« J’ai vu beaucoup d’arbres », etc. — Le Maître raconta cette histoire alors qu’il résidait à Jetavana, à propos d’un frère qui était l’un des condisciples de l’Ancien Sāriputta, Capitaine de la Foi.
Cet homme, comme nous l’apprenons, [161] prenait soin de sa personne. Il refusait de manger des aliments trop chauds ou trop froids, de peur de se blesser. Il ne sortait jamais, de peur d’être blessé par le froid ou la chaleur ; et il refusait le riz trop cuit ou trop dur.
La Confrérie apprit combien il prenait soin de lui. Dans la Salle de la Vérité, ils en discutèrent tous. « Mon ami, quel habile frère Untel sait ce qui est bon pour lui ! » Le Maître entra et leur demanda de quoi ils parlaient, assis là, ensemble. Ils le lui expliquèrent. Puis il répliqua : [ p. 113 ] « Non seulement notre jeune ami prend soin de son bien-être maintenant, mais il était pareil autrefois. » Et il leur raconta une histoire du vieux monde.
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Il était une fois, sous le règne de Brahmadatta, roi de Bénarès, le Bodhisatta, devenu esprit des arbres dans une clairière, se rendit dans la forêt. Un oiseleur, muni d’un oiseau-appât, d’un nœud coulant et d’un bâton, s’en alla à la recherche d’oiseaux. Il se mit à suivre un vieil oiseau qui s’envola dans les bois pour tenter de s’échapper. L’oiseau ne lui laissa aucune chance de le prendre dans son piège, mais continua à s’élever et à se poser, encore et encore. L’oiseleur se couvrit alors de brindilles et de branches, et posa son nœud coulant et son bâton encore et encore. Mais l’oiseau, voulant le rendre honteux, fit entendre une voix humaine et répéta la première strophe :
« J’ai vu beaucoup d’arbres
Poussant dans le vert des bois :
Mais, ô Arbre, ils ne pouvaient pas faire
Des choses aussi étranges que toi !
En disant cela, l’oiseau s’envola et alla ailleurs. Une fois parti, l’oiseleur répéta le deuxième couplet : [162]
« Ce vieil oiseau, qui connaît le piège,
Le départ s’est envolé dans les airs ;
Sa cage s’est brisée,
Et il a parlé avec une voix humaine !
Ainsi parla l’oiseleur, et après avoir chassé à travers les bois, il prit ce qu’il put attraper et rentra chez lui.
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Lorsque le Maître eut terminé ce discours, il identifia la Naissance : « Devadatta était alors l’oiseleur, le jeune dandy était l’oiseau, et l’esprit de l’arbre qui a vu toute la chose, c’était moi-même. »