[ p. 59 ]
« Il est difficile de faire comme les hommes de bien », etc. — Le Maître raconta cette histoire lors de son séjour à Jetavana, à propos d’aumônes données en commun. Deux amis de Sāvatthi, jeunes gens de bonne famille, firent une collecte, fournissant tout le nécessaire pour le Bouddha et ses disciples. Ils les invitèrent tous, leur offrirent des dons pour sept jours et, le septième, leur offrirent tout ce dont ils avaient besoin. Le plus âgé d’entre eux salua le Maître et, assis à ses côtés, dit : « Seigneur, parmi les donateurs, certains ont donné beaucoup, d’autres peu ; mais que cela porte beaucoup de fruits pour tous. » Puis il offrit le don. Le Maître répondit : « En donnant ces choses au Bouddha et à ses disciples, vous, mes amis laïcs, avez accompli une grande action. Autrefois, les sages donnaient ainsi leurs dons et offraient ainsi leurs dons. » Puis, à sa demande, il raconta une histoire.
_____________________________
Il était une fois, alors que Brahmadatta était roi de Bénarès, le Bodhisatta naquit dans une famille de brahmanes de Kāsi. Grandi, il reçut une éducation complète à Takkasilā ; après quoi, il renonça au monde, embrassa la vie religieuse et partit vivre dans l’Himalaya avec un groupe de disciples. Il y vécut longtemps.
Ayant besoin de se procurer du sel et des assaisonnements, il partit en pèlerinage à travers la campagne et arriva à Bénarès. Là, il s’installa dans le parc du roi ; le lendemain matin, lui et sa compagnie allèrent mendier dans un village situé hors des portes. Les habitants lui firent l’aumône. Le lendemain, il alla en quête d’aumônes en ville. Tous furent heureux de lui faire l’aumône. Ils se rassemblèrent et firent une collecte ; ils en fournirent amplement à la bande d’anachorètes. Après la présentation, leur porte-parole offrit son présent en prononçant les mêmes mots. Le Bodhisatta répondit : « Ami, là où est la foi [1], aucun don n’est petit. » Et il lui rendit ses remerciements par les vers suivants : [86]
« Il est difficile de faire comme les hommes de bien, de donner comme ils peuvent donner,
Les hommes mauvais peuvent difficilement imiter la vie que mènent les hommes bons.
« Et ainsi, lorsque le bien et le mal disparaîtront de la terre,
Les méchants naissent en enfer, les bons naissent au paradis.
Ce fut là son action de grâce. Il resta dans ce lieu pendant les quatre mois de pluies, puis retourna dans l’Himalaya, où il pratiqua toutes les formes de méditation sacrée et, sans la moindre interruption, il les poursuivit jusqu’à rejoindre les armées célestes.
_____________________________
Lorsque ce discours fut terminé, le Maître identifia la Naissance : « À cette époque, dit-il, la compagnie du Bouddha était le corps des ascètes, et j’étais moi-même leur chef. »
59:1 Citta-pasādo. ↩︎