FRANÇOIS, fils de Pierre Bernardone, riche marchand de draps, naquit à Assise vers 1182, pendant l’absence de son père en France, parti pour affaires. Sa mère lui avait donné le nom de Jean, mais son père, à son retour, le changea en François (Francesco, c’est-à-dire Français), nom qu’il portera toujours par la suite. On ne sait pratiquement rien de sa mère, Pica. Il est probable qu’elle appartenait à un rang social plus élevé que son mari, et il est certain que François était bien plus en sympathie avec elle qu’avec son père, dur et avare. François apprit quelques notions de latin et acquit également des notions de français ; et les Chansons de Geste enflammèrent son esprit d’aventure chevaleresque. Il apprit également à écrire, mais n’étant jamais un bon scribe, il avait généralement recours à la dictée. En grandissant, il fut initié au métier de son père. D’un naturel particulièrement aimable et généreux, il s’adonnait aux sports et au chant, parcourant Assise jour et nuit en compagnie de jeunes gens comme lui. Son extravagance, tant pour ses plaisirs personnels que pour ses dons aux nécessiteux, le rendait célèbre dans la ville et les environs. [p. xiv] En 1202, Pérouse ayant déclaré la guerre à sa petite voisine Assise, une bataille eut lieu au cours de laquelle François fut fait prisonnier et resta en captivité pendant environ un an. Peu après son retour, il contracta une grave maladie, qui le poussa à envisager un changement de vie. Le processus de sa conversion fut lent, et il fallut deux bonnes années avant que sa voie ne s’ouvre à lui. Cette période fut marquée par plusieurs incidents célèbres. Toujours assoiffé de gloire, François avait fait de coûteux préparatifs pour rejoindre une expédition militaire en Apulie, mais n’avait pas dépassé Spolète lorsqu’une vision le fit rebrousser chemin. Un soir, après un banquet, alors qu’il traversait la ville en chantant avec ses camarades, il tomba soudain en extase et resta sur place. Aux questions moqueuses : « À quoi pensait-il ? » et « Pensait-il à épouser ? », il répondit avec force : « Tu as dit vrai, car j’ai pensé prendre une épouse plus noble, plus riche et plus belle que tu n’en as jamais vue. » L’incident où il changea de vêtements avec un mendiant et demanda l’aumône en français sur les marches de Saint-Pierre de Rome appartient également à cette période. Son état mental à ce moment est ainsi décrit : « Il se repentit d’avoir péché si gravement, et il ne pouvait se réjouir ni du passé ni du présent, car il n’avait pas encore reçu l’assurance qu’il s’abstiendrait de pécher à l’avenir » (Legenda Trium Sociorum, 12). Le passage suivant nous raconte, selon ses propres termes, comment il fut remis sur la bonne voie : « C’est ainsi que le Seigneur [p.xv] m’a accordé frère François de commencer la repentance : car lorsque j’étais dans le péché, il me semblait extrêmement amer de regarder les lépreux ; mais le Seigneur m’a amené parmi eux et je leur ai montré de la bonté. Et en m’éloignant d’eux, ce qui m’avait semblé amer s’est transformé en douceur pour l’âme et le corps. Et peu de temps après, je suis sorti du monde » (Opuscula S. Francisci, p. 77, éd. Quaracchi). À cette époque, alors qu’il priait dans la petite église en ruine de Saint-Damien, près d’Assise, devant une figure peinte du Crucifié, il entendit ces paroles : « François, ne vois-tu pas que ma maison est en ruine ? Va donc la réparer pour moi. » Et lui, tremblant et étonné, dit : « Je le ferai avec joie, Seigneur. » « Dès ce moment, son cœur fut brisé et fondu en lui, et il porta toujours dans son cœur les blessures du Seigneur Jésus, comme le manifesta plus tard le merveilleux renouvellement de ces blessures dans son corps » (Legenda Trium Sociorum, 14). La fin de sa conversion est marquée par la scène mémorable devant le palais de l’évêque d’Assise, où François renonça à son père et à tous ses biens, se dépouilla et se couvrit du manteau de l’évêque, tandis que Pierre Bernardon s’en allait avec les vêtements de son fils.
Prenant au sens littéral le commandement de « réparer la maison de Dieu », François alla vivre chez le curé de Saint-Damien et commença à mendier en ville des pierres (qu’il portait sur ses épaules) pour la réparation de l’église ; il « louait Dieu et prononçait de simples paroles avec ferveur », de sorte que certains le traitaient de fou, tandis que d’autres étaient émus aux larmes de compassion. Il commença alors à courtiser la pauvre dame et se mit à vivre des miettes de nourriture qu’il pouvait mendier de porte en porte. Au début, il regarda avec dégoût la nourriture ainsi récoltée ; mais il se conquit et finit par préférer cette nourriture à toutes les friandises. En 1208, la réparation de Saint-Damien fut achevée, et François entreprit la réparation de la petite église Sainte-Marie-de-la-Portioncule (ou des Anges) au pied d’Assise, travaux achevés au début de 1209. Dans cette église (probablement le 24 février 5209), ayant entendu dans l’Évangile du jour le passage de Matthieu X, 9, 10 (« Ne vous procurez ni or ni argent », etc.), François le mémorisa et résolut de l’accomplir à la lettre. Il portait un habit d’ermite avec une ceinture de cuir, des chaussures et un bâton à la main. Il les abandonna et se fit une seule tunique d’étoffe très grossière, substituant une corde à la ceinture et marchant pieds nus. Aussitôt, il commença à prêcher la repentance, commençant toujours son discours par la salutation : « Que le Seigneur vous donne la paix ! » et bientôt ses premiers disciples le rejoignirent, abandonnant tous leurs biens terrestres aux pauvres (voir ci-dessous, p. 222), et habitant dans des taudis autour de l’église de Portiuncula et à Rivo Torto (également dans le voisinage d’Assise).
