© 1959 William S. Sadler
© 1961 Urantia Foundation
Proposition. Le mariage est l’ancêtre de l’institution la plus sublime et la plus utile de la civilisation : le foyer.
« LA nécessité matérielle a fondé le mariage, l’appétit sexuel l’a embelli, la religion l’a sanctionné et exalté, l’État l’a exigé et règlementé. Au cours des temps récents, l’amour en évolution commence à justifier et à glorifier le mariage comme ancêtre et créateur du foyer, l’institution la plus utile et la plus sublime de la civilisation. L’édification des foyers devrait être le centre et l’essence de tous les efforts éducatifs. » LU 84:0.1
Proposition. Chez les anciens, la famille nombreuse n’était pas toujours due à l’affection. Ils désiraient beaucoup d’enfants pour diverses raisons.
« Chez les peuples anciens, les grandes familles ne résultaient pas nécessairement de l’affection. Beaucoup d’enfants furent désirés pour les raisons suivantes : »
« 1. Ils étaient précieux comme travailleurs. »
« 2. Ils étaient une assurance pour la vieillesse. »
« 3. On pouvait vendre les filles. »
« 4. La fierté familiale exigeait l’extension du nom. »
« 5. Les fils apportaient une protection et une défense. »
« 6. La peur des fantômes engendrait la peur de la solitude. »
« 7. Certaines religions exigeaient une progéniture. » LU 84:7.11-18
Proposition. La fonction du mariage est d’assurer la survie de la race, pas seulement la réalisation du bonheur personnel.
« La fonction du mariage, dans l’évolution, est d’assurer la survie de la race, et non simplement de réaliser un bonheur personnel. Les vrais objectifs du foyer consistent à se préserver et à se perpétuer. La satisfaction égoïste est accessoire ; elle n’est essentielle que comme stimulant assurant l’association sexuelle. La nature exige la survivance, mais les arts de la civilisation ne cessent d’accroitre les plaisirs du mariage et les satisfactions de la vie familiale. » LU 68:2.9
Proposition. Malgré les différences entre les hommes et les femmes, l’envie sexuelle est suffisante pour les réunir pour la reproduction de l’espèce.
« Malgré l’abime qui sépare la personnalité de l’homme de celle de la femme, le besoin sexuel est suffisant pour assurer leur union en vue de la reproduction de l’espèce. Cet instinct opérait efficacement bien avant que les humains aient commencé à éprouver ce que l’on a appelé, plus tard, l’amour, le dévouement et la fidélité conjugale. L’accouplement est une tendance innée, et le mariage est sa répercussion sociale évolutionnaire. » LU 82:1.1
Proposition. Les Sangik et d’autres peuples primitifs avaient un instinct d’accouplement, mais étaient largement dépourvus de ce que l’on appelle aujourd’hui le “sex-appeal”.
« Les races sangiks avaient des passions animales normales, mais elles montraient peu d’imagination et n’appréciaient guère la beauté et l’attrait physique du sexe opposé. Même chez les races primitives d’aujourd’hui, ce que l’on dénomme sex-appeal est pratiquement absent ; les peuples non mêlés ont un instinct d’accouplement bien net, mais un attrait sexuel insuffisant pour créer de sérieux problèmes nécessitant un contrôle social. » LU 82:1.6
Proposition. L’évolution du mariage est l’histoire du contrôle du sexe à travers la pression des restrictions sociales, religieuses et civiles.
« L’histoire de l’évolution du mariage est simplement l’histoire du contrôle sexuel sous la pression des restrictions sociales, religieuses et civiles. La nature ne reconnait guère les individus ; elle ne tient aucun compte de ce que l’on appelle la morale ; elle s’intéresse uniquement et exclusivement à la reproduction de l’espèce. … » LU 82:2.1
Proposition. Le statut inférieur de la femme à l’époque de l’Ancien Testament reflète les mœurs des bergers.
