XVII. Yo Kî ou Disque de musique | Page de titre | XIX. Sang Tâ Ki ou Le Grand Registre des Rites de Deuil |
LIVRE XVIII. ZÂ KÎ OU DIVERS RECORDS[1].
1. Lorsqu’un seigneur féodal était en marche et mourait dans son logement[2], on rappelait son âme de la même manière que dans son état. S’il mourait en chemin, on montait sur le moyeu de la roue gauche du char dans lequel il voyageait et on l’appelait en agitant le fanion de son drapeau.
Pour le chariot portant la bière, il y avait un drap mortuaire, auquel était attachée une frange de tissu noir, semblable à un vêtement de dessous, servant de rideau (au cercueil provisoire). L’ensemble était transformé en une sorte de maison par une couverture de brocart blanc. Avec cela, ils retournèrent à son état, et arrivés à la porte du temple, sans enlever le mur (du rideau), ils entrèrent et se rendirent directement à l’endroit où la mise en bière devait avoir lieu. Le drap mortuaire fut retiré à l’extérieur de la porte.
Dans le cas d’un grand officier, ils confectionnaient un drap mortuaire et rentraient chez eux. Arrivés à la maison, ils retiraient le drap mortuaire, transportaient le cercueil (provisoire) sur une brouette, franchissaient le portail et, se dirigeant vers l’escalier est, s’arrêtaient et retiraient le brouette, après quoi ils montaient le corps jusqu’à l’endroit où il devait être mis en bière.
Le drap mortuaire confectionné sur le corps d’un officier ordinaire était fait de jonc de phragmites, et la frange du rideau en dessous était faite de typha.
4. Dans chaque annonce de décès adressée au souverain, on disait : « Le ministre de Votre Seigneurie, un tel, est décédé. » Lorsque l’annonce provenait d’un parent, d’une épouse ou d’un fils aîné, on disait : « Le ministre de Votre Seigneurie, mon ——-, est décédé. » Dans l’annonce du décès d’un souverain au souverain d’un autre État, on disait : « Mon indigne souverain a cessé de recevoir ses émoluments. Je me permets de l’annoncer à vos officiers[1:1]. » Si l’annonce concernait le décès de son épouse, on disait : « La compagne inférieure de mon pauvre souverain a cessé de recevoir ses émoluments. » À la mort du fils aîné d’un souverain, on disait : « Le fils héritier de mon indigne souverain, un tel, est décédé. »
5. Lorsqu’une annonce du décès d’un Grand officier était envoyée à un autre du même grade, dans le même État, on disait : « Un tel a cessé de percevoir ses émoluments. » Les mêmes termes étaient employés lorsqu’elle était adressée à un officier ordinaire. Lorsqu’elle était envoyée au souverain d’un autre État, elle disait : « Le ministre extérieur de Votre Seigneurie, mon pauvre Grand officier, un tel, est décédé. » Si elle était adressée à une personne de grade égal (dans l’autre État), on disait : « Monsieur, votre serviteur extérieur, notre pauvre Grand officier, a cessé de percevoir ses émoluments, et je suis envoyé ici pour vous en informer. » S’il s’agissait d’un officier ordinaire, l’annonce était formulée dans les mêmes termes.
6. Dans l’annonce du décès d’un officier ordinaire aux mêmes personnes, la même formule était utilisée, sauf que « Untel est décédé » était employé dans tous les cas.
7. Un grand officier occupait les logements autour du palais jusqu’à la fin des rites de deuil (pour un souverain), tandis qu’un autre officier retournait chez lui au bout d’un an. Un officier ordinaire occupait les mêmes logements. Un grand officier occupait le hangar funéraire ; un autre officier, l’appartement non crépi[1:2].
8. Dans le deuil d’un cousin, paternel ou maternel, qui n’avait pas atteint le grade de Grand Officier, un Grand Officier portait le deuil approprié à un officier ordinaire ; et un officier ordinaire, dans le deuil similaire d’un cousin de chaque côté qui avait été Grand Officier, portait le même deuil.
9. Le fils d’un Grand officier par sa femme portait le deuil approprié à un Grand officier.
10. Le fils d’un Grand Officier par un autre membre de son harem, qui était lui-même un Grand Officier, portait pour son père ou sa mère le deuil d’un Grand Officier ; mais sa Place était seulement la même que celle d’un fils par la bonne épouse qui n’était pas un Grand Officier.
11. Lorsque le fils d’un officier ordinaire était devenu grand officier, ses parents ne pouvaient présider à ses funérailles. Ils imposaient cette tâche à leur fils ; et s’il n’avait pas de fils, ils désignaient quelqu’un pour s’en charger et représenter le défunt.
12. Lorsqu’ils pratiquaient la divination à l’aide de l’écaille de tortue, près de la tombe et le jour de l’enterrement d’un grand officier, l’officier qui supervisait l’opération portait une robe de toile de sac, avec des bandes de tissu plus grossier sur la poitrine, une ceinture du même tissu et les chaussures de deuil habituelles. Sa casquette était de tissu noir, sans franges. Le devin portait une casquette en peau.
13. Si les tiges étaient employées, le manipulateur portait un bonnet de soie unie et une longue robe. Le lecteur du résultat portait sa robe de cour.
14. Lors des rites funéraires pour un grand officier (préparant l’enterrement), les chevaux étaient amenés. L’homme qui les apportait gémissait, frappait du pied et sortait. Après cela, le fils pliait les offrandes et lisait la liste (des cadeaux envoyés).
15. Lors des rites de deuil d’un Grand Officier, un membre du département du surintendant en chef du temple ancestral assistait (le pleureur présidant), et un membre de celui du surintendant adjoint posait la question à la carapace de tortue, qui était ensuite manipulée dans la forme appropriée par le devin.
16. Pour rappeler (l’âme d’) un seigneur féodal, ils utilisaient la robe qui lui avait été conférée en premier lieu, avec le bonnet et les robes correspondantes, variant selon l’ordre de sa noblesse.
17. (Pour rappeler l’âme de) la femme d’un ami, ils utilisaient la robe supérieure noire avec une bordure violette, ou celle avec des faisans brodés dessus en diverses couleurs ; toutes deux doublées de crêpe blanc.
18. (Pour rappeler celle de) l’épouse d’un haut noble, on utilisait la robe supérieure vert clair, portée lors de sa première nomination à ce poste, et doublée de crêpe blanc ; (pour rappeler celle de l’épouse d’) un grand officier du grade le plus bas, la robe supérieure blanche unie. (Les âmes des autres épouses étaient rappelées) par groupes portant la même robe que dans le cas d’un officier ordinaire.
19. Lors du rappel, ils se tenaient debout (avec leurs visages tournés vers le nord), inclinés vers l’ouest[1:3].
20. (Au drap sur le cercueil d’un grand officier) n’était pas attaché le (rideau de) soie jaune avec des faisans dessus, descendant sous le (bambou) réservoir d’eau.
21. (La tablette d’un petit-fils qui avait été) un Grand officier était placée (dans le sanctuaire de son grand-père qui avait (seulement) été officier ; mais pas s’il avait été seulement officier, et le grand-père un Grand officier. Dans ce cas, la tablette était placée dans le sanctuaire d’un frère du grand-père (qui avait été seulement officier). S’il n’y avait pas un tel frère, (elle était placée dans le sanctuaire de leur haut ancêtre), selon l’ordre régulier de parenté. Même si ses grands-parents étaient vivants, il en était ainsi.
22. La tablette de l’épouse était placée après celle de l’épouse du chef du sanctuaire, où se trouvait la tablette de son mari. En l’absence d’une telle épouse, elle était placée dans le sanctuaire de l’épouse du grand ancêtre, selon l’ordre de parenté habituel. La tablette de la concubine était placée dans le sanctuaire de la grand-mère de son mari. En l’absence d’une telle concubine, elle était placée dans celui de la concubine du grand ancêtre, selon l’ordre de parenté habituel.