Bientôt, alors que ses disciples étaient au nombre de onze, François décida d’obtenir l’approbation du Pape pour son œuvre. Lui et son petit groupe de laïcs, bien que dévoués à l’Église, n’avaient pas qualité pour prédicateurs et risquaient d’être confondus avec les nombreux sectaires, professant également la pauvreté évangélique, dont la chrétienté était infestée à cette époque (voir Sabatier, Vie de S. François, c. 3) : sans le soutien de l’autorité de l’Église, ses efforts devaient être sérieusement entravés. Voici son propre récit de son action : « Après que le Seigneur m’a donné des frères, personne ne m’a montré ce que je devais faire ; mais le Très-Haut m’a révélé que je devais vivre selon le modèle du saint Évangile. Et je fis écrire cela simplement et en peu de mots ; et le Seigneur Pape me l’a confirmé » (Opusc., p. 79). C’était en 1210 ; le « Seigneur Pape » était cet Innocent III devant lequel les rois d’Angleterre et d’Aragon s’étaient prosternés dans la poussière ; sa « confirmation » de la règle n’était que verbale, et en quelque sorte provisoire ; il autorisa François et ses disciples à prêcher la repentance ; les bénit et leur fit tous recevoir la tonsure, qui leur conférait le statut de clercs. François, il convient de le mentionner, n’a jamais obéi aux ordres du prêtre. Sur le chemin du retour en Ombrie, François et ses frères s’attardèrent quelque temps dans un lieu solitaire près d’Orte. Parlant de leur bref séjour ici, Thomas de Celano dit (i., 35) : « Grande était leur exaltation de n’avoir, ni de voir, rien qui puisse leur donner du plaisir charnel. Là, ils commencèrent à fréquenter la sainte Pauvreté, et, extrêmement réconfortés dans le manque de tout ce qui est du monde, ils décidèrent de s’attacher à elle partout et toujours. » En fait, ils discutèrent même de la question de savoir s’ils ne devaient pas complètement abandonner la société des hommes et vivre dans la solitude. « Mais saint François… choisit de ne pas vivre pour lui seul, mais pour Celui qui est mort pour tous, sachant qu’il avait été envoyé pour gagner des âmes à Dieu. » [1] Ainsi, s’établissant dans un hôpital de lépreux désert à Rivo Torto, ils partirent prêcher « la repentance pour la rémission des péchés ». Forts de la mission du Pape, ils prêchèrent avec confiance et un grand nombre de personnes se convertirent. En 1211, les Bénédictins leur donnèrent l’église Sainte-Marie-de-la-Portioncule (ou des Anges). Cette minuscule chapelle (aujourd’hui englobée dans l’église palladienne Sainte-Marie-des-Anges), entourée de quelques pauvres huttes, devint le siège du nouvel Ordre. En 1212, les Bénédictins leur offrirent également la petite église Saint-Damien, qui devint bientôt la demeure de sainte Claire, qui avait abandonné le monde à la prédication de François, et des Pauvres Dames, ses compagnes. L’incident est relaté ci-dessous (p. 143.htm#p143)-6) du don de la montagne de La Verna (autrement La Vernia ou Alvernia) à François appartient à l’année 1213, et non, comme il est dit, à 1224. Le nombre des Frères augmenta rapidement, et l’Ordre commença à prendre une organisation stable. Deux fois par an, à la Pentecôte et à la Saint-Michel, les Frères se réunissaient en Chapitre général ; et au Chapitre de la Pentecôte de 1217, des Frères [p. xix] furent envoyés pour la première fois à l’étranger. Le succès de l’Ordre commença à susciter de la mauvaise volonté, surtout de la part des prélats et du clergé séculier. En 1217, le cardinal Ugolino, évêque d’Ostie (futur pape Grégoire IX), très attaché à François et aux Frères, fit venir François à Rome pour plaider sa cause devant le pape Honorius III, successeur d’Innocent III l’année précédente. Thomas de Celano (I, 73) nous a laissé une description saisissante de l’audience de François avec le pape et les cardinaux, de la simplicité et du sérieux de son discours, et de l’angoisse de son protecteur, le cardinal Ugolino, qui craignait que la simplicité du saint homme ne suscite le mépris. En 1218 eut lieu le Chapitre général décrit ci-dessous (p. 45). L’année suivante, François, qui avait déjà tenté à deux reprises d’aller prêcher la foi du Christ aux infidèles, d’abord en Syrie, puis au Maroc, accomplit son dessein et prêcha devant le soudan en Égypte (voir ci-dessous, p. 60). Il resta à l’étranger plus d’un an, retournant en Italie à l’été 1220. Durant son absence, de graves troubles s’étaient produits dans l’Ordre, et les deux frères qu’il avait laissés à sa charge avaient commencé à « adoucir le vœu de pauvreté et à multiplier les observances » (Sabatier, Vie de S. François, 268). Le 22 septembre, le pape publia une bulle imposant une année de noviciat à tous ceux qui voulaient entrer dans l’Ordre. Cette bulle marque la fin de la première phase du mouvement franciscain. Les jours heureux d’Orte et de Rivo [p. xx] Torto, où François et ses compagnons formaient effectivement une famille, avait disparu à jamais. L’Ordre étendait désormais ses branches dans le monde entier ; et le temps était venu où une organisation plus étroite et un lien plus direct avec le Saint-Siège devenaient