LIVRE XIX. SANG TÂ KÎ OU LE GRAND RECORD DES RITES DE DEUIL[1]
1. Lorsque la maladie était grave, tout l’établissement était nettoyé, à l’intérieur comme à l’extérieur. Dans le cas d’un souverain ou d’un grand officier, les estrades, avec les instruments de guerre qui y étaient suspendus, étaient retirées ; dans le cas d’un officier, son luth et son cistre. Le malade était allongé, la tête à l’est, sous la fenêtre au nord. Son lit était retiré (et il était étendu par terre). Les vêtements habituellement portés à la maison étaient retirés et remplacés par des vêtements neufs. (Pour déplacer le corps), une personne tenait chaque membre. Hommes et femmes changeaient de vêtements[2]. Du fil dentaire fin était appliqué (sur la bouche et les narines) pour s’assurer que le souffle avait disparu. Il était interdit à un homme de mourir entre les mains des femmes, ni à une femme entre les mains des hommes.
2. Un souverain et son épouse mouraient tous deux dans la Grande Chambre, un Grand Officier et son épouse reconnue dans la Chambre Propre[3] ; l’épouse non encore reconnue d’un haut ministre, dans une chambre inférieure, mais son corps était ensuite transporté dans la chambre supérieure. Les épouses d’officiers mouraient dans leurs chambres.
3. Lors de la cérémonie de rappel de l’âme, si le défunt était un seigneur sur le territoire duquel il y avait des forêts et des bosquets, le forestier disposait les marches pour monter sur le toit ; et s’il n’y avait pas de forêts, un des sauveteurs (employés à la cour pour des fonctions subalternes) s’en chargeait. Un officier de rang inférieur célébrait la cérémonie. Tous ceux qui le faisaient portaient des vêtements de cour (du défunt) : pour un souverain, la robe ornée du dragon descendant ; pour l’épouse, celle ornée du faisan descendant ; pour un grand officier, la robe sombre et la jupe rouge ; pour son épouse reconnue, la robe jaune vif ; pour un officier, celle portée avec le bonnet de cuir violet foncé ; et pour son épouse, la robe sombre à bordure rouge. Dans tous les cas, ils montaient de l’aile est jusqu’au milieu du toit, où la marche était périlleuse. Orientés vers le nord, ils lancèrent trois grands appels au défunt, après quoi ils enroulèrent le vêtement qu’ils avaient employé, et le jetèrent devant, où le conservateur des robes le reçut, puis ils descendirent eux-mêmes par l’aile du nord-ouest.
Si le défunt était un visiteur et se trouvait dans un logement public, son âme était rappelée ; si le logement était privé, elle n’était pas rappelée. S’il se trouvait en pleine campagne, on montait à l’extrémité gauche de la nef de la voiture dans laquelle il voyageait et on la rappelait.
5. Immédiatement après la mort, les principaux endeuillés sanglotaient[1:1] ; les frères et les cousins (du défunt) se lamentaient ; ses parentes se lamentaient et sautaient.
6. Lorsque le corps (d’un souverain) fut correctement placé (sous la fenêtre, la tête au sud), son fils s’assit (ou s’agenouilla) à l’est ; ses ministres, hauts fonctionnaires, oncles, cousins, leurs fils et petits-fils, se tenaient (également) à l’est ; la multitude des officiers ordinaires, responsables des différents départements, se lamentaient en bas de la salle, face au nord. Sa femme s’agenouillait à l’ouest ; les épouses, tantes, sœurs, leurs filles et petites-filles, dont les maris portaient le même nom de famille que lui, se tenaient (derrière elle) à l’ouest ; et les épouses, ses parentes du même nom de famille, dont la position avait été confirmée par leur relation avec leurs maris, à la tête de toutes les autres mariées de la même manière à des maris portant d’autres noms de famille, se lamentaient en haut dans la salle, face au nord.
7. Lors des rites funéraires (immédiatement après le décès) d’un grand officier, le fils, qui présidait, s’agenouillait à l’est, et l’épouse, qui présidait, à l’ouest. Les époux (parmi les parents) dont les fonctions avaient été officiellement confirmées s’asseyaient (ou s’agenouillaient) ; ceux qui n’avaient pas cette confirmation se tenaient debout.
Lors des rites pour un officier décédé, le fils présidant, les oncles, les frères et les cousins, avec leurs fils et petits-fils, étaient tous assis (ou agenouillés) à l’est ; l’épouse présidant, les tantes, les sœurs et les cousins, avec leurs filles et petits-enfants, étaient tous assis (ou agenouillés) à l’ouest.
Chaque fois qu’ils pleuraient près du cadavre dans l’appartement, le pleureur présidait le deuil, tenant le linceul avec ses deux mains en même temps.
8. Lors des rites de deuil d’un souverain, avant que l’habillage le plus léger ne soit terminé, le principal endeuillé sortait pour recevoir la visite d’un souverain réfugié ou d’un visiteur d’un autre État.
À la même époque, lors des cérémonies pour les grands officiers, il sortait pour recevoir un message de son souverain. À la même époque, lors des cérémonies pour les officiers ordinaires, il sortait également pour recevoir un grand officier, s’il n’était pas occupé à l’habillage.
