Vaisampayana a dit :
Alors le talentueux roi, Dhritarâshtra, s’inclina [^612] devant ces paroles prononcées par Vidura et, dans un endroit isolé [^613], interrogea Sanatsugâta au sujet de la plus haute connaissance [1], souhaitant devenir (un) homme à l’âme élevée [2].
Dhritarâshtra a dit :
Ô Sanatsugâta ! Lequel des deux est correct, votre enseignement [3], dont j’ai entendu parler, selon lequel la mort n’existe pas, ou que [4] les dieux et les démons pratiquaient [ p. 152 ] la vie de Brahmakârins [5], pour se libérer de la mort ?
Sanatsugâta a dit
Certains (disent) que la libération de la mort (résulte) de l’action [6] ; et d’autres que la mort n’existe pas. Écoute-moi t’expliquer (ceci), ô roi ! N’aie aucun doute à ce sujet [7]. Ces deux vérités, ô Kshatriya ! ont cours depuis le commencement [8]. Les sages maintiennent ce qu’on appelle l’illusion comme étant la mort. J’appelle [9] en vérité l’insouciance mort, et de même j’appelle la libération de l’insouciance immortalité. C’est par l’insouciance, en vérité, que les démons [10] ont été vaincus ; et c’est par la libération [ p. 153 ] de l’insouciance que les dieux ont atteint le Brahman. La mort, en vérité, ne dévore pas les créatures vivantes comme un tigre ; car, en vérité, sa forme est invisible. Certains [11] disent que la mort est différente de cela, (nommé) Yama, qui réside dans le soi [12] la (pratique de la) vie des Brahmakârins (étant) l’immortalité. Ce dieu gouverne son royaume dans le monde des Pitris, (étant) bon pour les bons, et non bon pour (ceux qui ne sont) pas bons. Cette mort, (ou) insouciance, se développe chez les hommes sous forme de désir, puis de colère, et sous forme d’illusion [13]. Et alors, empruntant des chemins tortueux [14] par l’égoïsme, on n’atteint pas l’union [15] avec le soi. Ceux qui sont abusés par lui [16], et qui restent sous son influence, quittent ce (monde), et là encore retombent [17]. Alors, les divinités [18] se rassemblent autour d’eux. Et alors il subit mort après mort [19]. Étant attachés au fruit de l’action, dès qu’elle se présente, ils la poursuivent [20] et ne dépassent pas [ p. 154 ] la mort. Et le (soi) incarné, en conséquence de ne pas comprendre l’union [21] avec l’entité réelle, procède de toutes parts [22] avec attachement aux jouissances. C’est [23], en vérité, la grande source d’illusion des sens ; car par le contact [24] avec des entités irréelles, ses migrations [25] sont (rendues) inévitables ; car ayant son moi intérieur contaminé par le contact avec des entités irréelles, il se consacre aux objets des sens de tous côtés, ne méditant que sur eux (uniquement). (Cette) méditation, en vérité, le ruine d’abord [26] ; et bientôt après le désir et la colère, après l’avoir attaqué. Ceux-ci [27] conduisent les enfants à la mort. Mais les hommes sensés dépassent la mort par leur bon sens. Celui qui, méditant sur lui-même, détruit [28] les objets fugitifs des sens, sans même y penser par mépris, et qui, possédant la connaissance, détruit ainsi les désirs, devient, pour ainsi dire, la mort de la mort (elle-même) et l’engloutit [29]. L’être qui [ p. 155 ] poursuit les désirs, est détruit (en poursuivant) les désirs [30]. Mais en rejetant les désirs, un être se débarrasse de toute souillure [31], ce corps,Dépourvu d’illumination [32], semble être un enfer pour tous les êtres. Ceux qui sont avares courent çà et là [33], fonçant tête baissée vers un fossé. Un homme, ô Kshatriya ! qui méprise tout le reste [34] n’apprend rien. Pour lui, son corps est comme un tigre de paille [35]. Et ce moi intérieur, uni à l’illusion et à la peur [36], conséquence de la colère et de l’avarice, dans votre corps, c’est en vérité la mort [37]. Comprenant que la mort [38] est ainsi produite et adhérant à la connaissance, on n’a pas peur de la mort [39] en ce monde. Dans son domaine, la mort est détruite, comme un mortel est détruit en arrivant dans le domaine de la mort.
