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CONTROLÉES AVEC LES DIRIGEANTS
Marc. XI. 12-15*2, 18, 19 ; Mt. XXI. 14-17 ; Luc XIX. 47, 48. Marc. XI. 20-26 ; Mt. XXI. 18-22. Mt. XXI. 23-xxii. 14 ; Marc. XI. 27-xii. 12 ; Luc XX. 1-19. Jo. vii. 53-viii. 11. Mt. XXII. 15-46 ; Marc. XII. 13-37 ; Luc XX. 20-44.
Tôt le lendemain matin, ils reprirent le chemin de Jérusalem. Si le Seigneur avait logé chez Lazare, il aurait été accueilli avec hospitalité et aurait déjeuné avant son départ ; mais dans le jardin, il n’y avait pas d’hôtesse bienveillante pour subvenir à ses besoins, et ils le quittèrent à jeun, voulant se procurer de la nourriture en ville. Au milieu de l’agitation de la veille, il avait peu mangé, et maintenant il avait faim ; tandis qu’ils descendaient la montagne, il aperçut un figuier au bord du chemin, à quelque distance, remarquable par son feuillage abondant, et il se réjouit de la perspective d’un rafraîchissement immédiat. Ce n’était certes pas la saison des figues, mais, comme le remarque Pline dans son Histoire naturelle, le figuier a la particularité de former ses fruits avant de faire pousser ses feuilles, et il était naturel de supposer que cet arbre, poussant dans le sol riche des oliveraies, avait mûri tôt (Lc 13, 6-9). Il s’y hâta, mais le trouva stérile, comme ce figuier planté dans une vigne qui lui avait déjà servi de parabole du peuple juif, si privilégié et pourtant si peu profitable. Et maintenant, par une parabole mise en scène, il répète la leçon qu’il avait [ p. 333 ] alors enseignée. « Jamais plus, dit-il, personne ne mangera de vos fruits ! »
Ils poursuivirent leur route et entrèrent dans la ville. Le Seigneur se rendit alors dans la cour extérieure du Temple, lieu de rassemblement public et grouillant à cette époque de l’assemblée des fidèles venus pour la Fête et désireux de le voir et de l’entendre. Là, il reprit son ministère habituel d’enseignement et de guérison, malgré le décret du Sanhédrin. Les chefs auraient bien voulu l’arrêter, mais ils n’osèrent pas ; car, dit l’évangéliste, « tout le peuple était suspendu à ses lèvres » (Lc 19, 48). De peur de provoquer un tumulte, ils restèrent impuissants, furieux. Une seule fois, ils osèrent intervenir. Ce fut alors que l’enthousiasme populaire était à son comble et que les enfants eux-mêmes gonflèrent le chœur des acclamations en chantant le refrain qui avait résonné la veille dans les rues : « Hosanna au Fils de David ! » Ceci dans l’enceinte sacrée ! « Entendez-vous, s’écrièrent les grands prêtres et les scribes, ce qu’ils disent ? » « Oui, répondit-il, citant le Psalmiste avec cette question méprisante par laquelle il aimait à railler les rabbins pour leur ignorance de leurs propres Écritures ; n’avez-vous jamais lu : « De la bouche des enfants et des nourrissons Tu as formé la louange » ? » (Ps. viii. 2)
À la tombée de la nuit, il quitta la ville et retourna à Gethsémani avec les Douze. Il faisait sombre lorsqu’ils gravirent la montagne ; mais à leur retour le lendemain matin, les disciples remarquèrent avec surprise que le figuier était ravagé. Ils n’avaient prêté aucune attention à la sentence prononcée la veille, la considérant simplement comme une sorte de malédiction [ p. 334 ] impatiente qui s’échappe des lèvres lorsqu’on est d’humeur irascible. « Rabbi », s’écria Pierre, « voici ! Le figuier que vous avez maudit est desséché. » C’était vraiment une conséquence étonnante d’une parole légère, à leurs yeux, oubliant qu’aucune parole du Maître n’était jamais prononcée à la légère ; et il leur répondit que si seulement ils avaient la foi dans leur cœur, leurs paroles aussi seraient puissantes. Car la foi accomplit l’impossible, comme le dit le proverbe juif, « déracinant les montagnes ».
