vie, pour empêcher la vénération idolâtre de sa personne. Il contribua énormément à la régénération spirituelle et à l’émancipation intellectuelle de l’homme. Il ne devint pas un chef politique ; pourtant il donna quelques avis et transmit certaines visions concernant les développements politiques du monde. Il ne fut pas mêlé à la structure économique du monde, même s’il donna de bons conseils et des instructions d’éthique concernant la gestion de la fortune. Il dit à ses apôtres: «Ce n’est pas la volonté du Père que je cède à la tentation de vous enseigner des règles de gouvernement, de commerce ou de conduite sociale.» [LU 140:6.6]. Il contribua puissamment à la libération mentale des hommes héritée des peurs ancestrales. Il vécu une vie religieuse idéale. Son ministère concerna aussi le bien-être physique et le confort matériel de ses contemporains. En tant que Fils de l’Homme il mit un point final à la rébellion de Lucifer et à la sécession de Caligastia. Il déclara un jugement de dispensation des survivants endormis. Et finalement il effusa l’Esprit de Vérité.
Jésus n’a pas établi une nouvelle religion institutionnelle. Jésus n’est pas le fondateur de la Chrétienté. La Chrétienté est l’œuvre de ses disciples et supporters, qui ont transformé l’évangile de Jésus concernant la Paternité de Dieu et la fraternité humaine en une religion à propos de Jésus. Mais Jésus a établi une religion, cela faisait partie de sa mission : Jésus fonda la religion de l’expérience personnelle en faisant la volonté de Dieu et en servant la fraternité humaine. Paul fonda une religion où, Jésus glorifié devenait l’objet d’adoration, et où la fraternité se composait de compagnons croyant au divin Christ. Ces deux concepts existaient potentiellement dans la vie divine-humaine de Jésus durant ses effusions, et il est vraiment dommage que ses disciples n’aient pas réussi à créer une religion unifiée qui aurait dûment reconnu à la fois la nature humaine et la nature divine du Maître, telles qu’elles étaient inséparablement liées dans sa vie terrestre et si glorieusement exposées dans l’évangile du royaume. [LU 196:2.6]
La religion est l’expérience exclusivement spirituelle de l’âme immortelle évoluante de l’homme qui connaît Dieu. [LU 156:5.10]
Ce fut un effort de la part de Jésus pour exposer clairement le fait que la religion est une expérience personnelle. [LU 145:2.3]
Je ne prétend pas être capable de donner exhaustivement chaque aspect de la vie, de la nature et des enseignements de Jésus. Je ne peux que sélectionner quelques-uns des aspects et des facettes de sa vie et de ses enseignements et essayer d’en présenter une interprétation personnelle d’une façon qui peut être appliquée dans les vies des bâtisseurs de royaumes actuels et servir aux fils fidèles d’aujourd’hui dans leurs luttes et leur recherche de la vérité. Parce que la vie et les enseignements de Jésus doivent tous nous inspirer, je vais mettre l’accent sur des aspects et des facettes qui sont utiles, quelques fois surprenants, mais cependant facilement ignorés et oubliés.
Jésus dit: «Dites à mes enfants que je suis non seulement sensible à leurs sentiments, et patient avec leurs faiblesses, mais que je suis aussi sans pitié pour le pécbé et que je ne tolère pas l’iniquité. En vérité je suis débonnaire et bumble en présence de mon Père, mais je suis également implacable et inexorable lorsqu’il y a malfaisance délibérée et rébellion impie contre la volonté de mon Père qui est aux Cieux. » [LU 159:3.9]
Jésus était dynamique. [N.D.T., le mot anglais est «agressive», c’est pourquoi le traducteur l’a traduit par «dynamique»; «agressif» ayant une sens trop fort en français.] Cette déclaration surprenante est citée sept fois dans la quatrième révélation d’époque. Il dit aussi à ses apôtres et disciples d’être dynamique : «Il vous faut également être vaillant dans la défense de la droiture, puissants dans la promulgation de la vérité et dynamiques dans la prédication de cet évangile du royaume, même jusqu’aux confins de la terre. » [LU 178:1.14]
Les portraits de Jésus ont été fort malencontreux. Ces tableaux peints du Cbrist ont exercé une influence nuisible sur la jeunesse. Les marchands du temple n’auraient guère fui devant Jésus s’il avait été un homme tel que vos artistes le dépeignent généralement. Il avait une nature humaine peine de dignité ; il était bon, mais naturel. Jésus ne posait pas au mystique doux, agréable, gentil et aimable. Son enseignement avait un dynamisme galvanisant. Non seulement la bonté animait ses intentions, mais il parcourait le pays en fais ant réellement du bien. [LU 141:3.6].
La fidélité était une vertu cardinale dans son évaluation d’un caractère, alors que le courage était l’essence même de ses enseignements. «N’ayez aucune crainte » était son mot de passe et la patiente endurance était son idéal de la force de caractère. Les enseignements de Jésus constituent une religion de vaillance, de courage et d’héroüsme. [LU 140:8.20].
L’idée que se font la plupart des gens sur Jésus est qu’il était un homme de chagrin et de peine, un mystique, un fanatique peu réaliste et un rêveur pathétique, un réformateur dont les projets pour l’amélioration du monde s’effondrèrent et échouèrent complètement, misérablement. Ou bien d’un autre côté, on le voit comme un être qui était et continue à être aimable, fermant les yeux sur tout et sur rien. Jésus n’était rien de tout cela. Jésus n’était pas un mystique à la voix douce. Il était énergique et dynamique, pourtant il n’était pas une personne inquiétée par des soucis et des anxiétés, mais oui, il était sévère de temps en temps, et cependant joyeux et aimant ; il n’était pas un faible, il était courageux et inspiré ; il n’était pas un ermite solitaire, non, il avait une approche facile, il était sociable et amical. Jésus aimait les hommes les femmes et les enfants, il leur faisait confiance, même s’il se rendait compte de leurs faiblesses, de leurs peurs, de leur mauvaise foi, de leur égoїsme et de tous les sombres côtés de l’homme. Même s’il était énergique et dynamique, Jésus n’était pas arrogant, condescendant ou dogmatique. Son style d’enseignement était unique ; jamais il ne critiqua les erreurs et les défauts des idées et des pensées chez les autres, mais il éclairait si bien ce qui était correct et juste dans leurs pensées, que ses interlocuteurs eux-mêmes voyaient leurs erreurs et leurs fautes. Même s’il était partisan de la politique de nonrésistance au mal, ce n’était pas par faiblesse mais plutôt parce que c’était une façon positive d’agir dans un sens surprenant et saisissant, pour permettre à l’interlocuteur de se remettre en cause.
Jésus demandait à ses disciples de réagir positivement et dynamiquement dans toutes les circonstances de la vie. Le fait de tendre l’autre joue ou tout autre acte typiquement semblable exige de l’initiative et nécessite une expression vigoureuse, active et courageuse de la personnalité du croyant. [LU 159:5.9]. Le conseil de Jésus était: Ne commet pas la faute de combattre le mal avec ses propres armes. [LU 140:8.7].
Jésus donnait ses instructions à ses apôtres et à ses disciples, mais je me hasarde à deviner qu’il aurait fait de même pour nous, ses disciples modernes : Ne soyez ni des mystiques passifs ni des ascètes insipides, ne devenez pas des rêveurs et des indolents comptant nonchalamment sur une Providence fictive pour vous procurer les nécessités de la vie … vous devez aussi être vaillants dans la défense de la droiture, puissants dans la promulgation de la vérité et dynamiques dans la prédication de cet évangile du royaume, même jusqu’aux confins de la terre. [LU 178:1.14].