23. La tablette d’un fils célibataire était placée dans le sanctuaire de son grand-père et servait aux sacrifices. Celle d’une fille célibataire était placée dans le sanctuaire de sa grand-mère, mais n’était pas utilisée aux sacrifices. La tablette du fils d’un souverain était placée dans le sanctuaire de l’un des fils de son grand-père, ce dernier ayant également été souverain.
24. Lorsqu’un souverain mourait, son fils aîné était simplement appelé fils (pour cette année-là), mais il était traité (par les autres souverains) comme le souverain.
25. Si quelqu’un, après avoir porté pendant un an le deuil et le bonnet propres aux trois ans d’un parent, venait à mourir un parent pour lequel il devait porter le deuil de neuf mois, il le changeait pour le tissu de chanvre propre aux neuf mois ; mais il ne changeait pas le bâton et les chaussures.
26. En cas de deuil d’un parent, (après un an) on préfère le sac du deuil de neuf mois ; mais si l’on déposait dans son sanctuaire la tablette d’un frère décédé prématurément, on portait le bonnet et les autres vêtements de deuil portés durant cette première année. Le jeune homme décédé prématurément était appelé « Le Jeune Homme Brillant » et (la personne en deuil disait) « Mon Untel », sans le nommer. C’était le traiter en référence à son état d’esprit.
27. Dans le cas de frères vivant dans des maisons différentes, lorsque l’un d’eux apprenait le décès de l’autre, il pouvait répondre au messager par une simple plainte. Sa première démarche consistait alors à revêtir le sac et la ceinture aux bords ébouriffés. Si, avant d’avoir revêtu le sac, il se hâtait d’aller aux rites de deuil et que le responsable du deuil n’avait pas encore ajusté son bandeau et sa ceinture, si le défunt devait être pleuré pendant cinq mois, il accomplissait ce délai avec le responsable du deuil. Si le défunt devait vivre neuf mois, il incluait le temps écoulé depuis qu’il avait revêtu le sac et la ceinture.
28. Le maître, présidant les rites de deuil d’une concubine, procédait lui-même au dépôt de sa tablette (dans son sanctuaire). Lors des sacrifices de fin de première et deuxième années, il chargeait son fils de les présider. Le sacrifice lors de son offrande n’avait pas lieu dans l’appartement principal.
29. Un souverain ne caressait pas le cadavre d’un serviteur ou d’une concubine.
30. Même après le décès de l’épouse d’un souverain, les concubines (du harem) portaient le deuil de sa famille. Si l’une d’elles prenait sa place (et agissait comme maîtresse de maison), elle ne portait pas le deuil de sa famille[1:4].
2. Dans toutes les occasions de deuil, si, avant que les robes de deuil ne soient toutes terminées, quelqu’un arrivait pour présenter ses condoléances, (le président) prenait la place appropriée, gémissait, s’inclinait devant le visiteur et sautait.
3. Lors de la cérémonie de deuil d’un grand officier, un autre du même grade portait le bonnet conique entouré d’une ceinture de toile de sac. Il portait également ce bonnet lors de la mise en bière.
S’il portait le bonnet de tissu dolichos en deuil de sa propre femme ou de son fils, et qu’il était appelé pour un deuil plus léger pour un parent éloigné, il mettait le bonnet conique et la bande.
4. (Pour pleurer) son fils aîné, il portait un bâton, mais pas pour le fils de ce fils ; il allait sans bâton au lieu de lamentation. (Un fils aîné, allant pleurer sa femme, si ses parents étaient vivants, ne portait pas de bâton et ne s’inclinait pas jusqu’à poser son front à terre. Si (seulement) sa mère était vivante, il ne posait pas son front à terre. Lorsqu’une telle prosternation aurait dû avoir lieu, comme dans le cas de quelqu’un qui apportait un cadeau avec ses condoléances, on faisait une inclination ordinaire.
5. (Un officier) qui avait quitté un prince féodal et était entré au service d’un grand officier ne revenait pas à la mort du seigneur pour porter le deuil ; pas plus que celui qui avait quitté un grand officier pour servir un prince ne revenait pour pleurer la mort du premier.
6. Les cordons du bonnet de deuil servaient à le distinguer de celui utilisé lors des fêtes. Le bonnet de soie porté après un deuil d’un an, et celui porté pendant trois ans, avait de tels cordons, et sa couture était à droite. Celui porté pendant un deuil de cinq mois, et même plus court, était cousu à gauche. Le bonnet du deuil le plus court avait un gland de soie rougeâtre. Les extrémités de la ceinture pendant un deuil de neuf mois et plus pendaient librement.
7. Les robes de cour étaient confectionnées avec quinze écheveaux (1 200 fils) dans la chaîne. La moitié de ce nombre constituait le tissu grossier destiné au deuil le plus court, qui était ensuite glacé par imprégnation de cendres.
8. En s’envoyant mutuellement des présents pour les morts, les princes des États envoyaient leurs voitures de seconde classe avec bonnets et robes. Ils n’envoyaient pas leurs voitures de première classe, ni les robes qu’ils avaient reçues (du roi).
9. Le nombre de (petits) chariots envoyés (à la tombe) était proportionnel au nombre de morceaux de chair à transporter. Chacun était muni d’un drap de tissu grossier. Tout autour se trouvaient des figures décoratives. Ces morceaux étaient placés aux quatre coins du cercueil.
11. Lors des sacrifices (après le sacrifice du Repos), la personne en deuil s’appelait « le fils filial » ou « le petit-fils filial » ; lors des rites précédents, « le fils en deuil » ou « le petit-fils en deuil ».
12. Dans le vêtement carré du deuil et le sac qui le recouvrait, ainsi que dans le chariot dans lequel il se rendait à la tombe, il n’y avait aucune différence de degré.
13. La casquette blanche de la haute Antiquité et la casquette de drap noir étaient toutes deux dépourvues de franges décoratives. La casquette azur et celle de soie blanche à bord retroussé en possédaient une.
14. Un grand officier portait la casquette à sommet carré lorsqu’il assistait au sacrifice de son souverain ; mais celle de peau lorsqu’il sacrifiait dans ses propres sanctuaires. Un officier ordinaire utilisait cette dernière dans le temple de son souverain, et la casquette (de tissu sombre) dans le sien. De même qu’un officier portait la casquette de peau lorsqu’il allait personnellement rencontrer sa fiancée, il pouvait également l’utiliser dans ses propres sanctuaires.
15. Le mortier pour les herbes parfumées, utilisé pour la préparation des spiritueux sacrificiels, était en bois de cyprès, et le pilon en dryandria. La louche (pour extraire la chair) était en bois de mûrier, longue de trois coudées, certains disent cinq. La pelle utilisée en complément était en mûrier, longue de trois coudées, avec son manche et son extrémité sculptés.
16. La ceinture sur le linceul utilisée pour un prince ou un grand officier était de cinq couleurs ; celle utilisée pour un autre officier, de deux seulement.
17. Le moût (mis dans la tombe) était fait de malt de riz. On y trouvait les jarres (pour le moût et les autres liquides), les paniers (pour le mil) et les boîtes (dans lesquelles on les déposait). Ceux-ci étaient placés à l’extérieur du cercueil ; puis on y déposait le plateau pour les nattes.
18. La tablette spirituelle (qui avait été placée au-dessus du cercueil) a été enterrée après le sacrifice du Repos.
19. (Les rites de deuil pour) toutes les épouses étaient conformes au rang de leurs maris.
20. (Les visiteurs qui étaient arrivés) pendant l’habillage plus léger du cadavre, l’habillage plus complet, ou l’ouverture (de l’enceinte où se trouvait le cercueil), étaient tous salués et inclinés (une fois ces opérations terminées).