Ainsi conversés, ils entrèrent dans la ville et se rendirent au Temple. Son intention était d’y poursuivre son ministère, mais il se trouva confronté à une épreuve nouvelle et difficile. La situation était embarrassante pour les dirigeants, qui avaient réfléchi à la manière d’y faire face. Tant qu’il conservait sa popularité, ils n’osaient pas s’immiscer dans ses affaires. Mais s’ils parvenaient à discréditer Plim auprès de la foule, ils pourraient en faire ce qu’ils voudraient ; ils avaient donc imaginé des moyens pour y parvenir. Ils l’engageaient dans une controverse publique, le harcelant de questions vexatoires dans l’espoir de le déconcerter ou de le trahir en le forçant à prononcer une déclaration hérétique qui lui aliénerait la sympathie populaire et le laisserait ainsi à leur merci. C’était un stratagème astucieux, et il fut habilement exécuté ; mais ils se retrouvèrent confrontés à une habileté supérieure à la leur, et à chaque rencontre successive, ils furent ignominieusement battus.
D’abord, pendant qu’il enseignait, une délégation du Sanhédrin s’approcha de lui, composée des principaux sacrificateurs — Caïphe, le grand prêtre en exercice, Anne et les autres grands prêtres émérites — représentant le parti [ p. 335 ] des sadducéens, et des scribes et des anciens représentant celui des pharisiens. Ils contestèrent hautainement ses pouvoirs. « De quelle autorité fais-tu ces choses ? Et qui t’a donné cette autorité ? C’était assurément une question raisonnable. Ils étaient les dirigeants institués du peuple juif. L’administration du Temple appartenait aux prêtres, et l’enseignement était du ressort des rabbins ; ainsi, en présumant enseigner dans la cour du Temple sans autorisation officielle, il usurpait les prérogatives des deux. Leur objectif premier était d’impressionner le peuple en affirmant leur dignité officielle et de susciter son ressentiment face à un mépris aussi flagrant ; et ils espéraient de plus qu’en défendant son action, il réitérerait sa haute prétention à l’autorité divine et se condamnerait ainsi lui-même pour blasphème. (Cf. Jn 10, 30)
Ce fut un assaut soudain, mais il y fit face avec cette dextérité prompte, cette ingéniosité dont il faisait preuve à chaque urgence. « Je vais vous poser une question », dit-il. « Répondez-moi, et je vous dirai de quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean – d’où venait-il ? Du ciel ou des hommes ? » Ce fut un échec total. Le Baptiste avait témoigné que Jésus était le Messie, et s’ils reconnaissaient sa mission divine, alors pourquoi n’avaient-ils pas cru à son témoignage ? Et s’ils l’avaient nié, diffamant ce puissant prophète qui avait tant ému la nation, ils auraient suscité une tempête d’indignation populaire. C’était un dilemme embarrassant, et ils gardèrent un silence embarrassé. « Répondez-moi », insista-t-il, [ p. 336 ] et ils se réfugièrent dans une humiliante profession d’incertitude : « Nous ne savons pas. » « Je ne vous dis pas non plus, rétorqua-t-il avec un mépris écrasant, de quelle autorité je fais ces choses. »
C’était plus qu’une esquive habile. C’était une attaque percutante, et il la souligna par une parabole. « Qu’en pensez-vous ? Un homme avait deux fils. Il vint et dit au premier : “Mon fils, va travailler aujourd’hui à la vigne.” “Oui, monsieur”, répondit-il. Et il n’y alla pas. Il vint et dit de même au second ; et celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Peu à peu, il se repentit et partit. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » « La seconde », balbutièrent-ils, prononçant leur propre condamnation. Car ce premier fils, avec sa profession creuse, était une image d’eux-mêmes. Le message du Baptiste avait été une proclamation de l’avènement du Sauveur, et bien qu’ils aient été d’abord impressionnés (cf. Jn 2, 35), ils avaient, dans leur propre justice, ressenti son appel à la repentance ; et tandis que les pécheurs qu’ils méprisaient s’étaient détournés de leur mauvaise voie à son appel, ils avaient rejeté son message et le Sauveur qu’il annonçait. « En vérité, je vous le dis, les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. »
Avec cette phrase cinglante, il se tourna vers la foule qui s’était rassemblée autour de lui et avait été témoin de la rencontre, et leur raconta une parabole. Il raconta comment un propriétaire, désireux de faire bon usage de sa terre et ainsi non seulement de s’enrichir lui-même mais aussi d’aider les autres (cf. Is. v. 2), transforma ce qui aurait autrement été un terrain vague en vignoble, n’épargnant aucune dépense pour le rendre productif. [ p. 337 ] Il le planta de vignes, l’entoura d’une clôture pour le protéger des bêtes nuisibles, construisit un pressoir pour écraser le précieux jus des raisins mûrs (cf. Ps. lxxx. 12,13 ; Cantique ii. 15), et bâtit une tour où, selon la mode encore en vigueur, des sentinelles seraient postées pour veiller nuit et jour pendant la maturation des fruits et donner l’alerte en cas d’apparition de pillards. Il arriva que, lorsqu’il eut achevé sa construction, il dut quitter son domicile et résider quelque temps à l’étranger ; et, pour que sa vigne ne restât pas inoccupée pendant son absence, il la loua à plusieurs vignerons moyennant un loyer convenu.
