Brahman a dit :
Ce Mahat qui fut produit le premier est (ensuite) appelé égoïsme ; lorsqu’il naît comme (le sentiment lui-même) [^1626] Je, on dit que c’est la seconde création. Cet égoïsme est présenté comme la source de toutes les entités [1], [ p. 334 ] ce d’où se produisent les changements [2] ; il est plein de lumière, le soutien de la conscience ; c’est ce d’où sont produits les gens, le Pragâpati. C’est une déité, le producteur des déités et de l’esprit ; c’est le créateur des trois mondes. Ce qui ressent [3] ainsi — « Je suis tout cela » — est appelé (par) ce (nom). Ce monde éternel est réservé aux sages qui se contentent de la connaissance relative à soi, qui ont médité sur soi et qui sont perfectionnés par l’étude sacrée et le sacrifice. Par la conscience de soi, on jouit des qualités ; et ainsi, cette source de toutes les entités, le producteur des entités, les crée ; et, étant ce à partir duquel les changements se produisent, il fait tout bouger ; et par sa propre lumière, il charme également le monde.
333:1 C’est-à-dire qu’il dit Arguna Misra, le monde de l’entendement. Cela désigne-t-il le monde de Hiranyagarbha ? L’entendement est dit être le « corps subtil » de Hiranyagarbha (Vedânta Paribhâshâ, p. 46). La référence interprétée spirituellement est probablement celle à l’état dans lequel l’égoïsme et tous ses produits sont inexistants. ↩︎
333:2 Littéralement, « le passage élevé et saint vers le grand soi ». ↩︎
333:3 Le Mahat se manifeste d’abord comme Vishnu avant de se manifester comme Brahman ou Shiva (Sânkhya-sâra, p. 16), il est donc considéré comme le Seigneur dans la création première. On peut ajouter que dans le Sânkhya-sâra où ce passage est cité, le mot original rendu ci-dessus par « connaissance » (khyâti) n’apparaît pas, mais à sa place apparaît Brahman. La phrase « Et l’homme talentueux », etc., manque également ici. ↩︎