« Le peu de courtoisie témoigné aux femmes durant l’ère de l’Ancien Testament est un vrai reflet des mœurs des gardiens de troupeaux. Les patriarches hébreux étaient tous des gardiens de troupeaux, ainsi qu’en témoigne l’adage : « Le Seigneur est mon berger. » » LU 84:3.2
Proposition. Dans les temps primitifs, le mariage était le prix du statut social - a.épouse était un insigne de distinction.
« Aux époques primitives, le mariage était le prix du rang social ; la possession d’une femme était un signe de distinction. Le sauvage regardait le jour de son mariage comme marquant l’inauguration de sa responsabilité et de sa virilité. À une certaine époque, on a considéré le mariage comme un devoir social ; à une autre, comme une obligation religieuse ; à une autre époque encore, comme une nécessité politique pour fournir des citoyens à l’État. » LU 82:3.4
Proposition. Les mariages d’enfants sont nés de l’idée que c’était une honte - voire un péché - de ne pas être marié. Les personnes non mariées ne pouvaient pas entrer dans le pays des esprits.
« Le fait que les peuples de l’antiquité considéraient comme une honte, ou même comme un péché, de ne pas être marié explique l’origine des mariages d’enfants ; puisqu’il fallait être marié, le plus tôt était le mieux. On croyait aussi très généralement que les célibataires n’avaient pas accès au pays des esprits, et ce fut un motif supplémentaire pour marier les enfants, même à leur naissance, et parfois avant, sous réserve de leur sexe. … » LU 82:3.8
Proposition. Les mariages primitifs étaient arrangés par les parents; plus tard, un agent matrimonial a fonctionné. Au début, le mariage était une affaire de groupe.
« Les mariages primitifs étaient toujours concertés par les parents du garçon et ceux de la jeune fille. Le stade de transition entre cette coutume et l’époque du libre choix fut occupé par les courtiers en mariage, ou marieurs professionnels. Ces marieurs furent d’abord les barbiers et ensuite les prêtres. Le mariage fut, à l’origine, une affaire de groupe, puis une affaire de famille ; c’est tout récemment qu’il est devenu une aventure individuelle. » LU 83:2.1
Proposition. Les anciens se méfiaient de l’amour et des promesses. Ils voulaient un mariage garanti par la propriété. Le prix d’achat d’une femme était forfaitaire en cas de désertion.
« Les anciens se méfiaient de l’amour et des promesses ; ils estimaient que les unions durables devaient être garanties par quelque sécurité tangible — par un avoir. Pour cette raison, le prix d’achat d’une femme était considéré comme un gage, un dépôt, que le mari était condamné à perdre en cas de divorce ou d’abandon. Une fois que le prix d’achat d’une jeune mariée avait été payé, de nombreuses tribus permettaient au mari de la marquer au fer rouge. Les Africains achètent encore leurs femmes. Ils comparent une femme qui épouse par amour, ou une femme d’homme blanc, à un chat, parce qu’elle ne coute rien. » LU 83:3.1
Proposition. Les mauvais résultats de certaines consanguinités ont conduit à la formulation de tabous contre le mariage chez les proches parents.
« Bien que l’endogamie des bonnes lignées se traduisit parfois par la formation de fortes tribus, les cas spectaculaires de mauvais résultats provenant de l’endogamie d’anormaux héréditaires impressionnèrent plus fortement le mental humain ; il s’ensuivit que les mœurs en progrès formulèrent de plus en plus de tabous contre tous les mariages entre proches parents. » LU 82:5.2
Proposition. Le mariage mixte dominait parce qu’il favorisait l’homme – il s’éloignait de sa belle-famille. La familiarité engendre le mépris.
« L’exogamie finit par dominer parce qu’elle était favorisée par les hommes ; en prenant une femme à l’extérieur, ils étaient assurés d’être plus libres vis-à-vis de leur belle-famille. La familiarité engendre le mépris. En conséquence, à mesure que le facteur du choix individuel commença à dominer l’accouplement, la coutume s’établit de choisir des partenaires en dehors de la tribu. » LU 82:5.6
Proposition. Le vrai danger pour l’espèce humaine repose sur la multiplication effrénée de souches inférieures plutôt que sur le métissage racial.