C’était une belle opportunité pour les vignerons. S’ils cultivaient la vigne avec diligence et efficacité, non seulement ils paieraient facilement le loyer, mais ils pourraient s’enrichir et, comme le propriétaire avant eux, acquérir leurs propres vignes. Mais en ces temps d’inquiétude politique et sociale, des idées révolutionnaires extravagantes – illustrées par la maxime selon laquelle « un homme riche est soit un vaurien, soit l’héritier d’un vaurien » (dives aut iniquus est aut iniqui haeres) – circulaient et avaient captivé les esprits mécontents, réfractaires au travail honnête. Ces vignerons considéraient leur propriétaire comme un capitaliste oppresseur ; et lorsqu’il envoya trois de ses serviteurs percevoir le loyer lors de la première récolte, ils les attaquèrent violemment. L’un fut roué de coups, un autre tué sur le coup, et le troisième lapidé. Réticent à prendre des mesures sévères, il envoya une autre délégation, plus nombreuse, et, enhardis par l’impunité, ils réitérèrent l’outrage. Sa patience lui ayant néanmoins permis de résister, il décida de leur donner une nouvelle chance et envoya son fils s’occuper d’eux. Ils interprétèrent [ p. 338 ] mal sa patience, la prenant pour de la faiblesse et pensant qu’il avait peur d’eux ; et lorsque le jeune maître apparut, ils dirent : « Voici l’héritier ! Tuons-le et prenons possession. » Ils le traînèrent hors de la vigne et l’assassinèrent, imaginant que le bon vieux propriétaire serait terrorisé et qu’ils resteraient en possession sans contestation. Lâches eux-mêmes, comme le sont toujours les brutes, ils le pensaient aussi lâche.
Mais ils l’avaient mal jugé. Les auditeurs du Seigneur, attachés à une histoire si caractéristique des Orientaux, avaient écouté avec un vif intérêt ; et là, il marque une pause et demande leur verdict : « Que fera le maître de la vigne à ces vignerons ? » Ils ne percevaient pas le sens de la parabole : elle dépeignait le peuple juif et son comportement envers Dieu. Il leur avait envoyé une succession de prophètes, qu’ils avaient persécutés et parfois martyrisés ; et maintenant, il leur envoyait son Fils, et c’est lui qu’ils allaient crucifier. Ce serait l’accomplissement de leur culpabilité et scellerait leur destin, ce destin qui fut bientôt accompli lorsque Dieu rejeta son ancien peuple et conféra ses privilèges abusés aux Gentils méprisés. « Que fera le maître de la vigne à ces vignerons ? » demanda notre Seigneur. « Misérables ! s’écrièrent-ils. Il les détruira misérablement et laissera la vigne à d’autres, qui lui paieront ses fruits en leur saison. »
Ils ne se rendaient pas compte qu’ils jugeaient leur nation et prononçaient sa condamnation ; mais les dirigeants, eux, le savaient, et ils protestèrent avec véhémence. « Jamais ! » [ p. 339 ] s’écrièrent-ils. Il les « regarda » de son regard calme et scrutateur. « N’avez-vous jamais », dit-il, « lu ce passage de l’Écriture ?
« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs — (Ps - cxviii. 22,23)
ceci est fait la tête du coin.
C’est l’œuvre du Seigneur,
et c’est un prodige à nos yeux.
C’est une phrase de ce psaume que chantaient les exilés rapatriés alors qu’ils se rendaient à la Fête des Tabernacles dans le nouveau Temple qu’ils avaient si péniblement construit sous Zorobabel et Josué (cf. Esd. iii). Ils l’avaient construit, autant qu’ils le pouvaient, avec les ruines de l’ancien Temple ; et l’histoire raconte qu’une pierre de la porte, abîmée mais sanctifiée par d’anciens souvenirs, avait été remplacée malgré les protestations des architectes. Elle s’offrit aux yeux des fidèles dès leur entrée, et sa vue inonda leur cœur de souvenirs sacrés et tendres. Méprisée par les bâtisseurs, elle était précieuse aux yeux de Dieu, qui l’avait utilisée pour sa gloire. Et n’en était-il pas de même pour les Gentils méprisés ?