9. Chaque fois que le préposé au deuil sortait (pour accueillir les visiteurs), il avait les pieds nus, sa jupe rentrée sous sa ceinture et les mains croisées sur sa poitrine, sur son cœur. Après être descendu par les marches à l’ouest, s’il était un souverain, il s’inclinait devant un souverain réfugié ou un ministre envoyé d’un autre État, chacun à sa place. Lorsqu’un message de son souverain parvenait à un grand officier, il se présentait à l’extérieur de la porte de l’appartement (où se trouvait le défunt) pour recevoir le messager qui était monté dans la salle et lui avait communiqué ses instructions. (Ils descendaient ensuite ensemble), et le préposé au deuil s’inclinait devant le messager en bas.
Lorsqu’un grand officier venait lui-même présenter ses condoléances à un officier ordinaire, ce dernier se lamentait avec lui, mais ne le rejoignait pas hors de la porte.
10. La femme d’un dirigeant est sortie (de son appartement) pour rendre visite à la femme d’un dirigeant réfugié.
L’épouse confirmée (d’un Grand officier) sortit (de la même manière) à l’arrivée d’un message de l’épouse du souverain.
L’épouse d’un officier, si elle n’était pas occupée à l’habillage, (aussi) sortait pour recevoir l’épouse confirmée (d’un Grand officier).
11. À la cérémonie la plus légère, le deuilleur prenait place à l’intérieur de la porte (à l’est), et l’épouse, qui présidait, avait le visage tourné vers l’est. Une fois la cérémonie terminée, tous deux firent semblant de s’appuyer sur le corps et sautèrent. Le deuilleur découvrit sa poitrine, retira les mèches de sa jeunesse et se couvrit les cheveux d’un sac. L’épouse nouait ses cheveux et mettait sa ceinture de sac dans sa chambre.
12. Lorsque le rideau (qui cachait le corps) fut enlevé, les hommes et les femmes le portèrent et le déposèrent dans le hall, (le fils aîné) descendant les marches et s’inclinant (devant les visiteurs).
13. Le (jeune) souverain (en deuil) s’inclina devant les seigneurs réfugiés, les ministres et les commissaires d’autres États. Les grands officiers et les autres officiers s’inclinèrent devant les ministres et les grands officiers à leurs places respectives. Les officiers (des trois grades) recevaient trois saluts latéraux[1:2], un pour chaque grade. L’épouse du souverain s’inclina également devant l’épouse d’un seigneur réfugié, en haut dans la salle. Quant aux épouses des grands officiers et des autres officiers, elle s’inclina spécialement devant chacune d’elles dont la position avait été officiellement nommée ; aux autres, elle fit une révérence générale ; toutes en haut dans la salle.
15. Lors des funérailles d’un souverain, le chef forestier fournissait le bois et les cornes ; le chef des sauveteurs fournissait les vases à eau ; le chef du service d’abattage fournissait les chaudières ; et (un officier du service du) ministre de la Guerre veillait à leur pendaison. Ainsi, ils assuraient la succession des gémissements. Certains membres du service prenaient part aux gémissements. S’ils ne suspendaient pas les vases et que les grands officiers étaient suffisants pour se relayer pour les gémissements, ils n’utilisaient pas ces autres[1:3].
Dans la salle du souverain, il y avait deux lumières en haut et deux en bas ; pour celle d’un grand officier, une en haut et deux en bas ; pour celle d’un officier ordinaire, une en haut et une en bas[1:4].
16. Lorsque les invités sortaient, le rideau était retiré[2:1].
17. Pendant qu’ils pleuraient le cadavre en haut dans la salle, le principal pleureur était à l’est ; les visiteurs venant de l’extérieur prenaient place à l’ouest, et les femmes se tenaient face au sud.
18. L’épouse (qui présidait), en recevant les invités et en les accompagnant, ne descendait pas de la salle avec eux. Si elle descendait (comme l’épouse du souverain), elle s’inclinait devant elle, mais ne gémissait pas.
Si le fils (qui présidait) avait l’occasion de sortir de la porte de l’appartement et voyait l’invité (qu’il allait rencontrer), il ne se lamentait pas.
Lorsqu’il n’y avait pas de femme pour présider, un fils prenait le relais et s’inclinait devant les visiteuses à l’intérieur de l’appartement. S’il n’y avait pas de fils pour présider, une fille prenait le relais et s’inclinait devant les visiteurs masculins au pied des marches, côté est.
Si le fils était un enfant, il était porté dans son sac dans les bras, et celui qui le portait s’inclinait devant lui.
Si le successeur du défunt n’était pas présent et qu’il s’agissait d’un homme de rang, on présentait des excuses aux invités ; s’il n’était pas un homme de rang, quelqu’un d’autre s’inclinait devant eux pour lui.
S’il se trouvait quelque part dans l’État, on l’attendait ; s’il avait dépassé cet endroit, la mise en bière et l’enterrement pouvaient avoir lieu. Les rites funéraires pouvaient se dérouler sans la présence du successeur du défunt, mais non sans la présence d’une personne pour les présider.
19. Lors des rites funéraires d’un souverain, le troisième jour, son fils et sa femme prenaient le bâton. Le cinquième jour, lorsque le corps était mis en bière, ses filles, épouses de grands officiers, étaient autorisées à l’utiliser. Son fils aîné et ses grands officiers l’utilisaient devant la porte de l’appartement (où se trouvait le cercueil) ; à l’intérieur, ils le portaient dans leurs mains (mais ne l’utilisaient pas). Leur femme et ses filles, épouses de grands officiers, utilisaient le bâton dans leurs chambres ; lorsqu’ils se rendaient à leur place (dans l’appartement où se trouvait le cercueil), des personnes étaient chargées de le tenir pour eux.
Lorsqu’un message du roi arrivait, le fils, qui présidait, rangeait son bâton ; lorsqu’un message venait du souverain d’un autre État, il le tenait simplement à la main. Lorsqu’il consultait l’écaille de tortue au sujet du cadavre, il rangeait son bâton.
