Dhritarâshtra a dit :
Qui possède cette taciturnité [^709], et laquelle des deux [1] est la taciturnité ? Décris, ô érudit ! la condition de la taciturnité ici-bas. Un érudit atteint-il la taciturnité [2] par la taciturnité ? Et comment, ô sage ! pratique-t-on la taciturnité en ce monde ?
[ p. 163 ]
Sanatsugâta a dit :
Puisque les Védas, avec l’esprit [3], ne parviennent pas à l’atteindre, de là (il est) taciturne [4] — celui à propos duquel les paroles des Védas ont été prononcées [5], et qui, ô roi ! brille comme consubstantiel [6] à elles.
Dhritarâshtra a dit :
[7] L’homme deux fois né qui étudie les textes du Rik et du Yagus, ainsi que le Sâma-veda, en commettant des actes pécheurs, devient-il souillé, ou ne devient-il pas souillé ?
Sanatsugâta a dit
Ni les textes Sâman, ni les Textes Rik, ni les textes Yagus [8] ne le sauvent, ô seigneur perspicace ! de l’action pécheresse [ p. 164 ]. Je ne vous dis pas de mensonge. Les Khandas ne sauvent pas l’homme pécheur et trompeur [9] qui se comporte avec tromperie [10]. Au moment de la fin (de sa vie), les Khandas l’abandonnent [11], comme des oiseaux qui ont des ailes (abandonnent leur) nid.
Dhritarâshtra a dit
Si, ô sire perspicace ! les Védas ne sont pas capables de sauver celui qui les comprend, alors d’où vient ce discours éternel [12] des Brâhmanes ?
Sanatsugâta a dit :
Ô toi de grande gloire ! cet univers se manifeste à travers ses formes particulières : les noms [13] et le reste. Les Védas proclament (sa forme) après l’avoir bien décrite [14], et (ils [15] aussi) affirment sa différence avec l’univers. C’est pour cela [16] que cette pénitence et ce sacrifice sont prescrits. Par eux, un homme érudit acquiert du mérite, et ensuite, détruisant le péché par le mérite [17], il a son soi illuminé par la connaissance. Par la connaissance, l’homme érudit atteint [ p. 165 ] le soi [18]. Mais, d’un autre côté, celui qui désire le fruit — le ciel [19] — emporte avec lui [20] tout ce qu’il a fait dans ce (monde), en jouit dans l’autre, puis retourne sur le chemin [21] (de ce monde). La pénitence est accomplie dans ce monde ; le fruit est apprécié ailleurs. Mais la pénitence des Brâhmanas est davantage développée [22] ; celle des autres ne demeure que dans la même mesure (qu’au moment de sa première exécution).
Dhritarâshtra a dit :
Comment la pure pénitence se développe-t-elle et se développe-t-elle bien [23] ? Ô Sanatsugâta ! dis-moi comment je dois comprendre cela, ô Seigneur !
Sanatsugâta a dit :
Cette pénitence, exempte de péché [24], est appelée pure [25] ; et cette pure pénitence se développe et se bien développe, pas autrement [26]. Tout cela [27], ô Kshatriya ! [ p. 166 ] a pour racine cette pénitence au sujet de laquelle vous m’interrogez. Par la pénitence [28], ceux qui connaissent les Védas ont atteint l’immortalité, après avoir quitté ce monde.
Dhritarâshtra a dit.
J’ai entendu parler de la pénitence exempte de péché, ô Sanatsugâta ! Dis-moi quel est le péché lié à la pénitence, afin que je puisse comprendre le mystère éternel [29].