Pour ces prêtres et rabbins hautains, l’issue de la rencontre qu’ils avaient si cavalièrement provoquée fut humiliante, d’autant plus humiliante qu’elle était médiatisée. Loin de discréditer Jésus dans l’estime populaire, ils avaient rehaussé sa réputation, et ils ne purent que grincer des dents et se retirer. Leur déconvenue ne fit qu’exacerber leur animosité, et ils ne tardèrent pas à concevoir une nouvelle attaque. Ce furent les scribes, gardiens de la Loi sacrée, qui [ p. 340 ] la menèrent. Il se trouva fort opportunément qu’ils étaient alors occupés avec une affaire d’infidélité conjugale (cf. Lévitique XX, 10 ; Deutéronome XXII, 22). La loi prévoyait que la femme adultère et son amant seraient mis à mort ; et ils y virent une occasion d’embarrasser notre Seigneur. Ils traînèrent la malheureuse femme dans la cour du Temple et, la plaçant devant lui pendant qu’il enseignait, ils lui exposèrent l’affaire et lui demandèrent son jugement. « Maître », dirent-ils, « cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère, et dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider de telles personnes. Que dites-vous donc ? »
Que pouvait-il dire ? Si, fidèle à son caractère d’« Ami des pécheurs », il prônait la miséricorde, ils l’accuseraient de subvertir la Loi sacrée ; tandis que, s’il approuvait cette ordonnance inhumaine, non seulement il offenserait le sentiment populaire, mais s’exposerait aux railleries de l’incohérence, puisqu’il comptait une Madeleine parmi ses disciples. Ils attendaient son verdict avec impatience, mais il se retint. Il se baissa et griffonna sur le trottoir, « comme le fait », observe un ancien interprète, « quelqu’un qui refuse de répondre à une question intempestive et indigne ». Ce n’était pas de la gêne ; c’était une indignation brûlante face à leur cruauté. Mais ils prirent cela pour de la gêne et exultèrent pour obtenir une réponse. Il leva son visage rayonnant. « Que celui d’entre vous, s’écria-t-il, qui est sans péché, lui jette le premier la pierre. » Puis il se baissa de nouveau et reprit son doigté nerveux.
Ce fut un coup efficace. Il transforma la scène. Il y a un instant, ils se tenaient là, accusateurs du coupable tremblant ; maintenant, ils sont condamnés par leur conscience, [ p. 341 ] ce Juge sévère qui est en eux. Sans un mot, ils s’éclipsèrent, « commençant », est-il écrit, « par les plus âgés jusqu’à ce que le dernier soit parti ». Il était naturel que les plus âgés passent en premier, car ils connaissaient mieux que quiconque la plaie de leur propre cœur ; mais si cet ordre de passage fut remarqué, c’est qu’il s’agissait d’une inversion de la procédure judiciaire au Sanhédrin, où les membres donnaient leur vote « en commençant par le plus jeune ».
Le Seigneur resta seul au milieu de la foule qui l’entourait, avec la femme devant lui – tous deux ensemble, misera et misericordia, comme le dit saint Augustin, cette misérable et Pitié incarnée. Il leva le visage. « Ma femme », dit-il, « où sont-ils, ces accusateurs ? Personne ne t’a condamnée ? » « Personne, Seigneur », répondit-elle. « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus. » [1]
Leur déconvenue exaspéra les rabbins, qui, après s’être retirés de la cour du Temple, tinrent conseil et élaborèrent un autre stratagème. Ils enrôlèrent leurs disciples, les étudiants qui, comme Saül de Tarse un peu plus tôt, « s’asseyaient à leurs pieds » au Collège rabbinique ; et, s’associant à eux plusieurs hérodiens, ces courtisans sadducéens d’Hérode Antipas (cf. Mc 3, 6), le tétrarque de Galilée, alors à Jérusalem pour assister à la Fête, les chargèrent de s’adresser au Seigneur sous l’apparence de chercheurs inquiets. À cette époque, les Juifs étaient vassaux de Rome, et l’impôt impérial non seulement était un lourd fardeau pour un peuple [ p. 342 ] appauvri, mais, imposé par un tyran païen, il constituait une offense à la fois à leur patriotisme et à leur religion. Ils s’en inquiétaient, et les Zélotes n’étaient pas les seuls à prôner la résistance à cette odieuse exigence. Comment les rabbins auraient-ils pu mieux piéger notre Seigneur qu’en soumettant cette question épineuse à sa décision ? Cela aurait revêtu un air de bonne foi sur les lèvres de leurs disciples, jeunes gens ardents nourris dans l’atmosphère patriotique et religieuse du pharisaïsme ; et à peine moins sur celles des Hérodiens, qui, bien que sadducéens, étaient jaloux de l’honneur de la dynastie indigène.