21. Aux lamentations du matin et du soir, (le cercueil) n’était pas caché à la vue. Une fois la bière retirée, le rideau n’était plus suspendu.
22. Lorsque le souverain vint présenter ses condoléances, après que le char et son cercueil eurent atteint la porte du temple, le préposé au deuil s’inclina devant lui, le visage tourné vers l’est, puis, se déplaçant vers la droite de la porte, sauta à cet endroit, le visage tourné vers le nord. Sortant, il attendit que le souverain s’en aille et lui fit signe de rentrer, après quoi il déposa près du cercueil les offrandes qu’il avait apportées.
23. Lorsque Dze-kâo fut entièrement habillé après sa mort, il portait d’abord les vêtements du haut et du bas, tous deux rembourrés de soie, et par-dessus un costume noir bordé de pourpre ; ensuite, un costume blanc, carré et droit, (celui qui appartenait à) la calotte en peau ; ensuite, celui qui appartenait à la calotte en peau, couleur de tête de moineau ; et enfin, (celui qui appartenait à) la calotte sombre, à sommet carré. Zang-dze dit : « Dans un tel habillement, il ne devrait y avoir rien qui ressemble à un vêtement de femme. »
24. Lorsqu’un officier mourait en mission pour le compte de son souverain, si le décès avait eu lieu dans un hôtel public, on rappelait son âme ; s’il avait eu lieu dans un hôtel privé, on ne le faisait pas. On entendait par hôtel public le palais d’un souverain, ou tout autre bâtiment construit par lui, et par hôtel privé, la maison d’un noble, d’un grand officier ou d’un officier de rang inférieur[1:5].
26. Pour habiller le cadavre d’un souverain, on lui met d’abord la robe supérieure avec le dragon ; ensuite, un costume de couleur sombre à coupe carrée ; ensuite, ses robes de cour ; ensuite, le vêtement inférieur blanc à fronces ; ensuite, un vêtement inférieur de couleur pourpre ; ensuite, une casquette en peau de tête de moineau ; ensuite, la casquette de couleur sombre à haut carré ; ensuite, la robe donnée lors de sa première investiture ; ensuite, une ceinture rouge et verte ; par-dessus laquelle était disposée la grande ceinture.
27. Lors de la cérémonie d’habillage du corps, le fils (ou le pleureur) portait la ceinture de toile de sac autour de sa tête. Les dirigeants, les hauts fonctionnaires et les officiers ordinaires étaient d’accord sur ce point.
28. Lorsque le souverain vint voir le grand pansement du cadavre, alors qu’il montait dans la salle, le prêtre Shang étendit la natte (à nouveau) et procéda au pansement.
29. Les dons (pour les morts et pour être placés dans la tombe), offerts par le peuple de Lo, consistaient en trois rouleaux de soie de couleur foncée et deux de rouge clair, mais ils n’avaient qu’une coudée de largeur et complétaient la longueur d’un rouleau[1:6].
30. Lorsqu’un homme (d’un autre souverain) venait apporter un message de condoléances, il prenait place dehors, à l’ouest de la porte, le visage tourné vers l’est. Le fonctionnaire en chef qui l’accompagnait se tenait au sud-est de lui, le visage tourné vers le nord, incliné vers l’ouest, et à l’ouest de la porte. L’orphelin endeuillé, le visage tourné vers l’ouest, donnait ses instructions à l’officier qui l’attendait, qui s’approcha du visiteur et lui dit : « Mon maître orphelin m’a envoyé pour vous demander pourquoi vous vous êtes donné tant de peine. » Le visiteur répondit : « Notre souverain m’a envoyé pour demander des nouvelles de votre maître dans sa détresse. » Sur cette réponse, l’officier retourna vers le visiteur et lui fit rapport, puis il revint en disant : « Mon maître orphelin vous attend. » Sur ce, le visiteur s’avança. L’hôte endeuillé monta ensuite à la salle de réception par les marches à l’est, et le visiteur par celles à l’ouest. Ce dernier, le visage tourné vers l’est, lui transmit son message en ces termes : « Notre souverain a entendu parler de la douleur que vous avez endurée et m’a envoyé pour vous supplier de l’aider dans vos souffrances. » Le fils en deuil s’inclina alors devant lui, s’agenouillant, le front contre terre. Le messager descendit ensuite les marches et retourna à sa place.
31. Le serviteur, chargé du jade pour la bouche du défunt, le tenait dans ses mains, un morceau de jade rond et plat, et communiquait ses instructions en disant : « Notre souverain m’a envoyé avec la gemme pour la bouche. » L’officier de service entra et rapporta le message, puis revint en disant : « Notre maître orphelin vous attend. » Le porteur de la gemme s’avança, gravit les marches et communiqua son message. Le fils s’inclina devant lui, le front contre terre. Le porteur s’agenouilla et déposa la gemme au sud-est du cercueil, sur une natte de phragmites ; si l’inhumation avait eu lieu, sur une natte de typha. Après cela, il descendit les marches et retourna à sa place. Le majordome, vêtu de ses habits de cour, mais toujours chaussé de ses chaussures de deuil, gravit les marches ouest, s’agenouilla, le visage tourné vers l’ouest, prit le morceau de jade et, descendant par les mêmes marches, se dirigea vers l’est (pour le déposer à l’endroit approprié).
32. L’officier chargé des linceuls dit : « Notre souverain m’a envoyé avec les linceuls. » L’officier de service, étant entré et ayant fait son rapport, revint et dit : « Notre maître orphelin vous attend. » Alors l’autre prit le premier le bonnet à bord carré et les robes, tenant de la main gauche le col du vêtement supérieur et de la main droite la taille. Il s’avança, monta dans la salle et communiqua son message : « Notre souverain m’a envoyé avec les linceuls. » Le fils s’inclina devant lui, le front contre terre ; et lorsque le porteur déposa les objets à l’est du cercueil, il descendit et reçut le bonnet de peau couleur tête de moineau, avec les vêtements qui lui étaient associés, à l’intérieur de la porte, sous l’avant-toit. Il les présenta avec les mêmes formes ; puis le bonnet de peau et les vêtements qu’il reçut au milieu de la cour ; puis les robes de cour ; puis les vêtements de couleur sombre, coupés en carré, qu’il reçut au pied des marches à l’ouest. Après avoir fait toutes ces présentations, cinq hommes du service du majordome les prirent et, descendant les marches à l’ouest, les emportèrent vers l’est. Ils les emportèrent tous, le visage tourné vers l’ouest.
33. Le chef des serviteurs (du messager) était responsable du carrosse et des chevaux, et, tenant un long symbole de jade à la main, communiqua son message : « Notre souverain m’a envoyé présenter le carrosse et les chevaux. » L’officier de service entra, informa le préposé au deuil et revint avec le message : « L’orphelin, untel, vous attend. » Le serviteur fit ensuite exposer l’attelage de chevaux jaunes et le grand carrosse dans la cour centrale, face nord ; et, le symbole à la main, il communiqua son message. Ses palefreniers étaient tous en bas, à l’ouest du carrosse. Le fils s’inclina devant lui, le front contre terre. Il s’agenouilla ensuite et déposa son symbole dans le coin, au sud-est du cercueil. Le majordome prit alors le symbole et se dirigea vers l’est.
Le serviteur chargé de la voiture et des chevaux sortit et retourna à sa place devant la porte.