Dhritarâshtra a dit :
Les mondes bons, éternels et très saints [40], que [ p. 156 ] sont mentionnés (comme accessibles) par les deux fois nés au moyen du culte [41], ceux-là, disent les Védas, sont le but suprême [42]. Comment se fait-il alors que celui qui comprend cela ne recourt pas à l’action ?
Sanatsugâta a dit !
En pensant ainsi, l’ignorant recourt à l’action. Les Védas lui réservent également divers bienfaits [43]. Mais cet [44] homme ne parvient pas jusqu’ici [45]. Devenu le Soi suprême [46], il atteint le suprême, détruisant les mauvais chemins par le bon chemin [47].
Dhritarâshtra a dit :
Qui [48] contraint ce (soi) primordial non né, s’il est (lui-même). tout cela séparément [49] ? Et qu’est-ce que cela a à voir, ou quel est son malheur [50] ? Dis-moi tout cela avec précision, ô savant !
Sanatsugâta a dit :
Il y a un grand danger [51] à lui attribuer des distinctions. Les [52] (principes) éternels existent par connexion avec le [53] (principe) sans commencement. De sorte que sa grandeur n’est nullement perdue [54], et les êtres existent par connexion avec le [53:1] (principe) sans commencement. Ce qui est le réel – l’Être suprême [55] – est éternel. Il crée l’univers au moyen de changements [^669], car tel est son pouvoir considéré ; et pour de telles connexions des choses, les Védas font autorité [56].
[ p. 158 ]
Dhritarâshtra a dit :
Puisque certains pratiquent la piété [57] dans ce monde, et que d’autres pratiquent également l’impiété dans ce monde, la piété est-elle détruite par le péché, ou bien la piété détruit-elle le péché ?
Sanatsugâta a dit :
Quelle que soit [58] la voie à laquelle il adhère, l’homme doué de compréhension détruit toujours les deux par le moyen de la connaissance ; c’est établi [59]. De même, dans l’autre cas [60], le (soi) incarné obtient du mérite ; et à un tel, le péché (aussi) s’ajoute ; c’est également établi [59:1]. En quittant (ce monde), il jouit par ses actions des deux (sortes de) fruits, qui ne sont pas durables [61] — des actions (qui sont) pures, et (celles qui sont) pécheresses. L’homme doué de compréhension rejette le péché par la piété en ce (monde), car sachez que sa piété est plus puissante [62]. Ces Brâhmanes, chez qui il y a émulation [^677] pour (leur) piété, comme il y en a pour (leur) force chez les hommes forts, après avoir quitté ce monde, deviennent glorieux au ciel [63]. Et [ p. 159 ] pour ceux en qui il n’y a pas d’émulation dans (leur) piété, cette (piété) est un moyen (d’acquérir) la connaissance [64]. Un tel Brâhman, libéré de ce (monde), va au ciel qui est libéré de la triple source de douleur [65]. Ceux qui comprennent les Védas qualifient sa conduite de bonne. (Mais) les personnes qui lui sont étroitement liées [66], ainsi que les étrangers, ne lui accordent pas beaucoup d’importance. Partout où il peut croire que la nourriture et la boisson pour un Brâhmana existent en abondance, comme l’eau sur l’herbe en automne, il vivra là sans être vexé [67]. (Pour