Yagña-Paribhâshâ-Sūtras d'Âpastamba — Introduction | Page de titre | Yagña-Paribhâshâ-Sūtras d'Âpastamba — Sûtras 26-50 |
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RÈGLES GÉNÉRALES DU SACRIFICE.
Nous allons expliquer le sacrifice.
Commentaire.
Yagga, le sacrifice, est un acte par lequel nous abandonnons quelque chose pour l’amour des dieux. Un tel acte doit reposer sur une autorité sacrée (âgama) et servir au salut de l’homme (_s_reyoऽrtha). La nature du don est de moindre importance. Il peut s’agir de purogâga, un gâteau ; de karu, un légume sec ; de sâgnâyya, du lait mélangé ; de pagu, un animal ; de soma, le jus de la plante Soma, etc. ; même les plus petites offrandes de beurre, de farine et de lait peuvent servir de sacrifice.
Yagga, yâga, yagana et ishgi sont considérés comme des synonymes.
Le sacrifice est pour les trois couleurs ou castes (varna), pour les Brâhmanas et les Rânanyas, également pour les Vainya.
Commentaire.
Bien que le sacrifice soit destiné aux trois castes, appelées ici varna, c’est-à-dire couleur, la troisième caste, celle des Vainya ou citoyens, est mentionnée seule, tandis que les deux castes, les Brâhmanas et les Rânanyas (les Kshatriyas ou nobles), sont mentionnées ensemble. Cela est dû au fait qu’il existe certains sacrifices (bahuyanamâna), accomplis ensemble par les Brâhmanas et les Rânanyas, auxquels les Vainyas ne prennent aucune part. Dans les Sâṅkhâyana-sûtras, I, 1, 3, ainsi que [ p. 316 ] le Vainya est mentionné par lui-même. Dans les Sûtras de Kâtyâyana, cependant, aucune distinction de ce genre n’est faite. et nous lisons, I, 6, Brâhmana-rânanya-vainyânâ_mnsnh_. Les femmes, si elles sont dûment mariées, sont autorisées à participer aux sacrifices, mais nul n’est autorisé à être accompagné d’une femme Sûdrâ, même si elle est son épouse. Un Brâhmana ne doit épouser qu’une femme de sa propre caste. Un Kshatriya peut épouser une femme de sa propre caste ou de la caste des Brâhmana. La véritable épouse d’un Vainya doit être choisie dans sa propre caste. Voir cependant Manu III, 12 seq.
Les quatre castes, avec les Sûdra comme quatrième, sont mentionnées une fois dans le Rig-veda, X, yo, 12. L’opposition entre Âryas et Sûdras apparaît dans l’Atharva-veda, XIX, 62, etc., et dans la plupart des Brâhmanas. Dans le Satapatha Brâhmana, nous lisons qu’il existe quatre castes, Brâhmana, Rânanya, Vainya et Sûdra, et il nous est dit qu’aucune d’entre elles ne vomit le Soma. Français Le Kâtyâyana exclut du sacrifice l’aṅgahîna, l’estropié, le shanda, l’eunuque et tous les anrotriyas, personnes ignorantes du Veda, ce qui exclurait, bien sûr, toute la classe des Sûdras, mais ils sont aussi spécialement exclus. Des concessions, cependant, ont dû être faites très tôt, par exemple, dans le cas du Rathakâra, qui est admis à l’Agnyâdhâna, etc. Ce nom signifie constructeur de chars, mais Âpadeva, dans son Mîmânsâ-nyâya-prakâna, remarque que, bien que rathakâra signifie étymologiquement constructeur de chars, il doit être pris ici comme le nom d’un clan, à savoir celui des Saudhanvanas (MS. Mill 46, p. 13b). Deva, dans son commentaire sur les Kâtyâyana-sûtras, fait la même remarque. Voir aussi Weber, Ind. Stud. X, 12 seq. Ces Saudhanvanas, souvent identifiés aux _Ri_bhus, sont évidemment les disciples de Bnbu, mentionné RV. VI, 45, 31 ; 33, et appelé à tort Bndhu dans Manu X, 107 ; voir MM, Hist. of ASL, p. 494. Dans les _SnSrauta-sûtras, XVI, 11, 11 (éd. Hillebrandt), il est appelé à juste titre Bnbu. Plus tard, Rathakâra est le nom d’une caste, et ses membres sont censés être les descendants d’un mariage entre un Mâhishya et un Karnî. Un Mâhishya est le fils d’un Kshatriya et d’un Vainyâ, [ p. 317 ] un Karanî la fille d’un Vainya et d’un Sûdrâ. Sudhanvan est également utilisé dans Manu X, 23, comme nom d’une caste, à savoir la progéniture des Vainyas déchus (vrâtya).