Les députés se rendirent dans la cour du Temple et, s’approchant de lui avec déférence, lui présentèrent leur problème avec une admiration débordante qui, même pour quelqu’un de moins perspicace, aurait suffi à trahir leur insincérité. « Maître », dirent-ils, « nous savons que tu es véridique et que tu enseignes la voie de Dieu avec vérité ; et tu ne te soucies de personne, car tu ne regardes pas à la valeur des hommes. Dis-nous donc quel est ton avis : est-il permis de payer le tribut à l’empereur ou non ? Devons-nous le payer ou non ? » S’il avait répondu « non », ils l’auraient dénoncé au gouverneur romain comme un fauteur de troubles (cf. Lc 23, 2) ; s’il avait répondu « oui », il se serait alors attiré l’odieux populaire en soutenant l’impôt étranger. Il vit le piège et le repoussa. « Montre-moi », dit-il, « la pièce du tribut » ; et ils lui tendirent un denier. Il le brandit et exhiba le médaillon de l’Empereur et l’inscription : CAESAR AUGUSTUS DIVI F. PATER PATRIAE. « À qui sont, demanda-t-il, cette image et cette inscription ? » « À l’Empereur », répondirent-ils. « Alors, [ p. 343 ] dit-il, rendez à l’Empereur ce qui est à l’Empereur, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
C’était plus qu’une habile esquive. Observez son argument. À cette époque où les Juifs étaient si dispersés, une sage ordonnance de la loi juive stipulait que « partout où la monnaie d’un roi était frappée, son autorité devait être reconnue ». Le denier romain était courant en Judée, et son usage quotidien constituait une reconnaissance de la souveraineté de l’empereur et de son droit au tribut. Voyez comment notre Seigneur exprime cela. La question qui lui était posée était : « Est-il permis de payer le tribut à l’empereur ? » et il répond : « Rendez à l’empereur ce qui appartient à l’empereur. » Selon leur propre loi, le tribut impérial ne leur appartenait ni à verser ni à retenir. C’était une dette, et ils étaient tenus de la payer. Voilà pour l’aspect civil de la question ; et qu’en est-il de son aspect religieux ? « Dieu est notre Roi, et la soumission à l’Empereur est une déloyauté envers Lui » : ainsi argumentaient les patriotes zélés, oubliant que le Royaume de Dieu est un Royaume spirituel et la dette qu’ils Lui devaient un tribut spirituel.
Tandis que les pharisiens étaient occupés à concevoir cette attaque contre notre Seigneur, les sadducéens ne restèrent pas inactifs. Bien qu’ils s’unissent dans une inimitié commune contre lui, ils étaient naturellement des adversaires invétérés en politique comme en religion. En religion, ce qui les différenciait principalement était la doctrine de l’immortalité. « Les sadducéens », est-il écrit, « disent qu’il n’y a ni résurrection, ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens confessent les deux. » (Ac. xxiii. 8) L’espérance bénie d’une vie dans l’au-delà fut découverte tardivement dans le progrès de la révélation, s’établissant d’abord dans l’esprit juif au milieu des souffrances de la captivité babylonienne comme la seule justification suffisante [ p. 344 ] des dures relations de Dieu avec son peuple. Elle est proclamée par les prophètes et les psalmistes ; mais nulle part dans les Écritures antérieures cela n’est expressément affirmé, et c’est pourquoi les Sadducéens ont rejeté les écrits ultérieurs et n’ont reconnu que les Livres de Moïse.
C’était l’occasion de dérouter notre Seigneur et de le jeter dans la confusion publique. Un groupe de Sadducéens, ravis de l’échec de leurs rivaux pharisiens et confiants de remporter un triomphe facile en méprisant l’idée d’une résurrection qu’ils jugeaient si absurdement incroyable, s’approchent alors de lui. « Maître », disent-ils, citant l’ancienne loi du lévirat, « Moïse a dit : “Si quelqu’un meurt sans enfants, son frère fera ce que le mari doit à sa femme et suscitera une postérité à son frère.” » (Deutéronome 25.5,6). Ils présentèrent alors un cas – un cas purement fictif, car cette loi, conçue autrefois, à une époque où l’immortalité personnelle n’était pas envisagée, pour empêcher que le nom d’un homme ne soit « effacé d’Israël », était depuis longtemps tombée en désuétude. Il s’agissait du cas d’un homme mort sans enfants. Il avait six frères, qui, l’un après l’autre, prirent sa femme et moururent tous sans descendance. Elle leur survécut à tous, puis mourut à son tour. « À la Résurrection donc », se demandait-on, « de qui sera-t-elle l’épouse ? Car tous les sept l’avaient. »