Ce que Jésus demandait à ses disciples contemporains, nous concerne aussi, ses disciples et croyants de ces dernières années. Jésus fit beaucoup, beaucoup d’exposés. Qu’ils contredisaient totalement son image en tant qu’incarnation de la bonté humaine, de justice et d’équité, doit nous faire reconsidérer nos notions à ce sujet, Jésus dit: Etendez votre sympathie aux braves et aux courageux, sans accorder un excès de pitié aux âmes lâches, qui abordent sans enthousiasme les épreuves de la vie. N’offrez pas de consolation à ceux qui se couchent par terre devant les obstacles sans lutter. [LU 159:3.11].
C’est la volonté de Dieu que nous progressions, croissions, devenions meilleurs ; que nous fassions l’effort, que nous luttions et que nous fassions tout notre possible ; car, si nous ne le faisons pas, nous régressons, nous glissons vers quelque chose d’inférieur. Rester immobile n’est pas une alternative, ce n’est certainement pas une option. Jésus a dit à ses apôtres qu’ils ne pouvaient s’arrêter en route, qu’ils leur fallait avancer vers la droiture ou rétrograder dans le mal et le péché … Il les supplia de ne pas se contenter de leur enfance dans l’évangile, mais de s’efforcer d’atteindre la pleine envergure de la filiation divine dans la communion de l’esprit et la communauté des croyants. [LU 156:2.6]. Il dit aussi : «On ne peut rester stagnant dans les affaires du royaume éternel. Mon Père demande à tous ces enfants de croître en grâce et dans la connaissance de la vérité.» [LU 176:3.5]
La caractéristique de la force et du courage dans la vie et les enseignements de Jésus est un trait qui ne figure pas d’une manière frappante dans la religion traditionnelle chrétienne.
Jésus savait faire un choix. Même si Jésus était opposé à toute discrimination et déclarait que le royaume des cieux est pour tous, pour les âmes des juifs et des gentils, grecques et romains, riches et pauvres, libres et esclaves, jeunes et vieux, mâle et femelle, les hommes de tous les âges et de toutes les conditions sociales parmi tous les peuples (LU 137:8.6, LU 141:7.5, LU 143:1.6), il savait aussi être sélectif : «En vérité, en vérité, je vous le dis, ceux qui disent ‘Seigneur, Seigneur’ n’entrerons pas tous dans le royaume des cieux, mais plutôt celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux. » [LU 140:1.4]. «Maintenant à vous qui avez refusé le salut, la porte est fermée. Elle n’est pas ouverte à ceux qui voudraient entrer dans le royaume pour se glorifier égoїstement. Le salut n’est pas pour ceux qui ne veulent pas payer le prix d’une consécration sincère à faire la volonté de mon Père … il est inutile de vous tenir mentalement et corporellement devant la porte et de frapper en disant: 'Seigneur, ouvre-nous; nous voudrions aussi être grands dans le royaume. 'Alors je déclarerai que vous n’appartenez pas à mon bercail. Je ne vous recevrai pas parmi ceux qui ont mené le bon combat de la foi et gagné la récompense du service désintéressé du royaume sur terre. Quand vous direz: ’ N’avons nous pas mangé et bu avec toi, et n’as-tu pas enseigné dans nos rues? 'Je déclarerai de nouveau que vous êtes des étrangers spirituels, que nous n’avons pas servi ensemble sur terre dans le ministère de miséricorde du Père et que je ne vous connais pas.» [LU 166:3.4]
Il fit appel à la discrimination et à la sagesse pour gagner des âmes dans le royaume et pour proclamer l’évangile. Jésus dit: «N’offrez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de crainte qu’ils ne piétinent vos joyaux et ne se retournent pour vous déchirer. » [LU 140:3.18]. Mais cette déclaration semble plus sévère qu’elle ne l’est en réalité. Le chien ou le porc sont ceux qui se veulent chiens et porcs, ceux qui ne perçoivent pas la vérité. Dans sa réponse à Ganid qui fut choqué lorsque Jésus sembla ne pas vouloir engager la conversation sur le salut de l’âme avec une certaine personne, un païen, Jésus dit : «Ganid, cet homme n’avait pas soif de vérité. Il n’était pas mécontent de lui-même. Il n’était pas prêt à appeler à l’aide, et les yeux de son mental n’étaient pas ouverts pour recevoir le lumière destinée à l’âme. Cet homme n’était pas mûr pour la moisson du salut … On ne peut révéler Dieu à ceux qui ne le cherchent pas, ni conduire des âmes réticentes aux joies du salut. Il faut que les expériences de la vie aient donné à l’homme la soif de la vérité ou bien qu’il désir connaître Dieu par suite du contact avec la vie de ceux qui connaissent le divin Père. » [LU 132:7.2].
Que pouvons-nous apprendre de ceci ? La situation concernant la 5ème révélation d’époque dans ce domaine n’est pas différente de la 4ème. Cela équivaudrait à «présenter aux chiens ce qui est sacré» devrions-nous jeter Le Livre d’Urantia entre les mains de chaque mortel sur cette planète ; ils pourraient «se retourner contre nous et nous le rendre». Il est sage de ne garder accessible la révélation de la vérité qu’à ceux qui ont «faim de vérité ». C’est une fausse estimation de croire que tous les hommes auraient avoir faim de vérité et seraient réceptifs à une révélation. L’état du monde est une claire indication qu’ils ne le sont pas. La plupart des gens doivent être comme des païens : satisfaits d’euxmêmes. Ne pas être satisfait de soi-même est la condition préalable pour chacun à demander de l’aide et avoir son mental « réceptif à la lumière de l’âme».
Il y avait une restriction supplémentaire : Dit Jésus : «Ai-je besoin de vous rappeler que les bien-portants n’ont pas besoin d’un médecin, mais plutôt les malades. Je suis venu non pour appeler les justes, mais les pêcheurs.» [LU 138:3.6] Il n’est point nécessaire de gagner à l’évangile ceux qui sont déjà dans le royaume des cieux. Cet aspect a aussi quelque chose à voir avec la dissémination du nouvel énoncé de la 4ème révélation d’époque, par exemple sous le couvert de publications séparées de la 4ème partie du Livre d’Urantia ; et pourtant peu en rapport avec la dissémination de la 5ème révélation d’époque, qui peut être d’un grand bénéfice même pour les fils de Dieu par la foi, ceux qui sont déjà dans le royaume des cieux.
Pourtant un autre aspect dans ce domaine est ce qui nous est révélé dans cette phrase : Bien peu de mortels sont réellement des penseurs. L’oreille du mental humain est presque sourde… [LU 110:7.6]. Cela demande beaucoup de réflexion, et une oreille réceptive au mental si l’on veut bénéficier de la 5ème révélation d’époque. Disséminer ces enseignements parmi les gens qui ne sont pas de vrais penseurs et dont le mental est fermé équivaut à : «jeter des perles aux cochons». Ce sont les mots de Jésus: «Vous ne pouvez pas obliger les hommes à aimer la vérité…» [LU 153:3.5]
Jésus était aussi impitoyable et intransigeant. Ceci est vrai lorsqu’un choix devait être fait entre la vérité et l’erreur, mais cela ne veux pas dire qu’il n’exerçait pas discrétion et sagesse avec les problèmes terrestres et non spirituels. Il décida de ne pas avoir recours aux miracles et aux prodiges dans la présentation du royaume des cieux : Serait-il compatible avec la «volonté du Père» pour le mental divin, de faire cette concession à la nature incrédule du mental humain, Jésus décida que cela serait incompatible. [LU 136:8.3]. De même, il se décida contre tout compromis avec la sagesse du monde et l’influence des riches dans l’établissement du royaume. De nouveau, il choisit de dépendre uniquement de la volonté du Père. [LU 136:8.4].
