Shih King : Odes mineures : La cinquième décennie, ou celle de Hsiâo Min | Page de titre | Shih King : Odes mineures : La septième décennie, ou celle de Sang Hû |
UN OFFICIER, EN SERVICE LONGTEMPS À L’ÉTRANGER, FAIT APPEL AU CIEL, DÉPLORANT LES DIFFICULTÉS DE SON SORT, ET DONNE DE BONS CONSEILS À SES AMIS LES PLUS CHANCEUX DE LA COUR.
Ô Ciel brillant et élevé, qui éclaires et gouvernes ce monde inférieur ! J’ai entrepris cette expédition vers l’ouest, jusqu’au désert de Khiû. Dès le premier jour du deuxième mois, j’ai traversé le froid et la chaleur. Mon cœur est triste ; le poison (de mon sort) est trop amer. Je pense à ceux (à la cour) dans leurs fonctions, et mes larmes coulent comme la pluie. Ne désire-je pas revenir ? Mais je crains le filet du crime.
Ah ! Messieurs, ne comptez pas sur votre repos [ p. 365 ] pour être permanent. Accomplissez tranquillement vos devoirs, en fréquentant les personnes correctes et intègres ; ainsi les esprits vous écouteront et vous donneront du bien.
Ah ! Messieurs, ne comptez pas sur un repos éternel. Accomplissez tranquillement vos devoirs, en aimant les personnes justes et intègres ; ainsi les esprits vous écouteront et vous combleront d’un bonheur éclatant.
SERVICES SACRIFICIELS ET FESTIFS DANS LE TEMPLE ANCESTRAL ; ET LEUR LIEN AVEC L’ATTENTION À L’ÉLEVAGE.
Voir les remarques sur les Services du Temple Ancestral, pp. 300, 301.
Le tribulus poussait épais (sur le sol), mais ils ont arraché ses buissons épineux. Pourquoi ont-ils fait cela autrefois ? Pour que nous puissions planter notre millet et notre millet sacrificiel ; pour que notre millet soit abondant, et notre millet sacrificiel luxuriant. Lorsque nos greniers sont pleins, et que nos meules se comptent par dizaines de myriades, nous procédons à la fabrication d’esprits et de céréales préparées, pour les offrandes et les sacrifices. Nous faisons asseoir les représentants des morts et les exhortons à manger [^437] : cherchant ainsi à accroître notre bonheur radieux.
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Avec un comportement correct et respectueux, taureaux et béliers tous purs, nous procédons aux sacrifices d’hiver et d’automne. Certains écorchent (les victimes) ; d’autres cuisent (leur chair) ; certains arrangent (la viande) ; d’autres ajustent (les morceaux). L’officier de prière sacrifie à l’intérieur de la porte du temple [^438], et tout le service sacrificiel est complet et brillant. Nos ancêtres arrivent avec grandeur ; leurs esprits savourent joyeusement les offrandes ; leur descendant filial reçoit la bénédiction : ils le récompenseront d’un grand bonheur, de myriades d’années, d’une vie sans fin.
Ils s’occupent des fourneaux avec révérence ; Ils préparent les plateaux, qui sont très grands ; Certains pour la viande rôtie, d’autres pour la viande grillée. Les épouses qui président sont calmes et respectueuses [^439], Préparant les nombreux (plus petits) plats. Les invités et les visiteurs [^440] Présentent la coupe à tout le monde [^441]. Chaque forme est conforme à la règle ; Chaque sourire et chaque mot sont comme ils devraient l’être. Les esprits viennent tranquillement, Et répondent [ p. 367 ] par de grandes bénédictions, — Des myriades d’années comme récompense (appropriée).
Nous sommes très épuisés, et avons accompli chaque cérémonie sans erreur. L’officier de prière compétent annonce (la volonté des esprits) [^442]. Et va vers le descendant filial pour la transmettre [^442] : — Parfumé a été votre sacrifice filial, et les esprits ont apprécié vos esprits et vos mets. Ils vous confèrent cent bénédictions ; chacune comme désirée, chacune aussi sûre que la loi. Vous avez été exact et expéditif ; vous avez été correct et prudent ; ils vous conféreront toujours les faveurs les plus précieuses, par myriades et dizaines de myriades.
Les cérémonies ainsi achevées, et les cloches et les tambours ayant donné leur avertissement [^443], le descendant filial se rend à sa place [^444], et l’habile officier de prière fait son annonce : « Les esprits ont bu à satiété. » Les grands représentants des morts se lèvent alors, et les cloches et les tambours escortent leur retrait, (sur quoi) les esprits retournent tranquillement (d’où ils sont venus) [^445]. Tous les serviteurs et les épouses qui président, enlèvent (les plateaux et les plats) sans délai. Les oncles et cousins (du sacrificateur) se rendent tous au festin privé [^446].