lui) seule est bonne cette personne, et aucune autre (comme compagnon), qui ne fait rien d’excessif et qui cause peur et préjudice à un homme taciturne [68]. Et sa nourriture est agréable au bon, qui ne vexe pas l’homme taciturne et qui ne détruit pas les biens d’un Brâhmana [69]. Un Brâhmana devrait considérer que, vivant au milieu de ses proches, ses actions devraient toujours être inconnues [70] ; et il ne devrait pas [ p. 160 ] penser [71] (à leur sujet). Que devrait penser un Brâhmana de son moi intérieur, qui est vide de symboles [72], immobile, pur et libre de toute paire d’opposés, de cette manière [73] ? Quel péché ne commet pas ce voleur qui dérobe son propre moi [74], qui considère son moi comme une chose, alors qu’il en est une autre. Le Brâhmane clairvoyant, qui connaît le Brahman, ne se lasse pas [75], il ne reçoit rien [76] ; il est honoré, libre de tout trouble [77] et sage, mais agit comme s’il n’était pas sage [78]. Comme les chiens mangent ce qu’ils vomissent, ainsi, jouissant de leur propre courage [79], mangent ce qu’ils vomissent, toujours au péril de leur vie. Ces êtres deux fois nés, qui ne sont pas [ p. 161 ] premiers [80] en matière de richesse humaine, mais qui sont premiers dans les Védas [81], sont invincibles,ne doit pas être ébranlé [82] ; il faut les comprendre comme des formes du Brahman. Quiconque peut en ce (monde) connaître tous les dieux [83] — dispensateurs de faveurs — n’est pas égal à un Brahmane, (ni même) à celui [84] pour lequel il se dépense. L’homme qui ne fait aucun effort [85] et est respecté ne se croit pas respecté [86], et ne s’irrite pas non plus du manque de respect. Celui qui est respecté [87] devrait penser que c’est une opération naturelle des gens, comme le fait d’ouvrir ou de fermer les paupières, que les érudits le respectent en ce monde. Celui qui n’est pas respecté devrait penser que les gens égarés qui ne comprennent pas la piété et qui sont dépourvus de (connaissance) du monde et des Sâstras, ne respecteront jamais celui qui est digne de respect. Le respect et la taciturnité [88], en vérité, ne cohabitent jamais ; car ce monde est (le domaine) du respect, le suivant de la taciturnité, comme on le comprend [89]. Car la richesse terrestre réside dans la [ p. 162 ] sphère du respect 1, et cela aussi est un obstacle 2. Tandis que la richesse brahmique 3, ô Kshatriya ! est difficile à atteindre pour quiconque est dépourvu de connaissance. Les voies (qui y conduisent) sont énoncées par les bons de diverses descriptions et difficiles à atteindre : la vérité, la droiture, la modestie 4, la retenue (des sens), la pureté, la connaissance, qui sont les six obstacles (sur le chemin) du respect et de l’illusion.la modestie 4, la retenue (des sens), la pureté, la connaissance, qui sont les six obstacles (sur le chemin) du respect et de l’illusion.la modestie 4, la retenue (des sens), la pureté, la connaissance, qui sont les six obstacles (sur le chemin) du respect et de l’illusion.