Jésus refusa tout compromis avec le mal, sans parler d’association avec le péché (LU 136:8.8). «Dites à mes enfants que je suis non seulement soumis à leurs sentiments et patient avec leurs faiblesses, mais que je suis aussi sans pitié pour le péché et que je ne tolère pas l’iniquité. Je suis débonnaire et bumble en présence de mon Père, mais je suis également implacable et inexorable lorsqu’ily a malfaisance délibérée et rébellion impie contre la volonté de mon Père qui est aux cieux. » [LU 159:3.9]
Qu’il ait été un non-conformiste, était une conséquence naturelle du fait que sa vie et ses enseignements constituaient la 4ème révélation d’époque. Mais ici encore il n’était non — conformiste qu’en matière religieuse et spirituelle ; autrement il était un citoyen soumis à la loi d’une nation sujette à Rome, dont la réponse habituelle aux questions relatives aux gouvernements terrestres était : «Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Il en est de même concernant le fait qu’il avait été un membre de la nation et de la religion des Hébreux. Il suivit les instructions d’Emmanuel : «Dans la mesure où tu le jugeras opportun, tu dois t’assimiler aux mouvements religieux et spirituels existant sur Urantia. » Jésus lui-même dit: «Ne commette z pas l’erreur de croire que je suis venu pour rejeter la loi et les prophètes; je ne suis pas venu pour détruire mais pour accomplir, élargir et illuminer. Je ne suis pas venu pour transgresser la loi mais plutôt pour écrire ces nouveaux commandements sur les tablettes de vos cours. » [LU 140:6.2]
Contrairement aux pratiques religieuses communes des juifs, Jésus n’adhéra pas au jeûne ou aux afflictions de l’âme ; sa mission était de détruire définitivement toutes les notions d’ascétisme concernant l’approche de Dieu. (LU 136:3.3). Contrairement aux pratiques religieuses des juifs, Jésus entra de tout cœur dans ces démonstrations de développement physique et d’adresse athlétique (LU 124:3.7); il admirait et applaudissait l’art et la musique ; il parlait de la science sur un ton approbateur. Il était opposé aux pratiques et rituels religieux sans signification parce que, dans la plupart des cas, ils avaient leur origine dans un concept de Dieu complètement erroné. Les pratiques incluaient par exemple, l’habitude de toucher un morceau de parchemin cloué à la porte d’entrée à chaque fois que l’on entrait ou sortait de la maison; le rituel de se laver les mains avant les repas, les sacrifices d’animaux, l’observation du Sabbat. (« Je déclare que le Sabbat fut instauré pour l’homme et non l’homme pour le Sabbat. » [LU 147:6.4]); les prières formelles, la contrition ostentatoire etc. Jésus ne sanctionnait pas la discrimination sous quelque forme que ce soit, ni n’approuvait aucune notion de «peuple choisi». Il fit un grand effort pour faire comprendre à ses disciples qu’ils étaient religieusement libres, qu’ils pouvaient formuler leurs propres prières, qu’ils ne devaient être concernés que par leur relation personnelle avec Dieu.
Jésus ne sanctionnait pas la pratique commune et acceptée de vengeance ; il enseignait plutôt le pardon et la miséricorde. «Mesure pour mesure ne sera pas votre règle. Les dirigeants des hommes peuvent avoir de telles lois ; mais il n’en est pas ainsi dans le royaume ; la miséricorde déterminera toujours vos jugements, et l’amour votre conduite.» [LU 140:6.9] Jésus au contraire préconisait l’amour pour ses ennemis : «Je vous le dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous baïsent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui se servent de vous avec dédain. » [LU 140:3.15]
Dans une situation où la puissance et le pouvoir, premiers sièges dans la synagogue, sièges d’honneur aux repas, compétition pour être le plus grand du royaume, étaient le soucis majeur pour beaucoup, tout comme il continue à l’être de nos jours, Jésus avait l’habitude de faire ses déclarations saisissantes au sujet de la grandeur : «Quiconque veut être grand dans le royaume de mon Père doit devenir un ministre pour tous; si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il devienne le serviteur de ses frères. » [LU 140:1.6]
L’une des plus étonnantes de ses actions nonconformistes fut celle en faveur de l’émancipation des femmes. Il n’approuvait pas les pratiques juives de discrimination et de ségrégation des femmes. Il conversait librement avec elles. Il forma même un corps féminin d’évangélistes, ce qui doit avoir été un scandale en son temps.
Cela peut sembler étrange que Jésus, qui était un chef religieux et spirituel, n’ait pas été exclusivement le défenseur de la spiritualité. Jésus ne cherchait pas simplement à créer des hoomes religieux uniquement animés par des impulsions spirituelles. Si vous aviez pu seulement jeter un regard sur lui, vous auriez su qu’il était véritablement un homme de grande expérience dans les choses de ce monde. Les enseignements de Jésus sous ce rapport ont été grossièrement dénaturés et souvent faussement interprétés tout au long des siècles de l’ère chrétienne. Vous vous êtes aussi attachés à des idées déformées sur la mansuétude et l’humilité du Maître. Le but qu’il recherchait dans sa vie paraît avoir été un magnifique respect de soi. [LU 140:8.20].
Ceci est quelque chose qui paraît avoir été largement ignoré parmi les étudiants de la 5ème révélation d’époque. L’opposé même tend à être l’idéal : un mortel occupé exclusivement par les sentiments religieux, et animé uniquement par des impulsions spirituelles. Pourtant nous avons à vivre dans un monde matériel et à en prendre soin, et c’est la volonté de Dieu que nous y vivions et pourvoyions aux besoins de ses peuples. Jésus enseignait qu’il était égoїste de n’être concerné que par son propre salut. Le salut doit être considéré comme acquis par ceux qui croient à la paternité de Dieu. La principale préoccupation des croyants ne devrait pas être le désir égoïste du salut personnel, mais plutôt le besoin désintéressé d’aimer leurs semblables, donc de les servir, comme Jésus a aimé et servi les mortels. [LU 188:4.9].
Il n’y a rien d’incompatible entre la filiation dans le royaume spirituel et la citoyenneté dans un gouvernement laïque ou civil. Les croyants ont le devoir de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il ne peut y avoir de désaccord entre ces deux exigences, l’une étant matérielle et l’autre spirituelle. [LU 178:1.3].
Jésus de Nazareth était suprêmement confiant envers son Père céleste et ses compagnons, pourtant il n’était pas naïf envers ces derniers. Il connaissait profondément les cœurs des hommes, mais il n’avait aucune illusion concernant leurs faiblesses. Sa foi était si absolue et dépourvue de doutes qu’elle réagissait au charme du contact avec ses compagnons et aux merveilles de l’univers. Son sentiment de dépendance envers le divin était si complet et confiant qu’il lui procurait la joie et l’assurance d’une sécurité personnelle absolue. [LU 196:0.12]. Nous ses compagnons mortels, avons toute opportunité d’être également confiants et assurés ; montrons l’assurance et la confiance d’un enfant.
Jésus faisait confiance aux hommes, ses compagnons mortels, et en prenait compte pour construire le royaume des cieux sur terre. Il laissa ses compagnons humains faire leurs preuves, montrer qu’ils étaient dignes de sa confiance. Même l’apôtre Judas Iscariot était inclus dans ce groupe. Jésus dit à André : «d’accorder la pleine confiance à cet apôtre. » [LU 157:7.1].
L’évolution est décidée par Dieu ; c’est le processus lent mais sûr du perfectionnement des univers matériels et des créatures qui habitent les mondes de ces univers. Notre Maître était un évolutionniste, non un rebelle ou un révolutionnaire. Il n’était pas un révolutionnaire militant; Il était un évolutionniste progressiste. Il ne se lança dans la destruction de ce qui était qu’en offrant simultanément à ses compagnons la chose supérieure qui de vait être . [LU 149:2.11]. Il rejeta toute idée de compromis avec les techniques révolutionnaires de Caligastia. Et il connaît la futilité de la méthode de Caligastia consistant à essayer d’anticiper sur la manière naturelle, lente et sûre, d’accomplir le dessein divin. De nouveau le Fils de l’Homme s’inclina avec obéissance devant la voie du Père, la volonté du Père. [LU 136:8.5].
