[p. lii]
1. 1770. Art. dans Brittische theol. Magazine (?); voir Köstlin ci-dessous, 13.
2. 1773. Woide (CG). Art. dans Journal des Savants (Paris).
3. 1778. Woide (CG). Art. dans Beyträge zur Beförderung theologischer und andrer wichtigen Kenntnisse de JA Cramer (Kiel u. Hamburg), iii. 82 et suiv.
C’est sous la direction de W. que le Nouveau Testament, d’après le texte du célèbre Codex Alexandrinus, fut édité en caractères onciaux imitant ceux du manuscrit, en 1786. Dans une annexe à ce grand projet, en 1799 (voir ci-dessous, 5), il ajouta certains fragments du Nouveau Testament en dialecte thébaïco-copte, ainsi qu’une dissertation sur la version copte du Nouveau Testament. La date du CA est généralement attribuée au Ve siècle et, à l’exception du Codex Vaticanus et du Codex Sinaiticus, parfois attribués au IVe siècle, il s’agit du plus ancien manuscrit existant du Nouveau Testament. Il est donc intéressant de citer l’opinion de W., extraite des Beiträge, sur la date du manuscrit du PS, prêté à ce savant méticuleux par le Dr Askew et recopié intégralement :
Il s’agit d’un manuscrit très ancien, in-4 sur parchemin, en caractères onciaux grecs, moins ronds que ceux du manuscrit alexandrin de Londres et du manuscrit de Claromontain à Paris [Codex Regius Parisiensis, également un texte alexandrin]. Les caractères du manuscrit [PS] sont un peu plus longs et plus anguleux, ce qui me permet de les considérer comme plus anciens que ces deux derniers manuscrits, dans lesquels les lettres êta, thêta, omicron, rho et sigma sont beaucoup plus rondes.
Ainsi, W. daterait le manuscrit vers la fin du IVe siècle.
4. 1794. Buhle (JG). Literarischer Briefwechsel von Johann David Michaelis (Leipzig), 3 vol., 1794-96, iii. 69.
À la date de 1773 figure une lettre de Woide à Michaelis, dans laquelle il affirme, à propos du Codex PS, qu’Askew l’avait trouvé par hasard dans une librairie. Suit une description du manuscrit.
[p. liii]
5. 1799. Woide (CG). Appendice ad Editionem Novi Testamenti Græci e Codice MS. Alexandrin. . . cum Dissertatione de Versione Bibliorum Ægyptiaca quibus subjictur Codicis Vaticani Collatio (Oxford), p. 137.
W. donne la date du Codex PS vers le IVe siècle et considère que l’auteur de l’original grec était Valentin.
6. 1812. Münter (F.). Odæ Gnosticæ Salomoni Tributæ, Thebaice et Latine, Prefatione et Adnotationibus philologicis illustratæ; (Hafnie).
L’évêque Münter, un érudit danois, a probablement tiré son texte de l’exemplaire de Woide. Son bref pamphlet n’a pas d’importance particulière ; néanmoins, c’est uniquement sur ces quelques extraits, les cinq Odes de Salomon, que, à l’exception de Dulaurier, les érudits se sont forgé leur opinion sur le PS jusqu’à la publication de la traduction de Schwartze en 1851. Münter estimait que le traité original datait du IIe siècle. Pour les Odes de Salomon, voir ci-dessous, pp. 49, 53 et 60.
7. 1838. Dulaurier (É.). Art. dans Le Moniteur (27 septembre).
8. 1843. Matière (J.). Histoire Critique du Gnosticisme et de son Influence sur les Sectes religieuses et philosophiques des six premiers Siècles de l’Ère chrétienne (Paris), 2e éd., ii. 41 ss., 350 ss. La première édition parut en 1828 et ne contient aucune référence à PS. Dans la traduction allemande de Dörner, les références sont ii. 69 et suiv. et 163 et suiv.
M. rejette la paternité de Valentin, bien qu’il se fonde entièrement sur Woide. Il situe vaguement la date du traité original entre la fin du IIe et la fin du Ve siècle, mais ne se prononce pas sur l’école à laquelle il appartient (p. 352).
9. 1847. Dulaurier (É.). Art. dans le Journal Asiatique, 4e série, tom. ix., juin, pp. 534-548, ‘Notice sur le Manuscript copte-thébain, intitulé La Fidèle Sagesse ; et sur la Publication projetée du Texte et de la Traduction française de ce Manuscript.’
D. avait préparé une traduction du PS. Il écrit : « La traduction de la Pistis Sophia et le glossaire qui la complète sont terminés et seront envoyés à l’imprimeur lorsque je me serai convaincu d’avoir rempli les exigences que cette tâche impose, compte tenu de l’état actuel de la science et de mes propres capacités. Le manuscrit d’après lequel j’ai fait ma traduction est une copie que j’ai prise de l’original, pendant mon séjour en Angleterre en 1838-1840, lorsque j’ai été chargé par MM. de
[p. liv]
[paragraphe continue] Salvandy et Villemain, ministres successifs de l’Instruction publique, avec mission de se rendre à Londres pour étudier ce curieux monument. » (p. 542). D., cependant, n’a pas publié ses travaux, et je n’ai pas encore trouvé trace du sort de son manuscrit. Il attribue le traité à Valentin.
10. 1851. Schwartze (MG). Pistis Sophia, Opus Gnosticum Valentino adjudicatum, et Codice Manuscripto Coptico Londinensi descriptum. Latine vertit MG Schwartze, édité JH Petermann (Berlin).