Sanatsugâta a dit :
Les douze premiers, commençant par la colère, et de même les sept cruautés, sont les défauts qui lui sont liés ; et il y a (énoncés) dans les Sâstras douze mérites qui lui sont liés, à commencer par la connaissance, qui sont connus des deux fois nés et peuvent être développés. La colère, le désir [30], l’avarice, l’illusion [31], l’avidité [32], l’impitoyabilité, la censure, la vanité, le chagrin [33], l’attachement [34], l’envie [35], l’injure d’autrui — ces douze devraient toujours être évités par un homme de hautes qualifications [36]. Ceux-ci, ô roi des rois ! accompagnent chaque homme, désirant trouver une ouverture [37], comme un chasseur (surveille) les animaux. [^747], celui qui ne protège pas (ceux qui dépendent [38] de lui), ces six actes pécheurs sont accomplis par des hommes pécheurs qui n’ont pas peur (même) au milieu d’un grand danger [39].] Celui dont les pensées sont (toutes) tournées vers les plaisirs, qui prospère en blessant (les autres), qui se repent de sa générosité, qui est avare, qui est dépourvu du pouvoir [40] (de la connaissance), qui estime le groupe [41] (des sens), qui hait sa femme [42]\—ces sept, différents (de ceux mentionnés précédemment), sont les sept formes de cruauté. Français Connaissance, vérité, maîtrise de soi, apprentissage sacré, absence d’animosité (envers les êtres vivants), modestie [43], endurance [44], absence de censure, sacrifice, don, courage] [45], quiétude [46], telles sont les douze grandes observances [47] d’un Brâhmanna. Quiconque n’est pas dépourvu de ces douze peut gouverner ce monde entier, et ceux qui en possèdent trois, deux, ou même une (de ces choses) deviennent, en temps voulu, distingués (par la connaissance) et identifiés au Brahman [48]. [^759], et l’absence d’insouciance — de là dépend l’immortalité. Français Et les Brahmanes talentueux disent que la vérité est leur principale. La maîtrise de soi comporte dix-huit défauts ; si (l’un d’entre eux est) commis, c’est un obstacle (à la maîtrise de soi). Ils sont ainsi énoncés. « Le mensonge, la médisance, la soif [49], l’antipathie (envers tous les êtres), l’obscurité [50], les plaintes [51], la haine [52] des gens, l’arrogance, la querelle, le fait de blesser les créatures vivantes, d’insulter autrui, le bavardage, la vexation [53], le manque d’endurance [54], le manque de courage [55], l’imperfection [56], la conduite pécheresse et le massacre. C’est ce qu’appelle la maîtrise de soi chez le bon, qui est exempt de ces défauts. La frénésie comporte dix-huit défauts [57] ; et l’abandon est de six sortes. Les contraires de ceux qui ont été posés [58] sont présentés comme les défauts de la frénésie. L’abandon de six sortes est excellent. De ces six, le troisième est difficile à obtenir. Avec lui, on croise certainement [p.169] au-delà de toute misère sans distinction [59]. Cela étant accompli, (tout) est accompli [60]. Le (premier est le) don de fils et de richesses à un homme méritant qui les demande ; le second est les dons lors des cérémonies védiques, et les dons lors des cérémonies prescrites dans les Smritis [61]. L’abandon des désirs, ô roi des rois ! au moyen de l’indifférence (aux objets du monde) est prescrit comme troisième [62]. Avec cela, on devrait se libérer de l’insouciance. Cette libération de l’insouciance, elle aussi, a huit caractéristiques et est (un) grand (mérite). La véracité, la concentration, la contemplation absorbée, la réflexion [63], ainsi que l’indifférence (aux objets du monde), le non-vol [64], la vie d’un Brahmakârin, et [ p. 170 ] également la liberté de tout bien [65]. Ainsi ont été énoncés les défauts de la maîtrise de