Un Grand officier, à la place du souverain, portait son bâton à la main ; chez un autre Grand officier, il s’en servait.
20. Lors des rites funéraires d’un Grand Officier, le matin du troisième jour, lorsque le corps fut mis en bière, son fils, son épouse et l’intendant de la maison, tous prirent le bâton. Sur un message du souverain, le (nouveau) Grand Officier rangea son bâton ; sur un message d’un autre Grand Officier, il le porta à la main. Son épouse, sur un message de l’épouse du souverain, rangea son bâton ; sur un message de l’épouse confirmée (d’un autre Grand Officier), elle le confia à quelqu’un pour qu’il le garde pour elle.
21. Lors des rites funéraires d’un officier, le corps était mis en bière le deuxième jour. Le matin du troisième jour, le président du deuil prenait le bâton, ainsi que son épouse. Les mêmes observances que pour les rites d’un Grand officier étaient observées sur les messages provenant du souverain ou de son épouse, ou d’un Grand officier et de son épouse confirmée.
22. Tous les fils portaient le bâton, mais seul l’aîné l’utilisait pour se rendre à leur place (dans l’appartement où se trouvait le cercueil). Les officiers supérieurs et autres officiers, lorsqu’ils pleuraient près du cercueil, utilisaient le bâton ; lorsqu’ils pleuraient près du cercueil, ils le portaient à la main. Lorsque le bâton (utilisé en deuil) était jeté, il était brisé et jeté en secret.
23. Dès la mort, le corps était transféré sur le lit[1:5] et recouvert d’un grand drap. Les vêtements dans lesquels le défunt était mort étaient retirés. Un serviteur lui bouchait la bouche avec une cuillère de corne ; et pour empêcher les pieds de se contracter, on utilisait un tabouret facile[2:2]. Ces pratiques étaient les mêmes pour un souverain, un grand officier et un officier ordinaire[3:1].
24. Le serviteur chargé des appartements puisait l’eau, la ramassait sans retirer la corde du seau et la portait jusqu’en haut des marches. Là, sans sortir du vestibule, il la donnait aux servantes qui s’occupaient du corps. Celles-ci entraient ensuite pour laver le corps : quatre servantes en bas soutenaient le drap, et deux autres procédaient au lavage ; elles mettaient l’eau dans des bassines, où elles la versaient à la louche. Pour laver le corps, elles utilisaient des serviettes de lin fin et, pour le sécher, des vêtements de bain ordinaires. Une autre servante lui coupait les ongles des pieds, après quoi elles jetaient le reste de l’eau dans la fosse. Lors des rites funéraires d’une mère (ou d’une autre femme), les servantes en service dans la chambre intérieure soutenaient le drap et lavaient le corps.
25. Le serviteur chargé des appartements, ayant puisé de l’eau et l’ayant donnée aux domestiques chargés du corps, ceux-ci préparèrent le bain pour la tête, en haut dans le vestibule : pour une règle, de l’eau de maïs ; pour un grand officier, de l’eau de millet gluant ; et pour un officier ordinaire, de l’eau de maïs. Après cela, des membres du service forestier construisirent une sorte de fourneau au pied du mur, à l’ouest ; et le potier apporta une grande chaudière, dans laquelle le serviteur chargé des appartements devait faire bouillir l’eau. Les domestiques du service forestier apportèrent le combustible qu’il avait retiré de la crypte, au nord-ouest de l’appartement, maintenant transformé en sanctuaire, pour l’utiliser à cette fin. Une fois l’eau chaude, il la donna aux domestiques, qui procédèrent au lavage de la tête et la versèrent dans une bassine en terre cuite, utilisant la serviette comme d’habitude pour sécher la tête. Un autre serviteur coupa ensuite les ongles des doigts et essuya la barbe. L’eau a ensuite été jetée dans la fosse.
26. Pour un souverain, on déposait un grand vase rempli de glace ; pour un grand officier, un vase de taille moyenne, rempli de glace ; et pour un officier ordinaire, un vase en terre cuite, sans glace. Par-dessus, on plaçait le lit avec un drap et un oreiller ; un autre lit sur lequel on mettait le jade dans la bouche ; et un autre encore, où on procédait à l’habillage plus complet. Ensuite, le corps était transporté sur un lit dans la salle, sur lequel étaient posés un oreiller et une natte. Les mêmes règles étaient observées pour un souverain, un grand officier et un officier ordinaire[1:6].
27. Lors des rites funéraires d’un souverain, son fils aîné, les grands officiers, ses autres fils et tous les officiers de la cour ne mangeaient rien pendant trois jours, se contentant de bouillie. Ils recevaient ensuite, pour leur consommation, une poignée de riz le matin et une autre le soir ; ils les mangeaient sans respecter les horaires. Les officiers éloignés se limitaient à du riz grossier et à de l’eau, sans respecter les horaires. L’épouse du nouveau souverain, les épouses confirmées des grands officiers et tous les membres de leurs harems mangeaient du riz grossier et buvaient de l’eau, sans respecter les horaires.
28. Lors des rites funéraires d’un grand officier, le président du deuil, l’intendant et les petits-fils étaient tous réduits au gruau. Tous les officiers subalternes étaient réduits à boire du riz grossier et de l’eau. Les épouses et les concubines prenaient du riz grossier et de l’eau. Lors des rites funéraires d’un officier ordinaire, les mêmes règles étaient observées.
