Arguna a dit :
Ô Krishna ! Tu loues le renoncement aux actions et leur poursuite. Dis-moi précisément lequel des deux est supérieur.
La Déité dit :
Le renoncement et la poursuite de l’action sont tous deux des instruments du bonheur. Mais des deux, la poursuite de l’action est supérieure au renoncement à l’action. Il faut le considérer comme un ascète [1], sans aversion ni désir. Car, ô toi aux bras puissants ! celui qui est libre des paires d’opposés est facilement libéré de (toutes) entraves. Les enfants – et non les sages – parlent de sankhya et de yoga comme étant distincts. Celui qui poursuit l’un ou l’autre obtient le fruit des deux. Le siège qu’atteignent les sânkhyas est également atteint par les yogas [2]. Celui qui voit (vraiment) le sânkhya et le yoga comme un. Le renoncement, ô toi aux bras puissants ! est difficile à atteindre sans dévotion ; le sage possédé par la dévotion atteint Brahman [3] sans délai. Celui qui est possédé par la dévotion, dont le soi est pur, qui a maîtrisé son soi [4], qui a contrôlé ses sens et qui s’identifie à chaque être, n’est pas souillé bien qu’il accomplisse (des actions). L’homme de dévotion, qui connaît la vérité, pense ne rien faire du tout, alors qu’il voit [5], entend, touche, sent, mange, bouge, dort, respire, parle, jette [6], prend, ouvre ou ferme les paupières ; il soutient que les sens traitent des objets des sens. Celui qui, se débarrassant de tout attachement, accomplit des actions en les dédiant à Brahman, n’est pas souillé par le péché, comme la feuille de lotus [7] (n’est pas souillée) par l’eau. Les dévots, se débarrassant de tout attachement, accomplissent des actions pour atteindre la pureté de soi, avec le corps, l’esprit, la compréhension, ou même les sens [8] — (tous) libérés (des notions égoïstes). Celui qui est possédé par la dévotion, abandonnant le fruit des actions, atteint la plus haute tranquillité. Celui qui est sans dévotion, et attaché au fruit (de l’action), est lié par (la raison de son) action en conséquence (d’un) désir. Le (soi) maîtrisé et incarné repose au cas par cas dans la cité des neuf portes [9], renonçant à toute action par l’esprit, ne faisant ni ne faisant rien. Le Seigneur n’est pas la cause des actions, ni de la capacité d’accomplir des actions parmi les hommes, ni du lien entre action et fruit. Mais la nature ne fait qu’agir. Le Seigneur ne reçoit le péché de personne, ni son mérite non plus. La connaissance est enveloppée d’ignorance, et toutes les créatures sont donc égarées [10]. Mais pour ceux qui ont détruit cette ignorance par la connaissance du soi, cette connaissance, tel le soleil, révèle ce principe suprême. Et ceux dont l’esprit est centré sur elle, dont elle est le soi même, qui s’y consacrent entièrement et dont elle est le but ultime, ne reviennent jamais, leurs péchés étant effacés par la connaissance. Les sages considèrent un Brâhmane doué de savoir et d’humilité, une vache, un éléphant, un chien et un Svapâka comme identiques [11]. Même ici,Ceux qui ont conquis le monde matériel sont ceux dont l’esprit repose dans l’égalité [12] ; puisque Brahman est exempt de défauts et équitable, ils reposent donc dans [ p. 66 ] Brahman. Celui qui connaît Brahman, dont l’esprit est stable, qui n’est pas égaré et qui repose dans Brahman, ne se réjouit pas de trouver quoi que ce soit d’agréable, ni ne s’afflige de trouver quoi que ce soit de désagréable [13]. Celui dont le soi n’est pas attaché aux objets extérieurs obtient le bonheur qui est en (son) soi ; et par le moyen de la concentration de l’esprit, en