LIVRE IX. LE KIÂO THEH SANG OU LA VICTIME UNIQUE AUX SACRIFICES DE FRONTIÈRE.
1. Lors des sacrifices aux frontières, une seule victime était utilisée, et sur les autels dédiés aux esprits de la terre et du blé, il y avait trois victimes[1]. Lorsque le fils du Ciel effectuait ses tournées d’inspection auprès des princes, les mets de son festin se composaient d’un seul veau ; et lorsqu’ils lui rendaient visite, les rites par lesquels il les recevait mettaient en valeur les trois animaux habituels. (Ce festin) visait à honorer l’idée de sincérité[2]. Par conséquent, si l’animal était enceinte, le fils du Ciel n’en mangeait pas et n’utilisait pas une telle victime pour sacrifier à Dieu[1:1].
2. Les chevaux du Grand carrosse portaient un gland ornemental à la poitrine ; ceux des carrosses qui les précédaient en avaient trois ; et ceux des carrosses qui les suivaient en avaient cinq[3]. Il y avait le sang du sacrifice frontalier ; la chair crue de la grande offrande du temple ancestral ; la chair détrempée où les esprits sont présentés trois fois ; et la viande rôtie où ils sont présentés une fois[3:1] : ces éléments exprimaient la plus grande révérence, mais le goût n’était pas prisé ; ce qui était honoré, c’était le parfum de l’air[4]. Lorsque les princes apparaissaient comme invités,
On leur présentait des spiritueux aromatisés aux herbes, à cause de leur parfum ; lors du grand divertissement qui leur était réservé, on accordait de la valeur aux morceaux de viande (préliminaires) préparés avec de la cannelle et rien de plus.
3. Lors d’un grand festin (au souverain d’un autre État), le souverain (qui était l’hôte) recevait la coupe posée sur ses trois nattes. (À l’occasion d’une visite d’un ministre ou d’un grand officier) lorsque la coupe était présentée trois fois, le souverain la recevait sur une seule natte : il descendait ainsi du privilège de son rang plus honorable et assumait la distinction inférieure (de son visiteur).
4. Lors des festins (des jeunes orphelins au printemps) et du sacrifice printanier au temple ancestral, il y avait de la musique ; mais lors du repas (des personnes âgées) et du sacrifice automnal, il n’y avait pas de musique : ces deux pratiques étaient basées sur les influences naissantes et décroissantes (prévalentes dans la nature). Toute boisson sert à nourrir l’influence naissante ; toute nourriture à nourrir l’influence décroissante. De là vient la différence de caractère des sacrifices printaniers et automnaux : le repas des jeunes orphelins au printemps et le repas des personnes âgées en automne : l’idée était la même. Mais lors du repas et du sacrifice automnal, il n’y avait pas de musique. Boire sert à nourrir l’influence naissante et est donc accompagné de musique. Manger sert à nourrir l’influence décroissante et n’est donc pas accompagné de musique. Toute modulation sonore participe du caractère du développement.
5. Le nombre de trépieds et de présentoirs à viande était impair, et celui des grands plats de bois et de bambou pair[2:1] ; cela aussi était dû aux influences croissantes et décroissantes. Les présentoirs étaient remplis des produits de l’eau et de la terre. Ils n’osaient pas utiliser pour eux des choses aux saveurs extraordinaires[1:2] ni attacher de valeur à la multitude et à la variété de leur contenu, et c’est ainsi qu’ils entretenaient leurs relations avec les intelligences spirituelles.
6. Lorsque les invités franchirent la grande porte[3:2], la musique entonna le Sze Hsiâ[4:1], témoignant de l’aisance et du respect mêlés (du roi). (Pendant le festin), à la fin de (chaque) coupe, la musique s’arrêtait (un instant), une pratique pour laquelle Confucius témoignait souvent de son admiration. Une fois la dernière coupe posée, les artistes montèrent dans la salle et chantèrent, faisant étalage des vertus (de l’hôte et des invités). Les chanteurs étaient (dans la salle) en haut, et les organistes (dans la cour) en bas ; l’honneur étant ainsi rendu à la voix humaine. La musique naît de l’influence croissante (qui opère dans la nature) ; les cérémonies de sa contraction. Lorsque les deux sont en harmonie, toutes choses atteignent (leur plein épanouissement).
7. Il n’y avait pas de règles fixes pour les divers articles du tribut. Ils étaient constitués des différents produits des différents territoires selon leurs convenances respectives, et étaient réglementés par leur distance (par rapport au domaine royal). Les tortues étaient placées devant toutes les autres offrandes, car (leur carapace) donnait la connaissance de l’avenir. Les cloches leur succédaient, car leur harmonie symbolisait l’union des sentiments qui devait prévaloir. Il y avait ensuite les peaux de tigres et de léopards, emblèmes de l’énergie féroce avec laquelle l’insubordination serait réprimée ; et il y avait les paquets de soie ornés de disques de jade, montrant comment (les princes) en étaient venus à (admirer et à expérimenter) la vertu (du roi).
8. L’usage de cent torches dans sa cour commença avec le duc Hwan de Khî. Le jeu du Sze Hsiâ (lors des réceptions) des grands officiers commença avec Kâo Wan-dze[1:3].