D’une manière similaire, c’est la volonté de Dieu que l’existence finie dans laquelle nous nous trouvons, est synonyme d’existence expérientielle, et que nous croissons vers la perfection par l’expérience, en passant par le chemin long et difficile. Nous ne sommes pas cependant sans aide dans ce processus ; Dieu nous a pourvu d’une ample assistance. Jésus a, grâce à son expérience personnelle, une connaissance profonde de ce qu’est actuellement la vie des êtres humains sur les mondes matériels de l’espace-temps. (LU 129:4.3)
«…rien ne peut remplacer l’expérience effective dans les affaires humaines. » [1956.0]
Dieu est vérité, beauté et bonté, unis dans l’amour. Jésus était une incarnation finie de vérité, de beauté et de bonté. Il était l’incarnation de l’amour divin. Tous les autres aspects et traits de son être peuvent être vus comme des dérivés de son amour. Mais il est nécessaire d’agrandir notre concept de qu’est l’amour et de ce qu’il n’est pas. L’amour a beaucoup de facettes, quelquesunes unes sont étonnantes et surprenantes, des aspects que beaucoup d’entre nous auraient beaucoup de peine à associer à l’amour. L’amour n’est jamais cynique ; l’amour ne cajole jamais. (LU 140:5.12). Il déclara que le Père céleste n’est pas un père négligent, relâché ou sottement indulgent, toujours prêt à excuser le péché et à pardonner l’insouciance… Jésus dit : «Mon Père n’excuse pas avec indulgence les pratiques de ses enfants quand elles mènent à la destruction automatique de toute croissance morale et à la ruine de tout progrès spirituel. Ces pratiques coupables sont une abomination aux yeux de Dieu. » [LU 147:5.9]
Jésus rencontra et aima toutes sortes d’hommes, riches et pauvres, puissants et misérables, noirs et blancs, instruits et illettrés, cultivés et ignorants, brutes et spiritualistes, religieux et irréligieux, moraux et immoraux. [LU 129:3.8]. Sa grande et nouvelle injonction, qu’il présenta à ses onze apôtres et à nous — au cours du dernier souper fut: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » [LU 180:0.3]
Jésus instruisit ses apôtres en ces termes : « …il existe une méthode pratique pour découvrir le degré auquel vous avez abandonné le contrôle des pouvoirs de votre âme à l’enseignement et aux directives de l’esprit intérieur venu du Père qui est aux cieux ; c’est le degré de votre amour pour vos semblables. Cet esprit du Père participe de l’amour du Père ; quand il domine l’homme, il le conduit infailliblement dans la direction de l’adoration divine et de la considération affectueuse pour son prochain.»_ [LU 146:3.6]
Dans sa vie parfaite, les enseignements de Jésus constituent la quatrième révélation d’époque. Les révélations d’époque ne sont pas fréquentes sur les planètes. Le développement total de n’importe quelle planète habitée suit les lois de l’évolution; la loi de l’évolution est constituée d’efforts et de luttes ; des actes librement consentis de tous ceux qui sont concernés à faire la volonté du Père. L’évolution n’est pas basée sur l’intervention divine ou un acte imposé de la volonté du Père. Les révélations d’époque ne sont données au lent processus évolutionnaire que lorsque les potentiels de l’évolution semblent s’épuiser. Les révélations sont une intervention suprahumaine dans le cours normal de l’évolution, et c’est pourquoi elles sont toujours soigneusement préparées de manière à minimiser l’aspect interventionniste d’une action suprahumaine. Ultimement, les révélations deviennent toujours partie intégrante du processus évolutionnaire. A cause de la nécessité de préserver l’équilibre délicat entre l’évolution et la révélation, Jésus devait observer une discrétion prudente dans ses enseignements. Il ne voulait pas saturer son enseignement, il devait adapter ses enseignements par rapport à la réceptivité de son audience, et en certaines occasions ses enseignements étaient purement personnels et donnés à la condition expresse que le bénéficiaire ne «soufflerait mot» à quiconque de ce qu’il avait appris.
Si l’amour est considéré comme étant le principal trait de l’intégralité de ce que fut Jésus, la qualité d’où venait tous les autres de ses traits, alors la même chose peut être dite à propos de ses enseignements concernant le royaume des cieux. Le concept du royaume est l’élément clé des enseignements de Jésus ; pratiquement toutes les autres instructions en découlent.
Le royaume des cieux est, en résumé, la communauté invisible des fils de Dieu par la foi, de ceux qui croient en la Paternité de Dieu et par conséquent en la fraternité des hommes ; la communauté de ces humains dont le désir suprême est de faire la volonté de Dieu, qui se manifeste en un amour désintéressé et dans les fruits de l’esprit ; et l’un de ces fruits est une conduite éthique et morale améliorée.
Le royaume des cieux doit être séparé de la filiation venant de Dieu ; tous les hommes en sont les fils, mais tous ne sont pas des citoyens du royaume des cieux. Le royaume des cieux doit aussi être séparé des nombreux et multiples groupes de croyants, églises, sectes et communautés religieuses. Il est sagement stipulé dans la première page de la charte de l’AUI que l’AUI « ne doit pas être confondue avec la fraternité spirituelle du royaume des cieux. »
Ce sont les citoyens du royaume des cieux qui transformeront le monde ; ils sont la courroie de transmission de l’amour et de l’attention divine. Mon interprétation est que c’est largement grâce aux citoyens du royaume des cieux que les Très Hauts peuvent régner dans les royaumes terrestres et matériels des hommes.
Jésus enseigna que, par la foi, le croyant entre dans le royaume dès maintenant. Dans ses divers discours, il enseigna que deux choses, sont essentielles pour entrer par la foi dans le royaume : 1.) La foi, la sincérité. Venir comme un petit enfant, recevoir le bénéfice de la filiation comme un don; accepter de faire, sans la mettre en doute, la volonté du Père ; entrer dans le royaume, libre de préjugés et d’idées préconcues ; avoir l’esprit ouvert et être enseignable comme un enfant non gâté. 2.) La faim de vérité. La soif de droiture, un changement du mental, l’acquisition du mobile qui pousse à être semblable à Dieu et à trouver Dieu. Il enseigna que la foi était la seule condition pour que chacun puisse entrer dans le royaume du Père. «La foi est la porte ouverte pour entrer dans l’amour de Dieu présent, parfait et éternel. » [LU 170:2.20-22].
