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Brahman a dit :
Les anciens qui ont perçu la vérité établie appellent le renoncement [^1893] pénitence ; et le Brâhman, habitant le siège du Brahman [^1894], comprend que la connaissance concerne le Brahman [^1895]. Le Brahman le plus élevé est très lointain [^1895], et (son atteinte) dépend de la connaissance védique [^1896] ; il est libre des paires d’opposés, dépourvu de qualités [^1897], éternel, de qualités impensables, et suprême. Les hommes de talent, qui sont purs [^1898], et dont l’esprit est raffiné, transcendant la passion et étant immaculé, perçoivent ce (principe) suprême au moyen de la connaissance et de la pénitence. Ceux qui se consacrent constamment au renoncement [^1899], qui comprennent le Brahman et désirent le suprême, vont sur le chemin heureux par la pénitence. On dit que la pénitence [1] est une lumière ; la conduite (correcte) est le moyen d’atteindre la piété ; la connaissance doit en vérité être comprise comme la plus haute, et le renoncement comme la meilleure pénitence. Celui qui comprend avec détermination le soi imperturbable, qui réside dans toutes les entités et qui est l’élément essentiel [ p. 370 ] de la connaissance, celui-là est établi [2] (comme étant capable) de se déplacer partout. L’homme érudit qui perçoit l’association et la dissociation, ainsi que l’unité et la diversité [^1902], est libéré de la misère. Celui qui ne désire rien et ne méprise rien [3], devient éligible, même en demeurant dans ce monde, à l’assimilation au Brahman [4]. Celui qui connaît la vérité sur les qualités du Pradhâna [5] et comprend le Pradhâna de toutes les entités [6], qui est libre de (la pensée que ceci ou cela est) mien, et libre de l’égoïsme [7], est émancipé, cela ne fait aucun doute. Celui qui est libre des paires d’opposés, libre des (cérémonies de) salutation, libre de (la cérémonie de) svadhâ [8], atteint ce (principe) éternel qui est libre des paires d’opposés et dépourvu de qualités, par la seule tranquillité. Abandonnant toute action, qu’elle soit agréable ou désagréable, développée à partir des qualités [9], et abandonnant à la fois la vérité et le mensonge [10], une créature est émancipée, cela ne fait aucun doute. Le grand arbre de Brahman [11] est [ p. 371 ] éternel ; un arbre qui naît de l’invisible comme graine, dont le tronc est l’entendement, dont l’ensemble des branches est le grand égoïsme, dont les pousses contiennent les sens, dont les grandes branches sont les grands éléments, et les branches latérales les objets des sens, qui est toujours pourvu de feuilles, toujours pourvu de fleurs, dans lequel des fruits agréables et désagréables sont toujours produits, et dont toutes les créatures se nourrissent. Couper et percer cet (arbre) [12] avec l’épée de la connaissance de la vérité, et abandonner les liens de l’attachement,qui causent la naissance, la mort et la vieillesse [13], un homme sage qui est libre de (la pensée que ceci ou cela est) mien, et qui est dépourvu d’égoïsme, est émancipé, cela ne fait aucun doute. Il y a ces deux oiseaux [14], (qui sont) immuables, et qui devraient aussi être connus pour être inintelligents [15]. Mais quant à cet autre qui est au-dessus d’eux, il est dit intelligent. (Quand) le moi intérieur, dépourvu de connaissance de la nature [16], et (pour ainsi dire) non intelligent [17], comprend ce qui est [ p. 372 ] au-delà de la nature, puis comprenant le Kshetra 1, et avec une compréhension comprenant tout, et transcendant les qualités 2 il est libéré de tous les péchés.
369:2 Cf. p. 339 supra, note 4, habiter dans = adhérer à. ↩︎
369:5 Soit les trois célèbres. ↩︎
369:6 Pur, raffiné et sans tache ne sont pas faciles à distinguer. Probablement, « pur » fait référence à la propreté extérieure ; « sans tache » à « l’absence de péché et de telles souillures » ; et « raffiné » à l’absence d’erreur. ↩︎
369:7 C’est-à-dire qui n’ont pas de « biens », « Arguna 'Misra. ↩︎
369:8 Action sans désir, Arguna Misra, qui ajoute qu’on l’appelle une lumière, car elle mène à la connaissance. Voir aussi p. 166, et p. 247, note 11, et p. 340 supra. ↩︎
370:1 « Déposé » signifie littéralement « souhaité ». ↩︎
370:2 Je présume que cela signifie le fait réel sous-jacent aux apparences d’association et ainsi de suite, à savoir qu’il n’y a qu’une seule réalité, et que toutes les apparences de différence, etc. sont irréelles. Cf. Gîtâ, p. 124. Voir aussi p. 313 supra, note 1, et p. 374 infra. ↩︎
370:5 Les qualités, à savoir les trois, de Pradhâna, c’est-à-dire constituant Prakriti, ou la nature. ↩︎
370:7 Pour toute cette expression qui revient si fréquemment, cf. Maitrî, p. 44, et son commentaire. ↩︎