9. Lorsqu’il se présentait à une autre cour, il était contraire aux convenances pour un grand officier d’obtenir une audience privée. S’il était là en tant que commissaire, portant le titre de son propre prince, celui-ci lui servait de référence. Le fait qu’il n’osât pas solliciter une audience privée témoignait de sa loyauté. Qu’avait-il à voir avec les offrandes de tribut à la cour de l’autre prince pour solliciter une audience privée ? Le ministre d’un prince n’avait aucun rapport avec l’extérieur, ce qui montre qu’il n’osait pas servir deux souverains.
10. Pour un haut officier, recevoir son souverain à un banquet était contraire aux convenances. Pour un souverain, mettre à mort un haut officier ayant exercé son pouvoir avec violence était considéré comme un acte de justice ; ce cas fut observé pour la première fois dans le cas des trois Hwan[2:2].
Le fils du Ciel n’observait aucune des règles applicables à un visiteur ou à un invité ; personne ne pouvait prétendre être son hôte. Lorsqu’un souverain rendait visite à l’un de ses ministres, il montait à la salle par l’escalier propre au maître ; le ministre ne présumait pas, dans un tel cas, de considérer la maison comme la sienne. Selon les règles des audiences, le fils du Ciel ne descendait pas de la salle pour rencontrer les princes. Descendre de la salle pour rencontrer les princes était une erreur de la part du fils du Ciel, qui commença avec le roi Î [1:4], et fut observée par la suite.
11. Que les princes suspendent (leurs tambours et leurs cloches) sur quatre rangées comme les murs d’un appartement (à la manière du roi), et utilisent un taureau blanc pour sacrifier[2:3] ; pour frapper le jade sonore ; pour utiliser les boucliers rouges avec leurs façades métalliques et la casquette à glands descendants pour danser le Tâ-wû ; et pour monter dans le grand char : tels étaient les usages qu’ils usurpaient. La porte d’entrée avec l’écran en travers du chemin, et le support pour recevoir les coupes vidées ; les haches brodées sur le vêtement intérieur de sa couleur vermillon : tels étaient les usurpations des Grands officiers. Ainsi, lorsque le fils du Ciel était petit et faible, les princes poussaient leurs usurpations ; et lorsque les Grands officiers étaient forts, les princes étaient opprimés par eux. Dans cet état, (ces officiers) s’honoraient les uns les autres comme s’ils avaient été de haut rang ; avaient des entretiens les uns avec les autres et faisaient des offrandes ; Ils se soudoyaient mutuellement pour leur propre bénéfice : ainsi, tous les usages cérémoniels furent bouleversés. Il n’était pas permis aux princes de sacrifier au roi dont ils faisaient remonter la lignée, ni aux grands officiers d’en faire autant aux souverains dont ils étaient issus. La pratique d’avoir un temple dédié à ces souverains dans leurs familles était contraire aux convenances. Elle trouve son origine chez les trois Hwan[1:5].
12. Le Fils du Ciel[3:3] a préservé les descendants (des souverains) des deux dynasties (précédentes), honorant toujours la valeur (de leurs fondateurs). Mais cet honneur envers les (anciens) dignes ne s’est pas étendu au-delà des deux dynasties.
13. Les princes n’employaient pas de souverains réfugiés comme ministres[2:4]. C’est pourquoi, dans l’Antiquité, les souverains réfugiés ne laissaient aucun fils pour perpétuer leur titre.
14. Un souverain se tenait face au sud, pour montrer qu’il subirait (dans sa sphère) l’influence de la lumière et de la chaleur (dans la nature). Ses ministres se tenaient face au nord, en réponse à lui. Le ministre d’un grand officier ne s’inclinait pas face à terre devant lui, non par honneur, mais pour éviter de recevoir l’hommage qu’il avait lui-même rendu au souverain.
15. Lorsqu’un grand officier présentait (quelque chose à son souverain), il ne le faisait pas en personne ; lorsque le souverain lui faisait un cadeau, il n’allait pas s’incliner en signe de reconnaissance devant lui : - afin que le souverain n’ait pas la peine de lui répondre.
16. Lorsque les villageois chassaient les influences pestilentielles, Confucius se tenait au sommet de ses marches orientales, dans ses robes de cour, pour garder les esprits (de ses défunts) tranquilles dans leurs sanctuaires[1:6].
17. Confucius a dit : « La pratique du tir à l’arc au rythme de la musique (est difficile). Comment l’archer doit-il écouter et tirer (pour que les deux choses soient en harmonie) ? »
Confucius a dit : « Lorsqu’un officier est tenu de tirer, s’il n’en est pas capable, il refuse sous prétexte qu’il est malade, en référence à l’arc suspendu à gauche de la porte (à sa naissance)[2:5]. »
18. Confucius a dit : « Il y a trois jours de jeûne à venir. Si quelqu’un jeûne le premier jour, il doit encore craindre de ne pas être suffisamment respectueux. Que penser de cela si, le deuxième jour, il bat du tambour[1:7] ? »
19. Confucius dit : « La répétition du sacrifice le lendemain à l’intérieur de la porte Khû ; la recherche des esprits dans le quartier est ; et la tenue du marché le matin dans le quartier ouest : tout cela sont des erreurs. »
20. Au Shû, ils sacrifiaient aux esprits de la terre, et sur la tablette reposait le pouvoir de l’influence obscure et discrète de la nature. Le souverain se tient debout (pour sacrifier), le visage tourné vers le sud, au pied du mur nord, répondant à l’idée que cette influence vient du nord. Un jour kiâ est utilisé (pour le sacrifice), pour employer un jour initial (dans le Cycle)[3:4].