soi ; il faut les éviter. Être libéré de (ces) défauts, c’est être libéré de l’insouciance ; et cela aussi est considéré comme ayant huit caractéristiques [66]. Que la vérité soit ton être (même), ô roi des rois ! Sur la vérité reposent tous les mondes [67]. La vérité est dite être leur principal (principe). L’immortalité dépend de la vérité [68]. Pour se débarrasser de (ces) défauts, il faut pratiquer l’observance de la pénitence. Telle est la conduite prescrite par le Créateur. La vérité est le vœu solennel du bien. La pénitence pure, exempte de ces défauts et possédant ces caractéristiques, se développe, et se perfectionne [69]. Je vais vous exposer brièvement, ô roi des rois ! ce que vous me demandez. Cette (observance) [70] détruit le péché, est pure, et libère de la naissance, de la mort et de la vieillesse [71]. Si l’on est libéré des cinq sens, et aussi de l’esprit [72], ô descendant de Bharata ! aussi des (pensées concernant) le passé et l’avenir [73], on devient heureux.Être libéré de ces défauts, c’est être libéré de l’insouciance ; et cela aussi est considéré comme ayant huit caractéristiques [66:1]. Que la vérité soit ton être, ô roi des rois ! Sur la vérité reposent tous les mondes [67:1]. La vérité est dite être leur principe principal. L’immortalité dépend de la vérité [68:1]. Pour se débarrasser de ces défauts, il faut pratiquer l’observance de la pénitence. Telle est la conduite prescrite par le Créateur. La vérité est le vœu solennel du bien. La pure pénitence, exempte de ces défauts et possédant ces caractéristiques, se développe, et se perfectionne [69:1]. Je vais t’exposer, en bref, ô roi des rois ! ce que tu me demandes. Cette (observance) [70:1] détruit le péché, est pure, et libère de la naissance, de la mort et de la vieillesse [71:1]. Si l’on est libéré des cinq sens, et aussi de l’esprit [72:1], ô descendant de Bharata ! aussi à partir (des pensées concernant) le passé et le futur [73:1], on devient heureux.Être libéré de ces défauts, c’est être libéré de l’insouciance ; et cela aussi est considéré comme ayant huit caractéristiques [66:2]. Que la vérité soit ton être, ô roi des rois ! Sur la vérité reposent tous les mondes [67:2]. La vérité est dite être leur principe principal. L’immortalité dépend de la vérité [68:2]. Pour se débarrasser de ces défauts, il faut pratiquer l’observance de la pénitence. Telle est la conduite prescrite par le Créateur. La vérité est le vœu solennel du bien. La pure pénitence, exempte de ces défauts et possédant ces caractéristiques, se développe, et se perfectionne [69:2]. Je vais t’exposer, en bref, ô roi des rois ! ce que tu me demandes. Cette (observance) [70:2] détruit le péché, est pure, et libère de la naissance, de la mort et de la vieillesse [71:2]. Si l’on est libéré des cinq sens, et aussi de l’esprit [72:2], ô descendant de Bharata ! aussi à partir (des pensées concernant) le passé et le futur [73:2], on devient heureux.
Dhritarâshtra a dit :
Certains se vantent grandement de connaître les Védas, les Âkhyânas étant le cinquième [74] ; d’autres, de même, sont maîtres de quatre Védas ; d’autres encore de trois Védas ; d’autres encore sont maîtres de deux Védas et d’un seul Véda ; et d’autres encore d’aucun Véda [75]. Dites-moi lequel de ceux-ci est le plus grand, celui que je puisse connaître comme étant un Brâhmane.
Sanatsugâta a dit :
