Le Brâhmana dit :
Ô modeste ! Je ne me déplace pas en ce monde de la manière que, selon votre propre compréhension, vous avez devinée. Je [^1463] suis un Brâhmane, je suis [ p. 307 ] émancipé, je suis un forestier, et j’accomplis également les devoirs d’un chef de famille, observant mes vœux. Je ne suis pas tel, ô belle ! que vous me voyez. J’imprègne chaque chose de ce monde. Quelles que soient les créatures qui existent dans le monde, mobiles ou immobiles, sachez que je suis leur destructeur comme le feu l’est du bois [1]. La souveraineté sur le monde entier, et même sur le ciel ; cela, ou bien cette connaissance ; (de ces deux) la connaissance est ma seule richesse [2]. Ceci [3] est le chemin des Brâhmanes, par lequel ceux qui comprennent cela [4] se dirigent vers leurs foyers, ou résident dans les forêts, ou habitant auprès de précepteurs, ou parmi les mendiants [5]. Avec de nombreux symboles clairs, une seule connaissance est abordée. Et ceux qui, adhérant à divers symboles et Âsramas, ont leur compréhension pleine de tranquillité [6], vont à l’entité unique comme les rivières à l’océan. Ce chemin est parcouru par la compréhension, non par le corps [7]. Les actions ont un début et une fin, et le corps est lié par l’action. Ainsi, ô belle créature !
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(N’ayez) aucune crainte de l’autre monde. Avec votre cœur fixé sur l’entité réelle, vous entrerez certainement en moi.
306:1 C’est-à-dire le mettre à l’épreuve. De tels examens sont souvent mentionnés dans nos écrits ultérieurs. ↩︎
306:2 C’est-à-dire le Veda, dit Arguna Misra. ↩︎
306:3 C’est-à-dire dit Arguna Misra, qui conduit au siège d’où il n’y a pas de retour. Cf. Gîtâ, p. 112. ↩︎
306:4 La roue est le yoga, dit Arguna Misra. L’expression est remarquable, car elle désigne l’enseignement du Bouddha. Voir à ce sujet Davids’ Buddhism, p. 45. ↩︎
306:5 L’homme qui a atteint l’émancipation finale a obtenu ce qui inclut les bénéfices découlant de la vie d’un Brâhmane, etc. (voir p. 191 supra). Par conséquent, dit-il, le doute de la p. 307, sur lequel se fonde votre question quant au monde dans lequel vous irez en vous unissant à moi, est erroné. Voir p. 256 supra. ↩︎
307:1 Il parle ici sur la base de l’identité essentielle de toute chose. Cf. Gîtâ, p. 62. ↩︎
307:2 L’expression ici est maladroite ; le sens est qu’il préfère la connaissance à la souveraineté, si l’alternative lui est offerte. ↩︎