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Le texte suivant, qui contient les quatorze points de croyance, acceptés comme principes fondamentaux dans les sections méridionale et septentrionale du bouddhisme par des comités compétents auxquels je les ai personnellement soumis, revêt une telle importance historique qu’il est ajouté à la présente édition du Catéchisme bouddhiste en annexe. S.E. le prince Ouchtomsky, savant orientaliste russe, m’a récemment rapporté qu’après s’être fait traduire le document, les grands lamas des grands monastères bouddhistes mongols lui ont déclaré accepter chacune des propositions telles que rédigées, à l’exception de la date de la naissance du Bouddha, qu’ils considèrent comme antérieure de plusieurs milliers d’années à celle que j’ai donnée. Ce fait surprenant n’était pas venu à ma connaissance jusqu’alors. Se pourrait-il que la Sangha mongole confonde l’époque réelle de Sâkya Muni avec celle de son prétendu prédécesseur ? Quoi qu’il en soit, [ p. 112 ] peut-être, c’est un fait très encourageant que l’on puisse désormais dire que le monde bouddhiste tout entier s’est uni au moins dans la mesure de ces Quatorze Propositions.
HSO
I. On enseigne aux bouddhistes à faire preuve de la même tolérance, de la même indulgence et du même amour fraternel envers tous les hommes, sans distinction, ainsi que d’une bonté indéfectible envers les membres du règne animal.
II. L’univers a été évolué, non créé ; et il fonctionne selon la loi, non selon le caprice d’un Dieu quelconque.
III. Les vérités sur lesquelles repose le bouddhisme sont naturelles. Nous croyons qu’elles ont été enseignées au cours de kalpas successifs, ou périodes universelles, par certains êtres illuminés appelés BOUDDHAS, le nom BOUDDHA signifiant « Éveillé ».
IV. Le quatrième Maître du Kalpa actuel était Sâkya Muni, ou Gautama Bouddha, né dans une famille royale en Inde il y a environ 2 500 ans. C’est un personnage historique et son nom était Siddârtha Gautama.
V. Sâkya Muni a enseigné que l’ignorance produit. [ p. 113 ] Le désir, le désir insatisfait est la cause de la renaissance, et la renaissance, la cause de la souffrance. Pour se débarrasser de la souffrance, il est donc nécessaire d’échapper à la renaissance ; pour échapper à la renaissance, il est nécessaire d’éteindre le désir ; et pour éteindre le désir, il est nécessaire de détruire l’ignorance.
VI. L’ignorance nourrit la croyance que la renaissance est une chose nécessaire. Lorsque l’ignorance est détruite, on perçoit l’inutilité de toute renaissance, considérée comme une fin en soi, ainsi que la nécessité primordiale d’adopter un mode de vie qui supprime la nécessité de telles renaissances répétées. L’ignorance engendre également l’idée illusoire et illogique qu’il n’existe qu’une seule existence pour l’homme, et l’illusion que cette vie unique est suivie d’états de plaisirs ou de tourments immuables.
VII. La dispersion de toute cette ignorance peut être atteinte par la pratique persévérante d’un altruisme total dans la conduite, le développement de l’intelligence, la sagesse dans la pensée et la destruction du désir des plaisirs personnels inférieurs.
VIII. Le désir de vivre étant la cause de la renaissance, lorsque celui-ci s’éteint, les renaissances cessent et l’individu parfait atteint par la méditation cet état de paix le plus élevé appelé Nirvâṇa.
IX. Sâkya Muni a enseigné que l’ignorance peut être dissipée et la tristesse éliminée par la connaissance des quatre nobles vérités, à savoir :
X. La méditation juste conduit à l’illumination spirituelle, ou au développement de cette faculté semblable à celle du Bouddha qui est latente en chaque homme.
XI. L’essence du bouddhisme, telle que résumée par le Tathâgata (Bouddha) lui-même, est :
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XII. L’univers est soumis à une causalité naturelle appelée « karma ». Les mérites et les démérites d’un être dans ses existences passées déterminent sa condition dans l’existence présente. Chaque homme a donc préparé les causes des effets qu’il subit actuellement.
