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« Comment les vieux vont-ils ? », etc. — Le Maître raconta cela lorsqu’il habitait à Jetavana, à propos d’un Frère qui soutenait sa mère.
Il était une fois, alors que Brahmadatta régnait à Bénarès, le Bodhisatta naquit d’un vautour. Devenu adulte, il enferma ses parents, désormais âgés et à la vue affaiblie, dans une grotte de vautours et les nourrit en leur apportant de la viande de vache et autres. À cette époque, un chasseur posait des pièges à vautours tout autour d’un cimetière de Bénarès. Un jour, le Bodhisatta, en quête de chair, arriva au cimetière et se prit le pied dans les pièges. Il ne pensa pas à lui-même, mais se souvint de ses vieux parents. « Comment mes parents vivront-ils maintenant ? Je pense qu’ils mourront, ignorant que je suis pris, impuissant et démuni, à dépérir dans cette grotte de la colline. » C’est ainsi qu’il prononça la première strophe, se lamentant :
Comment les anciens vont-ils se débrouiller désormais dans la grotte de la montagne ?
Car je suis pris dans un piège, esclave cruel de Nilīya.
[331] Le fils d’un chasseur, l’entendant se lamenter, prononça la deuxième strophe, le vautour la troisième, et ainsi de suite alternativement :
Vautour, quelles étranges lamentations de toi parviennent à mes oreilles ?
Je n’ai jamais entendu ou vu un oiseau prononcer un langage humain.
Je m’occupe de mes parents âgés dans une grotte de montagne,
Comment les vieux vont-ils faire maintenant que je suis devenu ton esclave ?
Un vautour charognard observe à travers cent lieues de terre ;
Pourquoi ne voyez-vous pas un piège et un filet si proches ?
Quand la ruine s’abat sur un homme et que le destin exige sa mort,
Il ne parvient pas à voir un piège ou un filet bien qu’il soit si proche.
Va, prends soin de tes vieux parents dans leur grotte de montagne,
Va leur rendre visite en paix, tu as de moi le congé que tu désires.
Ô chasseur, que le bonheur soit à toi, avec tous tes proches.
Je m’occuperai de la grotte de montagne de mes vieux parents.
Alors le Bodhisatta, libéré de la peur de la mort, rendit grâce avec joie et, prononçant une dernière strophe, prit sa bouchée de viande, s’en alla et la donna à ses parents.
Après la leçon, le Maître déclara les Vérités et identifia la Naissance : — Après les Vérités, le Frère fut établi dans la réalisation du Premier Sentier : — [332] « À cette époque, le chasseur était Channa, les parents étaient des parents du roi, le roi-vautour moi-même. »