[ p. 259 ]
« Trop. » — Cette histoire a été racontée par le Maître alors qu’il était à Jetavana, à propos d’un Frère indiscipliné dont la propre histoire sera donnée dans le Neuvième Livre du Gijjha-jātaka [^171].
Le Maître le réprimanda en ces termes : « Comme aujourd’hui, autrefois tu étais indiscipliné, frère, ignorant les conseils des sages et des bons. C’est pourquoi tu es mort d’un javelot. » Ce disant, il raconta cette histoire du passé.
_____________________________
Un jour, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, le Bodhisatta naquit dans une famille d’acrobates. En grandissant, il devint un homme très sage et intelligent. D’un autre acrobate, il apprit la danse du javelot et voyageait avec son maître pour démontrer son talent. Or, ce maître connaissait la danse des quatre javelots, mais pas celle des cinq ; mais un jour, alors qu’il se produisait dans un village, ivre, il fit aligner cinq javelots et annonça qu’il les traverserait tous.
Le Bodhisatta dit : « Vous ne pouvez pas manier les cinq javelots, maître. Faites-vous en retirer un. Si vous essayez les cinq, vous serez transpercé par le cinquième et vous mourrez. »
« Alors, tu ne sais pas ce que je peux faire quand j’essaie », dit l’ivrogne. Sans prêter attention aux paroles du Bodhisatta, il traversa quatre javelots pour s’empaler sur le cinquième, telle la fleur de Bassia sur sa tige. Et il resta là, gémissant. Le Bodhisatta dit : « Cette calamité vient de ton mépris des conseils des sages et des bons. » Et il prononça cette strophe :
[431] Tu as trop essayé, même si c’était contre ma volonté ;
En terminant le quatrième, au cinquième vous êtes mort.
Ce disant, il souleva son maître de la pointe du javelot et accomplit dûment les derniers offices sur son corps.
_____________________________
Son histoire terminée, le Maître identifia la Naissance en disant : « Ce Frère indiscipliné était le maître de cette époque, et moi l’élève. »