[ p. 83 ]
279. Q. En ce qui concerne le nombre de ses adeptes, comment le bouddhisme se compare-t-il à cette date aux autres principales religions ?
A. Les adeptes du Dharma du Bouddha sont plus nombreux que ceux de tous les autres enseignants religieux.
280. Q. Quel est le nombre estimé ?
A. Environ cinq cents millions (5 000 lakhs, ou 500 crores) : cela représente les cinq treizièmes, ou presque la moitié, de la population estimée du globe.
281. Q. De nombreuses grandes batailles ont-elles été livrées et de nombreux pays conquis, beaucoup de sang humain a-t-il été versé pour propager le Dharma du Bouddha ?
A. L’histoire ne mentionne aucun de ces crimes et cruautés commis pour propager notre religion. À notre connaissance, aucun sang n’a été versé. (Voir note ante — témoignage du professeur Kolb.)
282. Q. Quel est donc le secret de sa merveilleuse propagation ?
[ p. 84 ]
A. Cela ne peut être rien d’autre que son excellence intrinsèque : sa base évidente de vérité, son enseignement moral sublime et sa suffisance à tous les besoins humains.
283. Q. Comment s’est-il propagé ?
A. Durant les quarante-cinq années de sa vie d’enseignant, le Bouddha parcourut l’Inde et prêcha le Dharma. Il envoya ses disciples les plus sages et les plus brillants faire de même dans toute l’Inde.
234. Q. Quand a-t-il envoyé chercher ses missionnaires pionniers ?
A. Le jour de la pleine lune du mois de Wap (octobre).
285. Q. Que leur a-t-il dit ?
A. Il les rassembla et dit : « Allez, Bhikkhus, allez prêcher la loi au monde. Travaillez pour le bien des autres comme pour le vôtre… Portez la bonne nouvelle à chacun. Que personne parmi vous ne suive le même chemin. »
286. Q. Combien de temps avant l’ère chrétienne cela s’est-il produit ?
A. Environ six siècles.
257. Q. Quelle aide les rois ont-ils apportée ?
A. Outre les classes inférieures, de grands rois, des Râjâs [ p. 85 ] et des Mahârâjas se convertirent et mirent leur influence à profit pour répandre la religion.
288. Q. Qu’en est-il des pèlerins ?
A. À différents siècles, des pèlerins érudits sont venus en Inde et ont rapporté avec eux livres et enseignements dans leurs pays d’origine. Ainsi, progressivement, des nations entières ont abandonné leur foi et sont devenues bouddhistes.
289. Q. À qui, plus qu’à toute autre personne, le monde est-il redevable de l’établissement permanent de la religion de Bouddha ?
A. À l’empereur Ashoka, surnommé le Grand, parfois Piyadâsi, parfois Dharmâshoka. Il était fils de Bindusâra, roi de Magadha, et petit-fils de Chandragupta, qui chassa les Grecs de l’Inde.
290. Q. Quand a-t-il régné ?
A. Au IIIe siècle avant J.-C., environ deux siècles après l’époque du Bouddha. Les historiens ne sont pas tous d’accord sur la date exacte, mais ils ne sont pas très différents.
291. Q. Qu’est-ce qui l’a rendu grand ?
A. Il fut le monarque le plus puissant de l’histoire de l’Inde, comme guerrier et comme homme d’État ; mais ses plus nobles qualités étaient son amour de la vérité et de la justice, sa tolérance envers les différences religieuses, l’équité de son gouvernement, sa bonté envers les malades, les pauvres et les animaux. Son nom est vénéré de la Sibérie à Ceylan.
292. Q. Était-il né bouddhiste ?
A. Non, il a été converti la dixième année après son onction comme roi, par Nigrodha Samanera, un Arhat.
293. Q. Qu’a-t-il fait pour le bouddhisme ?
A. Il chassa les mauvais bhikkhus, encouragea les bons, bâtit des monastères et des dâgobas partout, établit des jardins, ouvrit des hôpitaux pour hommes et animaux, convoqua un concile à Patna pour réviser et rétablir le Dharma, promouvit l’éducation religieuse des femmes et envoya des ambassades auprès de cinq rois grecs, ses alliés, et de tous les souverains de l’Inde, pour prêcher la doctrine du Bouddha. C’est lui qui fit ériger les monuments de Kapilavastu, Buddha Gaya, Isipatana et Kusinârâ, nos quatre principaux lieux de pèlerinage, ainsi que des milliers d’autres.