151:1 Comp. Gîtâ passim ; dégoût, scil. celui qui résulte d’une insatisfaction générale à l’égard de tout. Quant à « ruine et prospérité », Nîlakantha ajoute : « et leurs causes, le péché et le mérite. » ↩︎
151:2 Littéralement « respecté ». Nîlakantha dit que cela signifie réjoui, car Dhnthtarâshtra pensait que, malgré sa trahison, il était en sécurité, car Sanatsugâta avait enseigné que la mort n’avait pas d’existence. ↩︎
151:3 C’est-à-dire libre de la présence des gens ignorants et vulgaires. Cf. Gîtâ, p. 68 supra. ↩︎
151:4 C’est-à-dire la connaissance concernant le Soi suprême. ↩︎
151:5 La construction de Sankara semble différente, mais n’est pas tout à fait claire. Il dit : « Souhaiter devenir – Brahman – signifie vouloir acquérir le soi perdu par l’ignorance. » ↩︎
151:6 C’est-à-dire transmis à vos élèves, ajoute Sankara ; « entendu », scil. de Vidura. ↩︎
151:7 La construction est imparfaite, mais le sens est clair : votre point de vue de la page 152 est-il correct, ou le point de vue impliqué dans la pratique des dieux et des démons ? ↩︎
152:1 Voir Gîtâ, p. 69 supra ; Kathopanishad, p. 102 ; Prasna, p. 162. Quant à la peur de la mort chez les dieux, voir Khândogya, p. 50 ; et Nthsimha Tâpinî, p. 32 ; et quant aux dieux et aux démons pratiquant la vie des Brahmakârins, voir Khândogya, p. 571 ; et cf. Bthhadâranyaka, p. 964. ↩︎
152:2 C’est-à-dire l’action prescrite dans les Védas. ↩︎
152:3 C’est-à-dire comment je pourrai concilier l’apparente contradiction entre les « deux vérités ». ↩︎
152:4 C’est-à-dire de la création. ↩︎
152:5 Sanatsugâta dit qu’il diffère du « sage » ; illusion = penser que le non-soi est le soi ; insouciance = s’éloigner de sa condition naturelle de Brahman, ce qui est la cause de l’illusion (Sankara). Voir p. 153 infra ; Katha, 152 ; et Taittirîya-upanishad, p. 80. ↩︎
152:6 Sankara suggère que les démons pourraient désigner des créatures attachées à des objets terrestres ; et les dieux ceux qui sont satisfaits d’eux-mêmes ; et il cite une strophe à l’appui de cette suggestion. L’allusion, cependant, semble clairement se rapporter à l’histoire de Khândogya, p. 571 et suivantes, où l’idée et l’expression « être vaincu » apparaissent également (p. 583). Ce mot, Sankara l’interprète en lien avec son interprétation suggérée, comme signifiant « nés dans des espèces inférieures ». Voir Khândogya, p. 585, et Maitrî, p. 211, à propos des asuras ou démons. Il est intéressant de noter que dans l’introduction du Mahâbhâshya, il y a une allusion à une histoire de « démons » « vaincus » en conséquence de leurs erreurs grammaticales. ↩︎
153:1 Ceux qui sont trompés par les objets du monde ; « ceci » signifie « insouciance ». ↩︎
153:2 Sankara cite une strophe de Manu, qui dit que le roi Yama Vaivasvata réside dans le cœur de chacun. Cf. Aitareya-upanishad, p. 187. Il comprend que la clause suivante contient deux épithètes de Yama, signifiant « immortel et concentré sur le Brahman ». Je suis Nîlakantha, mais sans grande assurance. ↩︎
153:3 Nous avons ici les développements, les formes variées, de la mort ou de l’insouciance. ↩︎
153:4 Cf. Gîtâ, p. 57. C’est-à-dire les voies contraires aux Srutis et aux Smritis. ↩︎
153:5 Concentration de l’esprit sur le soi ou Brahman. ↩︎
153:6 C’est-à-dire l’égoïsme dont nous avons parlé précédemment. ↩︎