« Après tout, le véritable péril, pour l’espèce humaine, réside dans la prolifération désordonnée des lignées inférieures et dégénérées des divers peuples civilisés plutôt que dans le danger supposé de leur entrecroisement racial. » LU 82:6.11
Proposition. Si les races actuelles pouvaient se débarrasser de leurs spécimens détériorés, il y aurait moins d’objections à une fusion limitée des races.
« Si les races actuelles d’Urantia pouvaient être libérées de la malédiction résultant de leurs classes les plus basses de spécimens dégénérés, antisociaux, mentalement débiles et exclus, il y aurait peu d’objections à une amalgamation raciale limitée. Et, si ces mélanges raciaux pouvaient se produire entre les types tout à fait supérieurs des diverses races, cela offrirait encore moins d’inconvénients. » LU 82:6.4
Proposition. Mis à part les souches inférieures, la plupart des préjugés contre le mélange racial reposent sur des motifs sociaux et culturels.
« Tant que les races actuelles resteront pareillement surchargées de lignées inférieures et dégénérées, les mélanges raciaux, sur une grande échelle, seront fort préjudiciables, mais la plupart des objections à cette expérience sont fondées sur des préjugés sociaux et culturels plutôt que sur des considérations biologiques. … » LU 82:6.7
Proposition. Le passage de la chasse à l’agriculture a favorisé le développement de la vie familiale, ainsi que la domestication des animaux et l’amélioration des arts ménagers.
« Pendant cet âge, l’agriculture fait son apparition. La croissance de l’idée de famille est incompatible avec la vie errante et instable des chasseurs. L’habitude des domiciles fixes et de la culture du sol s’établit graduellement. La domestication des animaux et la pratique des arts ménagers prennent un rapide essor. À l’apogée de l’évolution biologique, un haut niveau de civilisation a été atteint, mais le machinisme est peu développé ; l’invention est la caractéristique de l’âge suivant. » LU 52:2.8
Proposition. La famille est le maître civilisateur, le foyer est indispensable.
« Bien que les institutions religieuses, sociales et éducatives soient toutes essentielles à la survie d’une civilisation culturelle, c’est la famille qui joue le rôle civilisateur majeur. Un enfant apprend de sa famille et de ses voisins la plupart des choses essentielles de la vie. » LU 82:0.2
Proposition. Le mariage a toujours été étroitement lié à la fois à la propriété et à la religion.
« Le mariage a toujours eu des liens étroits avec la propriété et la religion. La propriété a stabilisé le mariage et la religion l’a moralisé. » LU 82:4.1
Proposition. Les mariages ne se font pas au paradis – le mariage est une institution humaine.
« … Mais, bien que les mariages puissent être approuvés ou désapprouvés dans les sphères supérieures, ils ne sont guère conclus dans le ciel. La famille humaine est nettement une institution humaine, un développement évolutionnaire. Le mariage est une institution de la société, il n’est pas du domaine de l’Église. Il est vrai que la religion devrait profondément l’influencer, mais elle ne devrait pas entreprendre d’être seule à le contrôler et à le règlementer. » LU 83:1.4
Proposition. Le mariage primitif était en grande partie industriel; le mariage moderne devient multimotivé.
« Le mariage primitif était essentiellement industriel et, même dans les temps modernes, il est souvent une affaire de société ou d’intérêt. Sous l’influence du mélange de souches andites et comme conséquence des mœurs d’une civilisation en progrès, le mariage devient lentement mutuel, romantique, parental, poétique, affectueux, éthique et même idéaliste. … » LU 83:1.5
Proposition. Le mariage est l’institution la plus élevée de l’homme, mais il ne faut pas l’appeler un sacrement.
« Le mariage qui s’épanouit en un foyer est, en vérité, la plus sublime institution humaine, mais il est essentiellement humain ; on n’aurait jamais dû le qualifier de sacrement. Les prêtres séthites firent du mariage un rituel religieux, mais, pendant des milliers d’années après Éden, le mariage s’était perpétué comme une institution purement sociale et civile. » LU 83:8.1
Proposition. Le mariage est une institution sociale, née d’une coopération dans l’auto-entretien et d’un partenariat dans l’auto-perpétuation.