294. Q. Quelles preuves absolues existent quant à son noble caractère ?
A. Ces dernières années, on a découvert, dans toute l’Inde, quatorze de ses édits, gravés sur des rochers vivants, et huit sur des piliers érigés sur son ordre. Ils prouvent pleinement qu’il fut l’un des souverains les plus sages et les plus nobles qui aient jamais vécu.
295. Q. Quel caractère ces inscriptions donnent-elles au bouddhisme ?
A. Ils la présentent comme une religion de noble tolérance, de fraternité universelle, de droiture et de justice. Elle est exempte d’égoïsme, de sectarisme ou d’intolérance. Ils ont fait plus que tout pour lui gagner le respect qu’elle inspire aujourd’hui aux grands maîtres des pays occidentaux.
296. Q. Quel don le plus précieux Dharmâshoka a-t-il fait au bouddhisme ?
A. Il donna son fils bien-aimé, Mahinda, et sa fille, Sanghamitta, à l’Ordre, et les envoya à Ceylan pour introduire la religion.
297, Q. Ce fait est-il enregistré dans l’histoire de Ceylan ?
A. Oh oui, tout cela est enregistré dans le Mahâvansa, par les gardiens des archives royales, qui vivaient alors et ont vu les missionnaires.
298. Q. Existe-t-il encore des preuves visibles de la mission de Sanghamitta ?
[ p. 88 ]
A. Oui : elle a apporté avec elle à Ceylan une branche de l’arbre Bodhi sous lequel le Bouddha était assis lorsqu’il a atteint l’Éveil, et elle continue de pousser.
299. Q. Où ?
A. À Anurâdhapura. Son histoire a été officiellement préservée jusqu’à nos jours. Planté en 306 av. J.-C., c’est le plus vieil arbre historique du monde.
300. Q. Qui était le souverain régnant à cette époque ?
A. Dêvanampiyatissa. Son épouse, la reine Anula, avait invité Sanghamitta à venir établir la branche Bhikkhunî de l’Ordre.
301. Q. Qui est venu avec Sanghamitta ?
A. De nombreuses autres bhikkhunîs. Elle admit, en temps voulu, la reine et plusieurs de ses dames, ainsi que 500 vierges, dans l’Ordre.
302. Q. Pouvons-nous retracer les effets du travail à l’étranger des missionnaires de l’empereur Ashoka ?
A. Son fils et sa fille introduisirent le bouddhisme à Ceylan : ses moines le donnèrent à toute l’Inde du Nord, à quatorze nations indiennes situées hors de ses frontières et à cinq rois grecs, ses alliés, [ p. 89 ] avec lesquels il conclut des traités pour admettre ses prédicateurs religieux.
303. Q. Pouvez-vous les nommer ?
A. Antiochus de Syrie, Ptolémée d’Égypte, Antigone de Macédoine, Margas de Cyrène et ALEXANDRE d’Épire.
:304. Q. Où apprenons-nous cela ?
A. Des édits eux-mêmes d’Ashoka le Grand, inscrits par lui sur des rochers et des piliers de pierre, qui sont toujours debout et peuvent être vus par tous ceux qui choisissent de visiter les lieux.
305. Q. Par quels courants religieux occidentaux fraternels le Dharma du Bouddha s’est-il mêlé à la pensée occidentale ?
A. « Par les sectes des Thérapeutes d’Égypte et des Esséniens de Palestine.
306. Q. Quand les livres bouddhistes ont-ils été introduits pour la première fois en Chine ?
A. Dès le deuxième ou le troisième siècle avant J.-C., cinq moines de Dharmâshoka auraient été envoyés dans les cinq divisions de la Chine, comme le disent le Samanta Pasâdika et le Sârattha Dîpauî, deux livres pâlis.
307. Q. D’où et quand est-il arrivé en Corée ?
[ p. 90 ]
A. De Chine, en l’an 372 après J.-C.
308. Q. D’où et quand est-il arrivé au Japon ?
A. De Corée, en 552 après J.-C.
309. Q. D’où et quand a-t-il atteint la Cochinchine, Formose, Java, la Mongolie, Yarkand, Balk, Boukhara, l’Afghanistan et d’autres pays d’Asie centrale ?
A. Apparemment aux IVe et Ve siècles après J.-C.
310. Q. De Ceylan, où et quand s’est-il propagé ?
A. En Birmanie, en 950 après J.-C., puis progressivement en Arakan, au Kamboya et à Pegu. Au VIIe siècle (638 après J.-C.), il gagna le Siam, où il est aujourd’hui, comme toujours depuis, religion d’État.
311. Q. Du Cachemire, où s’est-il propagé, à part en Chine ?
A. Au Népal et au Tibet.
312. Q. Pourquoi le bouddhisme, qui était autrefois la religion dominante dans toute l’Inde, est-il aujourd’hui presque éteint ?