Par ignorance du Véda unique [76] — l’unique vérité — ô roi des rois ! de nombreux Védas ont vu le jour. Certains [77] adhèrent seulement à la vérité. Les fantaisies de ceux qui se sont éloignés de la vérité sont vaines, et par ignorance de la vérité, les cérémonies s’amplifient [78]. Il faut comprendre qu’un Brâhmanna, qui lit beaucoup, est un homme de beaucoup de paroles [79]. Sachez qu’il n’est que le (vrai) Brâhmanna, qui ne s’écarte pas de la vérité [80]. Ô vous qui êtes le plus élevé parmi les hommes [81] ! les Khandas, en effet, s’y réfèrent d’eux-mêmes [82]. Par conséquent, [ p. 172 ] En les étudiant, les personnes érudites qui comprennent les Khandas, atteignent le Véda, non pas ce qui doit être connu [83]. Parmi les Védas, il n’en est aucun qui comprenne [84]. Par l’inintelligent [85], on ne comprend ni le Véda, ni l’objet de la connaissance [86]. Celui qui connaît le Véda connaît l’objet de la connaissance. Celui qui connaît l’objet de la connaissance [87] ne connaît pas la vérité. Celui qui comprend les Védas comprend aussi l’objet de la connaissance ; mais cela [88] n’est pas compris par les Védas ni par ceux qui comprennent les Védas. Pourtant, les Brâhmanes qui comprennent les Védas, comprennent le Véda au moyen des Védas [89]. Comme la branche d’un arbre par rapport à une partie du glorieux [90], ainsi, déclarent-ils, sont les Védas par rapport à la compréhension du soi suprême. Je le comprends comme un Brâhmane ingénieux qui explique [91] (les textes védiques). Celui qui appréhende (ces textes) ainsi [92] connaît en vérité ce principe suprême. On ne devrait pas le chercher parmi des choses qui lui sont antagonistes [93]. Sans le chercher là, on voit ce Seigneur par le moyen des Védas [94]. En restant silencieux, on devrait pratiquer la dévotion et ne pas même former un souhait dans l’esprit [95]. À lui, le Brahman se présente [96] lui-même, et immédiatement après il atteint le parfait [97] (un). Par la taciturnité [98], en vérité, on devient sage ; (on ne) devient sage pas en demeurant dans une forêt [99]. Et celui qui comprend ce (principe) indestructible est appelé le plus grand sage. On est appelé un analyseur [100] (aussi) en conséquence de [ p. 174 ] l’analyse de tous les objets. L’analyse (est) à partir de cela comme de la racine ; et comme il fait (une telle) analyse, c’est pourquoi il est ainsi (appelé). L’homme qui voit les mondes directement voit tout 1. Un Brâhmane, en vérité, adhérant à la vérité, la comprend et devient omniscient. Je te le dis, ô homme instruit !qu’en adhérant à la connaissance et au reste 2 de cette manière, on voit le Brahman, ô Kshatriya ! au moyen d’un cours (d’étude) dans les Védas 3.
162:1 C’est-à-dire qu’ils suivent tous deux la dévotion à la vie mondaine. ↩︎
162:2 C’est-à-dire sur le chemin de l’émancipation finale. ↩︎
162:3 La jouissance de la félicité suprême, Brahmânanda (Sankara) ; la grandeur consistant en une connaissance de Rik, Yagus, Sâman, et la substance de leur enseignement, qui est digne d’un Brâhmana (Nîlakantha). Voir aussi Anugîtâ, p. 232. ↩︎
162:4 La modestie = avoir honte de faire le mal ; la retenue (des sens) = la retenue mentale ; et la pureté est à la fois interne et externe, -Sankara ; la connaissance est, bien sûr, la connaissance du Brahman. ↩︎
162:5 C’est-à-dire celui dont il est question dans le dernier chapitre. ↩︎
162:6 Soit le simple silence, ou la contemplation du soi après avoir maîtrisé tous les sens. Dans le Brihadâranyaka-upanishad, Sankara (p. 605) traduit le mot original, mauna, par « le fruit de la destruction de la conscience de tout ce qui n’est pas le soi ». Et son commentateur le précise ainsi : « La conviction dans l’esprit que l’on est le soi – le Brahman suprême – et que rien n’existe de proche en dehors de soi. » ↩︎
162:7 C’est-à-dire le siège le plus élevé : le Brahman ; car l’esprit, les sens, etc., y sont inexistants. Cf. Katha, p. 151, et Maitrî, p. 161 ↩︎