35. Le principal visiteur, désireux d’accomplir la cérémonie des lamentations, dit alors : « Mon souverain, occupé au service de son temple ancestral, n’a pu venir prendre part à vos rites, et m’a envoyé, moi, son ancien serviteur, pour l’aider à tenir la corde. » L’officier de service fit part de sa requête et revint avec le message suivant : « L’orphelin, untel, vous attend. » Le messager entra alors et prit place à droite de la porte. Ses assistants le suivirent tous et se tinrent à sa gauche, sur le côté. Le surintendant des cérémonies présenta le visiteur, monta dans la salle et reçut les instructions de son souverain, puis descendit et dit : « L’orphelin ose décliner l’honneur que vous lui proposez et vous prie de retourner à votre place. » Le messager, cependant, répondit : « Mon souverain m’a enjoint de ne pas me considérer comme un visiteur ou un invité, et j’ose refuser d’accéder à votre demande. » L’autre rapporta alors cette réponse et revint dire au messager que l’orphelin déclina fermement l’honneur qu’il lui proposait et réitéra sa demande de retourner chez lui. Le messager répéta sa réponse, affirmant qu’il refusait également fermement (de retourner chez lui). Le même message de la personne en deuil fut répété, ainsi que la même réponse, après quoi la personne en deuil dit : « Puisqu’il décline ainsi fermement ma demande, je me permettrai respectueusement d’accéder à son souhait. »
Le messager se tenait alors à l’ouest de la porte, et ses serviteurs à sa gauche, face à l’ouest. L’orphelin en deuil descendit par les marches à l’est et s’inclina devant lui. Après quoi, tous deux remontèrent et pleurèrent, sautant chacun trois fois en réponse à l’autre. Le messager sortit alors, escorté par l’enterrement à l’extérieur de la porte, qui s’inclina devant lui, le front contre terre.
36. Lorsque le dirigeant d’un État avait des rites de deuil en cours pour un parent, (tout officier qui pleurait un parent) n’osait pas recevoir de visites de condoléances (d’un autre État).
37. Les parentes de l’extérieur restèrent dans leurs appartements ; les domestiques étendirent les nattes ; l’officier de prière, qui utilisait les formes Shang, étendit la ceinture, l’écharpe et les couvertures supérieures ; les officiers se lavèrent les mains, debout au nord du récipient ; ils transportèrent ensuite le corps à l’endroit où il devait être habillé. Une fois l’habillage terminé, le majordome le rapporta. Le fils s’appuya alors sur le cercueil et sauta. L’épouse, le visage tourné vers l’est, s’appuya également dessus, agenouillée ; puis elle se leva et sauta[1:7].
38. Il y a trois choses dans les rites de deuil d’un officier qui concordent avec ceux utilisés à la mort du fils du Ciel : les torches allumées toute la nuit (quand le cercueil doit être transporté à la tombe) ; l’emploi d’hommes pour tirer la voiture ; et le maintien de la route libre de tous les voyageurs.
1. Lorsqu’un homme portait le deuil de son père, si sa mère mourait avant la fin de la période, il renonçait au deuil de son père (et considérait que celui de sa mère était approprié). Il revêtait cependant le vêtement approprié lorsque les services sacrificiels l’exigeaient ; mais une fois ceux-ci terminés[1:8], il reprenait le deuil (de sa mère).
2. Lorsque l’occasion se présentait de porter le deuil des oncles ou des cousins, si elle se présentait pendant la période de deuil d’un parent, alors le deuil précédent n’était pas abandonné, sauf lorsque les services sacrificiels dans ces cas l’exigeaient ; et lorsqu’ils étaient terminés, le deuil d’un parent était repris.
3. Si, pendant les trois années de deuil (il y avait aussi trois autres années de deuil pour le fils aîné), alors après que la ceinture plus grossière du chanvre Kiung ait été assumée dans ce dernier cas, les sacrifices à la fin de la première ou de la deuxième année de deuil pour un parent pouvaient être effectués.
4. Lorsqu’un grand-père était décédé, et que son petit-fils mourait également avant que les sacrifices à la fin de la première ou de la deuxième année aient été accomplis, (sa tablette spirituelle) était toujours placée à côté de celle du grand-père.
5. Lorsqu’un endeuillé, tandis que le cercueil était dans la maison, entendait parler de la mort d’un autre parent au loin, il se rendait dans un autre appartement et pleurait pour lui. (Le lendemain), il entrait là où se trouvait le cercueil et déposait les offrandes (au défunt), après quoi il sortait, changeait de vêtements, se rendait dans l’autre appartement et répétait la cérémonie de la veille.
6. Lorsqu’un grand officier ou un autre officier s’apprêtait à participer à un sacrifice chez son souverain, si, après l’inspection du lavage des vases, son père ou sa mère mourait, il se rendait quand même au sacrifice ; mais il prenait place dans un autre appartement. Après le sacrifice, il ôtait son vêtement (sacrificiel), sortait de la porte du palais, pleurait et retournait chez lui. Pour le reste, il agissait comme il l’aurait fait en se précipitant aux rites de deuil. Si le décès du parent survenait avant l’inspection du lavage, il envoyait un messager informer le souverain de sa situation ; et à son retour, il se mettait à pleurer (sur son parent décédé).
Lorsqu’il s’agissait d’un oncle, d’une tante ou d’un cousin, s’il avait reçu l’ordre préalable de jeûner, il se rendait au sacrifice ; une fois celui-ci terminé, il sortait par la porte du souverain, ôtait son habit et retournait chez lui. Pour le reste, il agissait comme s’il s’était précipité aux rites de deuil. Si le parent décédé vivait sous le même toit que lui, il s’installait dans d’autres appartements[1:9].
7. Zang dze demanda : « Lorsqu’un haut ministre ou un grand officier est sur le point de jouer le rôle du personnificateur des morts lors d’un sacrifice par son souverain, et a reçu l’instruction de passer la nuit précédente en veillée solennelle, s’il se présente dans sa propre famille une occasion pour lui de porter la robe de toile de sac ourlée, que doit-il faire ? » Confucius dit : « La règle est qu’il quitte sa propre maison et loge dans le palais du souverain jusqu’à ce que le service (pour le souverain) soit accompli.
8. Confucius a dit : « Lorsque le personnage des morts apparaît avec sa casquette de cuir ou sa casquette carrée, les ministres, les hauts fonctionnaires et les autres officiers doivent tous descendre de leur voiture à son passage. Il doit s’incliner devant eux et se faire précéder par des personnes (pour signaler son approche et permettre aux gens de s’écarter[1:10]). »
9. Lors des rites de deuil d’un parent, lorsque l’occasion d’un sacrifice était proche, si un décès survenait dans la famille d’un frère ou d’un cousin, le sacrifice était reporté jusqu’à l’enterrement du défunt. Si le cousin ou le frère résidait dans le même palais que lui, même s’il s’agissait d’un serviteur ou d’une concubine, le groupe reportait son sacrifice de la manière suivante : lors du sacrifice, le pleureur montait et descendait les marches, un seul pied sur chaque pied, tous l’aidant à faire de même. Ils procédaient de même pour le sacrifice du Repos et pour placer la tablette spirituelle à sa place.
10. Des seigneurs féodaux jusqu’à tous les officiers, lors du sacrifice de fin de la première année de deuil pour un parent, lorsque le chef des pleureurs prenait la coupe que lui offrait le chef des visiteurs, il la portait à ses dents, tandis que les visiteurs, frères et cousins, buvaient tous à petites gorgées. Après le sacrifice de la deuxième année, le chef des pleureurs pouvait boire à petites gorgées sa coupe, tandis que tous les visiteurs, frères et cousins, buvaient à leurs coupes.
11. Les assistants aux sacrifices pendant les rites funéraires avertissent les visiteurs de présenter les offrandes, auxquelles, cependant, ils ne participent pas par la suite.