En 1848, Schwartze réalisa une copie du Codex à Londres, mais mourut malheureusement avant d’avoir achevé ses travaux sur le PS. La traduction manuscrite qu’il laissa contenait un certain nombre de blancs et de passages qu’il avait l’intention de compléter et de corriger. Son ami Petermann se limita dans ses notes à des corrections verbales et à des suggestions de variantes. Il en résulte une traduction sans les notes du traducteur et sans un mot d’introduction. P. affirme que la tâche d’édition fut si ardue qu’il souffrit fréquemment de vertiges. Malgré de nombreuses imperfections, cette première édition est considérée comme « une réussite exceptionnelle ». S. considère que le traité original, comme le montre le titre de son ouvrage, a été écrit par Valentinus ; mais P. est d’avis qu’il s’agit de l’œuvre d’un Ophite et promet d’exposer longuement ses arguments dans un traité qui n’a malheureusement jamais vu le jour. Une critique de l’ouvrage de S. parut dans le Journal des Savants de 1852 (p. 333).
11. 1852. Bunsen (CCJ). Hippolytus et seine Zeit, Anfänge et Aussichten des Christenthums et der Menschheit (Leipzig), i. 47, 48. Hippolytus et son âge (Londres, 1852), i. 61, 62.
« Grands étaient donc mes espoirs en 1842, que l’ancien manuscrit copte du British Museum, inscrit Sophia, puisse être une traduction, ou du moins un extrait, de ce manuel perdu de gnosticisme [l’ouvrage cité par Hippolyte, sub Valent.] : mais malheureusement, les travaux précis et dignes de confiance de ce patient et consciencieux érudit copte, le Dr Schwartze, si tôt enlevés de nous, m’ont prouvé (car j’ai vu et lu son manuscrit, qui, je l’espère, paraîtra bientôt), que ce traité copte est une ramification des plus insignifiantes (je l’espère, purement copte) de l’hérésie marcosienne, du mysticisme le plus récent et le plus stupide sur les lettres, les sons et les mots. »
[p. lv]
La théorie marcosienne de B. a été partiellement reprise par Legge (ci-dessous, 57), mais elle n’est soutenue par personne d’autre, et nous doutons que B. ait pu lire le manuscrit de Schwartze avec une grande attention.
12. 1853. Baur (FC). Das Christenthum et die christliche Kirche der drei ersten Jahrhunderte (Tübingen), notes aux pages 185, 186 et 205, 206.
B. a manifestement ajouté ces notes au dernier moment avant la publication. À la page 206, il penche pour une origine ophite.
13. 1854. Köstlin (KR). Deux arts. dans Theologische Jahrbücher de Baur et Zeller (Tübingen), xiii. 1-104 et 137-196, ‘Das gnostische System des Ruches Pistis Sophia.’
K. fut le premier à procéder à une analyse exhaustive du contenu du traité, notamment pour exposer le système de la Pse. Ses travaux furent ensuite repris par Lipse dans son Dictionnaire de biographie chrétienne de Smith et Wace (ci-dessous, p. 20). Il le date de la première moitié du IIIe siècle et pense qu’il est d’origine ophite. Dans une note de la page 1, K. écrit :
« Le manuscrit d’où est tiré cet ouvrage appartient à la collection de manuscrits rassemblés par le Dr Askew de Londres au cours de ses voyages en Italie et en Grèce, dont le Das Brittische theol. Magazin (Revue théologique britannique) de l’année 1770 (vol. I, partie 4, p. 223) donne plus de détails. »
Nous ignorons tout de ces voyages, et le catalogue du British Museum ne contient aucun magazine de ce genre. Le Theological Repository de 1770 ne contient aucune information à ce sujet ; et aucune permutation de noms ne permet de résoudre le mystère. Très peu de magazines étaient publiés à cette époque reculée, si bien que le choix est limité.
14. 1856. Une traduction anonyme dans le Dictionnaire des Apocryphes de Migne, tom. je. application. partie. ii. coll. 1181-1286 ; ce tome forme le vol. XXII. de sa troisième Encyclopédie Théologique.
La traduction est un travail lamentable, plus souvent une simple paraphrase de la version de Schwartze qu’une traduction ; on y trouve également de fréquentes omissions, parfois jusqu’à 40 pages du texte de Schwartze ; par exemple, pp. 18, 19, 36 et suivantes, 50, 51, 72, 73, 86-90, 108-135, 139, 157-160, 162, 171, 179, 180, 184-186, 221-243, 245-255, 281-320, 324-342. Ce ne sont là que quelques-unes des omissions ; mais il y en a bien d’autres. Elle est donc totalement inutile à l’étudiant. L’anonyme [p. lvi] L’auteur suggère vaguement une date tardive pour le traité en raison de la nature compliquée du système.
15. 1860. Lipse (RA). Art. ‘Gnosticismus’, dans l’Encyclopädie d’Ersch et Gruber, publiée séparément à Leipzig, 1860, pp. 95 et suivantes et 157 et suivantes.
L. considère le PS comme un traité égypto-ophite et, avec Köstlin, le date de la première moitié du IIIe siècle. Voir son Art. dans Dict. of Christ. Biog. (1887).
16. 1875-1883. The Palæographical Society, Fac-similés de manuscrits et d’inscriptions, série orientale, éd. par William Wright (Londres).
Planche XLII. L’éditeur précise que l’original est postérieur à Valentin et situe le manuscrit au VIIe siècle. Le texte est analysé avec soin d’un point de vue technique, et le fac-similé est du f. 11 a.
17. 1877. Jacobi (H.). Art. « Gnosis », dans la Theolog. Real Encyclopädie de Herzog (Leipzig), 2e éd., 1888 ; Traduction (New York), 1882, 1883.
J. croit en une origine Ophite.
18. 1887. King (CW). The Gnostics and their Remains, Ancient and Mediæval (Londres), 2e éd. La première éd. est parue en 1864, mais ne contient aucune référence à PS
K. considère le PS comme la relique la plus précieuse du gnosticisme. Outre de nombreuses références disséminées dans le volume, on trouve des traductions de Schwartze des pages 227-239, 242-244, 247-248, 255-259, 261-263, 282-292, 298-308, 341, 342, 358 et 375. K. ne se prononce ni sur la date ni sur l’auteur.
