« Ô ami », etc. — C’est ce que le Maître raconta, lors d’un séjour à Veḷuvana, au sujet des tentatives de Devadatta pour l’imiter [1]. Lorsqu’il entendit parler de ces tentatives, le Maître dit : « Ce n’est pas la première fois que Devadatta se détruit en m’imitant ; la même chose s’est déjà produite. » Puis il raconta cette histoire.
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[ p. 114 ]
Il était une fois, alors que Brahmadatta était roi de Bénarès, le Bodhisatta prit la forme d’un pic. Il vivait dans un bois d’acacias et s’appelait Khadiravaniya, l’Oiseau du Bois d’Acacias. Il avait un compagnon nommé Kandagalaka, ou Bulbe Mange-Tout, qui se nourrissait dans un bois regorgeant de bons fruits.
Un jour, l’ami alla rendre visite à Khadiravaniya. « Mon ami est arrivé ! » pensa Khadiravaniya. Il le conduisit dans le bois d’acacias et picora les troncs jusqu’à ce que les insectes en sortent, qu’il donna à son ami. À chaque fois qu’on lui en donnait, l’ami les picorait et les mangeait, comme un gâteau au miel. En mangeant, la fierté monta dans son cœur. « Cet oiseau est un pic », pensa-t-il, « et moi aussi. Quel besoin ai-je d’être nourri par lui ? Je ne trouverai pas ma propre nourriture dans ce bois d’acacias ! » Alors il dit à Khadiravaniya :
« Ami, ne te donne pas de mal, je vais chercher ma propre nourriture dans le bois d’acacias. »
L’autre dit alors : « Tu appartiens à une tribu d’oiseaux qui trouve sa nourriture dans une forêt de cotonniers sans moelle et d’arbres aux fruits abondants ; mais l’acacia est plein de moelle et dur. S’il te plaît, ne fais pas cela ! »
« Quoi ! » s’écria Kandagalaka, « ne suis-je pas un pic ? » Il refusa d’écouter et se mit à picorer un tronc d’acacia. En un instant, son bec se brisa, ses yeux menaçaient de lui tomber de la tête, et sa tête se fendit. Ne pouvant se retenir à l’arbre, il tomba à terre en répétant le premier vers :
« Ô ami, quel est cet arbre épineux aux feuilles fraîches
Qui d’un seul coup m’a brisé le bec ?
Après avoir entendu cela, Khadiravaniya récita la deuxième strophe :
« Cet oiseau était bon pour le bois pourri
Et doux ; mais une fois qu’il a essayé,
Par un malheur, arbres difficiles à exploiter ;
Et il lui brisa le crâne et mourut.
[164] Ainsi parla Khadiravaniya ; et elle ajouta : « Ô Kandagalaka, l’arbre où tu t’es cassé la tête est dur et fort ! » Mais l’autre périt sur-le-champ.
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Lorsque le Maître eut terminé ce discours, il identifia la Naissance : « Devadatta était Kandagalaka, mais Khadiravaniya était moi-même. »
113:1 Voir ci-dessus, note au n° 208. ↩︎