C’était une question absurde ; car même si la loi du lévirat avait été encore en vigueur, aucune difficulté n’aurait surgi, puisque les six frères n’étaient pas les époux de la femme : ils remplissaient simplement le rôle d’un mari envers elle, et elle appartenait toujours à son défunt mari. L’affaire était une invention, une invention stupide, et le Seigneur aurait pu à juste titre balayer la question d’un revers de main. Mais il y répondit et dénonça la folie [ p. 345 ] qui l’avait inspirée. « Vous êtes dans l’erreur », dit-il, « ne connaissant ni les Écritures ni la puissance de Dieu. »
Voici un double réquisitoire, et pour l’établir, il commence par le second : leur ignorance de la puissance de Dieu. Leur erreur résidait dans leur mesure du possible par rapport au réel. Ils étaient comme ce prince siamois dont le philosophe parle dans son Chapitre des Probabilités. Un ambassadeur hollandais, l’entretenant des particularités de la Hollande, « lui dit, entre autres, que l’eau de son pays était parfois si dure par temps froid qu’on pouvait y marcher, et qu’elle supporterait un éléphant, s’il y était. » À quoi le roi répondit :
Jusqu’ici, j’ai cru les choses étranges que vous m’avez dites, car je vous considérais comme un homme sobre et beau ; mais maintenant, je suis sûr que vous mentez. » Pour ce prince, sa propre expérience sous un climat torride était la mesure de l’univers ; et il en était de même pour les Sadducéens. Ils interprétaient l’invisible et l’éternel en termes de visible et de temporel, oubliant que le terrestre n’est que l’ombre du céleste. Nos affections humaines sont immortelles, et « le mariage des vrais esprits » est une union éternelle ; mais dans l’au-delà, ce sera une intimité spirituelle, absoute des limitations des sens. « Vous vous trompez », dit notre Seigneur, ignorant la puissance de Dieu. Car à la résurrection, ils ne se marient pas et ne font pas l’office du mariage. » L’union sacrée est certes impérissable, mais ce ne sera plus un « mariage » (Apoc. ii. 17). De même que jadis une expérience transformatrice était signalée par le don d’un nom nouveau, et comme il est écrit qu’un nom nouveau sera donné à chaque héritier de la gloire éternelle, il en sera de même pour cette affection et pour toutes ces [ p. 346 ] douces et tendres qui, même ici-bas, sont nos biens les plus précieux. Elles perdureront dans l’Éternité, mais si transfigurées et ennoblies que les anciens noms ne suffiront plus.
« Quel nouveau nom t’ont-ils donné, mon amour.
Dans le pays lointain et proche,
Ce nom peut le savoir, mais qu’est-ce qu’ils obtiennent ?
Oh murmure-le-moi !
« Dans le lointain proche de notre jeune vie
Ton nom a été changé en mien.
Oh, quand j’atteindrai ta demeure lointaine.
Que mon nouveau nom soit le tien !
Et maintenant, il aborde l’autre point de son accusation : leur ignorance des Écritures. Bien qu’ils aient rejeté les écrits ultérieurs, ils ont reconnu le Pentateuque ; et n’y avait-il vraiment aucun témoignage de la Résurrection ? « N’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse (Exode III, 6), au passage concernant le Buisson, comment Dieu lui a parlé ? “Je suis”, dit-il, “le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.” Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »
Dans cette ancienne Écriture, afin d’assurer Moïse de sa miséricorde présente et continuelle, Dieu lui rappelle sa miséricorde pour les générations passées. C’est un de ces appels à l’histoire qui abondent dans l’Ancien Testament et qui sont si particulièrement et durablement convaincants ; mais on pourrait croire qu’en y trouvant une allusion à l’immortalité, notre Seigneur y a introduit une idée étrangère. Son argument est que si ces pères d’autrefois avaient cessé d’exister à leur mort, Dieu aurait dû dire : « J’étais leur Dieu. » À nos [ p. 347 ] yeux, cela semble une simple argutie verbale, mais c’était néanmoins un argument légitime et convaincant. Car telle était la manière même de l’exégèse juive à l’époque de notre Seigneur. C’est précisément ainsi que ses contemporains traitaient les Écritures, et en raisonnant ainsi avec ses adversaires, il les rencontrait sur leur propre terrain et retournait leurs propres armes contre eux.