« Le foyer est fondamentalement une institution sociologique. Le mariage est issu de la coopération pour s’autoconserver et de l’association pour se perpétuer, la satisfaction du moi y étant accessoire dans l’ensemble. Néanmoins, le foyer englobe les trois fonctions essentielles de l’existence humaine, tandis que la propagation de la vie en fait l’institution fondamentale des hommes, et que la relation sexuelle le distingue de toutes les autres activités sociales. » LU 84:0.3
Proposition. Le statut de la femme est un juste critère du progrès évolutif du mariage, et le mariage enregistre les progrès de la civilisation.
« En règle générale, le statut de la femme à une époque quelconque est un bon critère du progrès évolutionnaire du mariage en tant qu’institution sociale, tandis que le progrès du mariage lui-même mesure assez exactement l’avance de la civilisation humaine. » LU 84:4.1
Proposition. La science, et non la religion, a vraiment émancipé la femme moderne, c’était l’usine. Le pouvoir de l’homme n’est plus si supérieur au pouvoir de la femme.
« Ce fut la science, et non la religion, qui émancipa réellement les femmes ; c’est l’usine moderne qui les dégagea largement des limites du foyer. Les aptitudes physiques de l’homme ne sont plus un élément essentiel dans le nouveau mécanisme d’entretien. La science a changé les conditions de vie de telle sorte que la force masculine a cessé d’avoir une grande supériorité sur la force féminine. » LU 84:5.7
Proposition. Le mariage embrasse les antagonismes - c’est un programme de coopération antagoniste. Le mariage est sociologique, pas biologique.
« Toute institution humaine couronnée de succès contient des antagonismes d’intérêts personnels qui ont été harmonieusement adaptés au travail pratique ; la création des foyers ne fait pas exception. Le mariage, base de l’édification d’un foyer, est la plus haute manifestation de la coopération antagoniste qui caractérise si souvent les contacts entre la nature et la société. Le conflit est inévitable parce que l’accouplement est spontané et naturel, tandis que le mariage n’est pas biologique, mais sociologique. La passion assure que l’homme et la femme se réuniront, mais ce sont l’instinct parental, quoique plus faible, et les mœurs sociales qui maintiennent leur union. » LU 84:6.2
Proposition. Les femmes ont plus d’intuition que les hommes, mais sont un peu moins logiques. La femme a toujours été le porte-drapeau moral, le chef spirituel.
« Les femmes semblent avoir plus d’intuition que les hommes, mais elles paraissent aussi un peu moins logiques. Toutefois, les femmes ont toujours été les porte-drapeaux de la morale et les directrices spirituelles de l’humanité. La main qui balance le berceau fraternise encore aujourd’hui avec la destinée. » LU 84:6.4
Proposition. La vie de famille devient plus chère, les enfants ne sont plus un atout. Transférer la responsabilité à l’État ou à l’Église s’avérera suicidaire.
« Dans l’ère industrielle et urbaine contemporaine, l’institution du mariage évolue selon de nouvelles lignes économiques. La vie de famille devient de plus en plus onéreuse, et les enfants, qui étaient autrefois un actif, sont devenus un passif économique. Mais la sécurité de la civilisation, elle-même, repose encore sur la bonne volonté croissante de chaque génération à investir ses moyens dans le bienêtre de la prochaine génération et des suivantes. Toute tentative pour transférer la responsabilité parentale à l’État ou à l’Église se révèlera fatale pour le bienêtre et le progrès de la civilisation. » LU 84:7.27
Proposition. La cérémonie de mariage est née du fait que le mariage était à l’origine une affaire communautaire.
« La cérémonie du mariage naquit du fait que le mariage était originellement une affaire de la communauté, et non simplement le point culminant d’une décision de deux personnes. L’accouplement intéressait le groupe, tout en étant une fonction personnelle. » LU 83:4.1
Proposition. Le passage de la famille maternelle à la famille paternelle a été l’un des ajustements sociaux les plus radicaux jamais réalisés par l’humanité.
