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« Ce n’est pas le feu », etc. — Le Maître raconta cette histoire lors d’un séjour à Jetavana, à propos d’un homme qui désirait ardemment son ancienne épouse. Le Maître demanda à ce Frère : « Est-il vrai, Frère, ce que j’ai entendu dire, que tu es malade d’amour ? » « Oui, Monsieur. » « De qui ? » « De ma défunte épouse. » Alors le Maître lui dit : « Cette femme, Frère, t’a causé du tort. Il y a longtemps, par son intermédiaire, tu as failli être rôti à la broche, mais des hommes sages t’ont sauvé la vie. » Puis il raconta une histoire du passé.
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Il était une fois, lorsque Brahmadatta était roi de Bénarès, le Bodhisatta était son aumônier. Des pêcheurs retirèrent un poisson pris dans leur filet et le jetèrent sur le sable brûlant en disant : « Nous allons le cuire dans les braises et le manger. » Ils aiguisèrent alors une broche. Et le poisson fondit en larmes sur sa compagne et prononça ces deux vers :
« Ce n’est pas le feu qui me brûle, ni la broche qui me fait mal ;
Mais l’idée que mon compagnon puisse me traiter d’amant infidèle.
« C’est la flamme de l’amour qui me brûle et remplit mon cœur de douleur ;
La mort n’est pas le dû de l’amour ; ô pêcheurs, libérez-moi à nouveau !
[179] À ce moment, le Bodhisatta s’approcha de la rive du fleuve ; et entendant la plainte du Poisson, il s’approcha des pêcheurs et leur fit libérer le Poisson.
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Ce discours terminé, le Maître déclara les Vérités et identifia la Naissance : à la conclusion des Vérités, le Frère amoureux atteignit le Fruit du Premier Sentier : « L’épouse était en ce temps-là la compagne du poisson, le Frère amoureux était le poisson, et j’étais moi-même l’aumônier. »