Le grand autel Shê du fils du Ciel était ouvert pour recevoir le givre, la rosée, le vent et la pluie, et permettre aux influences du ciel et de la terre de s’y déployer pleinement. C’est pourquoi l’autel Shê d’un État disparu était couvert d’un toit, de sorte qu’il ne soit pas touché par la clarté et la chaleur du Ciel. L’autel (de Yin) à Po[2:6] comportait une ouverture dans le mur au nord, afin que la lune, sombre et froide, puisse y briller.
21. Lors du sacrifice aux autels Shê, ils traitaient la terre comme si elle était un esprit. La terre soutenait toutes choses, tandis que le ciel déployait ses signes éclatants. Ils tiraient leurs ressources matérielles de la terre ; ils tiraient des cieux les règles (de leur travail). Ainsi, ils étaient amenés à honorer le ciel et à aimer la terre, et ils enseignaient donc au peuple à lui rendre un bon retour. (Les) chefs de famille préparaient (le sacrifice) à l’autel, dans la cour ouverte (de leurs maisons) ; dans le royaume et les États, ils le faisaient aux autels Shê, montrant comment c’était la source (de leur prospérité).
Lorsqu’un sacrifice avait lieu à l’autel Shê d’un village[1:8], quelqu’un de chaque maison s’y rendait. Lorsqu’un tel sacrifice préparait une chasse, tous les hommes de l’État s’y livraient. Lorsqu’un tel sacrifice avait lieu, les habitants des villes, petites et grandes, apportaient leurs récipients de riz, exprimant ainsi leur gratitude à la source (de leur prospérité) et remontant par leurs pensées au commencement (de toute existence).
22. Au dernier mois du printemps[2:7], « l’étoile de feu étant apparue, ils mirent le feu (à l’herbe et aux broussailles). Cela fait, ils passèrent en revue les chars et les hommes, comptant les compagnies de cent cinq. Puis le souverain en personne s’adressa à eux devant l’autel de Shê et procéda à l’exercice de leurs escadrons, tournant tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt les faisant se coucher, tantôt les faisant se lever ; et observant comment ils pratiquaient ces évolutions. Lorsque le gibier apparut et que le désir de le capturer se manifesta, il veilla à ce que les chasseurs ne transgressent aucune des règles (de leurs pratiques). On cherchait ainsi à soumettre leur volonté et à les empêcher de poursuivre les animaux (de manière irrégulière). De cette façon, de tels hommes remportèrent la victoire au combat, et de tels sacrifices obtinrent la bénédiction.
1. Le fils du Ciel, dans ses tournées (d’inspection) aux quatre coins (du royaume), comme première chose (à son arrivée à chacun) dressait le tas de bois (et y mettait le feu)[1:9].
2. Lors du (Grand) sacrifice de frontière, il saluait l’arrivée du jour le plus long. C’était un grand acte de reconnaissance envers le Ciel, et le soleil en était le principal objet. L’espace réservé à cet effet se trouvait dans la banlieue sud, l’endroit le plus exposé à la luminosité et à la chaleur (de l’influence céleste). Le sacrifice était offert sur le sol balayé à cet effet, pour marquer la simplicité (de la cérémonie). Les récipients utilisés étaient en terre cuite et en calebasses, pour symboliser la puissance naturelle (productive) du ciel et de la terre. Le lieu était la banlieue, et c’est pourquoi le sacrifice était appelé banlieue ou frontière. La victime était rouge, couleur préférée par la dynastie (Kâu) ; et c’était un veau, pour montrer l’estime de la simple sincérité.
3. Pour (tous) les sacrifices à la frontière, ils utilisaient un jour hsin[2:8] ; car lorsque Kâu offrit pour la première fois le sacrifice à la frontière, c’était le jour le plus long, et son nom commençait par hsin.
4. Lors de sa divination concernant le sacrifice frontalier, le roi reçut la réponse dans le temple de son ancêtre, et l’écaille de tortue fut opérée dans celui de son père ; honneur étant ainsi rendu à son ancêtre et affection témoignée à son père. Le jour de la divination, il se tint près du lac[1:10] et écouta lui-même les déclarations et les ordres qui lui furent donnés[2:9], montrant ainsi l’exemple de la réception des leçons et des réprimandes. (Les officiers) lui ayant communiqué les ordres (à donner), il en avertit tous les officiers (d’un nom différent du sien), à l’intérieur de la porte Khû (du palais), et ceux du même nom, dans le Grand Temple.