29. Après l’enterrement, le préposé au deuil ne buvait que du riz grossier et de l’eau ; il ne mangeait ni légumes ni fruits. Son épouse observait la même règle. Il en était de même pour les dirigeants, les hauts fonctionnaires et les autres officiers.
Après le changement de deuil, vers la fin de l’année, ils mangeaient des légumes et des fruits ; et après le sacrifice qui suivait, ils mangeaient de la viande.
31. Durant le deuil d’un an, à trois reprises, ils s’abstenaient de manger. Lorsqu’ils mangeaient du riz grossier avec de l’eau, ils ne mangeaient ni légumes ni fruits. Après l’enterrement, au bout de trois mois, ils mangeaient de la viande et buvaient de l’alcool. Une fois le deuil d’un an terminé, ils ne mangeaient ni viande ni alcool. Du vivant du père, pendant le deuil de neuf mois, les règles étaient les mêmes que pour un an, à cause de la mère ou de l’épouse. Bien qu’ils mangeaient de la viande et buvaient de l’alcool, ils ne pouvaient pas en profiter en compagnie d’autres personnes[1:7].
32. Durant le deuil, qui durait cinq mois, et pendant trois mois, il était permis de s’abstenir de manger une ou deux fois. Entre la mise en bière et l’enterrement[2:3], lorsqu’ils mangeaient de la viande et buvaient de l’alcool, ils ne prenaient pas plaisir à ces choses en compagnie d’autres personnes. Lorsqu’ils pleuraient une tante, l’épouse confirmée d’un oncle, un ancien souverain ou le chef d’un clan, ils mangeaient de la viande et buvaient de l’alcool.
Si une personne en deuil ne pouvait pas manger le gruau, elle pouvait manger une soupe de légumes. S’il était malade, il pouvait manger de la viande et boire de l’alcool. À cinquante ans, on ne respectait pas toutes les règles du deuil. À soixante-dix ans, on portait simplement le sac sur soi.
33. Après l’enterrement, si son souverain offrait un festin à un endeuillé, il partageait les mets ; si un haut fonctionnaire ou un ami de son père en faisait autant, il en partageait de même. Il ne refusait même pas le blé et la viande qu’on lui présentait, mais il refusait le vin et le moût.
1. L’habillage le plus léger était effectué à l’intérieur de la porte (de l’appartement où se trouvait le corps) ; l’habillage le plus complet (en haut) des marches (menant au hall d’entrée) à l’est. Le corps d’un souverain était déposé sur une natte de bambou fin ; celui d’un grand officier, sur une natte de typha ; et celui d’un officier ordinaire, sur une natte de phragmites.
2. Lors de la plus légère habillage, une bande de tissu était posée droite, et trois bandes étaient disposées transversalement. Le drap du corps d’un souverain était brodé ; celui d’un grand officier était blanc ; celui d’un officier ordinaire, noir : chacun avait un drap.
Il y avait dix-neuf costumes[1:8] ; ceux du souverain, exposés dans le corridor à l’est ; et ceux d’un grand officier, ou d’un simple officier, à l’intérieur des appartements ; tous avec leur col orienté vers l’ouest, ceux du nord étant les plus beaux. La ceinture et le drap n’étaient pas comptés parmi eux.
3. Lors de l’habillage complet, il y avait trois bandes de tissu disposées droites et cinq transversalement. Il y avait aussi des cordons de tissu et deux draps : chacun pour un souverain, un grand officier et un simple officier. Les vêtements d’un souverain se composaient de cent costumes, exposés dans la cour, les cols orientés au nord, ceux à l’ouest étant les plus beaux ; ceux d’un grand officier se composaient de cinquante costumes, exposés dans le couloir à l’est, les cols orientés à l’ouest, ceux au sud étant les plus beaux ; ceux d’un simple officier se composaient de trente costumes, exposés également dans le couloir à l’est, les cols orientés à l’ouest, les plus beaux au sud. Les bandes et les cordons étaient de la même qualité que les robes de cour. Une bande de tissu était divisée en trois, mais les extrémités n’étaient pas divisées davantage. Les draps étaient faits de cinq pièces, sans cordons ni boutons.
Pour les tenues plus légères, pour un dirigeant, un grand officier et un officier ordinaire, ils utilisaient des robes supérieures et des draps ouatés.
Lors de la plus grande tenue, le nombre de robes sacrificielles (et autres) mises sur un dirigeant, un grand officier ou un autre officier n’était pas définitivement fixé ; mais les robes et les draps supérieurs d’un dirigeant n’avaient qu’une fine doublure (au lieu d’être ouaté) ; pour un grand officier et un officier ordinaire, ils étaient comme lors de la plus légère tenue.
5. La longue robe (portée en privé) était recouverte d’une robe plus courte ; elle n’était pas exposée seule. La règle voulait que la robe du dessous soit également exposée avec le vêtement du dessus. C’est seulement ainsi qu’on pouvait les appeler un ensemble.
6. Tous ceux qui présentaient les vêtements les retiraient des coffres où ils avaient été déposés ; et ceux qui recevaient les vêtements apportés (en guise de contribution) les déposaient dans des coffres (similaires). En montant et en descendant dans la salle, ils le faisaient par les marches orientées à l’ouest. Ils exposaient les vêtements sans les froisser. Ils n’admettaient aucun vêtement qui ne fût correct, ni en fibre de dolychos fine ou grossière[2:4], ni en lin grossier.