12. Dze-kung s’enquit des rites de deuil (pour les parents), et le Maître répondit : « La révérence est la chose la plus importante ; le chagrin vient après ; et l’émaciation est la dernière. Le visage doit refléter le sentiment intérieur, et le comportement et l’attitude doivent être en accord avec la tenue. »
Il demanda à s’enquérir du deuil d’un frère, et le Maître dit : « Les rites du deuil d’un frère se trouvent dans les tablettes où ils sont écrits. »
13. Un homme supérieur n’interviendra pas dans le deuil des autres hommes pour le diminuer, ni dans son propre deuil[1:11].
14. Confucius dit : « Shâo-lien et Tâ-lien se conduisirent habilement pendant leur deuil (de leurs parents). Pendant les trois premiers jours, ils furent vigilants ; pendant les trois premiers mois, ils ne manifestèrent aucune lassitude ; pendant la première année, ils furent accablés de chagrin ; pendant les trois années entières, ils furent tristes. (Et pourtant) ils appartenaient à l’une des tribus grossières de l’Est[1:12] ».
15. Durant les trois années de deuil (de son père), (un fils) pouvait parler, mais ne discourait pas ; il pouvait répondre, mais ne posait pas de questions. Dans le hangar ou l’appartement non crépi, il était assis (seul), sans personne avec lui. Pendant qu’il occupait cet appartement, à moins d’avoir l’occasion de se présenter devant sa mère, il ne franchissait pas la porte (de la maison). Chaque fois qu’il portait le sac aux bords égaux, il occupait l’appartement non crépi, et non le hangar. Occuper le hangar était la forme la plus sévère du deuil.
16. (Le chagrin) dans le deuil d’une épouse était comme celui d’un oncle ou d’une tante ; celui d’une sœur paternelle ou de sa propre sœur était comme celui d’un cousin ; celui de l’une des trois classes de mineurs mourant prématurément était comme s’ils avaient été adultes.
17. Le deuil des parents est enlevé (au bout de trois ans), (mais seulement) ses symboles extérieurs ; le deuil des frères (au bout d’un an), (et aussi) intérieurement.
18. (La période de deuil) pour la mère ou l’épouse du souverain est la même que pour les frères. Mais (au-delà) ce qui apparaît sur le visage est ceci : (dans ce dernier cas) les personnes en deuil ne mangent ni ne boivent (comme d’habitude).
19. Après qu’un homme a mis fin au deuil (de son père), si, en marchant sur la route, il voit quelqu’un qui lui ressemble (à son père), ses yeux s’étonnent. S’il entend quelqu’un portant le même nom, son cœur est troublé.
En présentant ses condoléances aux personnes en deuil à l’occasion d’un décès et en s’enquérant d’un malade, son visage et son attitude affligée se distingueront de ceux des autres. Celui qui est ainsi affecté mérite de porter le deuil de « trois ans ». Quant aux autres deuils, il peut continuer à vivre sans que rien ne lui fasse cet effet.
20. Le sacrifice de la fin de la deuxième[1:13] année est signalé par le principal endeuillé qui retire son habit de deuil. La veille au soir, il annonce l’heure du sacrifice et revêt ses vêtements de cour, qu’il porte ensuite lors du sacrifice.
21. Dze-yû dit : « Après le sacrifice à la fin de la deuxième année, bien que le pleureur ne doive pas porter le bonnet de soie blanche, (il peut arriver qu’il doive le faire[2:1]). Ensuite, il reprend sa tenue vestimentaire. »
22. (Lors des rites de deuil d’un officier), si, après avoir découvert sa poitrine, un grand officier arrivait (en visite de condoléances), même s’il était occupé à sauter, il l’arrêtait et allait le saluer et s’incliner devant lui. De retour, il reprenait son saut et le complétait, après quoi il réajustait sa tenue et se couvrait la poitrine.
Dans le cas d’une visite d’un autre officier, il continuait son saut, le complétait, réajustait sa tenue de dessus, puis allait le saluer et s’incliner devant lui, sans avoir l’occasion de reprendre et de terminer le saut.
23. Lors du sacrifice du Repos pour un grand officier du plus haut rang, on offrait un sanglier et un bélier ; à la fin des lamentations et lors du placement de sa tablette spirituelle, on offrait également le taureau. Dans les occasions similaires, pour un grand officier du plus bas rang, on offrait dans le premier cas une seule victime, et dans les autres, le sanglier et le bélier.
24. En consultant l’écaille de tortue au sujet de l’enterrement et du sacrifice du Repos, le style de la pétition était le suivant : un fils ou un petit-fils parlait de lui-même comme « celui qui s’afflige » (en devinant au sujet de son père ou de son grand-père) ; un mari (devinant au sujet de sa femme) disait : « Untel pour untel » ; un frère aîné, au sujet d’un frère cadet, disait simplement : « Untel » ; un frère cadet, au sujet d’un frère aîné, disait : « Pour mon frère aîné, untel ».
25. Autrefois, nobles et humbles portaient tous un bâton. (Un jour) Shû-sun Wû-shû[1:14], se rendant à la cour, vit un charron enfoncer son bâton dans le moyeu d’une roue et la faire tourner. Après cela, (il fut établi que) seuls les hommes de haut rang devaient porter un bâton.
,26. (La coutume de) faire un trou dans la serviette (couvrant le visage du mort) pour y introduire ce qui a été mis dans la bouche, a été commencée par Kung yang Kiâ[2:2].
27. Que constituaient les linceuls (offerts aux morts) ? Leur but était de couvrir le corps. De l’ensevelissement au simple habillage, on ne les portait pas, et l’image du corps était visible. C’est pourquoi on enveloppait d’abord le corps, puis on mettait les linceuls.
28. Quelqu’un demanda à Zang-dze : « Après avoir envoyé les offrandes aux morts dans la tombe, nous emballons ce qui reste. N’est-ce pas comme un homme qui, après avoir mangé, emballe ce qui reste (pour l’emporter) ? Un gentilhomme fait-il une chose pareille ? » Zang-dze dit : « N’avez-vous pas vu ce qui se passe lors d’un grand festin ? Lors d’un grand festin donné par un grand officier, après que tous ont mangé, il roule ce qui reste sur les présentoirs des trois animaux et l’envoie chez ses invités. Lorsqu’un fils traite ses parents de cette manière comme ses invités (d’honneur), c’est une expression de son chagrin (pour leur perte). N’avez-vous pas vu, Monsieur, ce qui se passe lors d’un grand festin ? »
30. Durant les trois années de deuil, si quelqu’un envoyait du vin ou de la viande à la personne endeuillée, il le recevait après l’avoir refusé trois fois ; il le recevait dans son sac et sa ceinture. Si le vin venait du souverain avec un message de sa part, il n’osait pas le refuser ; il le recevait et l’offrait (dans le temple de ses ancêtres).
Celui qui s’occupait de ce deuil n’envoyait aucun cadeau, mais lorsque des hommes lui envoyaient, il les recevait. Lorsqu’il accomplissait les rites de deuil pour un oncle, un cousin, un frère ou d’autres personnes de plus courte durée, après la fin des pleurs, il pouvait envoyer des cadeaux à d’autres.
31. Hsien-dze a dit : « La douleur causée par le deuil de trois ans est comme celle d’une décapitation ; celle qui résulte d’un deuil d’un an est comme le coup d’une arme tranchante. »
32. Pendant le deuil d’un an, au onzième mois, ils revêtaient la robe de soie, qui était appelée lien ; au treizième mois, ils offraient le sacrifice hsiang, et au même mois, qui était appelé than ; ce qui concluait le deuil.
Durant les trois années de deuil, même s’ils avaient l’occasion de revêtir la tenue de deuil de neuf mois, ils n’allaient pas présenter leurs condoléances (avec les autres personnes en deuil). Des seigneurs féodaux jusqu’aux officiers, s’ils avaient l’occasion de s’habiller et d’aller pleurer (un parent récemment décédé), ils le faisaient dans la tenue de deuil. Après avoir revêtu la soie de lin, ils lui rendaient visite pour présenter leurs condoléances.