« Le prodigieux passage du matriarcat au patriarcat est l’une des volte-face adaptatives les plus radicales et les plus complètes que la race humaine ait jamais exécutées. Ce changement produisit immédiatement un accroissement d’expressions sociales et d’aventures familiales. » LU 84:2.7
Proposition. La polygamie reconnaissait quatre sortes d’épouses.
« L’institution de la polygynie reconnut, à diverses époques, quatre sortes de femmes : »
« 1. Les femmes rituelles ou légales. »
« 2. Les femmes aimées et permises. »
« 3. Les concubines, les femmes contractuelles. »
« 4. Les femmes esclaves. » LU 83:5.5-9
Proposition. Dans la polygamie, le nombre d’épouses était limité par la capacité de l’homme à les entretenir. La mortalité infantile était élevée.
« Le nombre des femmes n’était limité que par l’aptitude de l’homme à les entretenir. Les hommes riches et capables voulaient un grand nombre d’enfants, et, comme la mortalité infantile était très élevée, il fallait un groupe de femmes pour recruter une grande famille. Beaucoup de ces femmes plurales étaient de simples ouvrières, des femmes esclaves. » LU 83:5.14
Proposition. La monogamie a toujours été le but idéaliste de l’évolution sexuelle. Le mariage idéal implique l’abnégation et la maîtrise de soi.
« La monogamie a toujours été le but idéaliste de l’évolution sexuelle humaine ; elle l’est encore et le sera toujours. Cet idéal du véritable mariage d’un couple implique l’abnégation, et c’est pourquoi le mariage échoue si souvent, simplement parce que l’une des deux parties contractantes, ou les deux, sont déficientes dans la plus grande des vertus humaines, l’austère maitrise de soi. » LU 83:6.6
Proposition. La monogamie est l’étalon mesurant l’avancée de la civilisation sociale.
« La monogamie est l’étalon qui mesure le progrès de la civilisation sociale, par opposition à l’évolution purement biologique. La monogamie n’est pas nécessairement biologique ou naturelle, mais elle est indispensable au maintien immédiat et au développement ultérieur de la civilisation sociale. Elle concourt à une délicatesse de sentiments, à un raffinement du caractère moral et à une croissance spirituelle qui sont absolument impossibles en polygamie. Une femme ne peut jamais devenir une mère idéale quand elle est constamment obligée d’entrer en rivalité pour garder l’affection de son mari. » LU 83:6.7
Proposition. Les jeunes doivent être préparés au mariage. L’idéalisation juvénile doit être tempérée par un certain degré de désillusion.
« … Mais il faudra donner quelques notions des réalités du mariage aux jeunes hommes et aux jeunes filles avant qu’ils ne soient plongés dans les exigences astreignantes des associations de la vie de famille ; l’idéalisation des jeunes devrait être tempérée par un certain degré de dégrisement prénuptial. » LU 83:8.6
Proposition. L’amour des enfants contraint les femmes primitives à se soumettre à bien des épreuves. L’amour maternel a toujours été une émotion handicapante.
« La relation de mère à enfant est naturelle, forte et instinctive, et, en conséquence, elle contraignait les mères primitives à se soumettre à de nombreuses conditions étranges et à subir des épreuves d’une indicible sévérité. Cette contrainte de l’amour maternel est le sentiment qui a, de tout temps, handicapé la femme et l’a tellement désavantagée au cours de toutes ses luttes avec l’homme. Malgré cela, l’instinct maternel, chez l’espèce humaine, n’est pas irrésistible ; il peut être contrecarré par l’ambition, l’égoïsme et les convictions religieuses. » LU 84:1.7
Proposition. Le mariage favorisait la survie, donc il persistait malgré ses antagonismes.