153:7 C’est-à-dire à ce monde mortel. Cf. Gîtâ, p. 84, et Brihadâranyaka, pp. 855, 856. Là = du monde suivant. Sankara dit : « ayant vécu là-bas. » ↩︎
153:8 C’est-à-dire les sens. Cf. Gîtâ, p. 123, et entre autres Îsopanishad, p. 10. ↩︎
153:9 Cf. Katha, p. 129, et Bthhadâranyaka, p. 889. ↩︎
153:10 C’est-à-dire le fruit. Cf. Katha, p. 155, et Muthaka, p. 317. ↩︎
154:1 C’est-à-dire son identité avec le Brahman. ↩︎
154:2 C’est-à-dire dans diverses formes de vie, Nîlakantha. ↩︎
154:3 La recherche de plaisirs. ↩︎
154:4 Le contact conduit à méditer sur eux, et cela au désir, etc., comme décrit plus loin. ↩︎
154:5 À travers diverses vies. La naissance et la mort sont certaines pour lui. ↩︎
154:6 C’est-à-dire provoque l’oubli de sa véritable nature, Sankara. Cf. toute la chaîne de cause à effet dans la Gîtâ, p. 50 supra. ↩︎
154:7 C’est-à-dire la réflexion, le désir, la colère, etc. Quant aux « enfants », cf. Katha, pp. 96 et 123, où bâla est opposé à dhîra, comme ici. Le « bon sens » aide à résister aux tentations des objets du monde. ↩︎
154:8 Détruit = abandonne ; méditer, juste avant cela, est rendu par Sankara pour signifier « penser aux objets comme transitoires, impurs », etc. ↩︎
154:9 Sankara cite à ce sujet une strophe d’auteur inconnu, qui dit : « L’homme instruit et intelligent qui connaît le soi et détruit par discrimination tous les objets des sens, est considéré comme la mort de la mort. » Voir aussi p. 178 infra. ↩︎
155:1 À ce propos, Nîlakantha cite ces lignes : « L’antilope, l’éléphant, le papillon, l’abeille et le poisson – ces cinq-là sont détruits par les cinq », c’est-à-dire les cinq objets des sens, du son, etc. Voir Sânti Parvan (Moksha Dharma), chap. 174, st. 45. ↩︎
155:2 C’est-à-dire la misère, Nîlakantha ; le mérite ou le péché, Sankara. ↩︎
155:3 C’est-à-dire dépourvu de distinction entre le réel et l’irréel, Nîlakantha ; résultat de l’ignorance, Sankara. « Un enfer, comme étant rempli d’immondices », dit Sankara, « telles que le flegme, le sang, les excrétions. » Cf. Maitrî, p. 48. ↩︎
155:4 Comme des aveugles qui tâtonnent tombent dans un fossé, ainsi font ceux-ci, Sankara. ↩︎
155:5 C’est-à-dire autre que les objets sensuels qu’il aime ; « n’apprend rien » sur le Soi suprême qu’il néglige. ↩︎
155:6 Inutile pour toute bonne fin. ↩︎
155:7 Cf. Taittirīya-upanishad, p. 102. ↩︎
155:8 Comme étant ruineux pour soi-même. Sankara compare la Gîtâ, p. 68. Cf. aussi Taittirîya-upanishad, p. 103, et voir Brihadâranyaka, p. 61. ↩︎
155:9 C’est-à-dire l’insouciance et ses développements tels qu’ils sont énoncés. ↩︎
155:10 Sankara cite à ce sujet la Taittirîya-upanishad, p. 78 ↩︎
155:11 Tels que Satyaloka, etc. ↩︎
156:1 Gyotishtoma, Asvamedha et autres rites. ↩︎
156:2 Comme conduisant à l’émancipation finale. ↩︎
156:3 C’est-à-dire des objets pour lesquels diverses cérémonies (ou « actions ») doivent être accomplies. ↩︎
156:4 C’est-à-dire l’homme de connaissance. ↩︎
156:5 C’est-à-dire dans la sphère de l’action. Cf. Gîtâ, p. 48. ↩︎
156:6 Connaître le soi suprême est identique à devenir le soi suprême, Mundaka, p. 323. ↩︎
156:7 C’est-à-dire se débarrasser des chemins qui éloignent du Brahman au moyen de la contemplation du Brahman, etc. Nîlakantha traduit par « droit chemin » le passage Sushumnâ par lequel l’âme procède à l’émancipation finale, voir Khândogya, p. 570 ; Kantha, p. 157. ↩︎