Il enseigna à ses apôtres que la foi est la seule condition nécessaire pour entrer dans le royaume du Père. Jésus enseignait que « la foi est la porte ouverte pour entrer dans l’amour de Dieu présent, parfait et éternel ». [LU 138:8.8]
L’entrée dans le royaume est ouverte à tous : «Ce royaume inclura les àmes adoratrices des juifs et des gentils, des riches et des pauvres, des hommes libres et des esclaves, car mon Père ne fait pas acception de personnes ; son amour et sa miséricorde s’étendent sur tous. » [LU 137:8.6]
Mais cette citoyenneté peut être perdue. Si un citoyen échoue dans sa progression, et arrête de donner les fruits de l’esprit, sa citoyenneté est perdue: «L’entrée dans le royaume du Père est entièrement libre, mais le progrès — la croissance en grâce — est indispensable pour y rester. » [LU 150:5.2]. «La vie dans la création éternelle du Père n’est pas un repos sans fin dans l’oisiveté et confort égoïste, mais plutôt une incessante progression en grâce, et une vérité en gloire. » [LU 181:1.2] «On ne peut rester stagnant dans les affaires du royaume éternel. Mon Père demande à tous ses enfants de croître en grâce et dans la connaissance de la vérité. » [LU 176:3.5]
Un citoyen du royaume des cieux doit produire les fruits de l’esprit ; cela est automatique ; personne ne peut être un citoyen du royaume s’il ne produit pas les fruits de l’esprit, si sa citoyenneté ne se montre pas dans ses actions, son comportement, sa conduite, son service aimant vis à vis de ses compagnons ; s’il ne se manifeste pas par des standards élevés d’éthique et de morale, dans une paix intérieure, une bonté inépuisable et une tolérance indulgente. Et ce sont les fruits de l’esprit qui attirent ses compagnons mortels ; pas tellement ses proclamations ou ses mots. Jésus enseigne : «Et ce ne sera pas les paroles que vous prononcerez mais plutôt par la vie que vous vivrez que les hommes sauront que vous avez été avec moi et que vous avez appris les réalités du royaume. » [LU 140:1.7] «En te trouvant ainsi né de l’esprit et heureux dans le royaume de Dieu, tu commenceras à produire dans la vie quotidienne les abondants fruits de l’esprit. » [LU 142:6.7]
Un des fruits de l’esprit est le service aimant (LU 193:2.2). Le service aimant, peut encore une fois, se manifester sous de multiples aspects. Jésus ne vint pas sur terre pour résoudre les problèmes politiques, sociaux ou d’autres types de problèmes matériels dans le monde. Cela fait partie de la nature de l’évolution que l’homme résolve ces problèmes par lui-même. «C’est la volonté du Père que les mortels travaillent avec persévérance et logique au perfectionnement de leur état sur terre. Une application intelligente devrait permettre aux hommes de surmonter une grande partie de leurs misères sur terre. » [LU 148:5.3]. Et les citoyens du royaume des cieux joueront un rôle clé dans le processus évolutionnaire. Qu’ils soient impliqués dans ce processus est un des aspects de leur service aimant. La citoyenneté dans le royaume des cieux devrait aussi faire de ces fils-par-la-foi des citoyens idéaux des royaumes terrestres des hommes (LU 178:1.4).
La nouvelle religion de Jésus n’était pas dépourvue de portée pratique ; mais tout ce qui peut se trouver dans son enseignement, ayant valeur pratique à un point de vue politique, social ou économique, découle naturellement de cette expérience intérieure de l’ame manifestant les fruits de l’esprit dans le ministère quotidien spontané d’une expérience religieuse personnelle authentique. [LU 140:10.6].
Jésus n’eut jamais l’intention de formuler des théories économiques; il savait bien que chaque époque doit élaborer ses propres remèdes aux difficultés existantes… il refuserait de prendre parti dans les débats politiques, sociaux et économiques du jour. Il resterait majestueusement sur la réserve, tout en vous enseignant à perfectionner votre vie personnelle intérieure de manière à vous rendre infiniment plus compétents pour attaquer la solution de vos problèmes purement humains. [LU 140:8.17]
Le Maitre n’offrit pas de solutions pour les problèmes non religieux de son temps ou de tout autre âge ultérieur. [LU 140:8.31]
Du point de vue d’une civilisation en progrès, la filiation dans le royaume céleste devrait vous aider à devenir les citoyens idéaux des royaumes de ce monde, car la fraternité et le service sont les pierres angulaires de l’évangile du royaume. L’appel d’amour du royaume spirituel devrait se révéler comme étant le destructeur effectif de la pulsion de baine des citoyens incroyants et belliqueux des royaumes terrestres. Mais ces fils matérialistes, vivant dans les ténèbres, n’auront jamais connaissance de votre lumière spirituelle de vérité, à moins que vous ne les approcbiez de très prés, grâce au service social désintéressé qui résulte naturellement des fruits de l’esprit produits au cours de l’expérience de la vie de chaque croyant pris individuellement. [LU 178:1.4]
En tant qu’hommes mortels et matériels, vous êtes en vérité des citoyens des royaumes terrestres, et vous devriez être de bons citoyens, d’autant meilleurs que vous êtes devenu des fils du royaume céleste. [LU 178:1.5]
Un aspect essentiel dans les affaires humaines est l’importance de la direction. Les enseignements de Jésus concernant ce sujet peuvent saisir et surprendre certains. Cela est dû sans doute au fait que beaucoup de gens ont perdu toute confiance dans leurs dirigeants humains, car nombre d’entre eux, au cours de l’histoire, ont prouvé n’être pas dignes de confiance, cherchant l’enrichissement personnel, étant abjects, trompeurs et destructeurs. Voici les mots de notre Maitre : «Dans mon univers, comme dans l’univers des univers de mon Père, nos filsfrères sont traités en tant qu’individus dans tous leurs rapports spirituels, mais dans tous les rapports collectifs, nous établissons invariablement une fonction précise de commandement. Notre royaume est un domaine ordonné et, quand deux ou plusieurs créatures volitives agissent en coopération, l’autorité d’un chef est toujours prévue. » LU 181:2.16
En ce qui concerne la relation du salut et de la citoyenneté dans le royaume des cieux, Jésus enseigna qu’ils sont une et même chose. Il dit: «On ne peut ni acheter le salut ni gagner la droiture. Le salut est le don de Dieu et la droiture est le fruit naturel de la vie née de l’esprit, la filiation dans le royaume. Vous ne serez pas sauvé pour avoir vécu une vie de droiture ; mais plutôt parce que vous la vivez c’est que vous avez déjà été sauvé, car vous avez reconnu la filiation comme le don de Dieu et le service dans le royaume comme le délice suprême de la vie terrestre. » [LU 150:5.5]
Le royaume des cieux est un royaume de liberté. « Je suis venu dans le monde pour proclamer la liberté spirituelle afin que les mortels aient le pouvoir de vivre des vies individuelles originales et libres devant Dieu. » [LU 141:5.1]
Personne ne peut être contraint d’aller dans le royaume des cieux, et la puissance des royaumes terrestres ne doit pas être employée comme une promotion du royaume céleste et forcer les hommes à y aller — ce principe a été largement ignoré et violé au cours de l’histoire de l’humanité. «Là où est l’esprit du Seigneur, là est la liberté. » [LU 103:5.11]. Les forces du monde spirituel ne cherchent pas à contraindre l’homme ; elles lui permettent de suivre la voie qu’il a lui-même choisi.» [LU 163:2.8] Il ne faut chercher ni à promulguer la vérité ni à établir la droiture par le pouvoir des gouvernements civils ou par l’application des lois laïques. Vous pouvez toujours vous efforcer de persuader le mental des hommes, mais n’ayez jamais l’audace de la contraindre. [LU 178:1.12].
Néanmoins, la loi et l’ordre doivent être appliqués : Dans le royaume des cieux, les vrais croyants n’ont pas recours à l’emploi de la force physique … elle n’annule pas le droit que possède les groupes de croyants de maintenir l’ordre dans leurs rangs et de discipliner leurs membres rebelles et indignes de confiance. [LU 178:1.2]. Mon interprétation personnelle est que s’il faut appliquer la discipline aux rebelles «indignes» de confiance dans le royaume céleste, ceci est une indication qu’ils ont cessé d’être des citoyens de ce royaume. Le royaume des cieux est certainement un royaume de liberté, mais ce n’est pas un royaume de la licence.
Parce que le royaume des cieux est un royaume de liberté, il n’y a pas de règles de conduite et de comportement à observer et à honorer.
Un médian déclare : Jésus dépouilla la moralité de toutes les règles et cérémonies, et l’éleva aux hauteurs majestueuses de la pensée spirituelle et de la vie véritablement droite. [LU 140:10.5]. Il n’était même pas un réformateur moral. Il savait bien et enseignait à ses apôtres que les besoins sexuels de l’humanité ne sont pas supprimés ni par des reproches religieux ni par des probibitions légales. [LU 140:8.21].