7. Tous ceux qui s’occupaient de l’habillage du corps avaient les bras nus ; ceux qui le transportaient dans le cercueil avaient la poitrine couverte. Lors des funérailles d’un souverain, le Grand Officier de la Prière procédait à l’habillage, assisté de tous les membres de son service ; lors des funérailles d’un Grand Officier, ce même officier se tenait à côté et voyait tous les autres habiller le corps ; lors des funérailles d’un officier ordinaire, les membres de ce service se tenaient à côté, tandis que d’autres officiers (ses amis) procédaient à l’habillage.
8. Lors des deux pansements, les robes sacrificielles n’étaient pas placées en dessous des autres. Elles étaient toutes placées, le revers étant à gauche. Les bandes étaient nouées fermement, sans nœud.
9. La règle était que les habilleurs devaient se lamenter après avoir terminé leur travail. Mais dans le cas d’un officier, comme l’habillage était effectué par ceux qui avaient servi avec lui, ceux-ci, une fois le travail terminé, omettaient le repas. Dans tous les cas, les habilleurs étaient au nombre de six.
10. Les étuis (utilisés avant l’habillage) étaient fabriqués : pour un souverain, l’étui supérieur était brodé, et l’étui inférieur était rayé noir et blanc, avec sept cordons sur le côté ouvert ; pour un grand officier, l’étui supérieur était bleu foncé, et l’étui inférieur était rayé noir et blanc, avec cinq cordons sur le côté ; pour un officier ordinaire, l’étui supérieur était noir, et l’étui inférieur était rouge, avec trois cordons sur le côté. L’étui supérieur descendait jusqu’au bout des mains, et l’étui inférieur mesurait trois pieds de long. Lors de l’habillage plus petit et par la suite, on utilisait des couvertures posées sur le corps (à la place de ces étuis), leur taille étant la même que celle des étuis.
11. Lorsque le grand habillage du corps d’un souverain allait commencer, son fils, coiffé de son chapeau et ceint de toile de sac, se rendait à sa place à l’extrémité sud du couloir est, tandis que les ministres et les hauts fonctionnaires prenaient place à l’angle de la salle, le pilier à l’ouest, le visage au nord et leur rang montant à l’est. Les oncles, frères et cousins se tenaient en contrebas de la salle, le visage au nord. L’épouse du fils et les autres épouses dont la position avait été confirmée se trouvaient à l’ouest du corps, le visage tourné vers l’est. Les parentes des autres États se tenaient dans leurs appartements, le visage au sud. Les officiers inférieurs étendaient les nattes. Les officiers de prière Shang étendaient les cordons, la couverture et les vêtements. Les officiers avaient les mains sur les récipients. Ils soulevaient ensuite le corps et le transportaient à l’endroit où il devait être habillé. Une fois l’habillage terminé, le surintendant annonçait la nouvelle. Le fils s’appuya alors dessus et sauta tandis que sa femme faisait de même, le visage tourné vers l’est.
2. Lors des rites de deuil d’un Grand Officier, on s’apprêtait à procéder au grand habillage. Les cordons, les couvertures et les vêtements avaient tous été étalés. Le souverain arriva et fut accueilli par (le fils), le principal endeuillé. Le fils entra avant lui et se tint à droite de la porte, devant laquelle l’exorciste s’arrêta. Le souverain, ayant déposé les légumes (en offrande à l’esprit de la porte), et le bénisseur le précédant, entra et monta dans la salle. Il se rendit ensuite à sa place au bout du couloir, tandis que les ministres et les Grands Officiers prenaient place à l’angle de la salle, à l’ouest du pilier, regardant vers le nord, leur rang montant vers l’est. Le pleureur présidant se tenait à l’extérieur de l’appartement (où se trouvait le corps), face au sud. Son épouse, qui présidait, se trouvait à l’ouest du corps, face à l’est. Lorsqu’ils eurent déplacé le corps et terminé les pansements, l’intendant annonça qu’ils avaient terminé. Le préposé au deuil descendit au sous-sol, le visage tourné vers le nord. Là, le chef lui posa une main apaisante, et il s’inclina, le front contre terre. Le chef lui fit signe de monter s’appuyer sur le corps, et demanda également à sa femme, qui présidait, de s’appuyer sur lui.
13. Lors des rites funèbres d’un officier ordinaire, au moment de la grande cérémonie d’habillage, le souverain n’était pas présent. Pour le reste, les observances étaient les mêmes que pour un grand officier.
14. Ils sautaient aussi à l’étalement des liens et des ficelles, du drap, des vêtements, au déplacement du cadavre, à la mise des vêtements, de la couverture, et à l’ajustement des liens et des ceintures.
15. Le souverain posa la main sur le corps d’un grand officier et sur celui des dames les plus honorables de son propre harem. Un grand officier posa la main sur le corps de l’intendant de sa maison, ainsi que sur celui de sa nièce et de la sœur de sa femme, qui l’avaient accompagnée au harem.
Le souverain et un grand officier se penchaient étroitement avec leur poitrine sur les corps de leurs parents, de leurs épouses et de leurs fils aînés, mais pas sur ceux de leurs autres fils.
Un officier ordinaire, cependant, faisait de même à tous ses autres fils.
Si un fils né d’une concubine avait un fils, les parents n’effectuaient pas cette cérémonie pour lui. Lorsqu’elle avait lieu, ils la faisaient en premier, puis l’épouse et le fils.