Une autre exception est faite en faveur d’un Nishâdasthapati, un chef Nishâda. S’il s’agissait d’un chef de Nishâdas, il pourrait s’agir d’un Kshatriya qui se trouve être un chef de Nishâdas. Ici, il s’agit d’un chef qui est lui-même un Nishâda, un colon autochtone. Il est admis au sacrifice de Gavedhuka.
De plus, bien qu’en règle générale le sacrificateur doive avoir terminé son étude du Véda et être marié, un sacrifice est mentionné qu’un Brahmakârin, un étudiant, peut accomplir. Le cas ainsi prévu est : yo brahmakârî striyam upeyât, sa gardabham pakum âlabheta. Comme ces sacrificateurs ne sont pas upanîta, et donc dépourvus de feux sacrés, leurs sacrifices doivent être accomplis avec des feux ordinaires, et les offrandes sacrificielles, les purokâkas, ne sont pas cuites dans des kapâlas, des jarres, mais sur la terre, tandis que les avadânas (boutures), cœur, langue, etc., sont sacrifiés dans l’eau, et non dans le feu. Le chef Nishâda doit apprendre par cœur les versets védiques nécessaires, sans avoir suivi un cours régulier d’étude védique. Il en va de même pour les femmes, qui doivent réciter certains versets lors du sacrifice.
Que certaines femmes soient admises au sacrifice, c’est ce qu’affirme distinctement Kâtyâyana, I, 1, 7, strî kâviseshât.
Le sacrifice est prescrit par les trois Védas.
Commentaire.
Pour connaître l’intégralité du sacrifice, un seul Véda ne suffit pas, et encore moins une seule sâkhâ (recension). Le sacrifice est conçu comme un tout, et ses membres (aṅgas) sont décrits dans différentes parties des trois Védas.
Par le Rig-veda, le Yagur-veda, le Sâma-veda (le sacrifice est-il prescrit). [ p. 318 ]
Les Darsa-pûrsamâsau, les sacrifices de la nouvelle lune et de la pleine lune, sont prescrits par le Rig-veda et le Yasur-veda.
L’Agnihotra est prescrit par le Yagur-veda.
L’Agnishtoma est prescrit par tous.
Commentaire.
En disant tout, l’Atharva-veda est censé être inclus, du moins selon un commentateur.
L’Agnishtoma requiert seize prêtres, le Patu en sacrifie six, le Kâturmâsyas cinq, le Darta-pûrtamâsas quatre.
Avec le Rig-veda et le Sâma-veda, la performance se déroule à voix haute (ukkaih).
Commentaire.
Même les vers du Yagur-veda, s’ils sont contenus dans le Rig-veda et le Sâma-veda, doivent être prononcés à voix haute. Certains mantras, cependant, font exception, à savoir les mantras gapa, abhimantra ga et anumantra ga.
Dans le Yagur-veda, la performance se fait par murmure (upâggu).
Commentaire.
Ce murmure, upâmmu, est décrit comme un simple opus operatum, les mots étant répétés sans voix et sans pensée. On peut voir les mouvements des organes vocaux dans le murmure, mais il ne faut pas les entendre à distance. Si des versets du Rig-veda ou du Sâma-veda [ p. 319 ] apparaissent dans le Yamur-veda, ils doivent également être murmurés. Voir Kâty. I, 3, 10.
À l’exception des adresses, des réponses, du choix des prêtres (pravara), des dialogues et des commandements.
Commentaire.
Comme tous ces commandements sont destinés à être compris par les autres, ils doivent être prononcés à voix haute. L’adresse (âsruta) est o_mssrâvaya ; la réponse (pratyâsruta) est astu sst [1] ; le choix des prêtres (pravara) est agnir devo hotâ ; un dialogue (sasvâda) est brahman prokshishyâmi, om proksha ; un commandement (sampresha) est prokshasîr âsâdaya.
Dans les hymnes Sâmidhenî, la récitation doit se faire entre (le ton haut et le ton bas).
Commentaire.
Les Sâmidhenîs sont les hymnes utilisés pour allumer le feu. Un commentateur explique antarâ, entre, comme étant situé entre le ton aigu (krushta) et le murmure (upâttu). Un autre distingue trois tons aigus, le krushta (également appelé târa ou krautta), le madhyama et le mandra, et attribue le madhyama aux hymnes Sâmidhenî. Les notes du mandra proviennent de la poitrine, celles du madhyama de la gorge, celles de l’uttama de la tête.
Avant les Âyabhâgas (tels que les Âyabhâgas (tels que les Âyabhâgas (tels que les portions Âya au Daryabhâgas (tels que les Âa-pûryabhâgas (tels que les Âamâsa), et au Savana du matin (oblation du Soma), la récitation doit être à voix douce (mandra). [ p. 320 ]
Commentaire.
