Le Brâhmana dit :
À ce sujet aussi, ils racontent cette histoire ancienne, un dialogue entre Nârada et le sage Devamata.
Devamata a dit :
Lorsqu’une créature est sur le point de naître, qu’est-ce qui vient à l’existence en premier, son Prânâ, ou Apâna, ou Samâna, ou Vyâna, ou encore Udâna ?
Nârada a dit :
Quelle que soit la nature de la créature, ce qui est différent lui arrive d’abord. Il faut comprendre les paires de vents vitaux qui se déplacent vers le haut, vers le bas ou transversalement.
[ p. 275 ]
Devamata a dit :
Par lequel (des vents de vie) une créature est-elle produite ? Et lequel (d’entre eux) lui vient en premier ? Expliquez-moi aussi les paires de vents de vie qui (se meuvent) vers le haut, vers le bas ou transversalement.
Nârada a dit :
Le plaisir est produit par une opération mentale [^1308], et (il) est également produit par un son, (il) est également produit par le goût, et (il) est également produit par la couleur, et (il) est également produit par le toucher, et (il) est également produit par l’odorat. Tel est l’effet [^1309] de l’Udâna ; le plaisir est produit par l’union [1]. Du désir est produit le sperme ; et du sperme est produite l’excrétion menstruelle. Le sperme et le sang sont produits par le Samâna et le Vyâna en commun [2]. De la combinaison du sperme et du sang, le Prâna entre en action en premier ; et le sperme étant développé par le Prâna, l’Apâna entre ensuite en action. Français La paire Prânâ et Apâna va de haut en bas, et le Samâna et le Vyâna sont appelés la paire (se déplaçant) transversalement. C’est l’enseignement du [ p. 276 ] Véda, que le feu est en vérité toutes les déités [3], et que la connaissance (de celui-ci) surgit parmi les Brâhmanas, étant accompagnée d’intelligence [4]. La fumée de ce (feu), qui est d’une excellente gloire, (apparaît) sous la forme (de la qualité de) l’obscurité ; (ses) cendres, (la qualité de) la passion ; et (la qualité de) la bonté est ce qui lui est lié [5], dans lequel l’offrande est jetée. Ceux qui comprennent le sacrifice comprennent le Samâna et le Vyâna comme l’offrande principale. Le Prânâ et l’Apâna sont des portions [6] de l’offrande de beurre clarifié, et entre eux se trouve le feu. C’est le siège excellent de l’Udâna tel que le comprennent les Brâhmaṇas [7]. Quant à ce qui est distinct de ces paires [8], écoutez-moi en parler [ p. 277 ]. Le jour et la nuit forment une paire, entre eux se trouve le feu. C’est le siège excellent de l’Udâna tel que le comprennent les Brâhmaṇas. Ce qui existe et ce qui n’existe pas forment une paire, entre eux se trouve le feu. C’est le siège excellent de l’Udâna tel que le comprennent les Brâhmaṇas. Les deux — le bien et le mal — forment une paire, entre eux se trouve le feu. Tel est le siège excellent de l’Udâna tel que le comprennent les Brâhmanas. D’abord 1, le Samâna et le Vyâna, leur fonction 2 est remplie ; ensuite, deuxièmement, le Samâna entre à nouveau en action. Puis le Vâmadevya 3 pour la tranquillité, et la tranquillité est l’éternel Brahman. Tel est le siège excellent de l’Udâna tel que le comprennent les Brâhmanas.
274:1 Ce n’est pas tout à fait clair. Je suppose que cela signifie que chacun possède les qualités génériques qui rendent les autres grands dans leurs propres domaines ; mais les qualités spécifiques sont différentes. ↩︎
274:2 Le vent vital est supposé ici généralement immobile, mais sa répartition entre les différentes parties du corps, telle que spécifiée, par exemple, dans le commentaire du Yoga-sûtra III, 38, lui donne des noms différents. L’expression ne semble pas tout à fait exacte pour ce sens, qui semble néanmoins être le vrai. ↩︎
274:3 Une autre lecture est : « Celui-là est moi-même. » Cf. Maitrî, pp. 28 seq., 105, et Brihadâranyaka p. 169. ↩︎
275:1 C’est-à-dire le désir. « Son » = souvenir de la voix d’une femme ; goût, « scil. de la chasteté » ; « couleur » = la beauté d’une femme, Arguna Misra Cf. Âpastamba I, 2, 7, 8, et Lalita Vistara, p. 19. ↩︎
275:2 Littéralement, « forme », qu’Arguna Misra interprète comme signifiant effet, et ajoute : « L’Udâna provoque l’activité mentale, et par l’activité mentale, le son, etc. sont appréhendés. » ↩︎
275:3 C’est-à-dire d’Udâna et de l’esprit, Arguna Misra ; ajoutant : « le résultat est qu’une créature est produite par l’Udâna. » ↩︎
275:4 Ou peut-être, en général, c’est-à-dire leur réserve, le sperme spécifique étant produit par le désir, comme indiqué précédemment. La fonction du Samâna est la digestion des aliments, et celle du Vyâna est la distribution des aliments digérés à tout le corps par les nâdîs, d’où la proposition du texte. ↩︎
276:1 Cf. entre autres, Aitareya-brâhmana (éd. de Haug), p. 1. ↩︎