19. 1887. Amélineau (E.). Essai sur le Gnosticisme égyptien, ses Développements et son Origine égyptienne, dans Annales du Musée Guimet (Paris), xiv.
Voir la troisième partie pour le système de Valentin et de PS, pp. 166-322.
20. 1887. Lipsius (RA). Art. ‘Pistil Sophia’, dans Smith et Wace’s Dict. of Christ. Biog. (Londres), iv. 405-415.
Une étude toujours précieuse. « Nous pouvons nous considérer comme justifiés d’attribuer (avec Petermann et Köstlin) le livre Pistis Sophia à l’un des grands groupes de sectes ophites, bien que le système qu’il contient ne soit identique à aucun des autres systèmes ophites que nous connaissons. » La suggestion de L. selon laquelle la Pistis Sophia pourrait être indirectement l’une des sources de la religion manichéenne est importante. Quoi qu’il en soit, [p. lvii] « on peut supposer comme probable que le livre Pistis Sophia a été écrit avant l’époque du système manichéen, et donc avant 270 apr. J.-C. De plus, comme le système qu’il contient est évidemment plus récent que les autres systèmes ophites que nous connaissons, nous devrons, avec Köstlin, en attribuer la composition à la première moitié du IIIe siècle. » (p. 414b).
21. 1888. Hyvernat (H.). Album de Paléographie Copte (Paris-Rome).
La pl. ii. est une reproduction d’une page de notre Codex, montrant l’œuvre du deuxième scribe. H. la date « vers la fin du VIe siècle », mais sans justifier cette attribution.
22. 1889. Harnack (A.). Critique. de l’Essai d’Amélineau (ci-dessus, 19), dans Theolog. Literaturzeitung (Leipzig), viii. 199-211.
23. 1890. Amélineau (E.). Art. 'Les Traités gnostiques d’Oxford ; Étude critique, dans la Revue de l’Histoire des Religions (Paris), xxi. Non. 2. 178-260.
Pratiquement l’introduction à sa publication du Texte et de la Traduction du Codex Bruce (24, ci-dessous). A. y expose les résultats de « sept années de recherches et d’études, d’hypothèses et de convictions » (p. 4, tiré à part).
24. 1891. Amélineau (E.). Notice sur le Papyrus gnostique Bruce, Texte et Traduction, dans Notices et Extraits des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale et Autres Bibliothèques (Paris), xxix. point. je. 65-305.
Ces points de vue ont été sévèrement critiqués, notamment par Schmidt (ci-dessous, 28 ; également 25-27).
24a. 1891. Harnack (A.). Über das gnostische Buch Pistis-Sophia (Leipzig). (Texte u. Untersuch. vii. 2.)
Français Une étude (144 pp.) de première importance, dans laquelle cette haute autorité sur l’histoire et la chronologie de la littérature chrétienne primitive et l’histoire du développement du dogme soumet le contenu de la version latine de Schwartze à une analyse minutieuse, et donne 8/9 raisons pour placer la P.S. dans la seconde moitié du IIIe siècle. H. est surtout précieux dans son analyse des références bibliques dans la P.S., en particulier les utilisations qu’elle fait du NT, et dans son estimation du stade de développement des éléments chrétiens et catholiques généraux dans la P.S.H. pense que la Div. iii. devrait être appelée « Questions de Marie » (pp. 94, 108). À l’insu de H., Renan (Marc Aurèle, p. 120) avait déjà risqué la suggestion que l’ensemble de la P.S. pourrait être identique aux Petites Questions [p. lviii] de Marie, mentionnées par Épiphane. Mais R. montre (p. 145) qu’il n’a aucune connaissance directe du sujet. H. attribue la PS à une secte « ophitique », mais pas aux « Ophites » au sens strict, car ici, comme ailleurs souvent dans l’usage du nom, on ne trouve aucune trace du culte du serpent (p. 110). Il rapproche la secte de la PS du groupe ophitique syrien, qui avait des ramifications en Égypte, et ouvre les investigations sur les déclarations d’Épiphane que Schmidt a examinées plus en détail dans son édition du Codex Brucianus (ci-dessous, p. 28). En fait, ces deux érudits ont été en contact étroit dans leurs travaux sur la PS quant à son origine, sa date et son lieu. La remarque finale de H. sur le statut religieux général de la PS – c’est-à-dire son influence sur la religion chrétienne primitive et catholique, autrement dit sa place dans l’histoire générale du christianisme – est remarquable. Il écrit (p. 114) : « À cet égard, le Saint-Esprit est un document de premier ordre, car nous ne possédons aucun autre ouvrage qui nous présente aussi clairement l’histoire antérieure du sacramentisme catholique. Ce que nous trouvons ici, mis en évidence de manière plus nette et d’un seul coup chez les gnostiques de la fin du IIIe siècle, fut accompli par l’Église catholique, laborieusement et progressivement, au siècle suivant. Ce gnosticisme n’est pas le père du catholicisme, mais plutôt un frère aîné qui a conquis par l’assaut ce que le cadet a obtenu par la suite au milieu de mille épreuves. »
25. 1891. Schmidt (C.). Götting. Gelehrte Anzeigen (Göttingen), Nr. XVII. 640-675.
Une critique très dommageable de l’édition d’Amélineau du Codex Bruce (ci-dessus, 23).
26. 1891. Amélineau (E.). Art. ‘Le Papyrus Bruce : Réponse aux Göttingische Gelehrte Anzeigen,’ dans Revue de l’Histoire des Religions (Paris), xxiv. Non. 3. 376-380.
Réponse de A. aux critiques de Schmidt.
27. 1892. Schmidt (C.). Götting. Gelehrte Anzeigen (Göttingen), Nr. 6. 201-202.
Réplique supplémentaire de S. à A.
28. 1892. Schmidt (C.). Gnostische Schriften in koptischer Sprache aus dem Codex Brucianus (Leipzig), 692 pp. (T. u. U. viii.)