inévitables. François lui-même sentit qu’il ne pouvait plus contrôler la situation et, au Chapitre de la Saint-Michel de 1220, il résigna sa charge de Ministre général à Pierre dei Cattani, se jetant aux pieds de son successeur avec une humilité touchante et lui promettant obéissance. Pierre mourut quelques mois plus tard et fut remplacé par frère Élie. Le 29 novembre 1223, la Règle de l’Ordre, qui avait subi diverses modifications depuis son approbation verbale par Innocent III, fut confirmée par une bulle d’Honorius III.Après le Chapitre de la Pentecôte de 1224, François se retira sur la montagne de l’Alverne pour un jeûne de quarante jours durant lequel il vécut les expériences transcendantes décrites en détail ci-dessous (p. 151 et suivantes). À partir de ce moment, la santé de saint François commença à décliner rapidement, bien qu’il fût encore capable de prêcher. L’incident relaté ci-dessous (chapitre XIX) remonte à l’année suivante, 1225, lorsque François, bien contre son gré, fut incité par frère Élie à se rendre à Rieti (où se trouvait alors la cour papale) pour se faire soigner les yeux. Il se rendit ensuite à Sienne pour y consulter un médecin ; mais son état devint si alarmant qu’il fut ramené à Assise. Il logea d’abord à l’évêché, où il fut soigné par ses chers compagnons [p. xxi] — Léon, Ange, Rufin et Massée. Pendant plusieurs mois, il souffrit beaucoup ; enfin, comme sa fin approchait, on le conduisit à la Portioncule, où il mourut le 3 octobre 1226. [2] Peu de temps avant sa mort, il s’était fait étendre à terre ; puis il se dépouilla de ses pauvres vêtements et les reçut en prêt d’un des Frères, qui lui dit : « Afin que tu saches que tu n’as aucun droit sur ces vêtements, je te prive du pouvoir de les donner à qui que ce soit. » Le saint homme se réjouit alors, car il avait gardé la foi en sa Dame Pauvreté jusqu’au bout (2 Cel., 215). Le 26 juillet 1228, il fut canonisé par le pape Grégoire IX.« Le saint homme se réjouit alors, car il avait gardé jusqu’au bout la foi en sa Dame Pauvreté (2 Cel., 215). Le 26 juillet 1228, il fut canonisé par le pape Grégoire IX.« Le saint homme se réjouit alors, car il avait gardé jusqu’au bout la foi en sa Dame Pauvreté (2 Cel., 215). Le 26 juillet 1228, il fut canonisé par le pape Grégoire IX.
L’influence de saint François a été considérable et étendue, mais ses manifestations n’ont pas toujours été celles qu’il attendait et ont souvent été telles qu’il les aurait sévèrement condamnées. Après sa conversion, la note dominante de son caractère était une dévotion absolue à la personne de son Seigneur et Maître ; et son adhésion à la pauvreté signifiait se libérer de toute préoccupation terrestre, afin que rien ne puisse s’opposer à l’accomplissement littéral des commandements et des conseils de l’Évangile (voir ci-dessous, p. 34). Sur ceux qui percevaient son véritable objectif, la fascination de son caractère exerçait une extraordinaire [p. xxii] puissance. On en trouve de nombreux exemples dans les Petites Fleurs, mais on peut citer en particulier l’humiliation de frère Massée (ci-dessous, chapitres XI et XII), ainsi que les scènes étranges de frère Bernard, un homme d’âge mûr et de haut rang, assis sur la place de Bologne et traité de fou par la populace (ci-dessous, p. 15), et de frère Rufin, contraint de prêcher nu dans une église d’Assise (ci-dessous, p. 83). Mais la véritable signification de la vie et de l’exemple de François était peu comprise. L’idéal d’une vie de pauvreté volontaire n’était pas une invention nouvelle de saint François : il était généralement répandu à cette époque ; et fut mise en pratique par les Cathares et autres hérétiques dont l’influence menaçait de causer des dommages irréparables à l’Église (voir Sabatier, Vie de S. François, 45, 51). On peut donc supposer que nombre de contemporains de François estimaient que la destitution en elle-même constituait « un titre clair pour des demeures célestes » et rejoignirent l’Ordre, bien que « leur cœur ne fût pas en harmonie avec Dieu ». La réalisation des intentions de François fut en réalité largement contrariée par le succès même du mouvement. Il n’avait pas l’intention que le monde entier prenne sur lui les vœux de religion (voir ci-dessous, p. 40). Si, au lieu de prendre l’habit de l’Ordre, la plupart de ceux qui s’y pressaient s’étaient contentés de vivre la vie évangélique dans le monde en « frères de pénitence » (voir Sabatier, op. cit., 307), les événements lamentables qui suivirent la mort de François auraient été évités. [p. xxiii] La fascination personnelle du fondateur attira dans l’Ordre de nombreuses personnes qui n’étaient pas prêtes à se conformer à la rigueur de sa Règle. Un assouplissement était donc inévitable, et la seule raison de s’étonner est la rapidité avec laquelle l’Ordre fut transformé. Quant aux conséquences durables de la prédication de saint François, il est impossible de se prononcer avec certitude. Nombreux furent sans doute ceux qui se tournèrent vers Dieu ; mais l’époque était à la superstition grossière.et ce qui plaisait au peuple, c’étaient trop souvent les accidents