163:1 Cf. Kenopanishad, p. 39 ; Katha, p. 152 ; Taittiriya, p. 119. ↩︎
163:2 « Taciturnité est son nom », dit Nîlakantha. ↩︎
163:3 Ou, dit Sankara, « qui est l’auteur des Védas ». ↩︎
163:4 C’est-à-dire « avec les Védas », dit Nîlakantha, Om, la quintessence des Védas, étant un nom du Brahman (à ce sujet, cf. Gîtâ, p. 79, et Maitrî, p. 84). Sankara prend l’expression entière pour signifier gyotirmaya, constitué de lumière. Nîlakantha dit que cette strophe répond aux cinq questions suivantes posées dans la strophe précédente, à savoir : à quoi sert la taciturnité ? laquelle des deux est la taciturnité ? etc., comme ci-dessus. Les deux premiers vers de cette strophe répondent aux quatre premières questions. En substance, la taciturnité vise à atteindre un siège inaccessible, même à l’esprit, et implique la maîtrise de l’esprit et des sens. Grâce à cette maîtrise, les mondes extérieur et intérieur cessent d’être perçus comme existants, et le but suprême est atteint. ↩︎
163:5 Cette question se pose assez naturellement à propos de l’interprétation de Nîlakanthaa de la strophe précédente, dont le sens est en substance que les Védas ne peuvent pas saisir pleinement le Brahman, mais ils sont utiles pour une compréhension rudimentaire de celui-ci, comme il est dit plus loin, voir p. 172 infra. ↩︎
163:6 Cf. Svetâsvatara-upanishad, p. 339 ; voir aussi Nrisimha Tâpinî, pp. 81-98. ↩︎
164:1 C’est-à-dire celui qui fait étalage de sa piété. ↩︎
164:2 C’est-à-dire hypocritement. ↩︎
164:3 C’est-à-dire ne pas remonter à sa mémoire — Nîlakantha, citant Gîtâ, p. 78 supra. ↩︎
164:4 Scil. sur la vénération due à celui qui a étudié les Védas—Nîlakantha, citant un ou deux passages à ce sujet. ↩︎
164:5 L’univers est constitué de « noms et de formes », la réalité étant uniquement le Brahman. Cf. Khândogya, p. 407 seq. ↩︎
164:6 Sankara fait référence à Taittirîya-upanishad, p. 68; Khândogya, p. 596 seq. &c. ↩︎
164:7 Sankara prend cela pour « sages », qui, selon lui, font la différence. Il cite Parâsara à ce propos. ↩︎
164:8 C’est-à-dire le Brahman, c’est-à-dire pour y parvenir. Pénitence = kândrâyanâ et autres observances ; sacrifice = gyotishtoma, etc. ↩︎
165:1 Cf. Svetâsvatara, p. 327; Mundaka, p. 323. ↩︎
165:2 Ainsi, Sankara. Nîlakantha prend le mot original pour « le groupe des sens », et la phrase entière pour « les jouissances des sens ». Nîlakantha est appuyé par un passage plus loin, p. 167. Mais quant à « ceux qui désirent le paradis », cf. Gîtâ, pp. 48-84. ↩︎
165:3 C’est-à-dire sous forme de mérite, etc. ↩︎
165:5 Cf. Khândogya, p. 23. Brâhmanas = ceux qui connaissent le Brahman. Voir p. 171 infra. ↩︎
165:6 Je ne suis pas tout à fait sûr du sens de l’original ici. Ridha, que j’ai rendu par « développé », Nîlakantha comprend comme signifiant « ce qui est exécuté simplement pour le spectacle ». Ce qui a été rendu par « bien développé » dans le texte, Nîlakantha le prend pour signifier « exécuté par un désir », etc. ↩︎
165:7 Colère, désir, etc. ↩︎
165:8 L’original est kevala. Nîlakantha dit qu’il est appelé ainsi car il est un moyen de kaivalya, « émancipation finale ». ↩︎
165:9 C’est-à-dire non pas ce qui n’est pas exempt de péché, ce dernier n’étant pas du tout développé. ↩︎
165:10 Tous les objets de jouissance, Nîlakantha. ↩︎
166:1 Cf. Brihadâranyaka, p. 899. Tapas est traduit de diverses manières. Voir entre autres, Prasna, pp. 162-170 ; Svetâsvatara, p. 307 ; Muriaka, pp. 270-280, 311-314 ; Khândogya, p. 136 ; Anugîtâ, pp. 247, 339. ↩︎
166:2 C’est-à-dire Brahma-vidyâ, ou science du Brahman, Nîlakantha ; le Brahman lui-même, Sankara. ↩︎
166:3 C’est-à-dire la luxure. ↩︎
166:4 Manque de discrimination entre le bien et le mal. ↩︎
