« Qui a eu son ami », etc.—C’était une histoire racontée par le Maître, alors qu’il vivait dans la Bambouseraie, en référence à un dicton selon lequel Devadatta ne pouvait même pas inspirer l’alarme.
Lorsque Brahmadatta régnait à Bénarès, le Bodhisatta naquit dans la famille d’un villageois. Jeune, il jouait avec d’autres garçons au pied d’un banian, à l’entrée du village. Un vieux médecin pauvre, sans expérience, s’était alors rendu à cet endroit et aperçut un serpent endormi dans la fourche d’un arbre, la tête rentrée. Il pensa : « Il n’y a rien à gagner au village. Je vais amadouer ces garçons et les faire mordre par le serpent, et je gagnerai ainsi quelque chose pour les avoir soignés. » Il dit alors au Bodhisatta : « Si tu voyais un jeune hérisson, le saisirais-tu ? » « Oui, je le ferais », répondit-il.
[203] « Voyez, en voici un qui est couché dans la fourche de cet arbre », dit le vieil homme.
Le Bodhisatta, ignorant qu’il s’agissait d’un serpent, grimpa à l’arbre et le saisit par le cou. Mais lorsqu’il comprit que c’était un serpent, il ne le laissa pas se retourner contre lui. Au contraire, l’empoignant fermement, il le jeta précipitamment. Il tomba sur le cou du vieux docteur et, s’enroulant autour de lui, il le mordit si violemment 1 que ses dents s’enfoncèrent dans sa chair. Le vieil homme tomba raide mort sur place, et le serpent prit la fuite. Les gens se rassemblèrent autour de lui, et le Grand Être, exposant la Loi à la multitude assemblée, répéta ces vers :
Qui a fait saisir son ami
Un serpent mortel, comme un hérisson, s’il vous plaît,
Par la morsure du serpent a été tué
Comme quelqu’un qui veut faire du mal à son prochain.
Celui qui frappe est prêt
L’homme qui ne riposte plus jamais,
Est frappé et se couche bas,
Même ce coquin a été gravement blessé par un coup mortel.
Donc de la poussière qui devrait être jetée
Contre le vent, on souffle en arrière dans le visage ;
Et mal conçu pour l’un
Celui qui est saint et qui ne commet aucun mal,
Enfin sur la tête du fou
Recul, comme de la poussière lorsqu’elle est projetée contre l’explosion.
Le Maître termina ici sa leçon et identifia la Naissance : « À cette époque, le pauvre vieux docteur était Devadatta, le jeune sage était moi-même. »