33. Lorsqu’on était occupé par les neuf mois de deuil, si l’enterrement avait été effectué, on pouvait aller présenter ses condoléances à un autre endeuillé, se retirant après avoir pleuré sans attendre aucune autre partie des procédures de l’endeuillé.
Pendant le deuil d’un an, si avant l’enterrement on allait présenter ses condoléances à quelqu’un du même quartier, on se retirait après avoir pleuré, sans attendre la suite des cérémonies.
S’il présentait ses condoléances pendant le deuil de neuf mois, il attendait de voir les autres cérémonies, mais n’y participait pas.
Pendant le deuil de cinq ou trois mois, il attendait pour assister aux autres cérémonies, mais ne participait pas à la cérémonie (principale).
34. Lorsqu’un homme présentait ses condoléances à un autre, qu’il avait l’habitude de croiser d’un pas précipité[1:15] (lors de l’enterrement de son parent décédé), il se retirait dès que le cercueil était sorti de la porte du temple. S’ils s’étaient inclinés, il se retirait lorsqu’ils avaient atteint le lieu des lamentations. S’ils avaient l’habitude d’échanger des questions, il se retirait après la descente du cercueil dans la tombe. S’ils avaient assisté ensemble à la cour, il retournait à la maison avec l’autre et pleurait avec lui. S’ils étaient des amis intimes, il ne se retirait qu’après le sacrifice du Repos et le dépôt de la tablette spirituelle du défunt dans le sanctuaire.
35. Les amis qui présentaient leurs condoléances ne suivaient pas simplement le principal endeuillé. Ceux qui avaient quarante ans (ou moins) tenaient les cordes lorsque le cercueil était descendu dans la tombe. Ceux du même district qui avaient cinquante ans le suivaient jusqu’à la maison et pleuraient ; et ceux qui avaient quarante ans attendaient que la tombe soit comblée.
36. Pendant le deuil, même si la nourriture était mauvaise, le deuilleur était tenu d’en satisfaire sa faim. Si, par faim, il devait négliger quelque chose, c’était contraire aux règles. Si, par satiété, il oubliait sa tristesse, c’était également contraire aux règles. Les sages (qui ont établi les règles) étaient peinés de penser qu’un endeuillé ne pouvait ni voir ni entendre distinctement, ni marcher correctement, ni être inconscient de la cause de son chagrin ; c’est pourquoi ils recommandaient qu’un endeuillé, lorsqu’il était malade, boive du vin et mange de la viande ; que les personnes de cinquante ans ne fassent rien qui puisse entraîner l’émaciation ; qu’à soixante ans, elles ne soient pas émaciées ; qu’à soixante-dix ans, elles boivent de l’alcool et mangent de la viande : toutes ces règles avaient pour but de prévenir la mort.
37. Si, en deuil, quelqu’un était invité à manger avec lui, il n’y allait pas tant qu’il portait le deuil de neuf mois ou d’une période plus courte ; si l’enterrement avait eu lieu, il pouvait se rendre chez un autre membre de la famille. Si ce membre appartenait à son entourage et souhaitait qu’il mange avec lui, il pouvait le faire ; s’il n’appartenait pas à ce cercle, il ne mangeait pas avec lui.
38. Pendant le deuil de neuf mois, on peut manger des légumes et des fruits, boire de l’eau et du congee, sans utiliser de sel ni de crème. S’il est impossible de manger des aliments secs, on peut les accompagner de sel ou de crème.
39. Confucius disait : « Si un homme a une plaie, il doit se laver. S’il a une blessure à la tête, il doit la laver. S’il est malade, il doit boire de l’alcool et manger de la viande. Un homme noble ne s’émaciera pas au point de tomber malade. Si quelqu’un meurt d’une telle émaciation, un homme noble dira de lui qu’il a manqué à son devoir de fils. »
40. Sauf lorsqu’on suivait la voiture avec le cercueil jusqu’à la tombe, et qu’on en revenait, on ne voyait personne sur la route avec le bonnet de deuil, qui était utilisé à la place du bonnet ordinaire.
41. Au cours du deuil, depuis celui porté pendant cinq mois et plus, le deuil ne se lavait pas la tête ni ne se baignait, sauf pour le sacrifice du Repos, le placement de la tablette spirituelle dans le sanctuaire, la prise de la robe de soie et le sacrifice à la fin d’une année.
42. Lors des rites de deuil, lorsqu’on portait le sac aux bords droits après l’enterrement, si l’on demandait à rencontrer la personne endeuillée, on la voyait, mais on ne demandait à voir personne. Il pouvait le faire en portant le deuil de cinq mois. Lorsqu’il le portait pendant neuf mois, on ne portait pas le présent de présentation à la main (pour solliciter un entretien). Ce n’est que lorsqu’on portait le deuil d’un parent que l’on ne manquait de voir personne, même lorsque les mamelles coulaient de lui.
43. Un homme portant le deuil pendant trois ans pouvait exécuter tous les ordres du gouvernement après le sacrifice, à la fin de l’année. Un homme portant le deuil pendant un an pouvait le faire après la fin des pleurs ; un homme portant le deuil pendant neuf mois, après l’enterrement ; un homme portant le deuil pendant cinq ou trois mois, après la mise en bière et l’habillage.
44. .Zang Shen demanda à Zang-dze : « Lorsqu’on pleure un parent, faut-il toujours le faire de la même voix ? » La réponse fut : « Lorsqu’un enfant a perdu sa mère sur la route, est-il possible qu’il pense à la voix régulière et appropriée ? »
1. Une fois les lamentations terminées, on commença à éviter certains noms. (Un officier) n’utilisait pas le nom de son grand-père ou de sa grand-mère paternels, ni celui des frères ou oncles de son père, ni celui de ses tantes ou sœurs. Père et fils s’accordaient pour éviter tous ces noms. Ceux que sa mère évitait, le fils les évitait à la maison. Ceux que sa femme évitait, il ne les utilisait pas à ses côtés. Si parmi ces noms figuraient des noms portés par son arrière-grand-père ou ses arrière-grands-oncles paternels, il les évitait (en tout lieu).
2. Lorsque le moment de coiffer un jeune homme arrivait pendant les rites de deuil, même s’il s’agissait de ceux d’un parent, la cérémonie pouvait être célébrée. Après avoir été coiffé à l’endroit approprié, le sujet entrait, gémissait et sautait, trois fois à chaque fois, puis ressortait.
3. À la fin des neuf mois de deuil, il était permis de marier un fils ou une fille. Un père, à la fin des cinq mois de deuil, pouvait marier un fils, une fille ou prendre une épouse (pour son fils). Même s’il était lui-même occupé par les cinq mois de deuil, une fois les pleurs terminés, il pouvait être marié ou prendre une épouse. Si le deuil de cinq mois concernait une personne décédée dans un état d’immaturité extrême, il ne pouvait pas le faire[1:16].
4. Chaque fois que l’on portait le bonnet de peau avec une bande de sac (pour rendre une visite de condoléances), son vêtement supérieur de deuil avait de larges manches.
Quand le père portait le deuil, son fils, qui vivait sous son toit, s’abstenait de toute musique. Quand la mère le portait, le fils pouvait écouter de la musique, mais ne pouvait pas en jouer. Quand une femme le portait, le fils (son mari) ne jouait pas de musique à ses côtés. Lorsqu’une occasion de deuil de neuf mois se présentait, on mettait de côté le luth et le cithare. S’il ne s’agissait que d’une occasion de deuil de cinq mois, la musique n’était pas interrompue.