156:8 Sankara dit : « Ayant montré que la véritable mort est l’insouciance, et ayant montré que l’insouciance sous ses formes de colère, etc., est la cause de tout mal, et ayant également montré que la mort est détruite par la vraie connaissance, et ayant montré en outre que le ciel, etc., ne sont pas réellement le but suprême de l’homme ; l’auteur a également impliqué l’unité du soi suprême et individuel. Sur ce point surgit un doute, qui est exprimé dans ce passage. » ↩︎
156:9 Tout cela = tous les développements du Brahman, c’est-à-dire l’espace, le vent, le feu, l’eau, la terre, la végétation, la nourriture, les créatures vivantes ; voir Taittirîyopanishad, p. 68. ↩︎
157:1 Quel est le but de son existence et quelle misère subit-il en entrant dans le cours de la vie mondaine ? ↩︎ ↩︎
157:2 « Le danger », dit Sankara, « est de contrevenir aux textes védiques tels que « Je suis le Brahman », « Tu es cela », etc. » Ne pourrait-il pas plutôt s’agir de celui indiqué dans Kathopanishad, p. 129, à savoir de ne jamais atteindre l’émancipation finale ? Cf. aussi Nthsimha Tâpinî, p. 223. ↩︎
157:3 Les soi individuels, Sankara. ↩︎
157:5 L’apparence d’une dégradation vers un état inférieur est trompeuse. ↩︎
157:4 Nature ou mâyâ. ↩︎
157:6 Le mot original implique la possession de aisvarya, dharma, yasas, srî, vairâgya, moksha. Voir Svetâsvatara, p. 329 (où la liste est légèrement différente). Pour une autre définition, voir Maitrî, p. 6 (glose). ↩︎
157:8 Sankara dit : « La question de Dhritarâshtra ayant suggéré une différence entre deux principes, l’un contraignant et l’autre étant contraint, la réponse est : une telle différence ne devrait pas être alléguée, car elle implique un « danger ». La question se pose alors : comment s’explique cette différence, qui semble s’expliquer ? La réponse est : elle est due au principe sans commencement – l’illusion ou l’ignorance. La phrase suivante montre que l’univers tel qu’il apparaît est aussi le résultat de l’illusion. » Nîlakaria dit expressément : changements = illusion. Il traduit d’abord l’original que nous avons traduit par « sans commencement » par « collection d’objets de jouissance ». L’explication de Sankara semble tautologique en ce qui concerne les mots « connexion avec le sans commencement », qui apparaissent deux fois dans ce qui précède. La page 158 de Nîlakaria n’est pas tout à fait claire. L’expression, dans la seconde occasion, signifierait-elle que la connexion par laquelle les êtres sont censés exister n’a pas eu de commencement, qu’elle existe depuis l’éternité ? La traduction devrait alors être ainsi : « Et les êtres existent par une connexion qui n’a pas eu de commencement » (voir Sâriraka Bhâshya, p. 494). Connexions des choses = création de l’univers par son pouvoir. ↩︎
158:1 Par exemple. Agnishtoma, &c., Sankara. ↩︎
158:2 C’est-à-dire l’impiété ou la piété, le péché ou le mérite. ↩︎
158:4 De l’homme dépourvu de connaissance. ↩︎
158:3 Dans Srutis et Smritis, que Sankara cite. Khândogya, p. 622 ; Muriaka, p. 309 ; Brihadâranyaka, p. 911. Voir aussi Maitrî, p. 131. ↩︎
158:7 Le sentiment de sa propre supériorité sur les autres en matière de piété. ↩︎
158:8 « Sous la forme de Nakshatras », dit Sankara, ce qui n’est pas tout à fait intelligible. Voir Khândogya, p. 258, et Anugîtâ infra, p. 240. ↩︎
