« Rien n’est pire », etc. — Le Maître raconta cette histoire, alors qu’il résidait à Jetavana, à propos de l’alimentation du feu sacré. Les circonstances sont les mêmes que celles de la Naissance de Naṅguṭṭha relatée plus haut [1]. Les Frères, voyant ceux qui entretenaient ce feu, dirent au Bienheureux : « Seigneur, voici des ascètes touffus qui pratiquent toutes sortes de faux ascétismes. À quoi bon ? » « Il n’y a rien de bon à cela », dit le Maître. « Il est déjà arrivé que même des hommes sages aient imaginé quelque bien à alimenter le feu sacré, mais après avoir fait cela pendant longtemps, ils ont découvert qu’il n’y avait aucun bien à cela, et l’ont éteint avec de l’eau, et l’ont battu, battu avec des bâtons, sans même y prêter attention ensuite. » Puis il leur raconta une histoire.
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Il était une fois, alors que Brahmadatta était roi de Bénarès, le Bodhisatta naquit dans une famille de brahmanes. Vers l’âge de seize ans, son père et sa mère prirent son feu de naissance [2] et lui parlèrent ainsi : « Fils, veux-tu emporter ton feu de naissance dans les bois et y vénérer le feu ? Ou veux-tu apprendre les Trois Védas, te marier et vivre dans le monde ? » Il répondit : « Pas de vie mondaine pour moi : j’adorerai mon feu dans les bois et je prendrai le chemin du ciel. » Prenant alors son feu de naissance, il fit ses adieux à ses parents et entra dans la forêt, où il vécut dans une hutte de branches et de feuilles et vénéra le feu.
Un jour, il avait été invité quelque part où il reçut un présent de riz et de ghee. « Ce riz, pensa-t-il, je l’offrirai au Grand Brahma. » [44] Il emporta donc le riz chez lui et alluma le feu. Puis, en disant : « Avec ce riz, j’alimente la flamme sacrée », il le jeta sur le feu. À peine le riz fut-il tombé dessus, tout gras qu’il était, qu’une flamme féroce jaillit, embrasant son ermitage. Alors, le brahmane s’éloigna, terrifié, et s’assit à quelque distance. « Il ne faut pas avoir affaire aux méchants, dit-il ; et c’est ainsi que ce feu a brûlé la hutte que j’ai construite avec tant de peine ! » Et il répéta la première strophe :
« Rien n’est pire que la mauvaise compagnie ;
J’ai alimenté mon feu avec du riz et du ghee en abondance ;
Et voilà ! la cabane qui m’a tant fait peur
Pour le construire, mon feu a brûlé pour moi.
« J’en ai fini avec toi, faux ami ! » ajouta-t-il. Il versa de l’eau sur le feu, l’éteignit avec des bâtons, puis s’enfouit dans la montagne. Là, il tomba sur une biche noire léchant le visage d’un lion, d’un tigre et d’une panthère. Cela lui rappela qu’il n’y avait rien de mieux que de bons amis ; et il répéta la deuxième strophe :
« Rien n’est meilleur qu’une bonne compagnie ;
Je vois ici de bons offices d’amitié ;
[45] Voici le lion, le tigre et le pard—
La biche noire lèche le visage de tous les trois." [ p. 31 ] Avec ces réflexions, le Bodhisatta plongea dans les profondeurs des montagnes, et là il embrassa la vraie vie religieuse, cultivant les Facultés et les Accomplissements, jusqu’à ce qu’à la fin de sa vie il passe dans le ciel de Brahma.
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Après avoir prononcé ce discours, le Maître a identifié la Naissance : « En ces jours-là, j’étais l’ascète de l’histoire. »
29:2 N° 144. ↩︎
30:1 Cp. vol. i. no. 61, et 144, init.; un feu sacré était également allumé lors d’un mariage, destiné au sacrifice et constamment entretenu (Manu, 3. 67). De même, aujourd’hui, l’Agni-hotṛi du Kumaon commence le culte du feu à compter de la date de son mariage. Le feu sacré de l’autel du mariage est transporté dans un récipient en cuivre jusqu’à son foyer. Il est toujours maintenu allumé, et c’est de là que doit être allumé son bûcher funéraire (North Indian Notes and Queries, iii. 284). ↩︎