Mais en vérité, son argumentation était bien plus qu’une simple ruse dialectique. Lorsque Dieu s’est proclamé « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », c’est sa propre éternité qu’il a proclamée, et leur immortalité en est le corollaire. Il est « le même hier et aujourd’hui, oui et pour toujours ». Tout ce qu’il a toujours été, il l’est et le sera à jamais ; et donc, « tous vivent pour lui ». Tout ce qui a eu une place dans son cœur doit partager son éternité ; sinon, il serait appauvri et diminué. Ici comme toujours, c’est du côté de Dieu que notre Seigneur regardait. Il savait ce qui se cache derrière le voile, et le raisonnement de ces hommes vains, si confiants dans leur aveuglement, a éveillé sa compassion douloureuse. « Vous vous trompez ! » s’est-il écrié. « Vous vous trompez grandement ! »
Parmi la foule qui avait assisté à la rencontre entre notre Seigneur et ces Sadducéens, se trouvait un groupe de Pharisiens, dont plusieurs Rabbins. Ils furent heureux d’assister à la déconfiture de leurs adversaires héréditaires ; et les Rabbins furent si ravis de sa magistrale justification de leur doctrine fondamentale qu’ils ne purent s’empêcher d’applaudir. « Maître », s’écrièrent-ils, « vous avez parlé noblement. » Bientôt, cependant, ils se reprirent. Ils n’étaient pas là pour applaudir Jésus, mais pour le confondre, s’ils le pouvaient, et ils auraient bien voulu se lancer à nouveau dans [ p. 348 ] l’aventure sur le terrain où leurs rivaux avaient si ignominieusement échoué. Ils avaient pensé à une autre question pour l’embarrasser et choisi l’un d’eux pour la lui poser ; et il s’avance maintenant. « Maître », dit-il, « quel est le plus grand commandement de la Loi ? »
Cette question paraît anodine, mais en réalité elle était sujette à controverse. Les commandements de la Loi, selon les scribes, étaient au nombre de 613 : 248 affirmatifs et 365 négatifs ; on les distinguait en outre comme « importants » et « légers ». On débattait longuement du nombre de commandements importants, mais il était généralement admis que tous les commandements punis d’excommunication ou de mort étaient importants (cf. Gen. XVII. 14 ; Ex. XII. 15 ; 19 ; XXXI. 14 ; Lévitique VII. 20, 25 ; Nomb. XIX. 20). Et comme ils concernaient principalement la circoncision, le levain, l’observance du sabbat, le sacrifice et la purification, cette distinction favorisait cette tendance au cérémonialisme qui avait tant flétri la religion à l’époque de notre Seigneur.
Français C’était donc une question hautement controversée que ces pharisiens présentèrent à notre Seigneur, et ils s’attendaient avec confiance à ce que quelqu’un d’aussi dédaigneux de leur cérémonie pointilleuse fasse une déclaration agressive. Mais ils furent déçus. Il répondit : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur ; et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » : c’est le plus grand et le premier commandement (Dt. vi. 4-5 ; Lv. xix. 18). Et il y en a un second semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. » Ces deux commandements, il les a séparés [ p. 349 ] dans l’ancienne Loi, l’un dans le livre du Deutéronome et l’autre dans le livre du Lévitique ; et ainsi combinés, ils constituent un admirable résumé du devoir religieux sous son double aspect : l’amour de Dieu et l’amour de l’homme. Il convient de noter ici que, bien qu’il l’ait approuvé, leur combinaison n’était pas une invention de notre Seigneur lui-même. C’était un lieu commun heureux de la doctrine rabbinique, et quelque six mois plus tôt, il l’avait recommandé de la bouche d’un autre scribe et montré l’ampleur de ses implications (cf. Lc 10, 27). En le citant ici si justement, notre Seigneur a non seulement affirmé la vérité, mais l’a tellement affirmée que toute controverse était impossible. S’ils avaient contesté sa réponse, ses assaillants auraient contesté leur propre doctrine.
Leur déconvenue fut comble : pour le but qu’ils visaient, leur porte-parole avait été mal choisi. C’était un pharisien de la meilleure espèce, un fervent chercheur de Dieu ; et la vérité exprimée par ces lèvres gracieuses toucha son cœur. « En vérité, Maître », s’exclama-t-il, « vous avez parlé noblement ! Il y a un seul Dieu, et « il n’y en a pas d’autre que lui » ; et l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toutes ses forces, et « aimer son prochain comme soi-même », c’est bien plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. » (1 Sam. XV. 22) « Vous n’êtes pas loin du Royaume de Dieu », répondit avec bienveillance notre Seigneur. C’était un appel gracieux à cette âme en quête, et il allait certainement prévaloir.