Français L’édition magistrale de S. remplace entièrement celle d’Amélineau, qui a travaillé sur la copie de Woide du tas confus de feuilles conservées dans la Bodleian. Son examen minutieux de l’original [p. lix] a découvert que le chaos pouvait d’abord être trié en deux MSS totalement différents. L’ouvrage le plus important est intitulé Le Livre du Grand Logos selon le Mystère. Le contenu se divise naturellement en deux divisions, que S. appelle respectivement « Le Premier » et « Le Second Livre de Jeû ». Le système est étroitement lié à celui du recueil PS. S. consacre les pages 334 à 538 à une étude pénétrante de cette relation, dans laquelle il apporte une contribution très précieuse à l’analyse du contenu du PS. Ses travaux ici sont pratiquement une introduction à sa traduction ultérieure du PS en 1905 (ci-dessous, 45). Parmi ses nombreux autres ouvrages de la plus haute valeur, il nous offre une étude minutieuse et détaillée du système du PS, qui remplace le travail pionnier et laborieux de Köstlin (1854). S. estime à juste titre que le PS est une compilation plus ou moins heureuse d’autres ouvrages (p. 318), comme Köstlin l’avait déjà souligné (p. 344). Il semble accorder peu d’importance à l’objection possible selon laquelle, alors que les « Deux Livres d’If », mentionnés à deux reprises dans le PS, auraient été dictés à Énoch par Jésus avant le Déluge et cachés, le contenu du premier document du CB est révélé par Jésus lui-même à ses disciples (p. 343). L’affirmation du PS est conforme aux affirmations apocalyptiques courantes, et de toute façon, la secte possédait bien deux Livres d’If, et le contenu du CBI correspond à ce que l’on peut attendre des références du PS, tandis que la relation étroite entre la Div. IV du PS et le CBIb est évidente pour le lecteur le plus superficiel. Il est d’accord avec Harnack quant à la date du PS, à savoir la seconde moitié du IIIe siècle pour les Divv. i.-iii., et quelques décennies plus tôt pour la Div. iv. CBI doit donc être placé dans la première moitié du IIIe siècle (pp. 540, 598). CB II. est un ouvrage sans titre, dont le contenu a enthousiasmé S. (pp. 34, 35). Il est manifestement d’une date antérieure, et S. le conjecture ici vers 160-200 apr. J.-C. (p. 542) ; mais il a par la suite changé d’avis quant à la date (voir 47, ci-dessous).
Après une enquête méthodique approfondie, au cours de laquelle il soumet notamment les déclarations d’Épiphane à une critique approfondie, S. pense que tout indique que les Sévériens sont très probablement la secte à laquelle les écrits contenus dans PS et CBI peuvent être attribués (p. 596). CB II, conclut-il, peut être attribué aux Séthiens-Archontiques (p. 659). Mais toute la question se heurte à des difficultés lorsqu’il s’agit de noms précis. Il est à noter que dans ses recherches [p. lx] S. considère comme très pertinent à l’enquête ses travaux antérieurs sur le problème déroutant des gnostiques de Plotin, dans son traité Plotin’s Stellung zum Gnosticismus und kirchlichen Christentum (Leipzig), 1900, 168 pp. (T. u. UNF v. 4.). On trouve de nombreuses critiques du travail et des opinions d’Amélineau disséminées dans ce volume CB.
29. 1892. Schmidt (C.). De Codice Bruciano seu de Libris gnosticis qui in Lingua coptica extant Commentatio (Leipzig), Pars i., 30 pp.
Aucune autre partie n’a été publiée, et il n’y a rien, à ma connaissance, qui ne soit apparu dans les œuvres plus importantes de C.
30. 1893. Crum (WE). Manuscrits coptes rapportés du Fayoum par WM Flinders Petrie (Londres).
C. semble presque admettre que la copie de PS aurait pu être réalisée au IVe siècle (p. 24).
31. 1893. Legge (GF). Art. « Quelques Évangiles hérétiques » dans The Scottish Review (Londres), xxii. 133-162.
Les pages 134 à 157 sont consacrées à PS, le reste aux documents du Codex Bruce. Forerunners (1915) de L. présente ses vues plus mûres (voir ci-dessous, p. 57).
32. 1893. Harnack (A.). Geschichte der altchristlichen Literatur bis Eusebius (Leipzig), I. i. 171 s.
Une description sommaire du contenu du PS et du Cod. Bruc. tirée de son importante étude, Über d. gnost. Buch PS (ci-dessus, 24a), basée sur la version latine de Schwartze.
33. 1894. Preuschen (E.). Rév. du Gnostische Schriften de Schmidt en k. S. aus d. Morue. Bruc. (1892), dans Theolog. Literaturzeitung (Leipzig), Nr. vii. 183-187.
La principale critique de P. est que l’identification par S. des deux parties du premier traité du Codex Bruce avec « Les Livres d’If » mentionnés dans PS est erronée.
34. 1894. Schmidt (C.). ‘Die in dem koptisch-gnostischen Codex Brucianus enthaltenen “Beide Bücher Jeû” in ihrem Verhältnis zu der Pistis Sophia,’ dans Zeitschr. f. wissenschaft. Théologie. (Leipzig), xxxvii. 555-585.
Réponse de S. à la critique de P.
35. 1895. Amélineau (E.) Pistis-Sophia, Ouvrage gnostique de Valentin, traduit du copte en français, avec une Introduction (Paris), xxxii +204 pp.