plutôt que la substance de la vie de François. Ses visions extatiques, ses austérités personnelles, les miracles qu’il accomplit durant sa vie et ceux qu’il était censé accomplir après sa mort, voilà ce qui lui valut d’être canonisé par la voix populaire, même de son vivant. Lorsqu’il fut ramené à Assise pour mourir, « la ville célébra une grande fête à l’arrivée du bienheureux père… et les langues de tout le peuple en louèrent Dieu : car toute la multitude prévoyait que le saint de Dieu allait mourir prochainement ; et ce fut le sujet d’une si grande réjouissance » (1 Cel., 105). Tout ce qui les préoccupait était de s’assurer la possession de son corps. Le caractère éphémère de l’influence spirituelle de saint François n’est que trop évident à la lecture la plus superficielle de l’histoire italienne. Si son évangile d’amour avait réellement pris racine parmi le peuple, les conflits civils et les effusions de sang qui avaient si longtemps régné dans toutes les régions du pays auraient pris fin ; mais même à Assise même, après sa mort, « l’histoire de la ville devient, comme jamais auparavant, une liste de meurtres, [p. xxiv] de luttes à mort pour le pouvoir individuel, et de guerres qui ont fait de la belle région d’Ombrie un désert désolé et cruel pendant des mois, voire des années » (The Story of Assisi, par L. Duff Gordon, p. 59). Pourtant, bien que le résultat visible de la vie de François ait été si loin de son objectif, quelque chose a été accompli. Les sectes hérétiques ont été combattues avec leurs propres armes et ont perdu une grande partie de leur influence ; le clergé séculier a été contraint par l’exemple de François et de ses frères à prêcher, un devoir qu’il avait longtemps négligé ; Français et dans le sud de l’Ombrie, les Abruzzes et la Marche d’Ancône (voir ci-dessous, chapitre XLII), son enseignement simple fut maintenu en vie par une race de frères qu’il aurait reconnus comme ses « chevaliers de la Table ronde qui se cachent dans les déserts et les endroits reculés afin de pouvoir s’adonner plus assidûment à la prière et à la méditation, menant une vie simple, hommes de conversation humble » (Spec. Perf., 72). La mission de saint François fut dans une large mesure un échec ; mais si l’Italie n’était pas mieux disposée à recevoir la liberté spirituelle qu’il prêchait qu’elle ne le fut cent ans plus tard à reconnaître le gouvernement juste de l’empereur Henri VII (voir Dante, Par., xxx., 137, 138), le charme du caractère de saint François, la dévotion de sa vie, s’emparèrent immédiatement du cœur du peuple italien qui, à ce jour, ne l’a jamais oublié et n’a jamais cessé de l’aimer ; et la propagation de cette affection à d’autres nations est également attestée par l’extraordinaire multiplication de la littérature franciscaine ces dernières années en Angleterre et ailleurs.Les miracles qu’il accomplit durant sa vie et ceux qu’il était censé accomplir après sa mort – voilà ce qui lui valut d’être canonisé par la voix populaire, même de son vivant. Lorsqu’il fut ramené à Assise pour mourir, « la ville célébra une grande fête à l’arrivée du bienheureux père… et les langues de tout le peuple en louèrent Dieu : car toute la multitude prévoyait que le saint de Dieu allait bientôt mourir ; et ce fut le sujet d’une si grande réjouissance » (1 Cel., 105). Tout ce qui les préoccupait était de s’assurer la possession de son corps. Le caractère éphémère de l’influence spirituelle de saint François n’est que trop évident à la lecture même de l’histoire italienne. Si son évangile d’amour avait réellement pris racine parmi le peuple, les conflits civils et les effusions de sang qui avaient si longtemps sévi dans toutes les régions du pays auraient pris fin ; mais même à Assise même, après sa mort, « l’histoire de la ville devient, comme jamais auparavant, une liste de meurtres, [p. xxiv] de luttes à mort pour le pouvoir individuel, et de guerres qui ont fait de la belle région d’Ombrie un désert désolé et cruel pendant des mois, voire des années » (The Story of Assisi, par L. Duff Gordon, p. 59). Pourtant, bien que le résultat visible de la vie de François ait été si loin de son objectif, quelque chose a été accompli. Les sectes hérétiques ont été combattues avec leurs propres armes et ont perdu une grande partie de leur influence ; le clergé séculier a été contraint par l’exemple de François et de ses frères à prêcher, un devoir qu’il avait longtemps négligé ; Français et dans le sud de l’Ombrie, les Abruzzes et la Marche d’Ancône (voir ci-dessous, chapitre XLII), son enseignement simple fut maintenu en vie par une race de frères qu’il aurait reconnus comme ses « chevaliers de la Table ronde qui se cachent dans les déserts et les endroits reculés afin de pouvoir s’adonner plus assidûment à la prière et à la méditation, menant une vie simple, hommes de conversation humble » (Spec. Perf., 72). La mission de saint François fut dans une large mesure un échec ; mais si l’Italie n’était pas mieux disposée à recevoir la liberté spirituelle qu’il prêchait qu’elle ne le fut cent ans plus tard à reconnaître le gouvernement juste de