Un souverain posa la main sur le corps d’un ministre ; les parents, penchés sur celui d’un fils, saisirent également sa main. Un fils se pencha sur ses parents, approchant sa poitrine de la leur. Une épouse semblait vouloir placer ses deux bras sous les corps de ses beaux-parents ; tandis qu’eux (simplement) posaient leurs mains sur elle. Une épouse fit mine de s’accrocher au corps de son mari ; tandis que le mari lui tenait la main comme il le faisait pour un frère ou un cousin. Lorsque d’autres approchaient la poitrine d’un cadavre, ils évitaient l’endroit où le souverain l’avait touchée. Après chaque signe de tristesse, la personne en deuil se levait et bondissait.
16. Lors des rites funéraires d’un parent, (le fils) occupait le hangar incliné, non crépi ; il dormait sur la paille, avec une motte de terre en guise d’oreiller. Il ne parlait que de ce qui se rapportait aux rites. Un souverain avait fermé cette hutte ; mais les officiers, grands et simples, la laissaient exposée.
Après l’enterrement, les poteaux inclinés furent dressés sur des linteaux et la hutte fut plâtrée, mais la partie extérieure n’était pas visible. Les souverains, grands et simples officiers, la firent tous clôturer.
Tous les autres fils, à l’exception de l’aîné de la femme légitime, avaient déjà, avant l’enterrement, fait construire des huttes dans des endroits isolés.
17. Après l’enterrement, le fils se tenait parmi les autres. S’il était un souverain, il parlait des affaires du roi, mais pas de celles de son propre État. S’il était un grand officier ou un simple officier, il parlait des affaires du souverain, mais pas de celles de son clan ou de sa famille.
18. Après l’enterrement du souverain, les ordonnances royales entraient en vigueur. Une fois les lamentations terminées, le nouveau souverain s’occupait des affaires du roi.
Lorsqu’un grand officier ou un simple officier était enterré, les ordonnances de l’État parvenaient à sa famille. Une fois les lamentations terminées, tout en gardant la ceinture de toile de sac autour de son bonnet et de sa ceinture, il pouvait revêtir son armure et partir en campagne.
19. Après le changement de deuil au bout d’un an, (les fils) occupèrent l’appartement non crépi et n’en occupèrent plus un avec d’autres. Alors le souverain consulta sur le gouvernement de l’État, et les officiers supérieurs et les officiers ordinaires sur les affaires de leur clan et de leurs familles. Après le sacrifice au bout de deux ans, le sol de l’appartement fut peint en vert foncé et les murs blanchis. Après cela, ils ne gémirent plus dehors ; et après le sacrifice au bout de vingt-sept mois, ils ne gémirent plus à l’intérieur ; car, après celui-ci, la musique commença à se faire entendre.
20. Après ce sacrifice, au bout de vingt-sept mois, (le fils) s’occupa de tous ses devoirs ; et après le sacrifice heureux (de réarranger les tablettes dans son temple ancestral), il retourna dans sa chambre (habituelle).
Lors du deuil d’un an, il occupait la hutte ; et lorsqu’elle était terminée, les occasions où il ne recherchait pas la chambre nuptiale étaient : lorsque son père était vivant, et qu’il portait le sac ourlé d’un an pour sa mère ou sa femme, et lorsqu’il portait le deuil en tissu de neuf mois ; à ces occasions, pendant trois mois, il ne recherchait pas les relations de la chambre intérieure.
Une épouse n’occupait pas la hutte et ne dormait pas sur la paille. Lors du deuil de son père ou de sa mère, lorsqu’elle avait changé de deuil au bout d’un an, elle retournait auprès de son mari ; lorsque le deuil était de neuf mois, elle revenait après l’enterrement.
21. Lors des rites de deuil d’un duc (du domaine royal), ses grands officiers continuaient jusqu’au changement de deuil à la fin de l’année, puis retournaient à leurs résidences. Un officier ordinaire revenait à la fin des lamentations.
22. Lors des rites de deuil pour leurs parents, (les autres fils qui étaient) Grands officiers ou officiers ordinaires, retournaient dans leurs propres résidences après le changement de deuil à la fin de l’année ; mais le premier jour du mois et à la pleine lune, et au retour du jour de la mort, ils revenaient et pleuraient dans la maison de celui qui était maintenant le chef de leur famille.
Lors du deuil des oncles et des cousins, ils sont retournés dans leurs propres résidences à la fin des pleurs.
23. Un père ne prenait pas ses quartiers (pendant le deuil) chez son fils, ni un frère aîné chez son cadet.
24. Lors des rites de deuil d’un grand officier ou de son épouse reconnue, un dirigeant (allait voir) la plus grande toilette ; mais s’il souhaitait montrer une faveur particulière, il assistait à la toilette plus légère.
Le souverain, dans le cas d’une épouse reconnue, mariée à un Grand Officier d’un nom de famille différent du sien, arrivait après que le couvercle ait été posé sur le cercueil.
Il se rendait chez un officier, lorsque le corps était mis en bière ; mais s’il voulait faire preuve d’une faveur particulière, il assistait à la grande cérémonie.
L’épouse du souverain, lors du deuil de l’épouse reconnue d’un grand officier, assistait à la cérémonie d’inhumation ; si elle souhaitait témoigner une faveur particulière, elle assistait à la cérémonie d’inhumation plus légère. Dans le cas des autres épouses, si elle souhaitait témoigner une faveur particulière, elle assistait à la cérémonie d’inhumation. Dans le cas de l’épouse reconnue d’un grand officier, dont le nom de famille était différent du sien, elle apparaissait après la mise en bière.