« Indépendamment des antagonismes entre ces partenaires primitifs, et nonobstant le caractère inconsistant de leur association, les chances de survie d’un homme et d’une femme furent considérablement accrues par leur union. Même en dehors de la famille et de la descendance, un homme et une femme qui coopèrent sont, dans la plupart de leurs actions, très supérieurs à deux hommes ou deux femmes. Le couplage des sexes accrut la survie et fut le tout début de la société humaine. La division du travail entre sexes apporta aussi du confort et un bonheur accru. » LU 84:1.9
Proposition. La première femme n’était pas pour l’homme une amie et une amante, mais plutôt une propriété - a.servante et une mère.
« La femme primitive n’était pas pour l’homme une amie, une amoureuse, une amante et une partenaire, mais plutôt un objet qu’il possédait, une servante ou une esclave, et, plus tard, une associée économique, un jouet et une porteuse d’enfants. Néanmoins, les rapports sexuels convenables et satisfaisants ont toujours impliqué l’élément choix et coopération de la part de la femme, ce qui a toujours valu aux femmes intelligentes une influence considérable sur leur standing personnel et immédiat, indépendamment de leur position sociale en tant que sexe. Mais le fait que les femmes furent constamment obligées de recourir à la subtilité dans leur effort pour alléger leur servitude ne contribua guère à dissiper la méfiance et la suspicion des hommes. » LU 84:4.3
Proposition. L’homme a considéré la femme avec méfiance et fascination, sinon avec méfiance et mépris. Les femmes étaient considérées comme apportant le mal à la race.
« Les sexes ont éprouvé de grandes difficultés à se comprendre. L’homme a eu de la peine à comprendre la femme, la regardant avec un curieux mélange d’ignorance méfiante et de fascination craintive, quand ce n’était pas avec soupçon et mépris. Bien des traditions tribales et raciales font remonter les difficultés à Ève, à Pandore ou à quelque autre représentante de la féminité ; ces récits furent toujours déformés de manière à faire ressortir que la femme a attiré le mal sur l’homme, ce qui dénote que la méfiance à l’égard des femmes fut jadis universelle. Parmi les raisons citées pour soutenir le célibat des prêtres, la principale fut la bassesse des femmes. Le fait que la plupart des présumés sorciers étaient des femmes n’améliora pas l’antique réputation du sexe. » LU 84:4.4
Proposition. Ce fut une grande avancée lorsque l’homme s’est vu refuser le droit de tuer sa femme et qu’elle pouvait posséder des biens.
« Un grand progrès fut effectué quand on dénia à l’homme le droit de vie et de mort sur sa femme. De même, ce fut une étape en avant lorsqu’une femme eut le droit de posséder ses cadeaux de mariage. Plus tard, elle gagna le droit légal d’avoir des biens, de les contrôler et même d’en disposer, mais elle fut longtemps privée du droit de tenir un poste dans l’Église ou dans l’État. La femme a toujours été traitée plus ou moins comme une propriété, condition qui se perpétue même au vingtième siècle après le Christ. Elle n’a pas encore réussi à se libérer, à l’échelle mondiale, de sa mise sous tutelle sous le contrôle de l’homme. Même chez les peuples évolués, les tentatives des hommes pour protéger les femmes ont toujours représenté une affirmation tacite de supériorité. » LU 84:4.10
Proposition. Les femmes primitives ne se plaignaient pas d’elles-mêmes.
« Mais les femmes primitives ne s’apitoyaient pas sur elles-mêmes comme leurs sœurs plus récemment libérées ont l’habitude de le faire. Après tout, elles étaient assez heureuses et satisfaites, et n’osaient pas imaginer un mode d’existence meilleur ou différent. » LU 84:4.11
Proposition. Le mariage idéal se trouve sur les majuscules du système parmi les Fils et Filles Matériels.
« Néanmoins, il existe un idéal du mariage dans les sphères supérieures. Sur la capitale de chaque système local, les Fils et les Filles Matériels de Dieu dépeignent effectivement la hauteur des idéaux de l’union d’un homme et d’une femme dans les liens du mariage quand ils ont le dessein de procréer et d’élever une descendance. Après tout, le mariage idéal des mortels est humainement sacré. » LU 83:8.5
Proposition. L’idéal de l’égalité des sexes ne se trouve pas dans la nature. Quand la force est juste, l’homme l’emporte sur la femme. Sa position sociale varie en raison inverse du militarisme.