l’empereur Henri VII (voir Dante, Par., xxx., 137, 138), le charme du caractère de saint François, la dévotion de sa vie, s’emparèrent immédiatement du cœur du peuple italien qui, à ce jour, ne l’a jamais oublié et n’a jamais cessé de l’aimer ; et la propagation de cette affection à d’autres nations est également attestée par l’extraordinaire multiplication de la littérature franciscaine ces dernières années en Angleterre et ailleurs.Les miracles qu’il accomplit durant sa vie et ceux qu’il était censé accomplir après sa mort – voilà ce qui lui valut d’être canonisé par la voix populaire, même de son vivant. Lorsqu’il fut ramené à Assise pour mourir, « la ville célébra une grande fête à l’arrivée du bienheureux père… et les langues de tout le peuple en louèrent Dieu : car toute la multitude prévoyait que le saint de Dieu allait bientôt mourir ; et ce fut le sujet d’une si grande réjouissance » (1 Cel., 105). Tout ce qui les préoccupait était de s’assurer la possession de son corps. Le caractère éphémère de l’influence spirituelle de saint François n’est que trop évident à la lecture même de l’histoire italienne. Si son évangile d’amour avait réellement pris racine parmi le peuple, les conflits civils et les effusions de sang qui avaient si longtemps sévi dans toutes les régions du pays auraient pris fin ; mais même à Assise même, après sa mort, « l’histoire de la ville devient, comme jamais auparavant, une liste de meurtres, [p. xxiv] de luttes à mort pour le pouvoir individuel, et de guerres qui ont fait de la belle région d’Ombrie un désert désolé et cruel pendant des mois, voire des années » (The Story of Assisi, par L. Duff Gordon, p. 59). Pourtant, bien que le résultat visible de la vie de François ait été si loin de son objectif, quelque chose a été accompli. Les sectes hérétiques ont été combattues avec leurs propres armes et ont perdu une grande partie de leur influence ; le clergé séculier a été contraint par l’exemple de François et de ses frères à prêcher, un devoir qu’il avait longtemps négligé ; Français et dans le sud de l’Ombrie, les Abruzzes et la Marche d’Ancône (voir ci-dessous, chapitre XLII), son enseignement simple fut maintenu en vie par une race de frères qu’il aurait reconnus comme ses « chevaliers de la Table ronde qui se cachent dans les déserts et les endroits reculés afin de pouvoir s’adonner plus assidûment à la prière et à la méditation, menant une vie simple, hommes de conversation humble » (Spec. Perf., 72). La mission de saint François fut dans une large mesure un échec ; mais si l’Italie n’était pas mieux disposée à recevoir la liberté spirituelle qu’il prêchait qu’elle ne le fut cent ans plus tard à reconnaître le gouvernement juste de l’empereur Henri VII (voir Dante, Par., xxx., 137, 138), le charme du caractère de saint François, la dévotion de sa vie, s’emparèrent immédiatement du cœur du peuple italien qui, à ce jour, ne l’a jamais oublié et n’a jamais cessé de l’aimer ; et la propagation de cette affection à d’autres nations est également attestée par l’extraordinaire multiplication de la littérature franciscaine ces dernières années en Angleterre et ailleurs.Tout ce qui les préoccupait était de s’emparer de son corps. Le caractère éphémère de l’influence spirituelle de saint François n’est que trop évident à la lecture même de l’histoire italienne. Si son évangile d’amour avait réellement pris racine parmi le peuple, les conflits civils et les effusions de sang qui avaient si longtemps sévi dans toutes les régions du pays auraient pris fin ; mais même à Assise, après sa mort, « l’histoire de la ville devient, comme jamais auparavant, une liste de meurtres, [p. xxiv] de luttes à mort pour le pouvoir individuel, et de guerres qui ont fait de la belle Ombrie un désert désolé et cruel pendant des mois, voire des années » (The Story of Assisi, par L. Duff Gordon, p. 59). Pourtant, bien que le résultat visible de la vie de François ait été loin d’atteindre son objectif, quelque chose a été accompli. Les sectes hérétiques ont été combattues avec leurs propres armes et ont perdu une grande partie de leur influence ; Le clergé séculier fut contraint, par l’exemple de François et de ses frères, de prêcher, un devoir qu’il avait longtemps négligé ; et dans le sud de l’Ombrie, les Abruzzes et la Marche d’Ancône (voir ci-dessous, chapitre XLII), son enseignement simple fut maintenu en vie par une race de frères qu’il aurait qualifiés de « Chevaliers de la Table Ronde, qui rôdent dans les déserts et les lieux reculés afin de s’adonner plus assidûment à la prière et à la méditation, menant une vie simple, hommes de conversation humble » (Spec. Perf., 72). La mission de saint François fut dans une large mesure un échec ; mais si l’Italie n’était pas mieux disposée à recevoir la liberté spirituelle qu’il prêchait, elle ne le fut pas, cent ans plus tard, à reconnaître le gouvernement juste de l’empereur Henri VII. (voir Dante, Par., xxx., 137, 138), le charme du caractère de saint François, la dévotion de sa vie, ont saisi immédiatement le cœur du peuple italien qui, jusqu’à ce jour, ne l’a jamais