159:1 Selon la théorie védantique, les actes de piété purifient l’homme intérieur et constituent ainsi un tremplin vers la connaissance. Voir Introduction, p. 147 supra. Cf. Gîtâ, p. 122 ; et Brihadâranyaka, p. 899. ↩︎
159:2 C’est-à-dire physique, mental, et tel qu’il est causé par une action surhumaine. Telle est l’explication de Sankara. Elle est quelque peu tirée par les cheveux, mais je n’en trouve pas de meilleure. Cf. Gîtâ, p. 49. Voir aussi Brihadâranyaka, p. 876, et le commentaire de Sankara avec la glose d’Ânandagiri. ↩︎ ↩︎
159:4 C’est-à-dire qu’il est préoccupé par la manière dont il va gagner sa vie, etc. ↩︎
159:5 Excès, par exemple trop d’obséquiosité envers un « homme taciturne », en raison de sa sainteté, etc. Homme taciturne = ascète. Injure = manque de respect, etc. Peut-être la protestation contre la mondanité est-elle ici poussée à l’extrême. Sankara cite Manu comme parallèle : « Un Brâhmana devrait avoir peur du respect (mondain) comme du poison. » ↩︎
159:6 Par exemple, l’herbe Kusa, la peau de cerf, etc., mentionnées dans la Gîtâ, p. 68. ↩︎
159:7 Autrement dit, il ne doit pas exhiber ses actions. Sankara compare Vasishtha à un texte védique. Voir aussi la citation dans Taitt. Âran. p. 902. ↩︎
160:1 Cf. Gîtâ, p. 103. Sankara suggère une explication alternative de cette strophe, qui signifierait que celui qui accomplit les opérations des sens devrait néanmoins se consacrer au principe inconnu, et ne pas considérer les sens comme étant le soi. ↩︎
160:2 C’est-à-dire au-delà de la portée de l’inférence ; « subtil », dit Sankara. Cf. Svetâsvatara, p. 364 ; Birihadânanyaka, p. 855 ; Maitrî, p. 182 ; et Karia, p. 149, où Sankara suggère un sens quelque peu différent. Quant à immobile, cf. Îsa, p. 10, et Gîtâ, p. 104. Sankara le rend par « vide d’activité » ; et pur, il le paraphrase par « libre de l’ignorance et d’autres souillures ». ↩︎
160:3 Il est difficile de dire à quoi « de cette manière » se réfère. Sankara le rend par « comme possédant des qualités appartenant aux deux types de corps ». Selon le sens suggéré par Sankara de la strophe précédente (voir note [71:1]), cela ferait référence à la confusion des sens avec le soi. ↩︎
160:4 Une telle personne est appelée un destructeur de son propre moi dans Îsopanishad, p. 9. ↩︎
160:5 C’est-à-dire par les troubles de la vie mondaine. ↩︎
160:7 Colère et autres obstacles à la concentration de l’esprit. ↩︎
160:8 C’est-à-dire inintelligent. Le texte de Vasishtha mentionné dans la note [70:1], p. 159, dit qu’il devrait agir comme un homme inintelligent. Cf. aussi Gaudapâda-kârikâs, p. 443, et Sâriraka Bhâshya, p. 1041. ↩︎
160:9 C’est-à-dire chanter les louanges de leur propre grandeur et de leur propre valeur, au lieu de garder leur « conduite inconnue ». ↩︎
161:1 Très estimé ou fortement attaché à Sankara. Richesse humaine = épouse, progéniture, propriété, etc. Cf. Khândogya, p. 319 ; Brihadâranyaka, p. 262. ↩︎
161:2 C’est-à-dire la véracité et les autres devoirs enseignés par les Védas. ↩︎
161:3 « Ils n’ont rien à craindre », dit Nîlakantha. ↩︎
161:4 C’est-à-dire que je peux leur sacrifier, Sankara. ↩︎
161:5 Même la divinité à laquelle le sacrifice est offert n’est pas égale à celui qui connaît le Brahman. Cf. Taittirîya, p. 23, et. Anugîtâ, p. 250. ↩︎