166:5 Désir de goûter aux objets du monde. ↩︎
166:7 Désir de jouir des choses de ce monde. La différence entre cela et l’avidité, selon Sankara, semble résider entre la simple dégustation et la jouissance continuelle. Selon Nîlakantha, le premier est un désir inassouvi ; le second n’est qu’une simple attirance. ↩︎
166:8 L’impatience de la prospérité d’autrui ; la critique étant le fait de souligner les défauts des mérites d’autrui ; et l’injure étant le fait d’ignorer les mérites et de simplement abuser. ↩︎
167:1 Scil. pour atteindre le Brahman. ↩︎
167:2 Un point faible par lequel ils peuvent attaquer un homme. ↩︎
167:3 Inconstant en amitié, etc. ↩︎
167:4 Comme une épouse, etc. ↩︎
167:5 Lié à ce monde ou à l’autre, Nîlakantha. Je place cette strophe et une autre plus loin entre parenthèses, car il n’est pas certain que l’exemplaire de Sankara les contienne, bien qu’elles figurent maintenant dans certains de nos exemplaires du texte avec son commentaire. Voir Introduction. ↩︎
167:6 Cf. Mundaka, p. 319 ; Khândogya, p. 494. ↩︎
167:8 L’épouse n’ayant pas d’autre protecteur. ↩︎
167:11 Restriction des sens en présence de leurs objets. ↩︎
167:13 Qui sont utiles pour atteindre le but le plus élevé. ↩︎
168:1 L’original est le mot « taciturnité » comme à p. 162 supra. ↩︎
168:2 Offrir ses actes à Dieu (Nîlakantha), à ce propos cf. Gîtâ, p. 64. Voir aussi p. 182 infra pour cette strophe. ↩︎
168:3 C’est-à-dire pour les objets des sens. ↩︎
168:4 Ignorance. ↩︎
168:5 Mécontentement même quand on obtient beaucoup. ↩︎
168:6 Ceci est actif ; l’antipathie est uniquement passive. ↩︎
168:7 De soi-même, en méditant sur le mal. Cf. Taittirîya, p. 119. Une copie du commentaire de Sankara dit que cela signifie « penser du mal des autres sans raison ». ↩︎
168:8 Des paires d’opposés. ↩︎
168:9 Restriction des sens en présence de leurs objets. ↩︎
168:10 C’est-à-dire de piété, de connaissance et d’indifférence aux objets du monde. ↩︎
168:11 C’est-à-dire des qualités qui le détruisent. ↩︎
168:12 Scil. comme défauts de maîtrise de soi, à savoir le mensonge, etc. ↩︎
169:1 Scil. toute distinction quant au physique, au mental ou à ce qui est causé par une agence surhumaine. ↩︎
169:2 Littéralement, « tout est conquis ». Tout ce qui doit être fait est fait. Cf. Kathopanishad, p. 155 ; Muthaka, p. 317. ↩︎
169:3 Une autre interprétation de ishtapûrta est « offrandes aux dieux » et « offrandes aux mânes » ; une troisième « sacrifices, etc., et œuvres de charité, telles que creuser des réservoirs et des puits » ; pour une quatrième, voir Sankara sur Mundaka, p. 291. ↩︎ ↩︎ ↩︎
169:4 Chacune des trois classes mentionnées contient deux sous-classes, et ainsi les six sont constituées. Il n’est pas tout à fait facile de distinguer les deux têtes sous la troisième classe ; mais peut-être l’indifférence, et l’abandon du désir qui en résulte, sont-elles les deux visées. Pour l’indiquer, j’ai adopté la construction qui prend les mots « par indifférence » avec l’abandon, au lieu de « cadeaux lors des cérémonies védiques », etc. Sankara semble comprendre « donner des richesses » avec les mots « par indifférence », et ainsi constituer la deuxième tête sous la troisième classe. Mais il n’est pas tout à fait clair. ↩︎ ↩︎ ↩︎
169:5 Concentration = fixer continuellement l’esprit sur un objet, tel que l’être dans le soleil, etc. ; la contemplation est celle dans laquelle on s’identifie au Brahman ; réflexion sur ce que l’on est, d’où l’on vient, etc. ↩︎ ↩︎ ↩︎
169:6 Sankara indique que cela pourrait faire référence au « vol » mentionné à la p. 160. La vie d’un Brahmakârin est ici interprétée comme signifiant la continence par les commentateurs, comme également à Mundaka, p. 311, entre autres. Voir aussi Khândogya, p. 533. ↩︎ ↩︎ ↩︎