25. Lorsque le souverain se rendait chez un officier supérieur ou un officier ordinaire, après la mise en bière, il faisait prévenir de sa venue. Le chef des pleureurs préparait toutes les offrandes à déposer pour les morts, dans leur intégralité, et attendait devant la porte, jusqu’à ce qu’il aperçoive les têtes des chevaux. Il ouvrait alors la marche par la droite de la porte. L’exorciste s’arrêta dehors, et le bénisseur prit place, précédant le souverain, qui déposa les offrandes de légumes (pour l’esprit de la porte) à l’intérieur. Le bénisseur le précéda ensuite sur les marches est et prit place, le dos contre le mur, face au sud. Le souverain prit place en haut des marches ; deux hommes armés de lances se tenaient devant lui, et deux derrière. L’officier de réception s’avança alors. Le chef des pleureurs s’inclina, le front contre terre. Le souverain dit alors ce qu’il avait à dire ; regarda vers le bénisseur et bondit. Le chef des pleureurs sauta alors (lui aussi).
26. Si la visite était faite à un grand officier, les offrandes pouvaient être déposées à ce moment-là près du cercueil. S’il s’agissait d’un officier ordinaire, celui-ci sortait attendre devant la porte. Invité à revenir déposer les offrandes, il s’exécutait. Cela fait, il précédait le souverain et l’attendait devant la porte. Lorsque le souverain se retirait, le chef des pleureurs l’escortait hors de la porte et s’inclinait devant lui, le front contre terre.
Lorsque le souverain vint présenter ses condoléances (après la mise en cercueil), le (fils) remit les vêtements qu’il avait portés lors de la mise en cercueil.
28. Lorsque l’épouse du souverain allait présenter ses condoléances à un officier supérieur ou à un simple officier, le chef des pleureurs allait à sa rencontre devant la porte et, voyant ses têtes de cheval, entrait avant elle par la droite de la porte. Elle entrait alors, montait dans la salle et prenait place. L’épouse qui présidait descendait par les marches à l’ouest et s’inclinait, la tête contre terre (la salle). L’épouse du souverain regarda son fils aîné (qui l’avait accompagnée) et bondit.
Les offrandes étaient déposées selon les règles en vigueur lors de la visite du souverain. Lorsqu’elle se retirait, l’épouse qui présidait l’accompagnait jusqu’à l’intérieur de la salle et s’inclinait devant elle, la tête baissée. Le chef du deuil l’escortait jusqu’à l’extérieur de la grande porte, mais ne s’inclinait pas.
29. Lorsqu’un grand officier assistait aux rites de deuil d’un de ses officiers envers lequel il était en relation de souverain, l’officier ne le rejoignait pas à l’extérieur de la porte. Il entrait et prenait place sous la salle. Le chef des pleureurs (se tenait au sud de sa place), le visage tourné vers le nord, bien que la règle générale pour les chefs des pleureurs soit de faire face au sud. L’épouse prenait place dans la salle.
Si, à ce moment-là, arrivait un message du dirigeant de l’État, ou d’un officier confirmé (Grand) ou de son épouse confirmée, ou de visiteurs des États voisins, le Grand officier-dirigeant, ayant le chef du deuil derrière lui, effectuait la révérence de cérémonie à chaque visiteur.
30. Lorsqu’un souverain, en visite de condoléances, vit le cercueil du cadavre, il bondit.
Si un souverain n’avait pas prévenu à l’avance de sa venue un grand officier ou un officier ordinaire, et qu’il n’avait pas préparé les diverses offrandes à déposer près du cercueil à cette occasion, lorsque le souverain se retirait, la règle était qu’elles devaient alors être déposées.
31. Le plus grand cercueil (ou le plus extérieur) du dirigeant d’un État mesurait huit pouces d’épaisseur ; le suivant, six pouces ; et le plus intérieur, quatre pouces. Le plus grand cercueil d’un grand officier du plus haut grade mesurait huit pouces d’épaisseur ; et le plus intérieur, six pouces ; pour un officier du grade le plus bas, les dimensions étaient de six pouces et quatre. Le cercueil d’un officier ordinaire mesurait six pouces d’épaisseur.
32. Le cercueil (intérieur) d’un souverain était doublé de (soie) rouge, fixé à sa place avec des clous de divers métaux ; celui d’un grand officier de (soie) bleu foncé, fixé avec des clous d’os de bœuf ; celui d’un officier ordinaire était doublé, mais n’avait pas de clous.
33. Le couvercle du cercueil d’un souverain était verni, avec trois doubles coins (sur les bords) sur lesquels se trouvaient trois bandes ; celui d’un grand officier était (également) verni, avec deux doubles coins et deux bandes ; celui d’un officier ordinaire n’était pas verni, mais il avait deux doubles coins et deux bandes.
34. Les cheveux et les ongles (accumulés) d’un souverain et d’un grand officier étaient placés (dans des sacs) aux quatre coins du cercueil ; ceux d’un officier étaient enterrés (sans être mis dans le cercueil).
Le cercueil d’un souverain était placé sur une civière, entourée de hauts pieux, inclinée au-dessus, jusqu’à ce que, une fois le tout terminé et plâtré, une maison apparaisse. Celui d’un grand officier, recouvert d’un drap mortuaire, était placé dans le couloir ouest et jalonné de pieux, mais le plâtrage ne recouvrait pas tout le cercueil. Celui d’un officier de rang inférieur était placé de manière à ce que les doubles cales soient visibles ; au-dessus, il était plâtré. Tous étaient protégés.
36. De blé brûlé, on plaça près du cercueil d’un souverain huit paniers contenant quatre espèces différentes ; près de celui d’un grand officier, six paniers contenant trois espèces ; près de celui d’un officier ordinaire, quatre paniers contenant deux espèces. Il y avait aussi du poisson et de la viande séchés.