La prononciation est forte, ukkai_h_, mais douce, mandra. Satyavrata restreint cette règle aux passages mentionnés dans le Sûtra X. Il traite également la seconde partie des Sûtras XII, XIII et XIV comme des Sûtras distincts.
Avant le sacrifice Svishtaktt (au Darta-pûrtamâsa) et au Savana de midi, la récitation doit être faite à la voix moyenne.
Dans le reste et au troisième Savana avec la voix aiguë (krushta) [2].
Commentaire.
Le reste se réfère au sacrifice du Darsa-pûrsamâsa, les trois Savanas au sacrifice du Soma. Satyavrata considère que toutes ces règles se réfèrent aux cas mentionnés dans le Sûtra X.
Le mouvement de la voix est le même.
Commentaire.
Dans les trois cas mentionnés précédemment, la voix se déplace rapidement, lorsque les mots doivent être prononcés haut ; lentement, lorsqu’ils doivent être prononcés bas ; et mesuréement, lorsqu’ils ne doivent être ni forts ni bas.
Le prêtre Hot_ri_\ exécute le Rig-veda.
Le prêtre Udgât_ri_\ avec le Sâma-veda. [ p. 321 ]
Le prêtre Adhvaryu avec le Yagur-veda.
Le prêtre Brahma avec tous.
Commentaire.
« Avec tous » signifie avec les trois Védas, car le prêtre Brahma, ou surintendant de l’ensemble du sacrifice, doit les connaître. D’autres incluent l’Atharva-Veda.
Lorsqu’il est expressément dit, ou lorsque cela est rendu impossible, un autre prêtre peut aussi agir.
Commentaire.
Vipratishedha est expliqué par asambhava et asakti.
La fonction sacerdotale (ârtvigya) appartient aux Brâhmagas.
Commentaire.
Des sacrifices peuvent être accomplis pour les Kshatriyas, les Vaisyas et, dans certains cas, même pour d’autres, mais jamais par d’autres que les Brâhmasas. La raison invoquée est curieuse : seuls les Brâhmasas peuvent manger les restes d’un sacrifice. Voir Satap. Br. II, 3, 1, 39 ; Kâtyâyana IV, 14, 11 ; également I, 2, 8, suite.
Pour tous les sacrifices, les feux sont allumés une fois.
Commentaire.
Les feux sacrificiels doivent être disposés pour la première fois [ p. 322 ] par une cérémonie particulière, appelée l’Agnyâdhâna. Ils sont généralement au nombre de trois (Tretâ) : le Gârhapatya, le père ; le Dakshina, le fils ; et l’Âhavanîya, le petit-fils. La première pose de l’autel du feu Gârhapatya a lieu au printemps pour un Brâhmana, en été pour un Rânanya, en hiver pour un Vainya.
Si l’on dit guhoti, « il sacrifie », il faut savoir qu’il s’agit de sarpir âgya, du beurre fondu.
Commentaire.
Sarpis est ici pris comme un adjectif, courant ; yad asarpat tat sarpir abhavat. Âya s’explique comme navanîtavikâradravyaya s’explique comme navanîtavikâradravyaya s’explique comme navanîtavikâradravyaâtîyavaya s’explique comme navanîtavikâradravyaana_hya s’explique comme navanîtavikâradravyah_, c’est-à-dire un mot signifiant tout type de substance faite de beurre frais.
Dans l’Aitareya-Brâhmana I, 3, nous lisons ânya_mnm_ surabhi, ghntam manushyânâm, ayutam pitndâm, navanîta_mnn_âm, ‘Ânya est doux ou parfumé pour les dieux, ghnta pour les hommes, ayuta pour les mânes, navanîta pour les enfants.’ Ici, le commentateur explique que ânya est du beurre, lorsqu’il est fondu (vilînam sarpis), ghnta, lorsqu’il est durci. Ayuta, parfois appelé astu, est du beurre, lorsqu’il est légèrement fondu, nishpakva, lorsqu’il est complètement fondu. Selon Kâtyâyana I, 8, 37, l’ânya est de différentes sortes. Il peut s’agir de simple ghnta, qui, en règle générale, doit être préparé avec du lait de vache. Mais en l’absence d’ânya, on peut prendre du lait de bufflonne (mâhisha), de l’huile (taila), de l’huile de sésame (_g_ârtila), de l’huile de lin (atasîsneha), etc.
Si l’on dit guhoti, il faut savoir que l’Adhvaryu est censé être un interprète.
Commentaire.
Bien qu’il y ait un homme qui offre le sacrifice, le homa proprement dit, le fait de jeter du beurre, etc. dans le feu, doit être exécuté par le prêtre Adhvaryu. [ p. 323 ]
De même, la cuillère (_g_uhû) comme récipient.
Commentaire.
Guhû, la cuillère, est ainsi appelée parce qu’elle est utilisée pour verser (_g_uhoti, homa).
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