A. défend avec force l’origine valentinienne du traité, [p. lxi] et penche presque exclusivement pour une origine égyptienne des idées. Ces points de vue ont été sévèrement critiqués, notamment par Schmidt. Le manuscrit lui-même, cependant, A. le place très tard, écrivant à la page xi de son introduction comme suit : « Après un examen des énormes fautes commises par le scribe, je ne peux attribuer au manuscrit qui nous a conservé la Pistis-Sophia, une date postérieure au IXe ou au Xe siècle, et cela au minimum. J’ai à cela plusieurs raisons. Premièrement, le manuscrit est écrit sur parchemin, et le parchemin n’était pratiquement jamais couramment utilisé en Égypte avant le VIe ou le VIIe siècle. Deuxièmement, l’écriture, qui est onciale, bien que passable dans les premières pages du manuscrit, devient bâtarde dans un grand nombre de feuillets, lorsque la main du scribe est fatiguée ; Ce n’est plus la belle écriture des scribes égyptiens des grandes époques, mais une écriture relâchée, incohérente, presque ronde et précipitée. Troisièmement, les défauts d’orthographe dans l’emploi des mots grecs montrent clairement que le scribe appartenait à une époque où le grec était presque méconnu.
Dans une note de bas de page, Amélineau dit être parfaitement conscient que son opinion « déclenche une tempête » et demande que son jugement soit suspendu jusqu’à ce qu’il ait publié ses arguments plus en détail, notamment sur l’usage tardif du parchemin. La tempête a éclaté, et personne n’a accepté les arguments d’A. Il a notamment omis de remarquer que le Codex Askew est l’œuvre de deux scribes, et non d’un seul, et que les différentes parties de leur tâche commune peuvent être incontestablement attribuées à chacun. L’argument du parchemin n’a jamais été retenu, à ma connaissance.
36. 1896. Mead (GRS). Pistis Sophia : Un Évangile gnostique (avec des extraits des livres du Sauveur en annexe), traduit à l’origine du grec en copte et maintenant pour la première fois en anglais à partir de la version latine de Schwartze du seul manuscrit copte connu et vérifié par la version française d’Amélineau (Londres).
La première édition du présent ouvrage.
37. 1898. Schmidt (C.). Gôtting. Gelehrte Anzeigen (Göttingen), Nr. vi. 436-444.
Une critique sévère de l’Introduction d’Amélineau à sa traduction de PS (ci-dessus, 35).
38. 1899. Crum (WE). Egyptian Exploration Fund, Archæological Reports, 1897/1898 (Londres), p. 62.
Description du manuscrit de PS, qui est cependant améliorée ci-dessous (46). [p. lxii] 39. 1900. Mead (GRS). Fragments d’une foi oubliée : quelques brèves esquisses parmi les gnostiques (Londres), 1re éd. (2e éd. 1906), « La Gnose selon ses amis ». pp. 451-602.
« Les codex d’Askew et de Bruce » (pp. 453-458) ; « Résumé du contenu du traité dit de la Pistis Sophia » (pp. 459-506) ; « Résumé des extraits des livres du Sauveur » (pp. 507-517) ; « Sélections de l’Apocalypse sans titre du Codex Brucianus » (pp. 547-566) ; « Notes sur le contenu des codex de Bruce et d’Askew » (pp. 567-578) ; « Le Codex d’Akhmīm » [maintenant appelé le Codex de Berlin] (pp. 579-592).
40. 1901. Rahlfs (A.). Die Berliner Handschrift des sahidischen Psalters (Berlin). Abhandl. d. Konigl. Gesellschaft D. Wissenschaft zu Göttingen. _Philol. hist. Kl. NF_Bd. iv. N° 4.
Français À la p. 7, R. attire l’attention sur une différence remarquable dans les versions des Psaumes citées dans le PS. Alors que les citations des pp. 53-82 et 111-181 (éd. Schw.-Pet.) ne diffèrent que légèrement de la version sahidique habituelle, celles des pp. 86-110 sont si totalement différentes qu’elles doivent être une traduction indépendante du grec. Si tel est le cas, nous sommes confrontés à la forte probabilité que les Repentances 8-13 soient un ajout ultérieur, et qu’il n’y ait donc eu à l’origine que 7 Repentances. Si cette hypothèse est maintenue, elle est d’une grande importance pour l’analyse interne de la littérature. Le point de vue de R. est critiqué par Rendel Harris (ci-dessous, 60).
41. 1901. Liechtenhan (R.). ‘Untersuchungen zur koptisch-gnostischen Literatur’, dans Zeitschr. f. wissenschaft. Théologie, Bd. xliv. H. ii. 236-253.
Dans son analyse de la composition du PS, L. introduit une nouveauté. Il pense que les pages 128 (chap. 64) à 175 (fin du ch. 80), postérieures aux treize Repentances, constituent une insertion ultérieure dans l’épisode de Sophia, et considère les premières lignes du ch. 81 (« Il arriva après tout cela ») comme un paragraphe de liaison du rédacteur.
Quant à la pertinence du titre suggéré, « Les Questions de Marie », pour la Div. iii, et de « L’Évangile de Philippe » (PS ch. 42) comme titre possible pour les Divv. i et ii, il tente de surmonter la difficulté que représente le fait que ces deux titres sont mentionnés par Épiphane parmi les livres d’un groupe de sectes auxquelles le Père de l’Église attribue les rites les plus immondes, blasphématoires et obscènes, dans la conjecture suivante (p. 242) : « Une secte gnostique en Égypte possédait une riche littérature apocalyptique [p. lxiii], parmi lesquelles se trouvaient un Évangile de Philippe et des Questions de Marie. Cette secte était divisée en une branche ascétique et une branche libertine, et chaque groupe travaillait sur la littérature sacrée qui lui était parvenue. » Épiphane (Hær. xxvi.) s’est emparé de la rédaction libertiniste ; l’ascète nous est conservée dans PS, Divv. i.-iii. Div. iv. est une strate antérieure. Les « Livres d’If » mentionnés dans PS auraient été révélés à Énoch ; en conséquence, comme Preuschen, il pense qu’il ne peut s’agir du traité du Codex Bruce auquel Schmidt a donné ce titre, car ce dernier est révélé aux Disciples (p. 251).
42. 1904. Harnack (A.). Die Chronologie der altchristlichen Literatur (Leipzig), II. ii. 193-195, ‘Die Pistis Sophia et mourir dans Papyrus Brucianus Sæc. V. anguille. VI. enthaltenen gnostischen Schriften.’