Les musiciens entrent tous pour jouer et apportent leur aide apaisante à la deuxième bénédiction [^447]. Vos [^448] mets sont servis ; nul mécontentement, mais tous se sentent heureux. Ils boivent et mangent à satiété ; grands et petits, ils inclinent la tête (en disant) : « Les esprits ont apprécié vos esprits et vos mets, et vous feront vivre longtemps. Vos sacrifices, chacun en son temps, sont entièrement accomplis par vous. Puissent vos fils et vos petits-fils perpétuer ces services ! »
L’ÉLEVAGE RETIRE À SON PREMIER AUTEUR ; DÉTAILS À CE SUJET, PASSANT AU SUJET DES SACRIFICES AUX ANCÊTRES.
La préface fait référence à ce morceau au règne du roi Yû ; mais rien n’y suggère qu’il ait été composé à une époque de désordre et de mauvaise gouvernance. « Le lointain descendant » de la première strophe est évidemment le principal responsable du sacrifice des deux dernières strophes : selon Kû, il s’agit d’un noble ou d’un grand propriétaire foncier du domaine royal ; selon d’autres, d’un des rois de Kâu. J’incline à opter pour cette dernière interprétation. Les trois morceaux, dont celui-ci est celui du milieu, semblent tous être des odes royales. La mention de la « colline du sud » confirme fortement cette interprétation.
Oui, (tout autour) de cette colline du sud a été rendue praticable par Yü [^449]. Ses plaines et ses marais ayant été ouverts, elle a été transformée en champs par le lointain descendant. Nous en définissons les limites, nous formons leurs plus petites divisions, et faisons s’étendre les acres, ici au sud, là à l’est.
Au-dessus de nos têtes, le ciel est une voûte de nuages, qui neigent en flocons innombrables ; une pluie fine s’y ajoute. Lorsque la terre est arrosée, elle produit toutes nos céréales.
Les frontières et les divisions plus petites sont soigneusement établies, et les millets donnent d’abondantes récoltes, la moisson du lointain descendant. Nous nous efforçons d’en fabriquer des spiritueux et de la nourriture, pour approvisionner nos représentants des défunts et nos hôtes ; pour obtenir une longue vie, s’étendant sur des myriades d’années.
Au milieu des champs se trouvent les huttes [^450], et [ p. 370 ] le long des divisions limitrophes se trouvent des courges. Les fruits sont tranchés et marinés, pour être offerts à nos grands ancêtres, afin que leurs lointains descendants puissent avoir une longue vie, et recevoir la bénédiction du Ciel [^451].
Nous sacrifions (d’abord) avec des esprits clairs, Et puis nous suivons avec un taureau rouge ; Les offrant à nos ancêtres, (Notre seigneur) tient le couteau avec des clochettes tintantes, Pour ouvrir les cheveux de la victime, Et prend le sang et la graisse [1].
Alors nous présentons, puis nous offrons ; Tout autour le parfum se diffuse. Complet et brillant est le service sacrificiel ; Nos ancêtres arrivent avec grandeur. Ils récompenseront (leur descendant) par une grande bénédiction, une longue vie, des années sans fin.
Images d’élevage et de sacrifices qui y sont liés. Bonne entente entre le peuple et ses supérieurs.
Il est difficile de dire qui est le « je » dans la pièce, mais il est évident que lui et le « descendant lointain » sont des personnes différentes. Je suppose qu’il s’agissait peut-être d’un officier responsable des fermes, comme on pourrait les appeler, du domaine royal.
Lumineux sont ces vastes champs, dont un dixième de la production est prélevé chaque année [2]. Je prends les vieux [ p. 371 ] greniers, et avec eux je nourris les cultivateurs. Depuis toujours, nous avons eu de bonnes années ; et maintenant je vais dans les terres exposées au sud, où certains sarclent, et d’autres ramassent la terre autour des racines. Les millets semblent luxuriants ; et dans un lieu de repos spacieux, je rassemble et encourage les hommes les plus prometteurs [3].
Avec mes vases remplis de millet éclatant et mes béliers-victimes purs, nous avons sacrifié sur l’autel des esprits de la terre et sur les autels de ceux des quatre quartiers [4]. Que mes champs soient en si bon état est une source de joie pour les cultivateurs. Au son des luths et des tambours, nous invoquerons le Père de l’Agriculture [5] et prierons pour une douce pluie, afin d’accroître la production de nos millets et de bénir mes hommes et leurs femmes.