Jésus lui-même dit: «En vérité en vérité, je vous le dis, quand la volonté du Père est votre loi, vous n’êtes guère dans le royaume. Mais, quand la volonté du Père devient votre vo lo n té, alors vous êtes en toute vérité dans le royaume… Quand la volonté de Dieu est votre loi, vous êtes de nobles sujets esclaves; mais quand vous croyez à ce nouvel évangile de filiation divine, la volonté de mon Père devient votre volonté, et vous êtes élevés à la haute position de libres enfants de Dieu, de fils affranchis du royaume. » [LU 141:2.2]
Jésus n’offrit pas de règles pour le progrès social. Sa mission était religieuse et la religion est une expérience exclusivement individuelle. [LU 196:2.11]. Mais les hommes aspirent à des règles de conduite, des doctrines cristallisées, des dogmes et un credo. Jésus eut beaucoup de difficultés à faire comprendre à ses apôtres qu’il ne leur apprendrait pas de règles, de doctrines, un credo et des prières toutes faites. Cela n’était pas seulement difficile pour lui, mais il était quasiment impossible de faire comprendre et accepter à ses disciples le fait qu’ils soient libres. La porte de la cellule de la prison était ouverte, mais ils refusaient de sortir. Et l’histoire subséquente du mouvement de Jésus, qui, plus tard devint une secte et ultimement l’église chrétienne, montre que, sous cet aspect, ses efforts furent quasiment frustrés. Cela commença avec les écrits des quatre évangiles de la bible. Dans les évangiles, on fait dire d’une manière peu scrupuleuse à Jésus des règles bien définies ; quelque chose qu’il n’avait jamais dit. La Chrétienté, formula alors très rapidement un grand nombre de règles de conduite et de comportement de bon ton. Elle se lança dans des luttes et des combats pour promouvoir une multitude de credos et de définitions doctrinales, et cela continue de nos jours. En ce qui concerne la Chrétienté, ce que Jésus avait prédit est arrivé : Les religions d’autorité se cristallisent en credos inertes. La religion de l’esprit devient la joie et la liberté croissantes dues à l’ennoblissement par des actes de service plein d’amour et des soins miséricordieux. [LU 155:6.9].
Jésus dit: «Je ne suis pas venu pour légiférer, mais éclairer. Je ne suis pas venu pour réformer les royaumes de ce monde, mais plutôt pour établir le royaume des cieux. » [LU 140:6.6] Les médians nous font part de : Un autre grand handicap dans cette cuvre d’enseignement des douze était leur tendance à s’emparer de principes hautement idéalistes et spirituels de la vérité religieuse et de les transformer en règles concrètes et conduite personnelle. Jésus leur présentait le magnifique esprit de l’attitude de l’âme, mais les apôtres insistaient pour traduire cet enseignement en préceptes de comportement personnel. [LU 140:10.2].
La vérité ne peut pas être enfermée dans des credos, des dogmes ou des doctrines que chaque croyant doit avoir alors à déclarer et à s’efforcer d’unifier dans un credo ; et ceux qui ne croient de cette manière uniforme doivent être considérés avec mépris et même mis à mort. Ceci n’est pas ce que Jésus enseigna. Non, il enseigna que la vérité est vivante. La vérité est vivante. L’Esprit de V’érité conduit toujours les enfants de lumière dans de nouveaux domaines de réalité spirituelle et de service divin. La vérité ne vous est pas donnée pour que vous la cristallisiez dans des formes établies, sûres et honorées … Combien il est attristant de voir des générations successives de disciples avoués de Jésus dire au sujet de leur gestion de la vérité divine : «Maître, voici la vérité que tu nous as confiée ily a cent ans ou mille ans. Nous n’en avons rien perdu; nous avons fidèlement préservé tout ce que tu nous as donné. Nous n’avons admis aucun changement dans ce que tu nous as enseigné. Nous te restituons la vérité que tu nous as apportée.» [LU 176:3.7] Jésus enseignait qu’il ne peut y avoir d’uniformité en ce qui concerne le credo: Les religions d’autorité exigent des hommes une croyance comprébensive entre eux, chose impossible à réaliser dans le monde actuel. La religion de l’esprit n’exige qu’une unité d’expérience — une destiné uniforme — tenant entièrement compte de la diversité des croyances. [LU 155:6.9].
Jésus nous donna une nouvelle définition du concept du péché. Depuis des temps immémoriaux, le péché avait été compris comme étant une transgression des lois et tabous décrétés par Dieu. Parce qu’ une grande partie des enseignements de Jésus furent perdus pour le monde, les croyants pensent encore que le péché est une transgression de quelques lois divines qui doivent régir la conduite humaine, peu importe combien irrationnelles et dénuées de sens pourraient être les lois.
Et enfin l’église chrétienne adopta la doctrine de Paul sur le péché originel — la notion de Paul que tous les hommes sont engendrés et nés dans le péché, qu’un nouveau-né est un pécheur. Que ce péché hérité ne pourrait être lavé que dans le sang de Jésus et que le cœur paternel du Dieu Tout-Puissant dans toute sa froideur et sa dureté austères était si peu touché par les malheurs et les chagrins de ses créatures que sa tendre miséricorde ne pouvait se manifester avant qu’il n’ait vu son fils irréprocbable saigner et mourir sur la croix du Calvaire. [LU 4:5.6]. Paul considérait ce sacrifice suprême comme la rédemption du péché originel et faisait croire à ses disciples que le Père était maintenant apaisé et le péché racheté. Ceci, le plus horrible et le plus primitif des dogmes chrétiens, a effectivement empêché les bons croyants de se rendre compte du vrai caractère de leur Père céleste et a plongé dans les ténèbres de l’ignorance des millions et des millions de chrétiens pendant presque 2000 ans — et continue à agir ainsi. Jésus n’enseigna jamais quoi que ce soit ressemblant même faiblement aux doctrines de l’apôtre Paul. La 5ème révélation d’époque nous apprend que : L’idée barbare d’apaiser un dieu courroucé, de se rendre favorable à un seigneur offensé, de gagner les faveurs de la Déité par des sacrifices, des pénitences et même en versant du sang, représente une religion totalement puérile et primitive, une philosophie indigne d’un âge éclairé par la science et la vérité. De telles croyances sont absolument répugnantes pour les êtres célestes et les chefs divins qui servent et règnent dans les univers. C’est un affront à Dieu de croire, de soutenir ou d’enseigner qu’il faut verser du sang innocent pour gagner les faveurs ou détourner une colère divine fictive. [LU 4:5.4].
Jésus enseignait que l’homme est imparfait, et n’est pas coupable d’être imparfait : La nature humaine peut tendre vers le mal, n’est pas naturellement pécheresse. [LU 156:5.8].
Le point de vue de Jésus sur le péché était : «la transgression consciente, connue et délibérée de la loi divine, de la volonté du Père. » [LU 148:4.4] Jésus nommait la délivrance du mal et du péché la nouvelle naissance ou le baptême de l’esprit. Une nouvelle naissance est la précondition nécessaire pour entrer dans le royaume des cieux. Et c’est très logique : la citoyenneté dans le royaume céleste signifie que le suprême désir de chacun est de faire la volonté du Père. Si le désir de chacun n’est pas de faire la volonté du Père, il ne peut pas être admis dans le royaume.
Le péché … prouve la liberté temporelle — même la licence — de la volonté finie. Le péché dépeint l’immaturité, d’une part éblouie par la liberté volitive relativement souveraine de la personnalité, et d’autre part manquant de percevoir les obligations et devoirs suprêmes de la citoyenneté cosmique. [LU 118:7.4].