H. réitère, à partir de son étude détaillée (ci-dessus, 24a), les raisons pour lesquelles il attribue le contenu des Divv. i.-iii. de la PS à la seconde moitié du IIIe siècle. Il affirme que l’opinion finale de Liechtenhan (ci-dessus, 41) sur le problème des « Questions de Marie » n’est pas éloignée de sa propre opinion. La raison pour laquelle H. attribue les traités du Codex Bruce au Ve ou VIe siècle (!) n’est pas expliquée.
43. 1904. Liechtenhan (R.). Art. ‘Ophiten’, dans le Real-encycl de Schaff-Herzog. f. protestation. Théologie, 3e éd., vol. XIV.
L. (p. 405) inclut le PS parmi une vingtaine de sectes qu’il rassemble sous cette appellation trop générale d’« Ophites ».
(Une forme abrégée de ce qui précède apparaît dans The New Schaff-Herzog Encyclopædia of Religious Knowledge (New York), 1910, vol. viii.)
44. 1904. Granger (F.). Art. « Les Poémandres d’Hermès Trismégiste », dans The Journal of Theological Studies (Londres), v. 395-412.
G. (p. 401) se demande si le PS est une traduction du grec ; mais la seule raison qu’il avance est l’affirmation hasardeuse selon laquelle : « Les écrits gnostiques égyptiens du troisième siècle présentent les mêmes qualités de style que les biographies et apocalypses coptes du quatrième siècle et des siècles suivants. »
45. 1905. Schmidt (C.). Koptisch-gnostische Schriften. Bd. I. Die Pistis-Sophia. Die beiden Bücher des Jeûs. Unbekanntes altgnostisches Werk (Leipzig), xxvii + 410 p.
Français Le tome II doit contenir les trois œuvres inédites du Codex de Berlin intitulées : (1) L’Évangile de Marie ; (2) L’Apocryphe de Jean ; (3) La Sagesse de Jésus-Christ. (Voir [p. lxiv] mes Fragments d’une foi oubliée, 2e éd., Londres, 1906, pp. 579-592, pour un résumé de la notice de Schmidt sur le Codex, publiée dans Sitzungsber. der Königl. Preuss. Akademie d. Wissensch., Berlin, 1896 pp. 839 et suivantes, intitulée ‘Bin vorirenaeisches gnostisches Original-werk in koptischer Sprache.’) Ce deuxième volume tant attendu n’a pas encore vu le jour. Le contenu est d’une grande valeur, car L’Apocryphe de Jean, dans sa forme grecque originale, se trouvait devant Irénée, et dans une annexe à la notice de Schmidt, Harnack se risque à la question : La Sagesse (Sophia) de Jésus-Christ peut-elle être l’écrit célèbre et perdu de Valentin ainsi intitulé ?
Dans l’introduction (pp. ix-xviii), S. résume les résultats de ses études antérieures. La traduction du PS occupe les pages 1 à 254 et mérite les plus grands éloges.
46. 1905. Crum (WE). Catalogue des manuscrits coptes du British Museum (Londres), p. 173.
La description officielle du Codex Askew par BM.
47. 1907. Schmidt (C.). Art. ‘Irenäus et seine Quelle dans Adv. Hé. I. 29,’ dans Philotesia. Paul Kleinert dans LXX. Geburtstag dargebracht von Adolf Harnack, usw, pp. 317-336.
Il s’agit d’une étude très importante, dans laquelle S. traite à nouveau de l’Apocryphe de Jean, dans le Codex copte gnostique inédit de Berlin, sur lequel il s’était déjà particulièrement attardé en rapportant pour la première fois le contenu du Codex à l’Académie prussienne en 1896. L’original grec est ancien, et une copie en était conservée à Irénée. Nous sommes ainsi en mesure d’évaluer la nature de la méthode de citation et de résumé du Père de l’Église, et son manque de fiabilité est clairement démontré. S. attribue définitivement ce document particulier à un cercle séthien d’Égypte, et rapproche sa tradition éonienne des idées valentiniennes. Il ne dit rien, malheureusement, de la façon dont ce document et les deux autres du Codex — à savoir, L’Évangile de Marie et La Sagesse de Jésus-Christ — se rapportent à la lignée des doctrines du PS. Sans doute réserve-t-il son traitement du sujet pour son édition tant attendue de l’ensemble du Codex de Berlin, qui pour la première fois nous donnera une connaissance de première main du gnosticisme du deuxième siècle et, à en juger par le peu que S. nous a déjà révélé, jettera une lumière éclatante sur certaines des obscurités les plus déroutantes de l’histoire du développement de la doctrine gnostique.
48. 1907. Bousset (W.). Hauptprobleme der Gnosis (Göttingen), 398 p.
Il s’agit d’une étude de la plus grande valeur du point de vue comparatif [p. lxv]. Bien que Lipse (ci-dessus, 20) ait déjà attiré l’attention sur ce point, B. va plus loin en montrant en détail le lien étroit entre certaines notions principales de la religion manichéenne et certains traits du PS, tandis que Schmidt (1892, pp. 375, 404, 417, 564) n’avait auparavant attiré l’attention que sur des parallèles isolés. En traitant du système du PS (pp. 346-350), B. écrit : « Il ne peut y avoir aucun doute sur l’affinité entre les deux systèmes. La seule question possible qui reste est de savoir si dans le PS et II. Jeû une dépendance directe avec le système manichéen est sujette à discussion, ou si une source commune sous-tend les deux systèmes. Cette dernière hypothèse me semble provisoirement la plus probable. » Nombre de ces idées apparentées apparaissent dans le PS sous leur forme la plus originale et la plus pure. La figure de la Vierge de Lumière y revêt une signification et une importance capitales, tandis que dans le système manichéen, elle n’est qu’une forme obscure aux côtés du Troisième Envoyé. Si cette dernière supposition s’avère exacte, Mani aurait bien moins de droits à l’originalité de son système qu’il ne l’a semblé jusqu’à présent.