5. Le jour du sacrifice, le roi, coiffé de son bonnet de peau, attend la nouvelle que tout est prêt, montrant au peuple comment il doit vénérer ses supérieurs. Ceux qui accomplissaient les rites de deuil ne se lamentaient pas et n’osaient pas revêtir leurs vêtements de deuil. (Le peuple) arrosait, balayait et rebâtissait la route à la bêche ; au sommet des champs avoisinants, ils entretenaient des torches allumées, se conformant ainsi sans ordre spécial au souhait du roi[1:11].
6. Ce jour-là, le roi revêtit la robe ornée des dragons ascendants, emblème des cieux[3:5]. Il portait le bonnet orné de pendentifs de perles de jade, au nombre de douze[4:2], qui est le nombre du ciel[2:10]. Il voyageait dans un char simple, en raison de sa simplicité. Douze pendentifs étaient suspendus au drapeau, sur lequel étaient ornés des dragons, ainsi que les figures du soleil et de la lune, imitant les cieux. Le ciel arbore ses brillantes figures, et les sages les imitaient. Ce sacrifice frontalier illustre la voie du Ciel.
7. Si la victime destinée à Dieu présentait quelque défaut, elle était utilisée pour celle destinée à Kî[1:12]. Celle destinée à Dieu devait être conservée dans son étable propre pendant trois mois. Celle destinée à Kî devait simplement être parfaite dans ses parties. C’était ainsi qu’ils distinguaient les esprits du Ciel des mânes d’un homme[3:6].
8. Toutes choses proviennent du Ciel ; l’homme provient de son (grand) ancêtre. C’est la raison pour laquelle Kî fut associé à Dieu (lors de ce sacrifice). Dans les sacrifices à la frontière, ils exprimaient leur gratitude envers la source de leur prospérité et remontaient, dans leurs pensées, à l’origine de (tout être).
9. Le grand sacrifice kâ du fils du Ciel comprenait huit (sacrifices). Ce sacrifice fut institué par Yin Khî[2:11]. (Le mot) kâ exprime l’idée de recherche. Au douzième mois de l’année, ils rassemblaient (une partie de) toutes les productions (de la récolte) et en recherchaient (les auteurs) pour les leur offrir en offrande.
10. Lors du sacrifice du kâ, l’objet principal contemplé était le Père de l’Agriculture. Ils présentaient également des offrandes aux (anciens) surintendants de l’agriculture et aux (découvreurs des) diverses céréales, en remerciement pour les récoltes récoltées.
Ils présentèrent également des offrandes aux cultivateurs, aux bâtiments délimitant les champs, aux oiseaux et aux animaux. Ce service témoignait des plus grands sentiments de bienveillance et de droiture.
Les anciens sages avaient désigné tous ces agents, et il fut jugé nécessaire de leur rendre ce service. Ils rencontrèrent les (représentants des) chats, car ils dévoraient les rats et les souris (qui endommageaient les fruits) des champs, et ceux des (représentants des) tigres, car ils dévoraient les (sangliers) (qui les détruisaient). Ils les rencontrèrent et leur firent des offrandes. Ils offrirent également aux (anciens inventeurs des) digues et des canaux ; (tout cela était) des provisions pour l’agriculture[2:12].
11. Ils ont dit :
« Que le sol ne glisse pas,
L’eau coule dans ses canaux,
Les insectes à garder tranquilles savent ;
« Seules les mauvaises herbes poussent dans les marais ! »
Ils présentaient leurs offrandes vêtus de bonnets de peau et de robes blanches, pour accompagner l’année qui s’achevait (jusqu’à sa tombe). Ils portaient des ceintures de tissu dolychos et brandissaient des bâtons de noisetier, symboles de deuil. Le kâ exprimait les plus hauts sentiments de bienveillance et de droiture.
(Après cela)[2:13] ils procédèrent au sacrifice en robes et bonnets jaunes, libérant ainsi les ouvriers agricoles des travaux (de l’année). Les paysans portaient des chapeaux jaunes, faits de paille.
12. Le Grand Fileur[1:13] était l’officier chargé, pour le fils du Ciel, de la gestion de ses oiseaux et de ses bêtes (capturées), et relevait de son département toutes les créatures envoyées par les princes en guise de tribut. Ceux qui les apportaient[3:7] portaient des chapeaux de paille ou d’éclisses de bambou, et, en guise d’honneur, ils portaient ce costume de campagne. Le Fileur déclina les cerfs et les femmes (qu’ils apportaient)[4:3] et annonça aux visiteurs le message (du roi) à cet effet, afin qu’ils puissent en avertir les princes :
« Celui qui aime la chasse et les femmes,
Il conduit son État à la ruine.
Le fils du Ciel a planté des courges et des plantes à fleurs, et non des choses qui pourraient être récoltées et stockées[5].
13. Le kâ, avec ses huit sacrifices, servait à consigner (la condition du peuple) dans toutes les régions (du pays). Si, à une époque donnée, l’année n’avait pas été bonne, il ne contribuait pas à ces services, par souci du bien-être du peuple. Lorsque les travaux d’une bonne année avaient été menés à bien, ils y prenaient part, pour leur procurer plaisir et satisfaction. Une fois la récolte terminée, le peuple n’avait plus rien d’autre à faire que de se reposer, et donc, après que le kâ (les dirigeants) sages eut commencé aucun nouveau travail[2:14].
