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« Ce doute, mon père », etc. — Cette histoire que le Maître raconta alors qu’il résidait à Jetavana, concernant la séduction d’un jeune homme par une jeune fille grossière. L’incident qui a conduit à cette histoire sera relaté dans la Naissance de Cullanāradakassapa. [1]
Il était une fois, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, le Bodhisatta naquit dans une famille de brahmanes. Ayant grandi et appris tous les arts à Takkasilā, sa femme mourut. Il adopta la vie religieuse et partit avec son fils vivre dans l’Himalaya. Là, laissant son fils dans un ermitage, il partit cueillir toutes sortes de fruits. À cette époque, alors que des brigands harcelaient un village frontalier et partaient avec leurs prisonniers, une jeune fille se réfugia dans cet ermitage [148] et, par ses séductions, corrompit la vertu du jeune homme. Elle lui dit : « Viens, partons. »
« Laissez d’abord mon père revenir, dit-il, et après l’avoir vu, j’irai avec vous. »
« Eh bien, quand tu l’auras vu, viens à moi », dit-elle. Et, sortant, elle s’assit au milieu de la route. Le jeune ascète, lorsque son père fut arrivé, prononça la première strophe :
Ce doute, mon père, résolvez-le pour moi, je vous prie ;
Si je m’égare dans un village de ce bois,
Hommes de quelle école de morale, ou de quelle secte
Dois-je agir avec la plus grande sagesse envers mes amis ?
Alors son père, pour l’avertir, répéta trois strophes :
Celui qui peut gagner ta confiance et ton amour,
Je peux faire confiance à ta parole et faire preuve de patience avec toi,
En pensées, en paroles et en actes, je n’offenserai jamais.
Prends-le dans ton cœur et attache-toi à lui comme à un ami.
Aux hommes capricieux comme les singes
Et si tu te trouves instable, ne sois pas enclin,
Même si ton sort doit être confiné à un désert solitaire.
[149] En entendant cela, le jeune ascète dit : « Cher père, comment trouverai-je un homme possédant ces vertus ? Je n’irai pas. Avec toi seul je vivrai. » Et ce disant, il retourna sur ses pas. Son père lui enseigna alors les rites préparatoires à la méditation mystique. Et le père et le fils, sans abandonner l’extase religieuse, furent destinés à naître dans le monde de Brahma.
Le Maître, sa leçon terminée, identifia ainsi la Naissance : « À cette époque, le jeune homme et la jeune fille étaient les mêmes que dans l’histoire ultérieure. L’ascète, c’était moi. »
98:1 N° 477, Vol. iv. ↩︎