170:1 Fils, épouse, foyer, etc. ; à ce sujet, cf. Gîtâ, p. 103, et Nrisimha Tâpinî, p. 198, commentaire. ↩︎ ↩︎ ↩︎
170:4 Cf. Mundaka, p. 312; Sânti Parvan (Moksha), chap. 199, st. 64 seq. Immortalité = émancipation finale. ↩︎ ↩︎ ↩︎
170:6 De la pénitence, c’est-à-dire. ↩︎
170:8 Kathopanishad, p. 151; Maitrî, p. 161. Sankara, semble prendre les cinq et les sens séparément; les cinq signifiant les cinq classes d’objets sensuels. ↩︎
170:9 Pertes passées et gains futurs, Nîlakantha. ↩︎
171:1 Cf., à ce sujet, Ancient Sanskrit Literature de Max Müller, p. 38 seq.; et Khândogya, pp. 164, 474, 493; Brihadâranyaka, pp. 456, 687, 926; Maitrî, p. 171; Nrisimha Tâpinî, p. 105. ↩︎
171:2 L’original est « dépourvu de Rik ». Les commentateurs ne donnent aucune explication. Cela désigne-t-il ceux qui abandonnent le karma-mârga ? Les hérétiques qui rejettent tous les Védas sont peu susceptibles d’être désignés de cette manière. L’interprétation de Nîlakanthaa est très différente. Voir sa glose. ↩︎
171:3 Sankara donne diverses interprétations de ce terme. La meilleure est peut-être de le considérer comme signifiant la connaissance. « L’unique connaissance, l’unique vérité » serait alors comme le célèbre texte Taittirîya, p. 56 : « Le Brahman est vérité, connaissance, etc. ». ↩︎
171:5 Ceux qui ne comprennent pas le Brahman perdent leur pouvoir naturel d’obtenir ce qu’ils désirent, et se livrent alors à diverses cérémonies pour divers bienfaits particuliers. Cf. Khândogya, p. 541 ; Gîtâ, p. 47 ; et p. 184 infra. ↩︎
171:6 Cf. Brihadâranyaka, p. 893. ↩︎
171:7 Ibid. p. 636. ↩︎
171:8 Littéralement, « le plus haut parmi les bipèdes », une expression plutôt inhabituelle. ↩︎
171:9 Nîlakantha dit : « La partie des Védas qui enseigne la p. 172 connaissance du suprême suffit à elle seule à son but ; ce n’est pas comme la partie concernant les rites, etc., lesquels rites doivent être accomplis avant de servir à quelque fin utile. » Le Gñânakânda suffit à lui seul pour comprendre le Brahman. Sankara compare la Gîtâ, p. 113, et Kantha, p. 102. ↩︎
172:1 Le Veda = le Brahman, comme ci-dessus, cf. Svetâsvatara, p. 372 et commentaire ; ce qui doit être connu = le monde matériel, qui est un sujet de connaissance humaine. ↩︎
172:2 Scil. comprend le Veda — le Brahman. ↩︎
172:3 « L’esprit », dit Nîlakantha ; littéralement, « ce qui doit être compris. » ↩︎
172:4 Car une connaissance réelle de ce concept requiert une connaissance du Brahman. Quant à la clause suivante, cf. inter alia Khândogya, p. 384 ; Brihadâranyaka, p. 450. ↩︎
172:5 C’est l’inverse de la dernière phrase, à propos de laquelle cf. Brihadâranyaka, p. 925. ↩︎
172:6 Le suprême. ↩︎
172:7 La contradiction apparente est expliquée dans la phrase suivante. ↩︎
172:8 C’est-à-dire la lune. Ceci se réfère au célèbre sâkhâkandranyâya. De même que le petit doigt de la lune, qui ne peut être perçu par lui-même, est indiqué comme étant à l’extrémité d’une branche d’arbre pointant vers la lune, de même les Védas sont utiles pour pointer vers le Brahman, bien que de manière inexacte et imparfaite. ↩︎
173:1 Scil. de la manière qui vient d’être indiquée. ↩︎
173:2 Comme donnant une idée du Brahman. La première étape vers la connaissance du Brahman est d’en entendre parler dans les textes védiques. Cf. Brihadâranyaka, p. 925. ↩︎
173:3 Tels que le corps, les sens, etc., qui doivent être distingués comme tout à fait distincts du soi, bien que le plus souvent confondus avec lui. ↩︎
173:4 Des passages tels que « Tu es cela, je suis le Brahman », etc. ↩︎
173:5 Sur les objets des sens. ↩︎