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« Voilà ! D’innombrables arbres », etc. — Le Maître résidant à Jetavana raconta cette histoire concernant la région de Verañjā [^179]. Lorsque le Maître, après avoir passé la saison des pluies à Verañjā, arriva à Sāvatthi en temps voulu, les Frères de la Salle de Vérité engagèrent une discussion en disant : « Seigneurs, un Tathāgata, un kshatriya et un Bouddha délicatement nourris, bien que doté de pouvoirs surnaturels, resta trois mois chez lui à l’invitation d’un brahmane de Verañjā, et lorsque, à cause de la tentation de Māra, il ne reçut pas une seule aumône de la part du brahmane, même un seul jour, il abandonna toute cupidité et, demeurant au même endroit pendant trois mois, vécut d’eau et d’un peu de farine de racines moulues. [4951 Ô nature satisfaite des Tathāgatas ! » Lorsque le Maître arriva et, après s’être renseigné sur la nature de leur discussion, il dit : « Il n’est pas étonnant, Frères, qu’un Tathāgata ait maintenant perdu toute convoitise, puisqu’autrefois, né sous forme animale, il avait renoncé à la convoitise. » Il raconta ensuite une histoire du passé. L’histoire entière va maintenant être relatée en détail, exactement de la même manière que dans le récit précédent.
Voici d’innombrables arbres, tous verts et fructueux !
Pourquoi, perroquet, t’accroches-tu à ce pauvre arbre desséché ?
Pendant de longues années, nous avons savouré les fruits succulents qu’il portait,
Et même s’il n’en a plus aujourd’hui, il devrait néanmoins réclamer notre attention.
Il ne donne ni feuilles ni fruits, hélas ! l’arbre est mort :
Pourquoi blâmer tes semblables oiseaux, s’ils ont tous fui ?
Ils l’aimaient pour ses fruits, et maintenant qu’il n’en a plus,
Pauvres imbéciles égoïstes ! Leur amour et leur gratitude ont disparu.
Je reconnais ta gratitude, ton amour véritable et constant,
Une vertu aussi certaine que celle-ci, les sages l’approuveront toujours.
Je t’offre, ô oiseau, tout ce que tu veux comme choix ;
Dis-moi, je t’en prie, de quel bienfait ton cœur se réjouirait-il le plus ?
Que cet arbre allumé porte à nouveau des feuilles fraîches et des fruits ;
Je serais heureux comme ils obtiennent ce trésor.
Alors l’arbre près de Sakka fut saupoudré d’ambroisie,
Et les branches poussèrent avec une ombre rafraîchissante, aussi belles qu’avant.
Que Sakka et tous ceux qu’il aime soient bénis,
Comme je suis heureux de voir aujourd’hui ce spectacle joyeux.
Ainsi l’arbre fut rendu fructueux par le choix reconnaissant du perroquet,
Et Sakka et sa reine dans les bosquets de Nandana se réjouissent.
[496] Le Maître, sa leçon terminée, identifia la Naissance : « En ces jours-là, Sakka était Anuruddha, le roi des perroquets était moi-même. »
[^182] : 294 : 1 Voir Vinaya, Pār. i. 1-4.