Lorsqu’une tante ou une sœur décédait (sans laisser de fils), si son mari était également décédé et qu’il n’y avait ni frère ni cousin dans son entourage, un autre parent éloigné de son mari était chargé de présider ses rites funéraires. Aucun parent de l’épouse, aussi proche soit-il, ne pouvait présider. Si aucun parent éloigné, même de son mari, n’était trouvé, on faisait appel à un voisin, à l’est ou à l’ouest. Sinon, c’était le chef du quartier qui présidait. Certains disent : « Un (de ses proches) pouvait présider, mais sa tablette était placée à côté de celle du parent (approprié) de son mari. »
7. La ceinture n’était pas utilisée avec la ceinture de toile de sac. Celle-ci ne pouvait être utilisée par celui qui portait à la main son symbole de jade ; elle ne pouvait pas non plus être portée avec une robe de différentes couleurs.
8. À l’occasion d’interdictions émises par l’État (en rapport avec les grands sacrifices), les gémissements cessaient ; quant aux offrandes déposées près du cercueil, matin et soir, et au retour à leurs positions appropriées, les personnes en deuil procédaient comme d’habitude[1:17].
9. Un jeune homme, lorsqu’il gémissait, ne sanglotait pas, ne tremblait pas, ne sautait pas, ne portait pas de bâton, ne portait pas de sandales de paille et n’occupait pas le hangar de deuil.
10. Confucius a dit : « Les grands-tantes portent le deuil aux bords droits, mais leurs pieds ne se lèvent pas du sol en sautant. Les tantes et les sœurs portent le deuil pendant neuf mois, mais leurs pieds se lèvent du sol en sautant. Si un homme comprend ces choses, ne suivra-t-il pas (toujours) les bonnes formes de cérémonies ? Ne le fera-t-il pas ? »
11. À la mort de la mère d’Î Liû, ses assistants se tenaient à sa gauche ; à la mort d’Î Liû, ils se tenaient à sa droite. La pratique selon laquelle les assistants (lors des rites funéraires) apportaient leur aide à droite trouve son origine dans le cas d’Î Liû.[1:18].
12. La bouche du fils du Ciel fut remplie après sa mort de neuf coquilles ; celle d’un seigneur féodal, de sept ; celle d’un Grand officier, de cinq ; et celle d’un officier ordinaire, de trois[2:3].
13. Un officier était enterré au bout de trois mois, et le même mois, les lamentations prenaient fin. Un grand officier était enterré (également) au bout de trois mois, et au bout de cinq mois, les lamentations prenaient fin. Un prince était enterré au bout de cinq mois, et au bout de sept mois, les lamentations prenaient fin.
Pour un officier, le sacrifice du Repos était offert trois fois ; pour un Grand officier, cinq fois ; et pour un prince féodal, sept fois.
14. Un seigneur féodal envoya un messager présenter ses condoléances ; puis ses contributions pour la bouche, le linceul et le transport. Toutes ces choses furent traitées le même jour, et dans l’ordre indiqué.
16. Après avoir monté et préparé le cercueil, lors de l’enterrement d’un seigneur féodal, 500 hommes étaient chargés de tirer les cordes. À chacune des quatre cordes, ils étaient tous bâillonnés. Le ministre de la Guerre surveillait les batteurs ; huit hommes marchaient avec eux de chaque côté du cercueil. Le chef artisan, portant un abat-jour de plumes, guidait la marche (du cortège). Lors de l’enterrement d’un grand officier, après avoir monté et préparé le cercueil, 300 hommes tiraient les cordes ; quatre hommes marchaient avec leurs batteurs de chaque côté du cercueil ; et la marche était guidée (par le chef artisan) avec un roseau d’herbe blanche à la main.
17. Confucius dit : « Kwan Kung avait des sculptures sur les récipients carrés destinés à contenir le grain de ses offrandes, et des ornements rouges sur sa coiffe ; il avait installé un paravent là où il logeait en chemin, et un support de terre sur lequel les coupes qu’il avait utilisées pour donner un festin étaient replacées ; il avait des collines sculptées sur les chapiteaux de ses piliers, et des algues sur les piliers inférieurs soutenant les chevrons. » C’était un officier illustre, mais il rendait difficile à ses supérieurs de se distinguer de lui.
« An Phing-kung[2:4], en sacrifiant à son père et à ses autres ancêtres, n’utilisait que les épaules d’un porc, trop petites pour couvrir le plat. C’était un officier illustre, mais il rendait difficile à ses inférieurs de se distinguer de lui. »
« Un homme supérieur n’empiètera pas sur les pratiques de ceux qui sont au-dessus de lui, ni ne mettra de difficultés sur le chemin de ceux qui sont en dessous de lui. »
18. Sauf en cas de décès de son père ou de sa mère, l’épouse (d’un seigneur féodal) ne franchissait pas les frontières de l’État pour présenter ses condoléances. À cette occasion, elle le faisait et retournait à sa demeure d’origine, où elle utilisait les cérémonies de condoléances propres à un seigneur féodal, et elle était traitée comme telle. À son arrivée, elle entrait par la porte des femmes et montait (à la salle de réception) par un escalier latéral (à l’escalier principal), le souverain la recevant en haut de l’escalier à l’est. Les autres cérémonies étaient les mêmes que celles d’un invité qui se hâtait d’assister aux rites funéraires.
19. Une belle-sœur n’a pas posé la main apaisante sur le cadavre de son beau-frère ; et vice versa.
20. Trois choses sont source de tristesse pour un homme supérieur (qui se consacre à l’étude) : s’il y a un sujet dont il n’a pas entendu parler et qu’il ne peut aborder ; s’il en entend parler et ne peut l’apprendre ; s’il l’a appris et ne peut le mettre en pratique. Cinq choses sont source de honte pour un homme supérieur (qui exerce des fonctions gouvernementales) : s’il occupe une fonction et n’en a pas bien décrit les devoirs ; s’il les décrit bien, mais ne les met pas en pratique ; s’il a obtenu sa fonction et l’a perdue ; s’il est chargé de la gestion d’un vaste territoire et que la population n’est pas proportionnellement nombreuse ; si un autre, dans une fonction semblable à la sienne, a plus de mérite que lui.
21. Confucius a dit : « Dans les mauvaises années, ils utilisaient dans leurs carrosses leurs chevaux les plus pauvres, et dans leurs sacrifices les victimes les plus basses (dans les classes qui leur appartenaient). »
22. Lors des rites funéraires de Hsü Yû, le duc Âi envoya Zû Pî à Confucius pour apprendre les rites propres au deuil de l’officier. Ces rites furent ainsi consignés par écrit à cette époque.
23. Dze-kung étant allé voir le sacrifice agricole de fin d’année, Confucius lui dit : « Zhze, cela t’a-t-il fait plaisir ? » La réponse fut : « Les gens de tout l’État semblaient fous ; je ne sais pas en quoi je pourrais trouver du plaisir. » Le Maître dit : « Pour leurs cent jours de travail aux champs, (les cultivateurs) reçoivent cette jouissance d’un jour (de la part de l’État) ; c’est ce que tu ne comprends pas. (Même) Wan et Wû ne pouvaient pas garder un arc (en bon état) s’il était toujours bandé et jamais détendu ; et ils ne le laissaient pas toujours détendu et jamais bandé. Le garder tantôt bandé, tantôt détendu, était la coutume de Wan et Wû. »
24. Mang Hsien-dze dit : « Si au premier mois du solstice (d’hiver) il est permis d’offrir le sacrifice (de frontière) à Dieu, au septième mois, au solstice d’été, nous pouvons offrir le sacrifice dans le temple de l’ancêtre (de notre Maison régnante). » En conséquence, Hsien-dze offrit ce sacrifice à tous les ancêtres (de la lignée de Lû) au septième mois.
25. La pratique de ne pas obtenir du fils du Ciel la confirmation de sa dignité d’épouse (du souverain de Lû) a commencé avec le duc Kâo[2:5].