oublié et n’a jamais cessé de l’aimer ; et la propagation de cette affection à d’autres nations est également attestée par la multiplication extraordinaire de la littérature franciscaine de ces dernières années en Angleterre et ailleurs.Tout ce qui les préoccupait était de s’emparer de son corps. Le caractère éphémère de l’influence spirituelle de saint François n’est que trop évident à la lecture même de l’histoire italienne. Si son évangile d’amour avait réellement pris racine parmi le peuple, les conflits civils et les effusions de sang qui avaient si longtemps sévi dans toutes les régions du pays auraient pris fin ; mais même à Assise, après sa mort, « l’histoire de la ville devient, comme jamais auparavant, une liste de meurtres, [p. xxiv] de luttes à mort pour le pouvoir individuel, et de guerres qui ont fait de la belle Ombrie un désert désolé et cruel pendant des mois, voire des années » (The Story of Assisi, par L. Duff Gordon, p. 59). Pourtant, bien que le résultat visible de la vie de François ait été loin d’atteindre son objectif, quelque chose a été accompli. Les sectes hérétiques ont été combattues avec leurs propres armes et ont perdu une grande partie de leur influence ; Le clergé séculier fut contraint, par l’exemple de François et de ses frères, de prêcher, un devoir qu’il avait longtemps négligé ; et dans le sud de l’Ombrie, les Abruzzes et la Marche d’Ancône (voir ci-dessous, chapitre XLII), son enseignement simple fut maintenu en vie par une race de frères qu’il aurait qualifiés de « Chevaliers de la Table Ronde, qui rôdent dans les déserts et les lieux reculés afin de s’adonner plus assidûment à la prière et à la méditation, menant une vie simple, hommes de conversation humble » (Spec. Perf., 72). La mission de saint François fut dans une large mesure un échec ; mais si l’Italie n’était pas mieux disposée à recevoir la liberté spirituelle qu’il prêchait, elle ne le fut pas, cent ans plus tard, à reconnaître le gouvernement juste de l’empereur Henri VII. (voir Dante, Par., xxx., 137, 138), le charme du caractère de saint François, la dévotion de sa vie, ont saisi immédiatement le cœur du peuple italien qui, jusqu’à ce jour, ne l’a jamais oublié et n’a jamais cessé de l’aimer ; et la propagation de cette affection à d’autres nations est également attestée par la multiplication extraordinaire de la littérature franciscaine de ces dernières années en Angleterre et ailleurs.Les sectes hérétiques furent combattues avec leurs propres armes et perdirent une grande partie de leur influence ; le clergé séculier fut contraint, par l’exemple de François et de ses frères, de prêcher, un devoir qu’il avait longtemps négligé ; et dans le sud de l’Ombrie, les Abruzzes et la Marche d’Ancône (voir ci-dessous, chapitre XLII), son enseignement simple fut maintenu en vie par une race de frères qu’il aurait qualifiés de « Chevaliers de la Table Ronde, qui rôdent dans les déserts et les lieux reculés afin de s’adonner plus assidûment à la prière et à la méditation, menant une vie simple, hommes d’humble conversation » (Spec. Perf., 72). La mission de saint François fut dans une large mesure un échec ; mais si l’Italie n’était pas mieux disposée à recevoir la liberté spirituelle qu’il prêchait, elle ne le fut pas, cent ans plus tard, à reconnaître le gouvernement juste de l’empereur Henri VII. (voir Dante, Par., xxx., 137, 138), le charme du caractère de saint François, la dévotion de sa vie, ont saisi immédiatement le cœur du peuple italien qui, jusqu’à ce jour, ne l’a jamais oublié et n’a jamais cessé de l’aimer ; et la propagation de cette affection à d’autres nations est également attestée par la multiplication extraordinaire de la littérature franciscaine de ces dernières années en Angleterre et ailleurs.Les sectes hérétiques furent combattues avec leurs propres armes et perdirent une grande partie de leur influence ; le clergé séculier fut contraint, par l’exemple de François et de ses frères, de prêcher, un devoir qu’il avait longtemps négligé ; et dans le sud de l’Ombrie, les Abruzzes et la Marche d’Ancône (voir ci-dessous, chapitre XLII), son enseignement simple fut maintenu en vie par une race de frères qu’il aurait qualifiés de « Chevaliers de la Table Ronde, qui rôdent dans les déserts et les lieux reculés afin de s’adonner plus assidûment à la prière et à la méditation, menant une vie simple, hommes d’humble conversation » (Spec. Perf., 72). La mission de saint François fut dans une large mesure un échec ; mais si l’Italie n’était pas mieux disposée à recevoir la liberté spirituelle qu’il prêchait, elle ne le fut pas, cent ans plus tard, à reconnaître le gouvernement juste de l’empereur Henri VII. (voir Dante, Par., xxx., 137, 138), le charme du caractère de saint François, la dévotion de sa vie, ont saisi immédiatement le cœur du peuple italien qui, jusqu’à ce jour, ne l’a jamais oublié et n’a jamais cessé de l’aimer ; et la propagation de cette affection à d’autres nations est également attestée par la multiplication extraordinaire de la littérature franciscaine de ces dernières années en Angleterre et ailleurs.