Le descendant lointain arrive, quand ses femmes et ses enfants apportent de la nourriture à ceux qui travaillent dans les champs du sud. L’arpenteur des champs arrive aussi et se réjouit. Il prend (de la nourriture) à gauche et à droite, et goûte si elle est bonne ou mauvaise. Le grain est bien cultivé, partout, sur les champs ; il sera bon et abondant. Le descendant lointain n’a pas de déplacement ; les cultivateurs sont encouragés à la diligence.
Les récoltes du lointain descendant ressemblent à du chaume et gonflent comme une bâche de voiture. Ses meules s’élèveront comme des îles et des monticules. Il cherchera des milliers de greniers ; il cherchera des dizaines de milliers de charrettes. Le mil, le riz et le maïs éveilleront la joie des cultivateurs ; (Et ils diront) : « Qu’il soit récompensé par un grand bonheur, par des myriades d’années, une vie sans fin ! »
AUTRES PHOTOS DE L’ÉLEVAGE ET DES SACRIFICES QUI Y SONT LIÉS.
Les champs sont vastes et le travail à accomplir varié. Après avoir sélectionné les semences et pris soin des outils, et avoir tout préparé pour notre travail, nous prenons nos socs de charrue bien aiguisés, et commençons à travailler sur les terres exposées au sud. Nous semons toutes sortes de céréales, qui poussent droites et larges, afin de satisfaire le souhait du lointain descendant.
Il s’épanouit et le fruit repose tendre dans son enveloppe ; il durcit et est de bonne qualité ; il n’y a ni herbe à queue de loup ni ivraie. Nous éliminons les insectes qui mangent le cœur et les feuilles, et ceux qui mangent les racines et les articulations, afin qu’ils ne nuisent pas aux jeunes plants de nos champs. Que l’esprit, le Père de l’Agriculture [^457], les saisisse et les jette dans le feu ardent !
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Les nuages se forment en masses denses. Et la pluie tombe lentement. Puisse-t-elle d’abord pleuvoir sur nos champs publics [6], Et ensuite venir sur nos terres privées. Là-bas, il y aura de jeunes céréales non moissonnées, Et ici quelques bottes non ramassées ; Là-bas, il y aura des poignées laissées sur le sol, Et ici des épis intacts : — Pour le bien de la veuve [7].
Les descendants lointains viendront, quand leurs femmes et leurs enfants apporteront de la nourriture à ceux qui travaillent dans les champs du sud. L’arpenteur des champs viendra aussi et se réjouira. Ils viendront offrir de purs sacrifices aux esprits des quatre quartiers, avec leurs victimes rouges et noires [8], avec leurs préparations de millet : ainsi offrant, ainsi sacrifiant, ainsi augmentant notre bonheur éclatant.
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365:1 Le poète se hâte de décrire les sacrifices en cours. Les personnes choisies pour incarner les défunts étaient nécessairement inférieures en rang au sacrificateur principal, mais pour le moment, elles lui étaient supérieures. On supposait que cette circonstance les mettrait mal à l’aise ; c’est pourquoi, dès leur apparition dans le temple, le directeur des cérémonies ordonna au sacrificateur de les inviter à s’asseoir et de les mettre à l’aise ; après quoi, on les incita à prendre un rafraîchissement. ↩︎
366:1 Le Kû, mentionné ici, était manifestement un officier, « celui qui fait ou récite des prières ». Le sacrifice qu’il aurait offert était probablement une libation, le déversement d’esprits parfumés, faisant partie du service général, et susceptible d’attirer les esprits errants des défunts, à leur approche du temple. Son acte fut donc accompli juste à l’intérieur de la porte. ↩︎
366:2 « Les femmes qui président », c’est-à-dire l’épouse du sacrificateur, la principale au service et les autres dames du harem. Les plats dont elles ont la charge, les plus petits, sont ceux contenant des sauces, des gâteaux, des condiments, etc. ↩︎
366:3 « Les invités et les visiteurs » seraient des nobles et des officiers de noms différents de ceux du sacrificateur, choisis par divination pour prendre part au service sacrificiel. ↩︎
366:4 « Présentez la coupe à tout le monde » décrit les cérémonies de boisson qui se déroulaient entre les invités et les visiteurs, les représentants des morts et le sacrificateur. ↩︎
367:1 L’officier de prière avait en premier lieu obtenu, ou prétendu avoir obtenu, cette réponse des ancêtres de leurs personnificateurs. ↩︎
367:2 La musique annonçait alors que le service sacrificiel dans le temple était terminé. ↩︎
367:3 Le sacrificateur, ou principal dans le service, quitta alors la place qu’il occupait, descendit de la salle et prit position au pied des marches à l’est, l’endroit qui lui convenait pour renvoyer ses invités. ↩︎