« L’idée moderne de l’égalité des sexes est belle, et digne d’une civilisation en expansion, mais elle ne se trouve pas dans la nature. Quand la force crée le droit, l’homme le prend de haut avec la femme ; quand la justice, la paix et l’équité prévalent, la femme émerge graduellement de l’esclavage et de l’obscurité. La position sociale de la femme a généralement varié à l’inverse du militarisme dans toutes les nations et à toutes les époques. » LU 84:5.3
Proposition. L’homme ne s’est pas emparé intentionnellement des droits de la femme et ne les a pas restaurés à contrecœur - tout cela était un processus inconscient.
« Mais ce n’est ni consciemment ni intentionnellement que l’homme s’est saisi des droits de la femme pour les lui restituer graduellement en rechignant. Tout ceci fut un épisode involontaire et non calculé de l’évolution sociale. Quand le moment arriva réellement pour la femme de bénéficier de droits additionnels, elle les obtint tout à fait indépendamment du comportement conscient de l’homme. Lentement mais surement, les mœurs changent pour assurer les adaptations sociales qui font partie de l’évolution continue de la civilisation. Le progrès des mœurs a lentement procuré aux femmes un traitement constamment meilleur. Les tribus qui persistèrent dans leur cruauté envers elles ne survécurent pas. » LU 84:5.4
Proposition. Dans les temps modernes, la femme a conquis dignité, égalité et éducation, sera-t-elle digne de sa libération sociale ?
« Quant aux idéaux du mariage d’un couple, la femme a finalement gagné récognition, dignité, indépendance, égalité et éducation ; mais va-t-elle se montrer digne de cette réussite nouvelle et sans précédent ? La femme moderne répondra-t-elle à cette grande libération sociale par la paresse, l’indolence, la stérilité et l’infidélité ? Aujourd’hui, au vingtième siècle, la femme subit l’épreuve décisive de sa longue existence dans le monde ! » LU 84:5.10
Proposition. Les hommes et les femmes ont éternellement besoin les uns des autres. Leurs différences de point de vue persistent tout au long de la carrière ascendante, même dans le Corps de la Finalité.
« Les hommes et les femmes ont besoin les uns des autres dans leur carrière morontielle et spirituelle aussi bien que dans leur carrière de mortel. Les différences des points de vue masculins et féminins persistent au-delà de la première vie et dans toute l’ascension de l’univers local et des superunivers. Même dans Havona, les pèlerins qui furent jadis des hommes et des femmes continueront à s’entraider dans la montée au Paradis. Même dans le Corps de la Finalité, la métamorphose des créatures n’ira jamais jusqu’au point d’effacer les tendances de la personnalité que les humains appellent masculine et féminine. Ces deux variétés fondamentales de l’espèce humaine continueront à s’intriguer, à se stimuler, à s’encourager et à s’entraider. Elles resteront toujours mutuellement dépendantes de leur coopération pour résoudre les problèmes troublants de l’univers et triompher de multiples difficultés cosmiques. » LU 84:6.6
Proposition. Les nouvelles mœurs du mariage stabiliseront davantage le foyer.
« 1. Le nouveau rôle de la religion — l’enseignement que l’expérience parentale est essentielle. L’idée de procréer des citoyens cosmiques, la compréhension élargie du privilège de la procréation — donner des fils au Père. »
« 2. Le nouveau rôle de la science — la procréation devient de plus en plus volontaire, soumise au contrôle de l’homme. Autrefois, par manque de compréhension, la survenance des enfants était assurée même en l’absence de tout désir d’en avoir. »
« 3. La nouvelle fonction de l’attrait du plaisir — ceci introduit un nouveau facteur dans la survie de la race ; les anciens laissaient mourir les enfants non désirés ; les modernes refusent de les mettre au monde. »
« 4. Le renforcement de l’instinct parental. Chaque génération tend maintenant à éliminer du courant reproducteur de la race les individus chez qui l’instinct parental est insuffisamment fort pour assurer la procréation d’enfants — de parents en perspective pour la nouvelle génération. » LU 84:7.4-7
Proposition. L’homme a bien mérité certaines de ses joies et de ses plaisirs, mais le plaisir est suicidaire s’il entraîne la décadence de la maison – l’accomplissement suprême de l’évolution de l’homme et l’espoir de survie de la civilisation.