49. 1909. Rendel Harris (J.). Les Odes et Psaumes de Salomon, publiés pour la première fois dans la version syriaque (Cambridge). L’édition princeps des 42 Odes, désormais retrouvées ; auparavant, seules les cinq de la version syriaque étaient connues.
RH consacre les pages 16 à 35 à traiter de l’utilisation des Odes dans le Psautier canonique. À la page 35, il écrit : « La Pistis Sophia, dans laquelle les Odes sont incorporées, date du troisième siècle, et l’auteur de la Pistis avait, comme nous l’avons montré, les Odes reliées à son Psautier canonique ; à l’époque indiquée, il n’existait pas de Bible copte [thébaïque] à partir de laquelle les extraits auraient pu être tirés ; nous pouvons donc être sûrs que les Odes ont été tirées d’une Bible grecque, et, avec une certitude presque égale, que la Pistis Sophia elle-même était un livre grec. »
Pour le changement d’opinion de RH, voir ci-dessous, 60.
50. 1909. Arendzen (JP). Art. « Gnosticisme », dans The Catholic Encyclopædia (New York), vol. vi.
Le PS est traité de manière sommaire et inadéquate à la p. 600.
51. 1910. Bousset (W.). Art. ‘Gnosticisme’, dans Encyclopædia Britannica (Londres), 11e éd.
B., suivant l’opinion allemande dominante, attribue PS à la 2e moitié du 3e siècle ; il pense cependant que les deux traités du Codex Bruce sont postérieurs à PS, mais ne discute pas cette importante question. [p. lxvi] 52. 1912. Bousset (W.). Arts. ‘Gnosis’ et ‘Gnostiker’, dans Paulys Real-Encyklopädie der classischen Altertumswissenschaft (éd. Wissowa-Kroll, Berlin).
B. ici, au § 10, traite de la PS et de la CB comme appartenant à la période où le gnosticisme avait échappé à tout contrôle ou était devenu incontrôlable (« Die Verwilderung der Gnosis »). Il ne réitère cependant pas son point de vue sur la date ultérieure de la CB et affirme que l’eschatologie de la PS rappelle fortement les spéculations valentiniennes.
53. 1912. Worrell (WH). Art. ‘Les Odes de Salomon et la Pistis Sophia,’ dans The Journal of Theological Studies (Londres), xiii. 29-46.
Une étude intéressante. Elle propose des traductions des cinq Odes en copte et en syriaque, et semble reprocher à R. Harris d’avoir utilisé la version latine de Schwartze au lieu de la version plus moderne de Schmidt dans ses citations de l’Évangile.
54. 1913. Scott (EF). Art. ‘Gnosticisme’, dans Encycl. de religion et d’éthique de Hastings (Édimbourg), vi. 231-242.
« Il ne fait guère de doute que les écrits coptes (Pistis Sophia, etc.) présentent une variante de la Barbelo-Gnose » (p. 239a). La Pseudo-Sophie a été écrite en Égypte à la fin du IIIe siècle (p. 241b). Cela n’est absolument pas certain ; il faudra attendre la traduction complète et le commentaire de Schmidt sur l’Apocryphe de Jean avant de pouvoir tirer une conclusion définitive.
55. 1913. De Faye (E.). Gnostiques et Gnosticisme : Etude critique des Documents du Gnosticisme chrétien aux IIe et IIIe Siècles (Paris). Pt. iii. ‘Écrits gnostiques en Langue copte,’ pp. 247-311.
DF partage l’avis de Harnack et Schmidt quant à la datation la plus probable de la seconde moitié du IIIe siècle (p. 254). Il pense que la Div. iii. correspond aux Petites Questions de Marie, perdues, favorisant Harnack face à Schmidt, à qui il reproche (p. 266) d’avoir abandonné cette thèse dans l’introduction (p. xviii) de sa traduction (ci-dessus, p. 45), après l’avoir adoptée dans son ouvrage précédent. Il pense que Schmidt a défendu les deux Livres de Jell malgré les réserves de Preuschen et de Liechtenhan (p. 291). DF s’oppose fermement à l’hypothèse d’une origine valentinienne (p. 251) ; il est également très critique à l’égard de la théorie ophite générale (p. 327) et de la théorie sévérienne particulière de Schmidt (p. 355). Il n’a pas d’opinion précise quant à l’origine ; mais, conformément à sa thèse générale, qui ferait de la plupart, sinon de la totalité, des systèmes anonymes et pseudonymes des formes ultérieures et dégénérées [p. lxvii] des vues plus métaphysiques d’un Basilide, d’un Valentin et d’un Marcion, il se contente de laisser le PS à une période ultérieure de dégénérescence. Son test métaphysique général peut difficilement être considéré comme un critère pour l’histoire. La métaphysique ne vient pas en premier ; la philosophie est une étape secondaire, et c’est certainement le cas dans le développement général de la Gnose qui commence dans un cercle d’idées fortement mythologique et apocalyptique.
56. 1913. Scott-Moncrieff (PD). Paganisme et christianisme en Égypte (Cambridge), pp. 148-182, ch. vii., ‘Quelques aspects du gnosticisme : Pistis Sophia.’
Après une revue du contenu et de la littérature, concernant le lieu d’origine, l’auteur écrit (p. 175) : « Mais si le projet est d’origine syrienne, il trahit ici et là des signes marqués d’influence égyptienne, et le fait que l’ouvrage ait été suffisamment important pour être traduit dans la langue maternelle montre sans l’ombre d’un doute que la secte qui l’a inspiré était une branche égyptienne résidant en Égypte. » Cela est bien sûr généralement évident. S.-M. pense cependant que la question de la traduction est peut-être trop insistante. Sans tenter de justifier son opinion, il affirme que « le texte copte est au plus tôt une œuvre du Ve siècle, à une époque où le gnosticisme était en voie de disparition et ne pouvait être pratiqué que furtivement. » L’auteur confond certainement ici la date probable de la copie du Codex Askew avec la question de la date de l’original.