37. Le cercueil (en route vers la tombe) était orné, pour le souverain, de rideaux ornés de dragons, surmontés de trois gouttières ; d’ornements flottants (avec des faisans représentés sur eux et aux extrémités des rideaux) ; au-dessus (sur le toit en pente du catafalque) se trouvaient des figures de têtes de hache, du symbole de la discrimination, répété trois fois, et de flammes, répétées trois fois. Celles-ci occupaient le toit en soie blanche, semblable à un linceul, comme une broderie ; au-dessus se trouvait la fausse couverture, attachée par six liens violets, et s’élevant avec des ornements de cinq couleurs et cinq rangées de coquillages. Aux angles se trouvaient deux banderoles de plumes, suspendues à un cadre portant les haches ; deux à un autre, portant le symbole de la discrimination ; deux à un autre, de différentes figures ; tous les cadres étaient sur des tiges, ornés de symboles de jade au sommet. Des poissons étaient faits comme s’ils sautaient aux extrémités des gouttières. L’ensemble du catafalque était maintenu par six supports s’élevant du cercueil et enroulés autour de soie violette et de six cordes de soutien, également violettes (tirées à travers les rideaux).
Pour le catafalque d’un grand officier, il y avait des rideaux peints, avec deux gouttières (au-dessus) ; il n’y avait pas d’ornements flottants ; au-dessus (sur le toit en pente) il y avait des flammes peintes, répétées trois fois ; et trois symboles de discrimination. Ceux-ci formaient le toit semblable à un linceul, et il y avait deux cravates violettes et deux d’un bleu profond. Tout en haut, il y avait des ornements tricolores et trois rangées de coquillages. Il y avait deux banderoles de plumes provenant d’un cadre avec des haches, et deux d’un cadre peint ; tous les cadres sur des bâtons avec des plumes au sommet. Des figures de poissons étaient faites aux extrémités des gouttières. Les supports avant d’un catafalque d’un grand officier étaient violets, et ceux arrière d’un bleu profond. Il en était de même pour les cordes de soutien.
Pour le catafalque d’un simple officier, les rideaux étaient en lin (uni), et le toit était en pente. Il n’y avait qu’une seule gouttière. Des faisans voletaient sur les bandes. Les cravates violettes étaient au nombre de deux, et les noires également. Tout en haut, les ornements étaient tricolores, et il n’y avait qu’une seule rangée de coquillages. Les banderoles de plumes provenant d’un cadre peint étaient au nombre de deux, dont les tiges étaient ornées de plumes à leur sommet. Les supports avant du catafalque étaient violets, et ceux arrière noirs. Les cordes de soutien étaient violettes.
38. Pour enterrer le cercueil d’un souverain, on utilisait une civière, quatre cordes et deux piliers. Ceux qui guidaient le cercueil portaient l’ombre avec des plumes pendantes.
Pour enterrer un grand officier, on utilisait deux cordes et deux piliers. Ceux qui guidaient le cercueil utilisaient un roseau d’herbe blanche.
Pour enterrer un simple officier, on utilisait un chariot d’État. On employait deux cordes et aucun poteau. Dès qu’ils quittaient la résidence, ceux qui dirigeaient le cercueil utilisaient l’ombre du mérite.
39. Pour descendre le cercueil dans la tombe, ils retiraient les cordes des poteaux et les tiraient en s’appuyant contre les poteaux. Pour le cercueil d’un souverain, ils utilisaient également des leviers, et pour celui d’un grand officier ou d’un simple officier, des cordes attachées aux côtés du cercueil. Ordre leur était donné de ne pas crier en descendant celui du souverain. Ils le descendaient au son d’un tambour. Pour descendre celui d’un grand officier, il leur était ordonné de ne pas gémir. Pour descendre celui d’un simple officier, ceux qui commençaient à gémir s’arrêtaient les uns les autres.
40. La coque extérieure du cercueil d’un souverain était en pin ; celle d’un grand officier, en cyprès ; celle d’un autre officier, en divers types de bois.
41. La surface entre le cercueil et la coquille d’un souverain était suffisante pour contenir un bouchon de musique ; dans le cas du cercueil et de la coquille d’un grand officier, un vase pour l’eau ; dans celui du cercueil et de la coquille d’un officier ordinaire, une jarre d’alcool.
42. Dans les rites d’un souverain, la coquille était doublée, et il y avait des paniers de yü ; dans ceux d’un grand officier, la coquille n’était pas doublée ; dans ceux d’un officier ordinaire, il n’y avait pas de paniers de yü[1:9].
Nous ne pouvons pas dire ce qu’étaient ces paniers. Kang dit qu’il l’ignorait, et les éditeurs de Khien-lung pensent qu’ils pouvaient contenir le grain mentionné au paragraphe 36. Autrement, le paragraphe est obscur.
Sur la page suivante figure une figure du catafalque au-dessus du cercueil porté à la tombe, copiée du deuxième volume de l’ouvrage de P. Zottoli. Une plus grande, illustrant plus en détail le texte, constitue la dernière planche de l’édition Khien-lung du Classique ; mais elle est si grossière et compliquée que l’ami qui m’a aidé à réaliser la plupart des figures que j’ai osé introduire a hésité à tenter de la reproduire à plus petite échelle.
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Tel est le sens du texte ici, tel que pleinement défini par un Fang Pâo (###). ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎ ↩︎
Ce paragraphe est le 24e de l’édition We Khien-lung. Voir ci-dessous, paragraphe 26. ↩︎ ↩︎