« Voici ! Nous voici couchés », etc. — Le Maître, alors qu’il vivait à Jetavana, raconta cette histoire concernant un vieux prêtre. L’histoire a déjà été racontée en détail dans la Naissance de Sālaka. [^77] Dans cette version également, le vieil homme, après avoir ordonné un jeune villageois, l’insulte et le frappe. Le jeune homme s’échappe et retourne dans le monde. [198] Le vieil homme l’admet une fois de plus dans les ordres et agit exactement comme auparavant. Le jeune homme, après être revenu au monde pour la troisième fois, lorsqu’on le sollicita à nouveau, refusa même de regarder le vieil homme en face. On discuta de la question dans la Salle de la Vérité : comment un certain ancien ne pouvait vivre ni avec son novice ni sans lui, tandis que le garçon, après avoir constaté le caractère capricieux du vieil homme, étant un jeune homme sensible, ne voulait même pas le regarder. Le Maître vint [ p. 131 ] et demanda quel était le sujet de la discussion. Lorsqu’on le lui raconta, il répondit : « Non seulement maintenant, frères, mais autrefois aussi ce même jeune homme était un novice sensible qui, après avoir observé les défauts de l’ancien, ne voulait même pas le regarder. » Et ce disant, il raconta une histoire du passé.
Il était une fois, sous le règne de Brahmadatta, roi de Bénarès, le Bodhisatta naquit dans la famille d’un marchand de blé. Devenu adulte, il gagna sa vie en vendant du blé.
Un charmeur de serpents attrapa un singe et l’entraîna à jouer avec un serpent. Lorsqu’une fête fut proclamée à Bénarès, il laissa le singe chez le marchand de blé et erra pendant sept jours, se moquant du serpent. Pendant ce temps, le marchand nourrissait le singe de nourriture dure et molle. Le septième jour, le charmeur de serpents s’enivra des réjouissances de la fête. Il revint et frappa le singe trois fois avec un morceau de bambou. Il l’emmena ensuite dans un jardin, l’attacha et s’endormit. Le singe se détacha de sa chaîne et grimpa à un manguier, s’y assit et mangea les fruits. À son réveil, le charmeur de serpents vit le singe perché sur l’arbre et pensa : « Je dois l’attraper en le cajolant. » Et, tout en discutant avec lui, il répéta la première strophe :
Voici ! nous sommes couchés ici, ma jolie,
Comme un joueur qui perd ses dés.
Laissez tomber quelques mangues : eh bien, nous le savons,
Nous devons notre vie à tes ruses.
Le singe, en entendant cela, prononça les versets restants :
Tes louanges, ami, sonnent sans signification ;
Un joli singe n’a jamais été trouvé.
[199] Qui dans les magasins, quand il est ivre, je prie,
Est-ce qu’on m’a affamé et battu à mort aujourd’hui ?
Quand moi, charmeur de serpents, je me souviens
Le lit de douleur où je me suis allongé,
Même si je devais un jour être roi,
Aucune prière de ma part ne devrait m’arracher ce bienfait,
Je me souviens de ta cruauté.
Mais si l’on sait qu’un homme vit
Le contenu à la maison est susceptible de donner,
Et les sources de race douce, les sages
C’est avec eux que devraient se former les liens les plus étroits.
Avec ces mots, le singe se perdit dans une foule de ses congénères. [1]
Le Maître termina ici sa leçon et identifia la Naissance : « À cette époque, le vieil homme était le charmeur de serpents, le novice était le singe, et moi-même j’étais le marchand de blé. »
130:1 Voir n° 249, vol. ii. ↩︎