14. Le contenu mariné des plats ordinaires était constitué de plantes aquatiques produites par les forces harmonieuses (de la nature) ; la saumure utilisée provenait de productions terrestres. Les plats supplémentaires contenaient des productions terrestres et de la saumure issue de productions aquatiques.
Les aliments contenus dans les plats sur des supports provenaient à la fois de l’eau et de la terre. Ils n’osaient pas y utiliser les saveurs de l’usage domestique ordinaire, mais la variété était considérée comme admirable. C’est ainsi qu’ils cherchaient à communier avec les esprits ; il ne s’agissait pas d’imiter les saveurs des aliments[1:14].
15. Les objets présentés aux anciens rois servaient de nourriture, mais ne satisfaisaient pas les palais. La robe de dragon, le bonnet à glands et le grand carrosse servaient de décor, mais n’éveillaient pas le goût pour leur usage.
Les différentes danses témoignaient de la gravité des exécutants, mais n’éveillaient pas l’émotion du plaisir. Le temple ancestral produisait une impression de majesté, mais ne disposait pas au repos. Ses vases pouvaient être utilisés (à leurs fins), mais ne pouvaient servir à rien d’autre. L’idée qui conduit à la communion avec les êtres spirituels est incompatible avec celle qui trouve sa réalisation dans le repos et le plaisir.
(d’un carrosse), mais (le roi) voyage dans un carrosse simple, faisant honneur à sa simplicité. En tout cela, c’est simplement l’idée de simplicité qui justifie la préférence et l’honneur. Dans les relations avec des êtres spirituels et intelligents, rien ne devrait exacerber notre désir de repos et de bien-être personnel. C’est ce qui rend les usages ci-dessus appropriés à leur objectif.
17. Le nombre de trépieds et de présentoirs à viande était impair, mais celui des grands plats de bois et de bambou était pair, compte tenu de leur nombre lié aux influences naissantes et déclinantes de la nature[2:16]. Le vase aux yeux jaunes[1:15] était le plus précieux de tous et contenait l’esprit et les herbes parfumées. Le jaune est la couleur (de la terre) qui occupe les places centrales[3:8]. Dans l’œil, l’énergie (de la nature) apparaît avec la plus grande pureté et la plus grande brillance. Ainsi, l’esprit à répandre se trouve dans cette coupe, (l’emblème du) centre, et (le symbole de) ce qui est le plus pur et le plus brillant apparaît à l’extérieur[4:4].
18. Lors d’un sacrifice au Ciel, la terre est balayée et le sacrifice présenté à même le sol, par égard pour la simplicité d’un autel aussi simple. Aussi admirables que soient le vinaigre et les cornichons, on préfère le suif bouilli et obtenu par évaporation, pour honorer le produit naturel du Ciel. On pourrait utiliser un couteau ordinaire (pour tuer la victime), mais on préfère un couteau muni de clochettes, rendant ainsi hommage à l’idée ainsi indiquée ; l’harmonie sonore est là, et le travail de découpe est terminé.
2. Le fils né de l’épouse était coiffé de l’escalier oriental (convient au maître), pour indiquer qu’il était dans leur lignée de succession. Le père lui tendait une coupe à la place des invités (sans en recevoir en retour). Le coiffage indiquait qu’il avait atteint la maturité. L’utilisation de trois coiffes donnait plus d’importance à la cérémonie et en montrait plus clairement l’objet. Le fait de nommer la maturité en lien avec la cérémonie témoignait du respect dû à ce nom.
3. Le wei-mâo était la mode de Kâu ; le kang-fû, celle de Yin ; et le mâu-tui, celle des souverains de Hsiâ. Kâu utilisait le pien ; Yin, le hsü ; et Hsiâ, le shâu. Les trois dynasties utilisaient toutes le bonnet de peau, avec la jupe blanche froncée à la taille.
4. Il n’y avait pas de cérémonies particulières pour la cérémonie de remise des couronnes (dans les familles) des grands officiers, bien qu’il y ait eu des cérémonies de mariage (spéciales). Autrefois, un homme avait cinquante ans lorsqu’il prenait le grade de grand officier ; comment aurait-il pu y avoir des cérémonies particulières lors de sa cérémonie de remise des couronnes ? Les cérémonies particulières de remise des couronnes, telles qu’elles étaient pratiquées par les princes, sont apparues à la fin de la dynastie Hsiâ.
5. Le fils aîné du fils du Ciel et de sa reine (était seulement coiffé) d’un officier ordinaire. Naître noble n’existait nulle part. Les princes recevaient leurs nominations selon le principe héréditaire, (pour leur apprendre) à imiter la vertu de leurs prédécesseurs. Les hommes recevaient fonction et rang selon leur degré de vertu. Il existait une distinction honorable conférée après la mort ; mais c’est une institution moderne. Autrefois, il n’y avait pas de rang à la naissance, ni de titre honorifique après la mort.