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Un aspect de l’influence de saint François ne peut être entièrement ignoré : son impact sur l’art italien. C’est sans doute le résultat de sa vie qui l’aurait étonné et déplu plus que tout autre. Contrevenant à ses vœux, frère Élie entreprit, immédiatement après sa mort, la construction de cette splendide basilique d’Assise, l’un des exemples les plus remarquables de l’architecture médiévale en Italie. C’est là, quelque soixante-dix ans plus tard, que Giotto exécuta ses célèbres fresques illustrant la vie et les miracles de saint François, et dès lors, le « petit pauvre » devint l’une des figures les plus familières de la peinture italienne. « Pour les peintres, la vie de saint François fut une source d’inspiration nouvelle, riche de possibilités dramatiques, et offrit un champ entièrement nouveau à un traitement original et imaginatif. » (Franciscan Legends in Italian Art, par EG Salter, p. 2).
Parmi les premiers écrits sur saint François, les plus importants sont le Speculum Perfectionis (Miroir de perfection), publié pour la première fois séparément par M. Paul Sabatier en 1898 ; la Legenda Trium Sociorum (Légende des trois compagnons) ; les deux Vies de saint François de frère Thomas de Celano ; et la Vie de saint Bonaventure. De ces cinq œuvres, les deux premières ne sont pas officielles ; elles sont écrites sans aucune prétention à l’élégance littéraire et avec une simplicité absolue, et nous mettent en contact direct et personnel avec saint François. Les deux Vies de Celano sont des œuvres officielles, la première ayant été composée sur ordre du pape Grégoire IX. en 1228, et la seconde (première partie) à l’initiative du Chapitre général tenu à Gênes en 1244. En 1247, l’auteur fut invité par Jean de Parme (qui venait d’être nommé ministre général) à poursuivre son œuvre, et la seconde partie de la seconde Vie fut donc ajoutée. Ces Vies témoignent d’une plus grande habileté littéraire que le Speculum Perfectionis et la Legenda Trium Sociorum, mais sont moins spontanées, et l’auteur fait un usage considérable du matériel d’autres informateurs. [3] Elles occupent, en fait, une position intermédiaire entre le Speculum Perfectionis et la Legenda Trium Sociorum, d’une part, et la Vie de saint Bonaventure, d’autre part. Cette dernière fut écrite sur ordre du Chapitre général de Narbonne en 1260 ; et six ans plus tard, le Chapitre de Paris ordonna la suppression de toutes les anciennes « Légendes ». La Vie de saint Bonaventure demeure désormais le récit officiel de saint François. Le style orné et plutôt somptueux du « Docteur séraphique » est étrangement en décalage avec l’histoire du « petit pauvre d’Assise » ; et, bien que ce livre ne soit pas à négliger, il nous aide beaucoup moins à nous représenter saint François tel qu’il était que les ouvrages mentionnés précédemment.
Il convient de mentionner un autre ouvrage, le Sacrum Commercium B. Francisci cum domina Paupertate, dans lequel les fiançailles de François et de la Pauvreté sont racontées sous forme allégorique. Ce petit livre, l’un des joyaux de la littérature médiévale, aurait été écrit en juillet 1227 par Jean Parenti, qui venait d’être élu ministre général de l’Ordre à la place du frère Élie ; il s’agirait donc de l’ouvrage le plus ancien consacré à saint François.
Les Petites Fleurs ont davantage un caractère légendaire (au sens moderne du terme) que les écrits déjà mentionnés ; mais bien que les faits soient ici agrémentés d’ajouts fabuleux, les récits s’appuient en grande partie sur la tradition authentique, écrite et orale. Il faut cependant tenir compte de la forte antipathie manifestée envers frère Élie. D’où le récit de la « bénédiction du premier-né » au chapitre VI. est en contradiction flagrante avec 1 Celano, 108 (écrit avant l’apostasie d’Élie, où saint François pose sa main droite sur la tête d’Élie. Le chapitre IV. également, dans lequel nous lisons comment frère Élie claqua la porte au nez d’un ange, est manifestement fabuleux (voir aussi les chapitres XXXI. et XXXVIII.). Cependant, malgré les inexactitudes et la prééminence donnée aux événements miraculeux, les Fioretti, comme le remarque Sabatier, présentent avec une couleur vive qu’on ne trouve pas ailleurs l’atmosphère et le milieu dans lesquels vivaient saint François et ses compagnons.
Le texte italien, dont une traduction est donnée dans le présent volume, est lui-même une traduction de documents plus anciens. Le traducteur est inconnu, mais il y a lieu de penser qu’il s’agissait de frère Jean de San Lorenzo, un Florentin de la famille Marignoli, qui fut évêque de Bisignano, en Calabre, de 1354 à 1357. Quant au texte original, les cinquante-trois chapitres auxquels appartient strictement le titre Fioretti sont tirés d’une compilation latine, l’Actus B. Francisci et sociorum ejus. Cette compilation date de la première moitié du XIVe siècle et est probablement l’œuvre d’Ugolin, de la noble famille de Brunforte, un frère franciscain, généralement décrit comme Ugolin de Monte Giorgio, d’après le nom du couvent (près de Fermo, dans la [p. xxix] Marche d’Ancône) où il passa une partie de sa vie. Il fut nommé évêque de Teramo, dans les Abruzzes, par le pape ermite Célestin V, mais cette nomination fut annulée par le successeur de Célestin, Boniface VIII, en 1295. Les cinquante-trois chapitres des Fioretti se divisent en deux parties : la première comprend les chapitres I à XL, consacrés à saint François et à ses premiers compagnons ; la seconde comprend les chapitres XLI à LIII, consacrés aux frères de la Marche d’Ancône. Dans la première partie, Ugolin s’appuie sur la tradition orale et écrite, et notamment sur les informations données à frère Jacques de Massa par frère Léon, compagnon bien-aimé de saint François. Dans la seconde partie, l’auteur relate ce qu’il a vu, ou plutôt ce qu’il a admiré, parmi les frères résidant dans les couvents des environs de Monte Giorgio.
