[ p. 136 ]
_« Quel était le mal ? », etc. — Cette histoire, racontée par le Maître à Jetavana, concerne un frère indiscipliné. L’incident qui a donné naissance à cette histoire se trouve dans la Naissance de Mahāmittavinda.
Or, ce Mittavindaka, jeté à la mer, se montra très cupide et, allant plus loin encore, il se rendit dans un lieu de tourment habité par des êtres condamnés à l’enfer. Il pénétra dans l’enfer d’Ussada, le prenant pour une cité, et là, une roue aussi tranchante qu’un rasoir fut fixée sur sa tête. Le Bodhisatta, sous la forme d’un dieu, partit alors en mission auprès d’Ussada. En le voyant, Mittavindaka répéta la première strophe sous forme d’interrogation :
Quel mal ai-je fait,
Afin de provoquer la malédiction du ciel,
Que ma pauvre tête soit un jour
Avec la roue tournante de la torture déchirée ?
[207] Le Bodhisatta, en entendant cela, prononça la deuxième strophe :
Abandonnant les foyers de joie et de bonheur,
Ce orné de perles, de cristal ceci,
Et des salles d’or et d’argent brillant,
Qu’est-ce qui t’a amené dans cette scène sombre ?
Alors Mittavindaka répondit dans une troisième strophe :
« J’y trouverai des joies bien plus complètes
Que tout ce que ces pauvres mondes peuvent montrer.
C’est cette pensée qui s’est avérée être mon fléau.
Et m’a amené à cette scène de malheur.
Le Bodhisatta répéta alors les strophes restantes :
De quatre à huit, puis à seize, et ainsi de suite
À trente-deux ans, l’avidité insatiable grandit.
Ainsi, toujours et encore, âme avide, tu étais conduite
Jusqu’à ce que tu sois condamné à porter cette roue sur ta tête.
Ainsi tous, poursuivant un désir cupide,
Toujours insatiables, mais de plus en plus exigeants :
Ils empruntent le chemin de plus en plus large de l’appétit,
Et, comme toi, portent cette roue sur leur tête.
[ p. 137 ]
Mais alors que Mittavindaka parlait encore, la roue s’abattit sur lui et l’écrasa, l’empêchant de prononcer un mot. L’être divin retourna alors directement à sa demeure céleste.
[208] Le Maître, sa leçon terminée, identifia la Naissance : « À cette époque, le Frère indiscipliné était Mittavindaka, et j’étais moi-même l’être divin. »
136:1 Voir les numéros 41, 82, 104, vol. i., et Divyāvadāna, p. 603. ↩︎