7. Par l’action conjointe du ciel et de la terre, toutes choses naissent. Ainsi, la cérémonie du mariage marque le début d’une lignée qui durera des myriades d’âges. Les époux portent des noms de famille différents ; ainsi, ceux qui sont éloignés sont réunis, et la séparation (à maintenir entre ceux qui portent le même nom) est soulignée[2:18]. La sincérité doit être présente dans les présents de mariage ; et toutes les communications (à la femme) doivent être bonnes. Il faut l’exhorter à être droite et sincère. La fidélité est requise dans tout service rendu à autrui, et la fidélité est (particulièrement) la vertu d’une épouse. Une fois unie à son mari, elle ne changera pas (son sens du devoir envers lui) toute sa vie et, par conséquent, à la mort de son mari, elle ne se remariera pas[1:16].
8. Le gentilhomme alla en personne à la rencontre de la mariée, l’homme prenant l’initiative et non la femme, selon l’idée qui régit les relations entre le fort et le faible (dans toute la nature). C’est selon cette même idée que le ciel prime sur la terre et que le maître du sujet.
9. On échange des cadeaux avant que les deux parties ne se voient[2:19] ; cette révérence sert à illustrer la distinction (à observer entre l’homme et la femme). Lorsque cette distinction (entre mari et femme) est manifestée, l’affection prévaut entre le père et le fils. Lorsqu’il y a cette affection, l’idée de justice surgit dans l’esprit, et à cette idée de justice succède (l’observance de) cérémonies. De ces cérémonies résulte le repos universel. L’absence de cette distinction et de cette justice est caractéristique du comportement des animaux.
10. Le marié lui-même se tient près (du carrosse de la mariée) et lui tend la courroie (pour l’aider à monter[1:17]), témoignant ainsi son affection. Fort de cette affection, il cherche à la rapprocher de lui. C’est par un tel respect et une telle affection pour leurs épouses que les anciens rois obtinrent le royaume. En sortant de la grande porte (de la maison paternelle), il précède, et elle suit, et c’est ainsi que commence la relation harmonieuse entre mari et femme. La femme suit (et obéit) l’homme : dans sa jeunesse, elle suit son père et son frère aîné ; mariée, elle suit son mari ; après la mort de son mari, elle suit son fils. « Homme » désigne un soutien. Un homme, par sa sagesse, devrait (être capable de) guider les autres.
11. Le chapeau sombre, le jeûne et la veillée (précédents) (par lesquels le marié rencontre la mariée) font de la cérémonie un culte rendu à des êtres spirituels et à la rencontre des influences lumineuses, croissantes et décroissantes (de la nature). Il en résultera que le seigneur servira d’autel aux esprits de la terre et du blé, et aux successeurs des ancêtres du passé ; la plus grande révérence n’est-elle pas de mise ? Mari et femme mangeaient ensemble la même victime, déclarant ainsi qu’ils étaient du même rang. Ainsi, bien que l’épouse n’ait aucun rang, elle était considérée comme ayant le même rang que son mari, et elle prenait place selon la position qui lui revenait[2:20].
12. L’ancienne règle des sacrifices était de n’utiliser que des vases en terre cuite et des calebasses ; et lorsque les rois des trois dynasties instituèrent la consommation de la victime, c’est à ces vases qu’ils se réservèrent. Le lendemain du mariage, l’épouse, après s’être lavé les mains, préparait et présentait un cochon de lait aux parents de son mari ; et, après le repas, elle mangeait ce qui restait, en signe de respect. Ils descendaient de la salle par les marches à l’ouest, tandis qu’elle descendait par celles à l’est ; ainsi, elle était installée à la place de l’épouse (ou de la maîtresse).
13. Lors de la cérémonie de mariage, ils n’utilisaient pas de musique, en référence au sentiment de solitude et d’obscurité (naturel à la séparation d’avec les parents). La musique exprime l’énergie d’une influence lumineuse et croissante. Il n’y avait pas de félicitations pour le mariage ; elle indique comment (une génération d’) hommes succède à une autre[2:21].
14. Lors des sacrifices du temps du seigneur de Yü, l’odeur était considérée comme primordiale. On offrait du sang, de la chair crue et de la chair cuite ; tout cela était utilisé pour l’odeur.
15. Sous le Yin, le son était considéré comme primordial. Avant même l’apparition de l’odeur ou de la saveur, la musique était diffusée clairement. Ce n’est qu’après trois représentations qu’ils allaient à la rencontre de la victime. Le bruit de la musique était un appel adressé à tous, entre le ciel et la terre.
16. Sous le Kâu, une odeur âcre était considérée comme primordiale. Dans les libations, ils utilisaient l’odeur de l’esprit de millet dans lequel avaient été infusées des herbes odorantes. Le parfum, participant de la nature de l’influence fugace, pénétrait jusqu’aux sources profondes en contrebas. Les libations étaient versées dans des coupes à longues anses de jade, comme pour exploiter l’odeur du minéral. Après avoir versé la liqueur, ils rencontraient la victime et l’amenaient, après avoir d’abord diffusé l’odeur dans le royaume invisible. L’armoise, le millet et le riz ayant ensuite été brûlés (avec la graisse de la victime), le parfum imprégnait tout le bâtiment. C’est pourquoi, après avoir déposé la coupe, ils brûlaient la graisse avec le bois du sud, le millet et le riz.