joignant son soi (au Brahman), il obtient un bonheur indestructible. Car les jouissances nées du contact (entre les sens et leurs objets) sont, en effet, des sources de misère ; elles ont un début aussi bien qu’une fin [14]. Ô fils de Kuntî ! un homme sage n’y éprouve aucun plaisir. Celui qui, même en ce monde, avant sa libération du corps, est capable de supporter les agitations produites par le désir et la colère, est un homme dévoué, c’est un homme heureux. Le dévot dont le bonheur est en (lui-même), dont la détente est en (lui-même), et dont la lumière (de la connaissance) est également en (lui-même), devenant (un avec) le Brahman [15], obtient la félicité brahmique [16]. Les sages dont les péchés ont péri, dont les doutes sont détruits, qui sont maîtrisés et qui se préoccupent du bien-être de tous les êtres [17], obtiennent la félicité brahmique. Pour les ascètes, qui sont libérés du désir et de la colère [18], et dont l’esprit est maîtrisé, et qui ont la connaissance de soi, la félicité brahmique est des deux côtés (de la mort). Le sage qui exclut (de son esprit) [ p. 67 ] objets extérieurs, (concentre) le pouvoir visuel entre les sourcils 1, et rendant les souffles de vie ascendants et descendants uniformes, confine leurs mouvements dans le nez, qui restreint les sens, l’esprit et la compréhension 2, dont le but le plus élevé est l’émancipation finale, de qui le désir, la peur et la colère ont quitté, est, en effet, à jamais libéré (de la naissance et de la mort). Celui qui me connaît comme le bénéficiaire de tous les sacrifices et de toutes les pénitences, le grand Seigneur de tous les mondes et l’ami de tous les êtres, atteint la tranquillité.Car les jouissances nées du contact (entre les sens et leurs objets) sont, en vérité, sources de misère ; elles ont un commencement aussi bien qu’une fin [14:1]. Ô fils de Kuntî ! un homme sage n’y éprouve aucun plaisir. Celui qui, même en ce monde, avant sa libération du corps, est capable de supporter les agitations produites par le désir et la colère, est un homme dévoué, c’est un homme heureux. Le dévot dont le bonheur est en (lui-même), dont la récréation est en (lui-même), et dont la lumière (de la connaissance) est également en (lui-même), devenant (un avec) le Brahman [15:1], obtient la félicité brahmique [16:1]. Les sages dont les péchés ont péri, dont les appréhensions sont détruites, qui sont maîtrisés et qui sont attentifs au bien-être de tous les êtres [17:1], obtiennent la félicité brahmique. Français Pour les ascètes, qui sont libres du désir et de la colère [18:1], et dont l’esprit est contenu, et qui ont la connaissance du soi, la félicité brahmique est des deux côtés (de la mort). Le sage qui exclut (de son esprit) [ p. 67 ] les objets extérieurs, (concentre) le pouvoir visuel entre les sourcils 1, et égalisant les souffles de vie ascendants et descendants, confine leurs mouvements dans le nez, qui restreint les sens, l’esprit et la compréhension 2, dont le but suprême est l’émancipation finale, de qui le désir, la peur et la colère ont quitté, est, en effet, à jamais libéré (de la naissance et de la mort). Lui, sachant que je suis le bénéficiaire de tous les sacrifices et de toutes les pénitences, le grand Seigneur de tous les mondes et l’ami de tous les êtres, atteint la tranquillité.Car les jouissances nées du contact (entre les sens et leurs objets) sont, en vérité, sources de misère ; elles ont un commencement aussi bien qu’une fin [14:2]. Ô fils de Kuntî ! un homme sage n’y éprouve aucun plaisir. Celui qui, même en ce monde, avant