« Que les hommes jouissent de la vie ; que la race humaine trouve du plaisir de mille et une manières ; que l’humanité en évolution explore toutes les formes légitimes de satisfaction du moi, les fruits de la longue lutte biologique pour s’élever. L’homme a bien mérité certains de ses plaisirs et joies d’aujourd’hui. Mais faites bien attention au but de la destinée ! Les plaisirs sont véritablement des suicides s’ils parviennent à détruire la propriété, qui est devenue l’institution de la préservation du moi ; et la satisfaction du moi aura vraiment couté un prix funeste si elle provoque l’effondrement du mariage, la décadence de la vie de famille et la destruction du foyer — acquisition évolutionnaire suprême des hommes et seul espoir de survie de la civilisation. » LU 84:8.6
Proposition. Le mariage était fondé sur l’auto-entretien, conduisait à l’auto-perpétuation et fournissait en même temps une forme d’auto-satisfaction.
« La grande menace contre la vie de famille est l’inquiétante marée montante de la poursuite de la satisfaction du moi, la manie moderne des plaisirs. Autrefois, la principale raison du mariage était économique, et l’attirance sexuelle, secondaire. Le mariage fondé sur la préservation de soi conduisait à la perpétuation de soi et procurait en même temps l’une des formes les plus désirables de la satisfaction du moi. Dans la société humaine, c’est la seule institution qui englobe les trois grandes raisons de vivre. » LU 84:8.1
Proposition. Le divorce restera répandu tant que les jeunes ne seront pas correctement éduqués pour le mariage - aussi longtemps que l’idéalisme juvénile sera le déterminant de l’aptitude au mariage.
« Tant que la société ne réussira pas à élever convenablement les enfants et les jeunes gens, tant que l’ordre social ne procurera pas une éducation prénuptiale appropriée et tant que l’idéalisme d’une jeunesse dépourvue de sagesse et de maturité sera l’arbitre de l’entrée dans le mariage, le divorce continuera à prévaloir. Dans la mesure où le groupe social ne parvient pas à préparer les jeunes au mariage, il faut que le divorce fonctionne comme soupape de sureté sociale pour empêcher des situations encore pires au cours des âges de développement rapide des mœurs en évolution. » LU 83:7.8
Proposition. La culture enfantine a été rendue plus difficile par un certain nombre de facteurs.
« … Les problèmes modernes d’éducation des enfants sont rendus de plus en plus difficiles par : »
« 1. Le degré important des mélanges raciaux. »
« 2. L’éducation artificielle et superficielle. »
« 3. L’inaptitude des enfants à se cultiver en imitant leurs parents, qui sont absents de la scène familiale une si grande partie du temps. » LU 84:7.21-24
Proposition. La pratique du conseil de famille des Andites serait utile à la société moderne.
« La société humaine serait grandement améliorée si les races civilisées voulaient revenir, plus généralement, à la pratique du conseil de famille des Andites. Ils ne maintinrent pas la forme patriarcale ou autocratique de gouvernement familial. Ils étaient très fraternels et coopératifs, discutant franchement et librement toute proposition et règle de nature familiale. Tout leur gouvernement familial était empreint d’une atmosphère idéalement fraternelle. Dans une famille idéale, l’affection filiale et l’amour parental sont tous deux accrus par le dévouement fraternel. » LU 84:7.29
Proposition. Jésus discute des bonnes et des mauvaises méthodes de culture de l’enfant avec John Mark. Voir : LU 177:2.1