17. Ils étaient si prudents en toute occasion de sacrifice. L’esprit intelligent retourne au ciel, le corps et l’âme animale retournent à la terre ; d’où l’idée de rechercher (les défunts) en sacrifice dans l’obscurité invisible et dans la région lumineuse d’en haut. Sous le Yin, ils les cherchaient d’abord dans la région lumineuse ; sous Kâu, ils les cherchaient d’abord dans l’obscurité.
18. Ils informèrent l’officier de prière de l’appartement ; ils firent asseoir le représentant du défunt dans la salle ; ils égorgèrent la victime dans la cour. La tête de la victime fut portée à l’appartement. C’était lors du sacrifice habituel, lorsque l’officier de prière s’adressait à la tablette spirituelle du défunt. S’il s’agissait (simplement) d’une offrande de recherche, le ministre de la prière prend place à l’intérieur de la porte du temple. Ils ignoraient si l’esprit était ici, là, ou loin, loin de tous les hommes. Cette offrande à l’intérieur de la porte ne pourrait-elle pas être considérée comme une recherche de l’esprit dans son lieu lointain ?
19. Ce service à la porte exprimait l’énergie de la quête. La présence du cœur et de la langue de la victime (présentés devant le personnificateur) exprimait la révérence. (Le souhait du principal) de richesse (à ceux qui l’assistaient) incluait tout bonheur. (La présentation de la) tête était (conçue comme) une (communication) directe avec le défunt. La présence (du représentant) visait à ce que l’esprit puisse profiter (des offrandes). La bénédiction (prononcée par lui) était de longue durée et complète. Le personnificateur (semblait) représenter (le défunt).
21. En offrant le millet et le millet gluant, ils présentaient les poumons. En offrant les différentes liqueurs préparées, ils présentaient l’eau claire ; dans les deux cas, ils reconnaissaient leurs obligations envers l’influence obscure et fuyante (de la nature). En prenant la graisse des entrailles et en la brûlant, et en portant la tête (dans la salle), ils exprimaient leur reconnaissance envers l’influence lumineuse et active.
22. Dans l’eau claire et la liqueur limpide, ce qui comptait, c’était leur nouveauté. Toute clarification est une sorte de renouvellement. L’eau était dite « claire » parce que le responsable du service l’avait purifiée.
23. Lorsque le souverain s’inclinait deux fois, la tête contre terre, et, la poitrine découverte, appliquait le couteau, cela exprimait son extrême révérence. Oui, son extrême révérence, car il y avait là de la soumission. L’inclinaison manifestait sa soumission ; poser la tête contre terre le faisait avec force ; et découvrir sa poitrine était la plus grande manifestation (extérieure) de ce sentiment.
24. Lorsque le sacrificateur se qualifiait de « fils filial » ou de « petit-fils filial », il le faisait (dans tous les cas) conformément à la signification du nom. Lorsqu’il se qualifiait de « Untel, le descendant éloigné », ce titre était utilisé pour désigner le dirigeant d’un État ou le chef d’un clan. Bien que des assistants fussent présents au service, le principal lui-même faisait preuve de révérence et accomplissait tous ses admirables services sans rien céder à personne.
25. La chair de la victime pouvait être présentée crue et entière, ou coupée en morceaux, ou trempée, ou bien cuite ; mais comment savoir si l’esprit l’appréciait ? Le sacrificateur manifestait simplement sa révérence de toutes ses forces.
27. Pour filtrer (la nouvelle liqueur) et la verser dans la coupe, ils utilisaient de l’herbe blanche (mâo) et obtenaient une coupe claire. La liqueur commençant à s’éclaircir était ensuite clarifiée au moyen d’une liqueur pure. Le jus obtenu en faisant bouillir des aromates (avec de l’extrait de millet) était clarifié en y mélangeant la liqueur qui avait commencé à s’éclaircir : de la même manière que les spiritueux anciens et forts sont qualifiés par la liqueur d’une pureté éclatante ou celle qui a commencé à s’éclaircir[2:22].
28. Les sacrifices étaient faits à des fins de prière, d’action de grâce ou de désapprobation.
29. Les robes sombres portées pendant la veillée et la purification faisaient référence à l’occupation des pensées par l’obscurité et l’invisible. Ainsi, après les trois jours de purification, l’homme supérieur était sûr de voir ceux à qui son sacrifice devait être offert[2:23].
[2:24] : Chaque gentleman était censé apprendre le tir à l’arc comme l’un des six arts libéraux ; et un arc était suspendu près de la porte à la naissance d’un garçon en reconnaissance de cela. L’excuse invoquée dans ce paragraphe est boiteuse. Voir les « Récits de l’école », article 28 ; et le livre XLIII, 19.
[2:25] : P. Callery a ici la note suivante : — 'Il résulte de ce passage et de plusieurs autres des chapitres suivants, que dès les temps les plus anciens, les Chinois rendaient au soleil un véritable culte, sans même y supposer un esprit ou génie dont il fût la demeure, ainsi qu’ils le retenaient pour les montagnes, les rivières et tous les autres lieux où ils offriraient des sacrifices. De nos jours encore on sacrifie au soleil et h la lune; mais c’est plutôt un acte officiel de la part des autorités, qu’une pratique de conviction, car le peuple Chinois n’a pas, comme les Japonais, une grande dévotion pour l’astre du jour. Voyez la fin du chapitre XVIII.