Parmi les enseignements de Jésus, l’un des plus surprenants était celui qui concernait le pardon. C’était tellement ahurissant que nous nous souvenons de la perplexité de l’apôtre Pierre et de sa question : Jésus signifiait-il vraiment qu’il devait pardonner au moins sept fois «un frère qui a péché contre moi». Et Jésus répliquait qu’il devrait pardonner non seulement sept fois mais plutôt «soixante dix-sept fois ». Jésus suggérait aussi une procédure pour résoudre les conflits parmi les croyants (LU 159:1.3-LU 159:1.4). Dans l’enseignement de Jésus au sujet du pardon, il y a beaucoup d’aspects significatifs et importants. Le Père céleste nous pardonne même avant que nous ayons pensé à lui demander son pardon ; cependant la clémence de Dieu ne devient une réalité pour nous que lorsque nous pardonnons à nos compagnons. Il ne faut pas considérer cela comme une condition à son pardon, mais plutôt que nous ne faisons l’expérience de sa clémence que lorsque nous pardonnons en retour à nos compagnons.
Le Père qui est aux cieux vous a pardonné avant même que vous ayez pensé à le lui demander, mais ce pardon n’est pas disponible dans votre expérience religieuse personnelle avant le moment où vous pardonnez à votre prochain. En fait, le pardon de Dieu n’est pas conditionné par votre pardon à vos semblables, mais, en expé rie nce, il est précisément soumis à cette condition. [LU 146:2.4]
La superstition a beaucoup d’inconvénients. En premier lieu elle n’est pas véridique. Ensuite, la superstition va à contre courant du principe d’évolution établi par Dieu, dans ses efforts pour rendre divins et suprahumains les pouvoirs intervenants miraculeusement dans le développement naturel du processus évolutionnaire. La superstition va à contrecourant de la volonté divine dans ses tentatives pour acquérir la connaissance du futur. C’est la volonté de Dieu que le futur nous soit inconnu en ce qui concerne les détails. Les révélations ne nous font connaître que les vastes et générales ébauches de ce qui nous attend plus tard. La superstition est un effort humain futile pour échapper aux efforts, à la lutte, aux tests et aux épreuves, qui construisent le futur en cherchant et trouvant la volonté de Dieu dans un processus difficile mais bien établi.
Jésus fit un grand nombre de déclarations contre les croyances superstitieuses :
L’astrologie est une masse de croyances superstitieuses qui n’a pas sa place dans l’évangile du royaume. L’examen des entrailles d’un animal récemment tué ne peut rien révéler sur le temps, ni sur les événements futurs, ni sur le résultat des affaires humaines. L’esprit d’un mort ne revient pas communiquer avec sa famille ou avec les anciens amis encore en vie. Les amulettes et les reliques sont impuissantes à guérir les maladies, à empêcher les désastres ou à influencer les mauvais esprits. Le tirage au sort n’est pas une méthode destinée à dévoiler la volonté divine …L La divination, la sorcellerie et les envoûtements sont les superstitions d’un mental ignorant, comme le sont aussi les illusions de la magie. La croyance aux nombres magiques, présages de bonne chance et annonciateurs de malchance est une pure superstition dépourvue de fondement. L’interprétation des rêves est largement un système sans base et superstitieux de spéculations ignorantes et fantastiques … Les esprits du bien et du mal ne peuvent babiter dans des symboles matériels d’argile, de bois ou de métal … Les amulettes et toutes sortes d’incantations … ne servent à rien, ni pour gagner la protection des bons esprits, ni pour conjurer les esprits supposés mauvais. Jésus exposa et condamna la croyance de ses auditeurs aux envô̂tements, aux ordalies, aux ensorcellements, aux malédictions, aux signes, aux mandragores, aux cordes à nouds et à toutes les autres formes de superstitions assujettissantes et dues à l’ignorance. [LU 150:3.3—LU 150:3.12].
Toutes ces manifestations de stupide superstition et de magie harcèlent même dans une large mesure, le monde d’aujourd’hui. En dehors de ces grossières expressions et de croyance dans la magie, il existe aussi des variantes plus sophistiquées du même genre. Jésus était explicite lorsqu’il disait : «le progrès — la croissance en grâce — est indispensable pour y rester. » [LU 150:5.2] Les révélateurs discutent du phénomène de laïcité et observent que : La majorité des chrétiens de civilisation occidentale sont en fait, sans le savoir des lä̈cs. [LU 195:8.3]. Celui qui vit en Occident est habituellement «baptisé » quelques jours ou quelques semaines après sa naissance, lorsqu’il est adolescent son adhésion à la communauté chrétienne ou à l’église est «confirmée » ; puis il se marie à l’église, l’union est bénie par l’église ; ses enfants sont alors baptisés et deviennent membres de la même église ; et finalement, à la fin de sa vie, il est enterré dans le cimetière de l’église et son corps est béni par l’église. Tout cela n’est que formalité, sans trop de religion personnelle ou de conviction. Mais le peuple croit que si un enfant n’est pas baptisé son salut sera en danger, il n’aura aucun espoir de vie éternelle ; si le mariage n’est pas béni par l’église il échouera ; si une personne n’est pas inhumée par l’église et enterrée dans le cimetière béni, sa destinée sera damnée et ainsi de suite. La population paye des redevances à l’église parce que cela est considéré comme une assurance qui garantit son salut et sa vie éternelle. Les gens appartiennent aux églises et professent de croire pour la même raison en des dogmes dépassés et vieux comme le monde.
Tout cela arrive sans trop de foi personnelle ou de religion. C’est une superstition sophistiquée cachée et une croyance en la magie. S’il n’y a pas une décision consciente et le désir d’entrer dans le royaume pour faire la volonté du Père, mais seulement pour son propre salut, est voici ce que dit Jésus à cette personne : «En vérité, en vérité, je vous le dis, ceux qui disent’Seigneur, Seigneur ’ n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais plutôt ceux qui feront la volonté de mon Père qui est aux cieux. » [LU 140:1.4]
Beaucoup de chrétiens déclarés ont véritablement et indéniablement pris une décision personnelle religieuse et sont des membres de leur église à cause de leurs convictions. Mais s’il n’y a pas de progrès, pas de croissance en grâce ; s’il n’y a pas le produit des fruits de l’esprit, si le fait de l’adhésion n’est qu’une simple formalité, une simple observance de ce qui est socialement acceptable; si le fait de l’adhésion devient être satisfait de soi et juger les autres, alors ils ne sont pas des citoyens du royaume des cieux ; ils sont devenus des abandonnés. Et leur adhésion permanente dans la communauté chrétienne s’est transformée en superstition et en croyance dans la magie.
Si les «bonnes œuvres» sont accomplies pour des motifs égoïstes ; si l’on fait des «sacrifices» et que l’on pratique l’abnégation pour simplement «marquer des points »dans les registres divins ou à cause de la punition divine, ce sont des actes de superstition, plutôt que de foi authentique. Jésus dit : «Le salut vient par la régénération de l’esprit et non par les actes pharisaïques de la chair. Vous êtes justifiés par la foi et admis à la communion par la grâce, et non par la peur et le renoncement à la chair, bien que les enfants du Père qui sont nés d’esprit soient constamment et toujours maîtres de leur moi et de tout ce qui concerne les désirs de la chair. » [LU 143:2.6]
La prière peut aussi être une croyance sophistiquée dans la magie, elle peut devenir superstitieuse si elle est employée pour demander à Dieu des interventions pour soi-même dans le déroulement ordinaire des choses, si elle est employée pour obtenir la délivrance des conséquences inévitables de ses propres actions et décisions malavisées, si elle est employée pour obtenir quelque chose de plus ou même pour quelque chose dont on a besoin personnellement, etc. A Jotapata, au cours de la première tournée de prédication, en janvier A.D. 28, Jésus dit: Les prières incompatibles avec les lois de Dieu connues et établies sont une abomination aux Déités du Paradis. [LU 146:2.3].