XIII. Les obstacles à l’obtention d’un bon karma peuvent être levés par l’observance des préceptes suivants, inscrits dans le code moral du bouddhisme : (1) Ne pas tuer ; (2) Ne pas voler ; (3) Ne pas s’adonner à des plaisirs sexuels interdits ; (4) Ne pas mentir ; (5) Ne pas consommer de drogues ou d’alcool enivrants ou stupéfiants. Cinq autres préceptes, qu’il n’est pas nécessaire d’énumérer ici, devraient être observés par ceux qui souhaitent parvenir, plus rapidement que le laïc moyen, à la libération de la misère et à la renaissance.
XIV. Le bouddhisme décourage la crédulité superstitieuse. Gautama Bouddha enseignait qu’il était du devoir des parents d’inculquer à leurs enfants une éducation scientifique et littéraire. Il enseignait également que nul ne devrait croire ce qui est dit par un sage, écrit dans un livre ou affirmé par la tradition, à moins que cela ne soit conforme à la raison.
Conçu comme une plate-forme commune sur laquelle tous les bouddhistes peuvent s’entendre.
HS OLCOTT, PTS
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Respectueusement soumis à l’approbation des Grands Prêtres des nations que nous représentons individuellement, à la Conférence Bouddhiste tenue à Adyar, Madras, les 8, 9, 10, 11 et 12 janvier 1891 (AB 2434).
Japon : Kozen Gunaratana, Chiezo Tokuzawa
Birmanie : U. Hmoay Tha Aung
Ceylan : Dhammapala Hevavitarana
Les Maghs de Chittagong : Krishna Chandra Chowdry, par son mandataire désigné, Maung Tha Dwe.
BIRMANIE.
Approuvé au nom des bouddhistes de Birmanie, ce 3 février 1891 (AB 2434) :
Tha-tha-na-baing Saydawgyi ; Aung Myi Shwebôn Sayadaw ; Me-ga-waddy Sayadaw ; Hmat-Khaya Sayadaw ; Hti-lîn Sayadaw; Myadaung Sayadaw ; Hla-Htwe Sayadaw ; et seize autres.
CEYLAN.
Approuvé au nom des bouddhistes de Ceylan ce 25 février 1891 (AB 2434) ; Mahanuwara upawsatha puspârâma vihârâdhipati Hippola [ p. 117 ] Dhamma Rakkhita Sobhitâbhidhâna Mahâ Nâyaka Sthavirayan wahanse wamha.
(Hippola Dhamma Rakkhita Sabhitâbhidhàna, Grand Prêtre du Malwalta Vihare à Kandy).
(Signé) Hippola.
Mahanuwara Asgiri vihârâdhipati Yatawattê Chandajottyâbhidhana Mahâ Nâyaka Sthavirayan wahanse wamha—(Yatawattê Chandajottyâbhidhana, grand prêtre d’Asgiri Vihare à Kandy).
(Signé) Yatawatte.
Hikkaduwe Sri Sumangala Stipâdasthâne saha Kolamba palate pradhana Náyaka Sthavirayo (Hikkaduwe Sri Sumangala, Grand Prêtre du Pic d’Adam et du District de Colombo).
(Signé) H. Sumangala.
Maligawe Prâchina Pustakâlâyadhyakshaka Suriyagoda Sonuttara Sthavirayo (Suriyagoda Sonuttara, bibliothécaire de la bibliothèque orientale du temple de la relique de la dent à Kandy).
(Signé) S. Sonuttara.
Sugata Sâsanadhaja Vinayâ chariya Dhammalankârâbhidhâna Nayaka Sthavira.
(Signé) Dhammalankara,
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Pawara neruttika chariya Mahâ Vibhavi Subhuti de Waskaduwa.
(Signé) W. Subhuti.
JAPON.
Accepté comme inclus dans le corps du bouddhisme du Nord.
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Shaku Genyu | (Shingon Shu) |
Fukuda Nichiyo | (Nichiren „ ) |
Sanada Seyko | (Zen „ ) |
Ito Quan Shyu | ( „ „ ) |
Takehana Hakuyo | (Jodo „ ) |
Kono Rioshin | (Ji-Shu „ ) |
Kira Ki-ko | (Jodo Seizan „ ) |
Harutani Shinsho | (Tendai „ ) |
Manabe Shun-myo | (Shingon „ ) |
CHITTAGONG.
Accepté pour les bouddhistes de Chittagong.
Nagawa Parvata Vihârâdhipati
Guna Megu Wini-Lankara,
Harbing, Chittagong, Bengale.