On peut noter ici deux passages où les sources du livre sont mentionnées. Au chapitre XLV (ci-dessous, p. 116), après avoir raconté comment frère Jean de Penna a empêché un novice de quitter l’Ordre, l’auteur déclare que « frère Jean lui-même m’a raconté tout cela, Ugolin ». [5] De nouveau, au chapitre LII (ci-dessous, p. 136), il est fait référence à l’expérience de « ce frère qui le premier a écrit sur ces choses ». Les Considérations sur les Stigmates, les Vies des frères Genévrier et Gilles, et les Dictons de ces derniers forment une sorte d’appendices aux Fioretti. Leur compilateur est inconnu. « Dans [p. xxx] le premier, le compilateur a divisé en cinq chapitres toutes les informations qu’il a pu recueillir concernant les Stigmates. . . . Le second, intitulé la Vie de frère Genévrier, n’est que très indirectement lié à saint François ; il mérite cependant d’être étudié, car il présente le même genre d’intérêt que le recueil principal, dont il n’est sans doute qu’un peu plus tardif. . . . Le troisième, la Vie de frère Gilles, paraît être le plus ancien document que nous possédions sur la vie du célèbre extatique. . . . Les sept premiers chapitres forment un tout complet ; les trois derniers sont sans doute une première tentative pour les compléter. Le quatrième appendice comprend les Dictons favoris de frère Gilles ; ils n’ont d’importance que comme montrant les tendances de l’enseignement franciscain primitif » (Sabatier, Vie de S. François d’Assise, pp. cxi.-cxiii.).
On pense que le plus ancien manuscrit des Fioretti en italien qui nous soit parvenu est celui conservé à la Bibliothèque nationale de Florence, écrit par Amaretto Manelli en 1396. Il contient les Considérations sur les stigmates, mais pas les Vies de Genévrier et de Gilles, ni les Dictons de ce dernier. Il est décrit, avec quarante-trois autres manuscrits, par Luigi Manzoni dans ses Studi. La popularité des Petites Fleurs commença dès le début : le livre fut imprimé très tôt, et les éditions suivantes furent extrêmement nombreuses. La plus ancienne édition datée fut imprimée à Vicence en 1476 ; d’autres éditions, non datées, parurent à peu près à la même époque, et pas moins de seize furent publiées avant 1500. Aucune de ces [p. xxxi] contiennent les Vies de Genévrier et de Gilles ou les Dictons de ce dernier. Au moins treize éditions parurent au XVIe siècle. Parmi les éditions ultérieures, on peut citer celle éditée par le sénateur Filippo Buonarroti (Florence, 1718), l’édition très estimée d’Antonio Cesari (Vérone, 1822) et les récentes éditions illustrées de Passerini (Florence, 1903) et de Luigi Manzoni (seconde édition, Rome, 1902). Passerini suit le texte d’un manuscrit du XVe siècle conservé à la bibliothèque Riccardi de Florence et inclut certains « exemples et miracles » de saint François contenus dans ce manuscrit et non encore imprimés. Manzoni imprime le texte du manuscrit d’Amaretto Manelli (mentionné ci-dessus). En raison de la mort regrettée de M. Manzoni, seul le premier volume de son édition, contenant les Fioretti proprement dits et les Considérations sur les Stigmates, a paru.
AG FERRERS HOWELL
xviii:1 Cf. ci-dessous, pp. 40, 45. Les incidents qui y sont relatés sont rapportés par Sabatier à l’année 1215. ↩︎
xxi:1 4 octobre, selon le style d’Assise. ↩︎
xxvi:1 La paternité, la date et le sujet du Speculum Perfectionis et de la Legenda Trium Sociorum, ainsi que les relations de ces œuvres entre elles et avec les Vies de Celano, posent des problèmes d’une extrême complexité, dont les solutions n’ont pas encore été trouvées. Il existe une littérature considérable et croissante sur ces questions. On peut se référer à un article utile de M. AG Little sur les « Sources de l’histoire de saint François », paru dans l’English Historical Review d’octobre 1902, et aux prolégomènes de l’édition des Vies de Celano par le Père E. d’Alençon (Rome, 1906). ↩︎
xxvii:1 Les informations données dans cette section sont basées sur les Studi sui Fioretti de Luigi Manzoni, publiés dans les vol. 3 et 4 des Miscellanea Francescana (Foligno, 5889), sur l’édition du même auteur des Fioretti, sur l’édition de Sabatier de l’Actus B. Francisci (Paris, 1902), et sur la Vie de saint François d’Assise de Sabatier (31e éd., Paris, 5904). Le titre « Petites Fleurs », ou un titre similaire, était couramment donné aux volumes de sélections ou d’extraits au Moyen Âge. ↩︎
xxix:1 Je cite l’Actus (p. 200), le texte italien des Fioretti étant ambigu. ↩︎