26. Le deuil d’un souverain et de sa femme était régi par les mêmes règles pour les dames de sa famille mariées dans d’autres États et pour celles mariées dans le sien[1:19].
27. Lorsque les écuries de Confucius furent brûlées et que les amis de son district vinrent (offrir leurs condoléances) à cause de l’incendie, il s’inclina une fois devant les officiers ordinaires et deux fois devant les officiers supérieurs, conformément à la règle en cas de condoléances mutuelles.
28. Confucius dit : « Kwan Kung choisit deux hommes parmi les voleurs avec lesquels il traitait et les nomma à des postes dans l’État, en disant : « Ils ont été égarés par des hommes mauvais qu’ils fréquentaient, mais ce sont eux-mêmes des hommes honnêtes. » » À sa mort, le duc Hwan fit porter le deuil à ces deux hommes. La coutume selon laquelle les anciens serviteurs d’un grand officier portaient le deuil pour lui est ainsi née de Kwan Kung. Mais ces deux hommes ne le pleurèrent que sur ordre du duc.
29. Lorsqu’un officier, par erreur, appelait son chef par un nom qu’il aurait dû éviter, il se levait. S’il s’adressait à quelqu’un qui portait ce nom, il l’appelait par le nom qu’on lui avait donné à sa majorité.
30. (Un grand officier) ne prit part à aucun mouvement séditieux au sein de son État et n’essaya pas d’éviter les calamités venant de l’extérieur.
31. Le traité sur les devoirs du chef Internoncius dit : « La longueur du long symbole de rang était de neuf pouces pour un duc ; de sept pour un marquis ou un comte ; de cinq pour un comte ou un baron. La largeur était de trois pouces pour chaque symbole ; et l’épaisseur d’un demi-pouce. Ils se rétrécissaient jusqu’à la pointe sur un pouce et demi. Ils étaient tous en jade. Les nattes étaient de trois couleurs différentes (deux rangées de chaque), six en tout. »
32. Le duc Âi demanda à Dze-kâo : « Quand les membres de votre famille ont-ils commencé à occuper des fonctions ? » La réponse fut : « Mon ancêtre occupait une petite fonction sous le duc Wan[1:20]. »
33. Lorsqu’un temple était achevé, on procédait à sa consécration selon la cérémonie suivante : l’officier de prière, le cuisinier et le boucher portaient tous le bonnet de cuir couleur tête de moineau et la robe sombre bordée de pourpre. Le boucher frottait le mouton, l’officier de prière le bénissait, et le cuisinier, le visage tourné vers le nord, l’apportait au pilier et le déposait au sud-est. Le boucher le prenait alors dans ses bras, montait sur le toit, à mi-chemin entre l’est et l’ouest, et, le visage tourné vers le sud, le poignardait, de sorte que le sang coulait devant lui ; puis il redescendait. À la porte du temple et de chacun des deux appartements latéraux, on utilisait un oiseau, un à la porte de chaque pièce (montant comme précédemment et poignardant). Les poils et les plumes des oreilles étaient d’abord arrachés sous le toit (avant que les victimes ne soient tuées). Lorsque les volailles furent coupées aux portes du temple et dans les appartements de chaque côté, des officiers se postèrent face à chaque porte, au nord. Une fois la cérémonie terminée, l’officier de prière annonça qu’il en était ainsi, et tous se retirèrent. Après quoi il l’annonça au souverain en disant : « La consécration du sang a été accomplie. » Cette annonce fut faite à la porte de l’appartement arrière du temple, à l’intérieur duquel le souverain se tenait debout, vêtu de ses habits de cour, regardant vers le sud. La cérémonie ainsi conclut, et tous se retirèrent[1:21].
Une fois le grand appartement (du palais) achevé, il fut inauguré (par un festin), mais sans effusion de sang. La consécration par le sang du temple était la méthode employée pour montrer comment on recherchait la communion avec les esprits. Tous les vases les plus prestigieux du temple ancestral étaient consacrés, une fois achevés, par le sang d’un jeune sanglier.
34. Lorsqu’un seigneur féodal renvoyait sa femme, elle poursuivait son voyage vers son propre État et y était reçue avec les honneurs dus à une épouse de seigneur. Le messager qui l’accompagnait s’acquitta alors de sa mission en disant : « Mon pauvre souverain, par son incompétence, n’a pas pu la suivre et participer aux offices sur vos autels et dans votre temple ancestral. Il m’a donc envoyé, untel, et je me permets d’informer votre officier désigné à cet effet de ce qu’il a fait. » L’officier qui présidait (à cette occasion) répondit : « Mon pauvre souverain, dans sa précédente communication, ne vous a pas exposé (ses défauts), et il n’a pas la prétention de faire autre chose que de recevoir respectueusement le message de votre seigneur. » Les officiers présents auprès du commissaire présentèrent alors les divers articles envoyés avec la dame à l’occasion de son mariage, et ceux qui étaient présents les reçurent.
35. Lorsque la femme quitta son mari, elle envoya un messager prendre congé de lui en disant : « Une telle, par son incompétence, n’est plus en mesure de fournir les récipients de blé pour vos sacrifices, et m’a envoyé, moi, pour annoncer ceci à vos serviteurs. » Le principal parti (de l’autre côté) répondit : « Mon fils, dans son infériorité, n’ose pas éviter votre punition et n’ose que recevoir respectueusement vos ordres. » Le messager se retira alors, le principal parti s’inclinant devant lui et l’escortant. Si le beau-père était vivant, il se présentait lui-même ; s’il était mort, un frère aîné du mari agissait en son nom, et le message était transmis comme venant de lui ; s’il n’y avait pas de frère aîné, il était transmis comme venant du mari lui-même. Le message, tel que mentionné ci-dessus, était : « Mon fils, un tel, dans son infériorité. » (À l’autre bout de la transaction), si la dame était une tante, une sœur aînée ou une sœur cadette, elle était mentionnée comme telle.
36. Confucius dit : « Lors d’un repas chez Shâo-shih, j’ai mangé à satiété. Il m’a reçu avec courtoisie, conformément aux règles. Alors que j’allais en offrir en sacrifice, il s’est levé et a voulu m’en empêcher, en disant : « Ma pauvre nourriture ne mérite pas d’être offerte en sacrifice. » Alors que j’allais prendre les dernières portions, il s’est levé et a voulu m’en empêcher, en disant : « Je ne vous ferais pas de mal avec mes pauvres provisions[1:22] ».
37. Un paquet de soie (dans un traité de mariage) contenait des rouleaux doubles vivants, chaque rouleau double mesurant quarante coudées de longueur.
38. Lors du premier entretien d’une épouse avec son père et sa belle-mère, les tantes et sœurs célibataires de son mari se tenaient toutes en contrebas de la salle de réception, le visage tourné vers l’ouest, le nord étant la place d’honneur. Après cet entretien, elle rendait visite à tous les oncles mariés de son mari, chacun dans son appartement.
Bien que n’étant pas fiancée, la règle voulait qu’une jeune femme porte l’épingle à cheveux ; elle était ainsi traitée avec les honneurs de la maturité. L’épouse (principale) dirigeait la cérémonie. Lorsqu’elle était libre et à l’aise, elle portait ses cheveux sans épingle, de chaque côté de la tête.
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[1:23] : C’est-à-dire les sacrifices régulièrement offerts à la fin de la première et de la deuxième année suivant le décès. La traduction ici et dans les trois paragraphes suivants, si elle provenait d’une langue aryenne ou sémitique, ne pourrait pas être considérée comme littérale ; mais elle reflète correctement les idées de l’auteur.
[1:24] : Shâo-lien ; voir Analectes XVIII, 8, 3, et « Récits de l’école », article 43.
[1:25] : Un ministre du duc Mû de Lû, BC 409-377.