sa libération du corps, est capable de supporter les agitations produites par le désir et la colère, est un homme dévoué, c’est un homme heureux. Le dévot dont le bonheur est en (lui-même), dont la récréation est en (lui-même), et dont la lumière (de la connaissance) est également en (lui-même), devenant (un avec) le Brahman [15:2], obtient la félicité brahmique [16:2]. Les sages dont les péchés ont péri, dont les appréhensions sont détruites, qui sont maîtrisés et qui sont attentifs au bien-être de tous les êtres [17:2], obtiennent la félicité brahmique. Français Pour les ascètes, qui sont libres du désir et de la colère [18:2], et dont l’esprit est contenu, et qui ont la connaissance du soi, la félicité brahmique est des deux côtés (de la mort). Le sage qui exclut (de son esprit) [ p. 67 ] les objets extérieurs, (concentre) le pouvoir visuel entre les sourcils 1, et égalisant les souffles de vie ascendants et descendants, confine leurs mouvements dans le nez, qui restreint les sens, l’esprit et la compréhension 2, dont le but suprême est l’émancipation finale, de qui le désir, la peur et la colère ont quitté, est, en effet, à jamais libéré (de la naissance et de la mort). Lui, sachant que je suis le bénéficiaire de tous les sacrifices et de toutes les pénitences, le grand Seigneur de tous les mondes et l’ami de tous les êtres, atteint la tranquillité.et la colère s’en est allée, est, en effet, à jamais libéré (de la naissance et de la mort). Lui, me sachant le bénéficiaire de tous les sacrifices et de toutes les pénitences, le grand Seigneur de tous les mondes et l’ami de tous les êtres, atteint la tranquillité.et la colère s’en est allée, est, en effet, à jamais libéré (de la naissance et de la mort). Lui, me sachant le bénéficiaire de tous les sacrifices et de toutes les pénitences, le grand Seigneur de tous les mondes et l’ami de tous les êtres, atteint la tranquillité.
63:2 Prudent, exempt d’insouciance. ↩︎
63:3 C’est-à-dire celui qui a accompli la « renonciation ». ↩︎
64:1 Ceux qui suivent le « chemin » du yoga. La forme est remarquable, grammaticalement. ↩︎
64:2 C’est-à-dire « atteint la vraie renonciation », dit Sankara ; Srîdhara dit : « atteint Brahman, après être devenu un « renonçant ». » ↩︎
64:3 Ici, le soi est expliqué comme le corps ; dans la ligne qui précède, il est expliqué comme le cœur. ↩︎
64:4 Ce sont les diverses opérations des organes de perception, d’action, etc. ↩︎
64:5 Excrétions, etc. ↩︎
64:6 Une comparaison très courante. Cf. inter alia Khândogya-upanishad, p. 276; Sutta Nipâta, pp. 107-134; et Davids’ Buddhism, p. 158 note. ↩︎
64:7 Corps = bain, etc. ; esprit = méditation, etc. ; compréhension = détermination de la vérité ; sens = entendre et célébrer le nom de Dieu. ↩︎
65:1 Cf. Prasnopanishad, p. 202; Svetâsvatara, p. 332; Sutta Nipâta, p. 52. Le Kathopanishad possède onze portes (p. 132). Les neuf sont les yeux, les narines, les oreilles, la bouche et les deux pour les excrétions. ↩︎
65:2 En ce qui concerne la relation du Seigneur avec le mérite ou le péché de l’homme. ↩︎
65:3 En tant que manifestations de Brahman, bien que de qualités et de classes différentes. Quant à Svapâka, une caste très inférieure, voir Sutta Nipâta, p. 36. ↩︎
65:4 Comme indiqué dans les mots précédents. ↩︎
66:3 Il est un avec le Brahman car il est exclusivement concentré sur le Brahman. ↩︎ ↩︎ ↩︎
66:4 La félicité de l’assimilation avec le Brahman, ou, comme le dit Râmânuga, la félicité de la connaissance directe du soi. ↩︎ ↩︎ ↩︎
66:5 Sutta Nipâta, p. 39; également Davids’ Buddhism, p. 109. ↩︎ ↩︎ ↩︎