Le texte ne me donne aucune idée d’un culte aussi ancien, mais j’attire l’attention du lecteur sur le point de vue de Callery. Les autres passages auxquels il fait référence seront relevés au fur et à mesure. Pour ma part, « et le soleil était le principal objet considéré en lui », il dit : « C’est le soleil qui est le principal objet (des adorations). » Le texte original est simplement ###. J’ai laissé ma traduction telle que je l’ai faite initialement ; mais après une réflexion prolongée, je pense qu’il serait plus exact de dire : « et le soleil était considéré (pour l’occasion) comme la résidence de (l’esprit du) Ciel. » Une telle acceptation de ### est tout à fait légitime. Le soleil est devenu pour l’instant la « tablette spirituelle (###) » du Ciel. Fang Küeh dit : « (Le Fils du Ciel) accueillait l’arrivée du jour le plus long, et par conséquent il considérait le soleil comme la résidence (pour l’instant) de l’esprit du Ciel. Cet esprit ne pouvait être vu ; Ce que l’on pouvait regarder et contempler, c’étaient seulement le soleil, la lune et les étoiles.
[2:26] : « Le nombre céleste » ; — en référence, je suppose, aux douze mois de l’année.
[4:5] : P. Callery qualifie le raisonnement de ce paragraphe de « puéril et grotesque » ; et conclut une longue note dessus par la phrase : « Je laisse à ceux qui peuvent ce logogriphe dans le texte Chinois, le soin d’en toutes saisir les finesses ; car, mon sens, ce n’est qu’une ineptie.’
[2:27] : Je ne vois pas comment Callery traduit ici : — ‘On rapproche ce qui était éloigné, et on unit ce qui était distinct.’ Il dit cependant dans une note : « Ceci se rapporte à l’antique loi, encore en vigueur, qui interdit le mariage entre personnes d’un même nom, parce que lors même qu’il n’existe entre elles aucune trace de parenté, il est possible qu’elles proviennent de la même souche, et se trouvent ainsi sur la ligne directe, où les Chinois admettent une parenté sans fin.
[1:18] : Cette brève phrase sur une femme qui ne se remarie pas ne figure pas dans les copies expurgées. Callery dit cependant à ce sujet : « Dans certains textes du Lî Kî, on trouve à la suite de ce passage une phrase qui restreint à la femme cette immutabilité perpétuelle dans le mariage. En effet, les lois Chinoises ont de tout temps permis à l’homme de se remarier après la mort de sa première femme, tandis que pour les veuves, les secondes noces ont toujours été plus ou moins flétries, ou par la loi, ou par l’usage.
[2:28] : Du milieu du paragraphe 10 à 18 inclus ne figure pas dans l’édition expurgée, qui se termine par le dix-neuvième paragraphe et la moitié du vingt et unième. Je n’ai pas besoin de citer la traduction de cette partie par Callery, mais il y dit : « Ce passage est un de ceux qui se refusent le plus à la traduction, et qui renferment, au fond, le moins d’idées claires et raisonnables. L’auteur a voulu, ce me semble, dormir une explication mystique à des mots et à des coutumes, qui n’en étaient point susceptibles, et il lui est arrivé, comme à certains commentateurs bibliques du moyen âge, de faire un galimatias, auquel lui même, sans doute, ne comprenait rien.
Sur la ‘sangle’ pour aider à monter la voiture, voir p. 45, et al. Callery a ici ‘les rênes’. Le texte semblerait dire que le marié conduisait lui-même et tendait la sangle pour aider l’autre à monter ; mais cela aurait été contraire à toute étiquette ; et ils apparaissent immédiatement, non pas assis ensemble, mais se suivent l’un l’autre. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎
Les éditeurs de Khien-lung disent que du paragraphe 14 à celui-ci, le compilateur mentionne pêle-mêle un grand nombre de détails sur les anciens sacrifices, les différents endroits où les services y étaient accomplis, les choses utilisées, etc., montrant à quel point ceux qui s’y engagent doivent être sincères et sérieux pour atteindre le résultat mentionné dans ce dernier paragraphe ; et que c’est l’objet fondamental de tout le traité.@@J’ai attiré l’attention sur cette nature pêle-mêle du contenu de nombreux livres vers la fin de ceux-ci, dans l’introduction, page 34, comme une caractéristique de la collection. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎
Sur la place centrale attribuée à l’élément terre et à sa couleur jaune, voir la section supplémentaire annexée au Livre IV, Section ii, Partie iii. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎
Les « cerfs » seraient pris à la chasse ; les « femmes », de jolies captives, prises à la guerre, mais ils n’en auraient pas à présenter d’année en année. Nous ne pouvons rien dire de plus sur cet article de tribut. ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎
Beaucoup considèrent cette phrase de conclusion comme faisant partie du message du roi. Les éditeurs de Khien-lung rejettent cette interprétation ; elle signifie que le roi n’a jamais cultivé pour son propre profit. ↩︎