[ p. 287 ]
[^141]
[483] « Formé de rondins bruts » ; etc. — Cette histoire que le Maître raconta à Jetavana au sujet d’un frère désobéissant. Il était, dit-on, de naissance noble, et bien qu’ordonné dans la doctrine qui mène au salut, il fut admonesté par ses bienfaiteurs, maîtres, enseignants et condisciples à cet effet : « Ainsi devez-vous avancer et ainsi reculer ; ainsi regarder ou vous détourner des objets ; ainsi le bras doit être tendu ou tiré en arrière ; ainsi doivent être portés les vêtements intérieurs et extérieurs ; ainsi doit être tenu le bol, et lorsque vous avez reçu suffisamment de nourriture pour soutenir la vie, après un examen de conscience, ainsi devez-vous la partager, en gardant la porte des sens ; en mangeant, vous devez être modéré et faire preuve de vigilance ; vous devez reconnaître tels et tels devoirs envers les frères qui entrent ou sortent du monastère ; tels sont les quatorze [^172] ensembles de devoirs sacerdotaux et les quatre-vingts grands devoirs à dûment accomplis ; Ce sont les treize [1] pratiques de Dhuta ; toutes doivent être scrupuleusement accomplies. » Pourtant, il était désobéissant et impatient, et ne recevait pas les instructions avec respect, refusant de les écouter, disant : « Je ne trouve rien à redire en toi. Pourquoi me parles-tu ainsi ? Je saurai ce qui est pour mon bien et ce qui ne l’est pas. » Alors, les Frères, apprenant sa désobéissance, s’assirent dans la Salle de la Vérité, racontant ses fautes. Le Maître vint leur demander de quoi ils discutaient, puis fit venir le Frère et dit : « Est-il vrai, Frère, que tu sois désobéissant ? » Et lorsqu’il confessa que c’était vrai, le Maître dit : « Pourquoi, Frère, après avoir été ordonné dans une doctrine si excellente qui mène au Salut, n’écoutes-tu pas la voix de tes bienfaiteurs ? Autrefois aussi, tu désobéissais à la voix des sages et tu fus réduit en miettes par le vent de Veramba. » Et il raconta ainsi une histoire du passé.
Il était une fois un jeune vautour, le Bodhisatta, qui prit vie sur la montagne des Vautours. Son fils, Supatta, le roi des vautours, [ p. 288 ], était fort et vigoureux. Il avait une suite de milliers de vautours et nourrissait les oiseaux parents. Grâce à sa force, il pouvait voler très loin. Son père le réprimanda et lui dit : « Mon fils, tu ne dois pas dépasser tel ou tel point. » Il répondit : « Très bien. » Mais un jour de pluie, il s’envola avec les autres vautours. Laissant les autres derrière lui, dépassant la limite prescrite, il arriva à portée du vent Veramba et fut réduit en miettes.
Le Maître, dans sa Sagesse Parfaite, pour illustrer cet incident, prononça ces versets :
Formé de rondins bruts, un ancien chemin menait
À des hauteurs vertigineuses, où un jeune vautour se nourrissait
Les parents oiseaux. Vigoureux et puissants d’ailes
Il leur apportait souvent de la graisse de serpents ;
Et quand son père le vit voler haut
Et s’aventurant au loin, il criait ainsi :
« Mon fils, quand tu pourras scruter depuis ton poste d’observation
La sphère arrondie de la Terre est entourée par l’océan,
N’allez pas plus loin, mais revenez directement, je vous prie.
Alors ce roi des oiseaux s’enfuirait sur son chemin,
Et se penchant sur la terre, avec une vue perçante
Il a vu ci-dessous la forêt et la hauteur de la montagne :
Et la terre, comme son père l’a décrit, apparaîtrait
Au milieu de la mer environnante, une sphère arrondie.
Mais lorsqu’il eut dépassé ces limites,
Aussi fort qu’il soit, un oiseau peut être une explosion déchaînée.
L’a emporté vers une mort prématurée,
Impuissant à faire face au souffle ardent du vent de tempête.
[485] Ainsi l’oiseau par sa désobéissance a prouvé
Fatal pour ceux qui dépendent de son amour :
Ainsi périssent tous ceux qui méprisent la vieillesse
Se moquer des avertissements prononcés par le sage,
Alors que le jeune vautour défiait la voix de la Sagesse
Et il méprisait les limites fixées pour limiter son orgueil.
[486] « C’est pourquoi, frère, ne sois pas comme ce vautour, mais obéis aux ordres de ceux qui te souhaitent du bien. » Et, ainsi averti par le Maître, il devint dès lors obéissant.
Le Maître, sa leçon terminée, identifia la Naissance : « Le vautour désobéissant d’alors est maintenant le Frère désobéissant. Le vautour parent, c’était moi. »
287:1 Voir n° 381 supra. ↩︎