Jusqu’ici, les dirigeants ont été les assaillants, mais maintenant qu’ils ont multiplié les attaques pour essuyer à chaque fois une humiliante défaite, [ p. 350 ] notre Seigneur prend l’offensive. Il fait face à ce groupe de rabbins, interprètes professionnels des Saintes Écritures, et leur pose une question. « Que pensez-vous du Messie ? De qui est-il fils ? » « De David », répondirent-ils. « Alors », dit-il, citant le cent dixième psaume, « comment se fait-il que David, dans l’Esprit, l’appelle « Seigneur » en disant :
« L’Éternel a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ? »
« Mon seigneur » était autrefois l’expression révérencieuse d’un fils à son père (cf. 1 Pi. iii. 6), d’un frère cadet à un aîné, ou d’une épouse à son mari. « Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ? »
Observez l’argument. Il s’agit d’une reductio ad absurdum de l’interprétation rabbinique de cette ancienne Écriture. Lu sans préjugés, le psaume est facile à comprendre. Il est l’œuvre d’un psalmiste inconnu, célébrant la prouesse d’un roi d’Israël, le « seigneur » du psalmiste, qui devait son triomphe à l’aide du Seigneur, le Dieu d’Israël. Il est possible que ce roi soit David, mais la suite évoque plutôt une période ultérieure où le roi était, « à la manière de Melchisédek », à la fois roi et prêtre.
Tel est le sens clair du psaume, mais les scribes l’interprétèrent autrement. Soucieux de l’anonymat, ils plaçaient chaque Écriture sous l’ombre d’un grand nom. Ce psaume, comme la plupart des « louanges d’Israël », ils l’attribuèrent au « doux psalmiste d’Israël » (2 Samuel 23.1), l’intitulant Psaume de David ; et ils le considéraient également comme messianique. David, selon eux, chantait prophétiquement son Seigneur, ce rejeton de sa maison royale qui, selon [ p. 351 ] la promesse, devait ressusciter comme le Roi et le Sauveur d’Israël. Ils firent ainsi deux suppositions concernant le psaume : l’une fausse – qu’il avait été écrit par David –, et l’autre vraie, quoique peu conforme à leur sens – qu’il avait été écrit au sujet du Messie.
Il s’agit bien d’une prophétie annonçant la venue du Sauveur, mais il est essentiel de bien comprendre ce qu’était la prophétie. Elle n’a jamais été une simple prédiction, « l’histoire des événements avant qu’ils ne se produisent ». Comme l’a dit saint Chrysostome il y a longtemps, « la loi de la prophétie » est qu’elle a toujours eu une double référence : un présent et un futur. Le prophète était le porte-parole de Dieu, proclamant à ses contemporains en temps de détresse un message de réconfort (cf. Exode 4. 16, vii. 1), une vision radieuse des desseins de Dieu envers son peuple, pourvu qu’il se montre fidèle. C’était un message pour l’heure, mais le plus merveilleux est qu’il transcendait toujours le moment présent et allait bien au-delà. Les saints hommes qui parlaient de la part de Dieu, poussés par le Saint-Esprit, parlaient toujours plus largement qu’eux-mêmes ou leurs auditeurs ne le pensaient ; et ainsi, dans toutes les Écritures anciennes, il n’y a pas un idéal, une espérance, une aspiration qui ne soit une anticipation, consciente ou inconsciente, de la Venue du Sauveur et qui ne trouve en Lui sa réalisation finale et complète.
Dans ce sens large, le psaume était bel et bien prophétique concernant le Messie, et les scribes avaient raison de le considérer ainsi ; mais s’ils avaient compris « la loi de la prophétie », ils auraient reconnu qu’il avait à l’origine une référence au présent aussi bien qu’à l’avenir, et ils auraient alors perçu combien il est impossible que David l’ait écrit. Et notre Seigneur le leur a fait comprendre par sa question : « Puisque le [ p. 352 ] Messie est le fils de David, comment se fait-il que David le qualifie de « mon seigneur » ? » Pour les esprits juifs, il était inconcevable qu’un père désigne ainsi son fils, et ils ne pouvaient échapper à cette difficulté qu’en abandonnant l’une ou l’autre de leurs hypothèses concernant le psaume : soit sa paternité davidique, soit sa référence messianique. L’une ou l’autre aurait impliqué une reconnaissance d’erreur, ce qui, devant la multitude, aurait été une terrible humiliation pour ces savants interprètes des Saintes Écritures. Sur le moment, ils gardèrent prudemment le silence, dissimulant leur déconvenue ; mais cela leur resta en travers de l’esprit, et par la suite, comme le montre le Talmud, ils révisèrent leur interprétation, faisant référence au psaume non pas au Messie, mais à Abraham qui, supposaient-ils, après sa victoire sur les cinq rois, avait été institué « prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek » (cf. Gen. XIV). Sur le moment, cependant, ils gardèrent le silence, et ni eux ni les Sadducéens ne se hasardèrent à relancer la controverse.
Sur la position de ce passage (Jo. vii. 53-viii. 11) — un fragment précieux de la Tradition évangélique, étant un commentaire marginal d’un lecteur sur Jo. viii. 15 incorporé au texte par des copistes ultérieurs — cf. Les Jours de Sa Chair , Introd. p. xix. ↩︎