La fausse notion de réincarnation, la croyance que les âmes humaines retournent sur ce monde en un processus sans fin pour se réincarner en d’autres humains a des racines très anciennes et joue un rôle proéminent dans les soi-disant philosophies de l’est. Nous sommes informés que : Le Maître trouva difficile de faire croire aux hommes que leur âme n’avait pas en d’existences antérieures. [LU 164:3.4]. Nous ne pouvons que noter qu’un grand nombre de ses disciples d’aujourd’hui ainsi que d’autres chercheurs de vérité, continent à croire en la réincarnation. Et il est aussi difficile de dissuader les croyants de cette erreur de nos jours, qu’au temps de Jésus.
Le channelling [N.D.T., anglicisme intraduisible, signifiant une communication personnelle avec des êtres suprahumains] est un autre type de fantasme et de superstition, qui a gagné des supporters et des pratiquants, et d’une manière surprenante, même parmi des lecteurs du Livre d’Urantia. Ceux qui pratiquent et croient au channelling le font pour de nombreuses raisons. Pour certains, c’est le moyen de se sentir important, d’être choisi par Dieu, dans leur propre aveuglement, ils essayent de croire que ce qu’ils prononcent est un message qui est plus élevé que leurs propres fantaisies, leur imagination et même leur pensée. D’autres pratiquent le channelling parce que dans leurs fantasmes et leurs illusions, ils croient sincèrement qu’ils communiquent avec le monde des esprits, que les idées et les notions qui surgissent dans leurs mentaux et dans leurs rêves sont les transmissions d’une source suprahumaine. Jésus enseignait que : Le seul moyen de communier avec le monde spirituel est inclus dans la dotation d’esprit de l’humanité ; c’est l’esprit intérieur du Père accompagné de l’esprit effusé du Fils et de l’influence omniprésente de l’E sprit Infini. [LU 150:3.7].
Ce que Jésus enseignait au sujet de la prière était profond et en même temps nouveau et original. L’aspect qui, peut-être continue à être le plus difficile à accepter et à vivre est la notion que Dieu est immuable, que nos pétitions sont impuissantes pour occasionner des changements en Dieu et dans sa façon d’agir. Un autre aspect frappant dans les enseignements de Jésus sur la prière est que Dieu écoute chaque prière, il connaît chaque mouvement de nos mentaux et de nos âmes. Pourtant l’importance d’une prière n’est pas le fait que Dieu en soit au courant mais qu’il ait le pouvoir de changer l’orientation de cette prière. Voilà le message de Jésus: La prière ne change pas l’attitude divine envers l’homme, mais elle change l’attitude de l’homme envers le Père invariant. C’est le mobile d’une prière qui lui donne le droit d’accès à l’oreille divine, et non le statut social, économique ou religieux de celui qui prie. [LU 146:2.8]. Voilà les mots de Jésus : «Je vous encourage à persévérer dans la prière, et non pour vous laisser croire que vos suppliques modifierons la justice et la droiture du Père céleste. Cependant votre persistance n’est pas destinée à gagner la faveur de Dieu, amis à changer votre attitude terrestre et à accroître la capacité de votre âme à recevoir l’esprit. » [LU 146:2.8] Dans leurs commentaires sur les enseignements de Jésus, les médians se demandent: Combien de temps faudra-t-il au monde des croyants pour comprendre que la prière n’est pas un procédé pour obtenir ce que l’on désire, mais plutôt un processus pour suivre les voies de Dieu, une expérience pour apprendre à reconnaître et à exécuter la volonté du Père ? [LU 180:2.4]
Jésus dit aussi
que la prière pour connaître la volonté du Père occupe la première place. En réalité cela signifie que l’on prie pour obtenir la sagesse divine. Jésus n’enseigna jamais que l’on pouvait gagner des connaissances humaines et une babileté spéciale par la prière … Lorsque Jésus enseignait à ses associés à prier en esprit et en vérité, il expliquait qu’il s’agissait de prier sincèrement et conformément aux lumières que l’on possède, de prier de tout cour et avec intelligence, sérieux et persévérance. [LU 146:2.14]
Notre Maître nous donna aussi un conseil concernant la façon d’organiser une prière que vos suppliques réelles soient toujours faites en secret. Ne laissez pas les hommes entendre vos prières personnelles … la prière de l’àme est une affaire personnelle. [LU 146:2.12]. Et lorsque vous priez, allez. seuls à l’écart et n’employez ni vaines répétitions ni phrases dépourvues de sens. [LU 140:6.11].
Puisque la vie de Jésus et ses enseignements constituaient la quatrième révélation d’époque, il était tout à fait naturel qu’il transmit une connaissance qui mettrait en valeur, rehausserait et agrandirait le concept humain de Dieu. Il est intéressant de noter que chaque individu tend à faire l’expérience de la même évaluation graduelle de ses concepts de Dieu, comme l’humanité dans son ensemble l’a expérimenté au cours de son histoire. L’essentiel du message de Jésus aux audiences élargies de ses disciples et au peuple était que Dieu est notre Père, et que nous sommes ses fils et filles, et par conséquent ses fils et filles sont frères et sœurs. Mais il en révéla plus à ses apôtres, et encore davantage à certains individus. Il était sélectif même dans ses discussions. Le Livre d’Urantia, la cinquième révélation d’époque et nouvel énoncé de la quatrième, va beaucoup plus loin que ce que Jésus enseigna en privé aux apôtres et à un petit nombre d’individus. Voici quelques-unes de ses déclarations:
«La 'crainte du Seigneur’a eu différentes significations, dans les âges successifs; elle a commencé par la peur, continuée par l’angoisse et la frayeur, et finie par la crainte et le respect. Partant du respect, je voudrais maintenant vous élever à l’amour en vous le faisant reconnaître, réaliser et apprécier. Quand l’homme ne reconnaît que les œuures de Dieu, il est conduit à avoir peur du Suprême ; quand il commence à comprendre et à connaître par expérience la personnalité et le caractère du Dieu vivant, il est conduit à aimer de plus en plus ce bon et parfait Père universel et éternel … «La bonté de Dieu conduit à la repentance ; la bienfaisance de Dieu conduit à servir ; la miséricorde de Dieu conduit au salut ; alors que l’amour de Dieu conduit à l’adorer intelligemment de tout cour» … «Vos ancêtres craignaient Dieu parce qu’il était puissant et mystérieux. Vous l’adorez parce qu’il est magnifique en amour, généreux en miséricorde et glorieux en vérité. La puissance de Dieu fait naître la peur dans le cour humain, mais la noblesse et la droiture de sa personnalité engendrent le respect, l’amour et l’adoration spontanée » … «Je suis venu dans le monde pour remplacer la peur par l’amour, le chagrin par la joie, la crainte par la confiance, l’esclavage servile et les cérémonies dépourvues de sens par le service expression de l’amour et l’adoration appréciative. Il reste cependant vrai, pour ceux qui siègent dans les ténèbres, que 'la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse : Quand la lumière brillera plus pleinement, les fils de Dieu seront amenés à louer l’Infini pour ce qu’il e st, plutôt qu’à le craindre pour ce qu’il fait. » [LU 149:6.3-5]
Jésus passa beaucoup de temps à enseigner aux apôtres le nouveau concept de Dieu. Maintes et maintes fois, il leur inculqua que Dieu est un Père, et non un grand et suprême comptable, principalement occupé à inscrire au compte débiteur de ses enfants terrestres égarés, les enregistrements de leurs péchés et de leurs mauvaises actions pour les utiliser ultérieurement contre eux quand il les jugera en tant que juste Juge de toute la création. [LU 141:4.1]
Je conclurai ma conférence avec ces mots très familiers, car ils accompagnent une déclaration qui était le centre des enseignements de Jésus :
Quand tout est dit et fait, l’idée de Père reste encore le concept humain le plus élevé de Dieu. [LU 196:3.35]
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