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1. [1] « Et il laisse son esprit imprégner un quart du monde de pensées d’Amour, puis le deuxième, puis le troisième, puis le quatrième. Et ainsi le vaste monde, au-dessus, en dessous, autour et partout, continue-t-il à imprégner d’un cœur d’Amour, d’une portée immense, devenu immense et incommensurable. »
2. « Juste, Vâsettha, comme un puissant trompettiste se fait entendre – et cela sans difficulté – dans les quatre directions ; de même, de toutes les choses qui ont une forme ou une vie, il n’en passe pas une seule ou la laisse de côté, mais il les regarde toutes avec un esprit libre et un amour profond. »
« En vérité, Vâsetth, c’est là le chemin vers l’état d’union avec Brahmâ.
3. « Et il laisse son esprit imprégner un quart du monde de pensées de pitié, de sympathie et d’équanimité, puis le deuxième, puis le troisième, puis le quatrième. Et ainsi, le vaste monde, au-dessus, en dessous, autour et partout, continue-t-il à imprégner d’un cœur de pitié, de sympathie et d’équanimité, d’une portée immense, devenue immense et incommensurable. »
4. « Juste, Vâsettha, comme un puissant trompettiste se fait entendre – et cela sans difficulté – dans les quatre directions ; de même, de toutes les choses qui ont une forme ou une vie, il n’en passe pas une seule à côté ou qu’il laisse de côté, sans les considérer toutes avec un esprit libre, une profonde pitié, une sympathie et une équanimité. »
« En vérité, Vâsetth, c’est là le chemin vers l’état d’union avec Brahmâ. »
5. « Maintenant, qu’en penses-tu, Vâsettha, le Bhikkhu[2] qui vit ainsi sera-t-il en possession de femmes et de richesses, ou non ? »
« Il ne le fera pas, Gotama ! »
« Sera-t-il plein de colère ou exempt de colère ? »
« Il sera libéré de la colère, Gotama ! »
« Son esprit sera-t-il plein de malice ou exempt de malice ? »
« Libre de toute malveillance, Gotama ! »
« Son esprit sera-t-il pécheur ou pur ? »
« Ce sera pur, Gotama ! »
« Aura-t-il la maîtrise de lui-même ou non ? »
« Bien sûr qu’il le fera, Gotama ! »
6. « Alors tu dis, Vâsettha, que le Bhikkhu est libre des soucis domestiques, et que Brahmâ est libre des soucis domestiques. Y a-t-il alors accord et ressemblance entre le Bhikkhu et Brahmâ ? »
« Il y en a un, Gotama ! »
7. « Très bien, Vâsettha. Alors, en vérité, Vâsettha, que le Bhikkhu, libéré des soucis domestiques, puisse, après la mort, lorsque le corps est dissous, s’unir à Brahmâ, qui est le même, une telle situation est tout à fait possible ! »
8. « Et ainsi tu dis, Vâsettha, que le Bhikkhu est libre de colère et de malice, pur d’esprit et maître de lui-même ; et que Brahmâ est [ p. 203 ] libre de colère et de malice, pur d’esprit et maître de lui-même. Alors, en vérité, Vâsettha, que le Bhikkhu qui est libre de colère, libre de malice, pur d’esprit et maître de lui-même devrait, après la mort, lorsque le corps est dissous, s’unir à Brahmâ, qui est le même – un tel état de choses est tout à fait possible ! »
9. Après avoir ainsi parlé, les jeunes brahmanes Vâsettha et Bhâradvâga s’adressèrent au Béni du Ciel et dirent :
« Excellentes, Seigneur, sont les paroles de ta bouche, excellentes ! Tout comme un homme redresse ce qui est renversé, révèle ce qui est caché, indique le droit chemin à celui qui s’est égaré, ou apporte une lampe dans les ténèbres, afin que ceux qui ont des yeux puissent voir les formes extérieures ; ainsi, Seigneur, la vérité nous a été révélée, sous de multiples formes, par le Bienheureux. Et nous, nous aussi, Seigneur, nous nous tournons vers le Bienheureux comme refuge, vers la Vérité et vers la Fraternité. Puisse le Bienheureux nous accepter comme disciples, comme vrais croyants, dès aujourd’hui, aussi longtemps que durera la vie ! »
Fin du Tevigga Suttanta.
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Ce paragraphe revient fréquemment ; voir, entre autres, ci-dessous, Mahâ-Sudassana Sutta II, 8. On verra dans « Bouddhisme », pp. 170, 171, que ces méditations jouent un grand rôle dans le bouddhisme ultérieur et occupent à peu près la place que prend la prière dans le christianisme. Une cinquième, la méditation sur l’impureté, a été ajoutée, à une époque que j’ignore, avant la dernière. Toutes les cinq sont pratiquées au Siam (Alabaster, « Wheel of the Law », p. 168). ↩︎
Ou « Membre de notre Ordre ». Voir la note sur Mahâparinibbâna Sutta I, 6. ↩︎