57. 1915. Legge (GF). Précurseurs et rivaux du christianisme : études d’histoire religieuse de 330 av. J.-C. à 330 apr. J.-C. (Cambridge), 2 vol., ii. 134-202, ch. x., ‘Le système de la Pistis Sophia et ses textes apparentés.’
Les divv. i. et ii. présupposent la croyance en un système semblable à ceux des Ophites et de Valentin (p. 135). Les divv. iii. et iv. sont probablement d’origine marcosienne (p. 173), en tout cas postérieures (!) aux divv. i. et ii. (p. 184). L. y reprend partiellement la théorie rejetée par Bunsen (ci-dessus, p. 11). Il accepte la traduction d’un original grec et poursuit (p. 177) : « Il faut… chercher un auteur qui, bien qu’Égyptien et connaissant la religion égyptienne indigène, aurait naturellement écrit en grec ; et, dans l’ensemble, personne ne remplit ces conditions aussi bien que Valentin lui-même. Le fait que l’auteur ne cite jamais l’Évangile selon saint Jean indique qu’il n’en avait pas eu connaissance. » Français La critique de L. (pp. 161 s.) des parallèles de Harnack avec cet Évangile (ci-dessus, 24a), cependant, ne me semble pas satisfaisante. Le premier commentaire sur le Quatrième Évangile a été fait par un Valentinien. La vision de L. sur la paternité du PS ravive l’hypothèse valentinienne dans sa forme la plus radicale. Les deux livres du Codex Bruce, que Schmidt appelle « Les Livres de Jeû », ne sont pas les livres mentionnés dans le PS « qui reste donc le document parent » (p. 194).
58. 1918. Moffat (J.). Art. ‘Pistis Sophia’, dans Hastings’ Encycl. of Relig. and Ethics (Édimbourg), x. 45-48.
Il s’agit d’un résumé utile, quoique bref, du contenu et des opinions antérieures. M. adopte une position modérée lorsqu’il affirme que, bien que le PS puisse être attribué à certains cercles gnostiques d’Égypte, son type particulier de gnosticisme ne peut être identifié. Il pense cependant que, dans l’ensemble, la présence du nom de Barbelo rattache notre recueil à un cercle plus ou moins apparenté aux pieux théosophes du IIe siècle, que nous connaissons sous le nom d’Ophites collectivement, et de Nicolaïtes, Simoniens et Barbelo-gnostiques spécifiquement. H. pense que les Livres d’If mentionnés dans le PS peuvent difficilement être ceux du CBI.
59. 1919. Schmidt (C.). Gespräche Jesu mit seinen Jüngern nach der Auferstehung. Un envoi catholique-apostolisque des 2. Jahrhunderts nach einem koptischen Papyrus de l’Institut de la Mission Archéologique. Française au Caire, entrez Mitarbeit von Herrn Pierre Lacau . . . Directeur général d. Ägpt. Mus. Übersetzung des äthiopischen Texts von Dr Isaak Wajnberg (Leipzig). (T.u.U.Bd.xliii.)
Français La forme extérieure de ce document intéressant et important est une Épître, ressemblant à celle des Épîtres catholiques du Nouveau Testament. Mais à l’intérieur, elle prend la forme d’une apocalypse, et celle aussi des Discours entre Jésus et ses disciples après la Résurrection. Cette dernière caractéristique ne se retrouve pas par ailleurs dans les documents catholiques ; c’est une particularité gnostique, dont le PS est un exemple classique, les autres exemples étant ce que Schmidt appelle les « Deux Livres de Jeû » du Codex Bruce, l’Évangile de Marie et la Sagesse de Jésus-Christ du Codex de Berlin. Les Questions de Marie, la Grande et la Petite, des « Gnostiques » d’Épiphane appartenaient également à ce type de discours post-résurrectionnels (p. 206).
S. ne réexamine pas la question de la datation de la Pseudo-Postolorum à la lumière de cette nouvelle découverte, mais elle est manifestement importante, car, à propos du nouveau document, il conclut [p. lxix] (p. 402) : « L’Epistola Apostolorum est écrite par un représentant de l’Église catholique dans l’intention d’attaquer les hérésies gnostiques, en particulier le docétisme. Le pays d’origine est l’Asie Mineure, et la date se situe dans la seconde moitié du IIe siècle, plus précisément vers 160-170 après J.-C. »
60. 1920. Rendel Harris (J.) et Mingana (A.). Les Odes et Psaumes de Salomon, réédité pour les gouverneurs de la bibliothèque John Rylands (Manchester), 2 vol. Texte, 1912 ; trad. et notes, 1920.
Ici, RH change complètement d’avis sur la PS comme traduction du grec. Il pense désormais (p. 117) : « À moins que… la PS n’ait substitué la version sahidique de la Bible à une autre version dont l’auteur disposait, et dont il a évité la peine de faire une nouvelle traduction, il existe une forte présomption que la PS est un authentique livre copte, et non une traduction en copte d’une autre œuvre (grecque ou syriaque). » Il rejette (p. 183) la théorie de Worrell (ci-dessus, p. 53) d’un livre d’hymnes et de psaumes gnostiques, et critique (p. 186 et suivantes) la découverte par Rahlfs de deux versions des Psaumes (ci-dessus, p. 40). Il s’oppose donc à l’opinion générale selon laquelle la traduction du grec aurait eu lieu, et suggère (p. 186) que la question nécessite des éclaircissements supplémentaires. On ne peut cependant pas dire que son argument soit convaincant.
Quant aux Odes de Salomon elles-mêmes, qui ont produit une littérature si vaste et si instructive depuis la publication de la première édition, leur heureux découvreur et éditeur compétent, en examinant toute la question, pense que nous ne pouvons pas nous tromper si nous concluons qu’elles ont été écrites à Antioche au 1er siècle (p. 69).