A. Le bouddhisme était à l’origine pur et noble, l’enseignement même du Tathâgata ; sa Sangha était vertueuse et observait les Préceptes ; il gagnait tous les cœurs et répandait la joie dans de nombreuses nations, comme la lumière du matin envoie la vie à travers les fleurs. Mais après quelques siècles, de mauvais bhikkhus obtinrent l’ordination (Upasampada), la Sangha devint riche, paresseuse et sensuelle, le Dharma fut corrompu et les nations indiennes l’abandonnèrent.
313. Q. Quelque chose s’est-il produit vers le IXe ou le Xe siècle après J.-C. pour accélérer sa chute ?
A. Oui.
314. Q. Quoi d’autre que le déclin de la spiritualité, la corruption de la Sangha et la réaction de la population d’un idéal humain plus élevé à une idolâtrie inintelligente ?
A. Oui. On dit que les musulmans ont envahi, envahi et conquis de vastes régions de l’Inde, faisant partout tout leur possible pour éradiquer notre religion.
315. Q. De quels actes cruels sont-ils accusés ?
A. Ils ont brûlé, démoli ou détruit d’une autre manière nos vihâras, massacré nos bhikkhus et consumé par le feu nos livres religieux.
316. Q. Notre littérature a-t-elle été complètement détruite en Inde ?
A. Non. De nombreux bhikkhus ont fui au-delà des frontières, vers le Tibet et d’autres lieux de refuge sûrs, emportant leurs livres avec eux.
[ p. 92 ]
317. Q. Des traces de ces livres ont-elles été récemment découvertes ?
R. Oui. Rai Bahâdur Sarat Chandra Dâs, CIE, un célèbre paṇ.dit bengali, en a vu des centaines dans les bibliothèques vihâra du Tibet, a ramené avec lui des copies de certains des plus importants et est maintenant employé par le gouvernement indien pour les éditer et les publier.
318. Q. Dans quel pays avons-nous des raisons de croire que les livres sacrés du bouddhisme primitif ont été les mieux préservés et les moins corrompus ?
A. Ceylan. L’Encyclopædia Britannica affirme que sur cette île, le bouddhisme a, pour des raisons précises, « conservé presque toute sa pureté originelle jusqu’à nos jours ».
319. Q. Une révision du texte des Pitakas a-t-elle été effectuée à l’époque moderne ?
A. Oui. Une révision minutieuse du Vinâya Pitaka a été faite à Ceylan en 1875 après J.-C., par une convention des bhikkhus les plus érudits, sous la présidence de H. Sumangala, Pradhâna Sthavira.
320. Q. Y a-t-il eu des relations amicales dans l’intérêt du bouddhisme entre les peuples des pays bouddhistes du Sud et ceux des pays bouddhistes du Nord ?
A. En 1891, une tentative fructueuse fut menée pour obtenir des Pradhâna Nayakas des deux grandes divisions qu’ils acceptent quatorze propositions, incarnant les croyances bouddhistes fondamentales reconnues et enseignées par les deux divisions. Ces propositions, rédigées par le colonel Olcott, furent soigneusement traduites en birman, en cinghalais et en japonais, discutées une à une, adoptées à l’unanimité et signées par les moines en chef, puis publiées en janvier 1892.
321. Q. Avec quel bon résultat ?
A. En raison de la bonne compréhension qui existe actuellement, un certain nombre de bhikkhus et de samaneras japonais ont été envoyés à Ceylan et en Inde pour étudier le Pâlî et le Samskrit.
322. Q. Y a-t-il des signes que le Dharma du Bouddha gagne en popularité dans les pays non bouddhistes ?
R. Oui. Des traductions de nos livres les plus précieux paraissent, de nombreux articles sont publiés dans des revues, des magazines et des journaux, et d’excellents traités originaux d’auteurs renommés paraissent dans la presse. De plus, des conférenciers bouddhistes et non bouddhistes enseignent publiquement le bouddhisme devant de larges auditoires dans les pays occidentaux. La secte Shin Shu, composée de bouddhistes japonais, a même ouvert des missions à Honolulu, San Francisco, Sacramento et dans d’autres villes américaines.
323. Q. Quelles sont nos deux idées principales qui s’imposent principalement dans l’esprit occidental ?
A. Celles du Karma et de la Réincarnation. La rapidité de leur acceptation est très surprenante.
324. Q. Quelle est, croit-on, l’explication de cela ?
A. En raison de leur appel à l’instinct naturel de justice et de leur caractère manifestement raisonnable.
93:* Voir Annexe.